1 THESSALONICIENS, IV, 13-fin. La mort. (Lire Apoc., XIV, 1-13.)
«Consolez-vous les uns les autres par ces paroles.» Qu'y a-t-il en effet de si douloureux, parmi les douleurs que la mort répand sans cesse autour de nous, que notre texte ne puisse adoucir? Ce qui fait la suprême tristesse de la mort, considérée en elle-même, et ce qui plonge l'homme du monde dans le désespoir quand il se voit arracher ainsi un être bien-aimé, c'est l'inconnu, le sombre inconnu, qui entoure pour lui la mort et la pensée de l'éternité. La séparation, la certitude que cette séparation sera pour toute la vie, est poignante et fait verser bien des larmes; mais combien ces larmes. seraient moins amères si l'on savait quelque chose du mystérieux avenir qui s'ouvre devant l'âme, au moment où, quittant son enveloppe terrestre, elle la laisse seule aux amis en pleurs dont les soins lui deviennent inutiles! Il n'y a pas moyen de la suivre dans la sombre vallée: celui qui ne faisait peut-être pas un pas dans la vie sans nous demander conseil et appui, est entré dans un monde dont nous ne recevrons aucune nouvelle jusqu'au jour où nous passerons nous-mêmes par ce rude et obscur chemin.
Voilà la douleur qui domine toutes les autres! Eh bien ! grâce, grâce au Dieu de l'Évangile, voilà aussi la douleur qui n'existe pas pour le chrétien; et voilà ce qui fait que dans la plus déchirante épreuve il ne peut pas s'affliger comme les gens du monde. Dans sa bonté infinie, le Seigneur a voulu nous épargner cette amertume des amertumes : « Je ne veux pas que vous soyez dans l'ignorance concernant ceux qui sont morts, afin que vous ne vous attristiez pas comme ceux qui n'ont pas d'espérance.» Nous savons sur ceux qui nous quittent dans la paix du Seigneur tout ce qu'il nous est essentiel de savoir pour notre propre paix; nous savons qu'ils sont « bienheureux dès à présent, » parce que dès le moment de la mort ils sont « en Jésus, » qui garde leur âme en sa présence et veille sur elle en attendant le jour de la résurrection. Nous savons aussi que, ce glorieux jour venu, nous retrouverons nos bien-aimés> eux-mêmes,. mais transformés, glorifiés, leur corps devenu corps spirituel, leur âme affranchie du péché, en possession de cette gloire qui sera aussi notre partage.
La mort perd son aiguillon, le sépulcre perd sa victoire, lorsqu'on approche le flambeau de l'Évangile, de ce lit de mort autour duquel tout semble si désolé> de ce tombeau sombre et froid dont la seule pensée fait frémir l'homme naturel. « C'est pourquoi, consolez-vous l'un l'autre par ces paroles. » Elles nous sont données pour notre propre encouragement et aussi pour celui de nos frères affligés. Partout où se trouve le besoin des consolations de l'Évangile, il y a aussi un champ ouvert à la sympathie selon l'Évangile; et comment la sympathie pourrait-elle se montrer plus efficace et plus bienfaisante, qu'en rappelant à ceux qui sont dans l'épreuve les paroles de notre texte ?
PRIERE.
Tu es bien le Dieu de toute consolation, Ô notre Dieu et notre Père! Tu es bien celui qui nous console dans toutes nos afflictions. Sois béni pour ton tendre amour, qui ne veut pas que nous soyons jamais désolés comme ceux qui n'ont pas d'espérance! Sois béni de ce que nous savons que ce monde invisible qui nous attend, nous et nos bien-aimés, n'a pas de terreurs pour tes enfants en Jésus! Fais-nous trouver dans la portion de ta Parole que nous venons de lire tout ce qu'elle renferme de bienfaisant pour notre âme; qu'elle nous familiarise avec la pensée de la mort, et nous y fasse trouver la douceur qu'y trouvent ceux qui savent, grâce à Jésus, que la mort sera pour eux une messagère de bonne nouvelle. Que par ta grâce nous apprenions à tenir nos yeux fixés sur le bienheureux jour de la résurrection. Amen.