Avant que saint Paul eût écrit cette déclaration si magnifique, le Seigneur Jésus avait prononcé bien des paroles qui élevaient la prière à des hauteurs inconnues même des saints hommes de l'Ancienne Alliance. Cependant, comme il entrait dans les vues de Dieu que la vive lumière apportée par Jésus dans le monde reçût encore plus d'éclat lorsque Jésus, remonté au ciel, répandrait le Saint-Esprit sur son Église, nous trouvons dans les écrits dictés aux apôtres par cet Esprit des recommandations, des directions, des promesses, qui ajoutent encore à ce que le Sauveur avait dit. C'est ainsi que les paroles de saint Paul qui forment notre texte viennent s'ajouter aux promesses de Jésus : «Demandez et on vous , » « si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai; » « demandez tout ce que vous voudrez et il vous sera accordé. »
« L'Esprit nous soulage de sa part dans nos faiblesses; » mot touchant, promesse ineffable! Nos faiblesses ! elles sont si nombreuses et si grandes! Ignorance, légèreté, indifférence, incrédulité même, tout cela et plus encore se réunit pour faire que non-seulement nous ne savons pas prier comme il faut, mais que nous ne savons pas même ce que nous devons demander! Eh bien, ce sont précisément ces faiblesses-là que l'Esprit soulage et dans lesquelles il nous assiste. Il nous rend sérieux; il fait le silence autour de notre âme; il écarte de nous ces préoccupations terrestres qui nous poursuivent de la manière la plus importune et la plus humiliante; il vient en aide à notre mémoire; il nous révèle nos besoins spirituels; il excite en nous de saints désirs; il fortifie et augmente notre foi.
Toute bonne prière vient du Saint-Esprit, et pas une fois, après avoir prié, nous ne nous relevons heureux et reconnaissants dans le sentiment que nous avons fait quelque progrès dans là communion du Seigneur, que nous n'en soyons redevables au Saint-Esprit, qui nous a fait éprouver le besoin de prier, nous a poussés à la prière et nous a enseigné ce que nous devions demander pour prier comme il faut. Il y a plus encore dans notre texte; il y a plus que nous ne pouvons concevoir; mais, grâce au Seigneur, ce qui, dans les choses de Dieu, ne se comprend pas, et même écrase l'intelligence, pénètre, vivifie et réjouit le coeur,, et le coeur chrétien, quelle que soit sa misère, sait par expérience que « l'Esprit lui-même intercède pour nous par des soupirs qui ne se peuvent exprimer. » Si nous sommes enfants de Dieu, le Saint-Esprit habite en nous, et en nous il prie pour nous; et « celui qui sonde les coeurs connaît quelle est l'affection de l'Esprit quand il prie pour les saints selon Dieu. » « Qui est suffisant pour ces choses? »
De ce privilège immense, inappréciable, résultent pour nous deux devoirs : celui de redoubler de foi et d'ardeur dans la prière, et celui d'être attentifs et dociles à la voix du Saint-Esprit chaque fois qu'il nous fait éprouver le désir ou le besoin de prier. « N'éteignez point l'Esprit; » et ce serait l'éteindre que de ne pas répondre sur l'heure à ses sollicitations, grâce auxquelles nous pouvons mettre en pratique la recommandation de saint Paul : «Priez sans cesse. »
PRIÈRE.
Seigneur notre Dieu, devant une assurance comme celle que ta Parole vient de nous donner, nous sentons profondément qu'elle renferme pour nous infiniment plus que nous ne pouvons même comprendre; viens au secours de notre faiblesse, et fais-nous serrer dans notre coeur, pour notre joie dans la foi, la certitude que cet Esprit de prière et de supplications veut nous aider à te prier comme il faut. Rends-nous attentifs à tous les mouvements du Saint-Esprit dans notre âme, rends-nous dociles à sa voix, empressés à faire ce qu'il nous dit de ta part, et qu'il soit vrai par ta grâce que, priant par l'Esprit, nous vivons selon l'Esprit. Amen.