1 JEAN, II, 16.

Les trois convoitises.

(Lire de v. 12 à fin.)

 

C'est dans notre coeur que réside le péché, non dans les circonstances qui nous entourent; « chacun est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise; » mais le démon se sert de ces circonstances extérieures pour, flatter nos mauvais penchants et pour faire que « la convoitise enfante le péché. » Notre texte jette une vive clarté sur l'obscur et douloureux sujet de nos tentations; il nous montre que toutes peuvent être rangées dans une des trois catégories qu'il indique: la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, la convoitise du coeur ou l'orgueil de la vie, ce que chacun de nous reconnaîtra aisément par sa propre expérience.

La convoitise de la chair est la plus dégradante des trois; c'est celle qui nous entraîne vers la satisfaction des sens, soit qu'il s'agisse de péchés grossiers, soit que nous soyons tentés seulement d'aimer nos aises, ou de faire comme Eve voyant que le fruit défendu « était bon à manger.»

La convoitise des yeux se joignit à la première pour faire remarquer à Ève que le fruit « était agréable à la vue; » elle nous attire vers les objets qui nous plaisent et produit en nous l'envie de ce qui ne nous appartient pas, ou simplement le désir de posséder plus que nous ne possédons.

Enfin, la troisième convoitise est l'orgueil de la vie. Quoique d'un ordre plus relevé que les deux premières, elle n'est pas moins dangereuse; peut-être même l'est-elle davantage, parce que nous nous en défions moins et que nous y cédons plus facilement. Il n'est peut-être pas, en effet, de tentations plus fréquentes et plus subtiles que celles qui proviennent de l'orgueil. Ève vit que le fruit « était désirable pour donner de la science, » et nous, ses pauvres enfants, nous sommes présomptueux, portés à avoir de nous-mêmes une trop haute opinion, naturellement désireux de briller par notre science, nos talents, notre influence, souvent par des moyens aussi mesquins que notre toilette ou le luxe de nos demeures.

C'est en cela que consistent les trois convoitises qui travaillent le monde et s'y opposent à Dieu. Est-ce à dire qu'il faille considérer comme mauvais en soi tout ce qui plaît à nos sens ou fait appel à nos facultés intellectuelles? Non; il y a là des jouissances légitimes, qui viennent de Dieu comme toute autre grâce; mais il faut pourtant nous tenir dans la vigilance à leur égard, car partout l'abus touche à l'usage, et Satan cherche à nous faire pécher par ces jouissances mêmes. Telle chose bonne en elle-même., ou du moins permise, devient coupable lorsqu'elle nous entraîne à faire un seul pas dans la voie de l'infidélité. Veillons donc, et demandons sans cesse dans nos tentations le secours de Jésus, « qui a été tenté comme nous en toutes choses, sans péché. » « En toutes choses: » ce mot nous rappelle que Satan a essayé auprès de lui des trois mêmes convoitises; mais là où Adam et Ève ont succombé, Jésus a triomphé. Prenons courage; « ayant été tenté, il peut aussi secourir ceux qui sont tentés. »

 

PRIÈRE.

Fais-nous la grâce, Ô notre Dieu, de savoir discerner les tentations partout où elles se trouvent, et. de,' nous tenir en garde contre elles. Rappelle-nous combien elles sont nombreuses; rappelle-nous que notre grand ennemi trouve souvent moyen de transformer en pierres d'achoppement des choses qui en elles-mêmes ne sont pas contraires à ta volonté et à ta Parole; rappelle-nous que nous sommes entourés de pièges que nous ne voyons pas. Daigne nous rendre vigilants et persévérants dans la prière. Tu peux seul nous faire résister et triompher: nous venons donc à toi, Seigneur Jésus, à toi qui connais nos tentations, qui les as surmontées, et qui nous aideras à les surmonter aussi. Fais-le selon ton amour et ta promesse, fais-le pour que notre victoire te glorifie et nous affermisse dans la foi en ton nom. Amen.


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