ÉPHÉSIENS, IV, 30.

Attrister le Saint-Esprit.

(Lire de v. 17 à fin.)

 

De tous les passages du Nouveau Testament dans lesquels il est question du Saint-Esprit, et ils sont nombreux, voici bien celui qui jette la plus vive lumière sur la nature de cette troisième personne de la Trinité, celui qui nous autorise le plus positivement à considérer en effet le Saint-Esprit comme une personne vivante. Si le Saint-Esprit n'avait pas une vie à lui, il ne nous aimerait pas comme il faut qu'il nous aime pour s'attrister du mal que nous pouvons faire. C'est là un mystère profond, car il nous est certainement plus difficile encore de saisir l'existence individuelle du Saint-Esprit que de saisir celle du Père et celle du Fils; mais c'est un mystère essentiel à recevoir, et propre à exercer la plus grande influence sur notre vie spirituelle.

Si nous savons que le Saint-Esprit n'est pas seulement une grâce inappréciable de Dieu, mais un Dieu qui nous aime lui-même et pour sa part comme nous aiment le Père et le Fils; si nous croyons que l'oeuvre de Consolateur qu'il accomplit en nous de la part du Père au nom du Fils, a pour source première et pour principal mobile son propre amour, son ineffable amour pour nous, cette seule conviction ne nous fait-elle pas attacher bien plus de prix encore, s'il est possible, aux grâces du Saint-Esprit, dont la première est la présence en nous de cet Esprit lui-même?

Attrister le Saint-Esprit de Dieu, c'est contrarier son influence; cette douce et sanctifiante influence qu'il s'efforce de faire prévaloir en nous sur celle de la chair, qui est « inimitié contre Dieu. » Après nous avoir mis, en descendant dans notre coeur, dans la plus étroite communion avec le Sauveur, cet Esprit de grâce et de gloire a entrepris en nous l'oeuvre immense de nous faire vivre ici-bas « de la vie divine en fuyant la corruption qui règne dans le monde, » pour nous préparer à la vie du ciel.

Lorsque nous tombons dans quelqu'un de ces péchés dont la description précède et suit notre texte, nous marchons selon la chair et nous résistons à l'oeuvre du Saint-Esprit. Or, comme cette oeuvre est une oeuvre d'amour, nous attristons par là le Saint-Esprit, parce que nous lui prouvons que nous méconnaissons son amour ou que nous n'y répondons pas. Pensons à cela lorsqu'il s'élève en nous des désirs contraires à l'influence de l'Esprit. Nous ne sommes jamais dans l'ignorance à cet égard, car, outre la Parole écrite, nous avons le Saint-Esprit lui-même, qui ne laisse pas notre conscience ignorer ce qu'il approuve ou ce qu'il condamne. Saint Esprit de Dieu, notre Consolateur et notre Guide, quelle vie et quelle puissance prennent nos rapports avec toi lorsque nous les envisageons ainsi !

 

PRIÈRE.

0 Seigneur notre Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, un seul Dieu béni éternellement, nous te rendons grâces de ce qu'à mesure que nous étudions plus sérieusement et plus attentivement ta sainte Parole, nous y trouvons tant d'enseignements et de déclarations qui nous révèlent dans ton amour pour nous des richesses 'que nous ne soupçonnions pas. Saint Esprit de Dieu! Esprit de Jésus, Consolateur que Jésus nous a acquis au prix de son sang et par son intercession auprès du Père, nous trouvons une joie profonde et un grand encouragement dans l'assurance que tu nous aimes, et que c'est parce que tu nous aimes que tu nous parles pour nous conduire dans toute la vérité et nous faire croître dans la sanctification. Oh! que nous ne nous bornions pas à serrer cette pensée dans notre coeur, même avec une vive reconnaissance; que nous agissions en toutes choses sous ton influence, et que nous nous gardions de t'attrister jamais par notre indifférence, notre légèreté, notre péché. Amen.


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