ÉPHÉSIENS, II, 1-10. IV, 17-fin. La sanctification.
L'Evangile est admirablement complet. Il ne laisse aucune place.; si petite soit-elle, aux idées fausses sur les points importants du christianisme; aussi les gens qui restent dans l'erreur sur ces points seront-ils bien convaincus un jour qu'ils n'y sont restés que pour n'avoir pas suffisamment étudié l'Évangile. Tel sera le cas de ceux auxquels on annonce le salut par grâce et qui répondent que cette doctrine doit encourager au péché, parce que si l'homme n'a pas à acquérir le salut par ses oeuvres, il ne travaillera pas à sa propre sanctification. Qu'y a-t-il de moins fondé qu'une pareille objection?
La sanctification, les bonnes oeuvres! mais elles ont une importance capitale; mais le chrétien se sent bien plus que tout autre obligé de les rechercher. et de les accomplir; mais l'Évangile tout entier aboutit à la sainteté ! Seulement, le chrétien sait que les oeuvres ne sont que son « service raisonnable» et la preuve toute simple qu'il a dans le coeur la foi qui sauve, parce que, « la foi sans les oeuvres est morte (1a); » si sa devise est : Point d'oeuvres pour le salut, il y ajoute cependant: Point de salut sans les bonnes oeuvres. Il y a plus; dans un sens profond,. le vrai chrétien seul, c'est-à-dire l'homme sauvé par la pure grâce de Dieu, est capable de faire de bonnes oeuvres. En le sauvant, Dieu l'a régénéré par le Saint-Esprit, mais jusque-là il était « dans la chair, » c'est-à-dire livré à sa nature pécheresse; or, « ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu (2a) ; » leurs oeuvres, même les meilleures, restent entachées de péché, parce qu'elles n'ont pas été inspirées et purifiées par l'Esprit de Dieu. C'est ainsi que, d'une part, « personne ne sera justifié devant Dieu par les oeuvres de la loi (3a), » et que, d'une autre,« les fruits de la justice, qui servent à. ]a gloire de Dieu (1), » sont le résultat immédiat et indispensable du salut.
Maintenant que vous êtes « affranchis du péché et asservis à Dieu, vous avez pour fruit la sanctification et pour fin la vie éternelle (2), » dit saint Paul. « Recherchez » donc « la sanctification sans laquelle personne ne verra le Seigneur (3), » et «travaillez à votre salut avec crainte et tremblement... CAR C'EST DIEU qui produit en vous la volonté et l'exécution selon son bon plaisir (4). » « Comme Celui qui vous a appelés est saint, vous aussi de même soyez saints dans toute votre conduite, selon qu'il est écrit : Soyez saints, car je suis saint (5). » Ah! comme il est vrai que lorsqu'on prend les déclarations du Seigneur à la lettre, avec simplicité, toute obscurité s'évanouit, et on reconnaît à la pratique que ce qui ne peut se démontrer se sent et se rend témoignage à soi-même! Que celui à qui telle doctrine évangélique paraît inadmissible, inconciliable avec telle autre, consente seulement à examiner sans parti pris, d'un coeur sincère et droit, la manière dont l'Évangile résout ces difficultés : et il fera l'expérience que tant d'autres ont faite, il trouvera la vérité, il s'étonnera de l'avoir si longtemps méconnue, d'avoir eu tant de peine à la recevoir.
PRIÈRE.
0 notre Dieu, Ô notre Père! sanctifie-nous toi-même parfaitement, afin que tout ce qui est en nous, l'esprit, l'âme et le corps, soit conservé irrépréhensibles pour le jour de l'avènement du Seigneur Jésus-Christ. Tu sais qu'il faut que tu nous rendes capables d'accomplir les bonnes oeuvres pour lesquelles tu nous as créés en Jésus-Christ, puisque nous ne pouvons pas avoir de nous-mêmes une seule bonne pensée. Donne-nous donc le vouloir et l'exécution selon ton bon Plaisir, et aide-nous par ton Saint-Esprit à rendre par nos oeuvres un constant témoignage à notre foi et à la réalité de notre dévouement à ton service. Sanctifie et dirige nos pensées, nos paroles, nos actions, et fais-nous cette grâce, que tout ce que nous ferons dans le dessein de te servir et de te glorifier te serve et te glorifie véritablement, et te soit agréable en Jésus. Amen.
1a. Jacques, II, 36.
2a. Rom., VIII, 8.
3a. Rom.-,III, 20.
1. Phil., I, 11.
2. Rom., VI, 22.
3. Hébr., XII, 14.
4. Phil., II, 12,13.
5. 1 Pierre, I, 15,16.