Colossiens II, 6-7

La foi. 1.

(Lire Jean V, 1-15.)

 

La foi, «vive représentation des choses qu'on espère, sûre démonstration de celles qu'on ne voit point (1), » nous est partout présentée, dans la Parole de Dieu, comme la main qui saisit d'une ferme étreinte toutes les grâces auxquelles se rapportent les promesses de Dieu. Ces promesses véritables, fidèles, immuables, sont adressées à chacun de nous; chacun n'a qu'à les prendre pour lui, à compter sur elles, et elles s'accomplissent infailliblement à son égard. Mais pour qu'il les prenne pour lui, il faut qu'il y croie, c'est-à-dire qu'il y ait foi; et voilà comment « c'est par la foi qu'on obtient l'effet des promesses (2). »

Ne résulte-t-il pas de là que la foi est bien autre chose que ce qu'on l'estime trop souvent; bien autre chose qu'une grâce que les uns reçoivent à un degré supérieur, les autres à un degré moindre, selon qu'ils sont plus ou moins privilégiés et que Dieu les appelle à une vie chrétienne plus ou moins avancée? Avoir la foi aux promesses, ou aux menaces, ou aux déclarations quelles qu'elles soient de la Parole de Dieu, c'est croire Dieu; par conséquent, ne pas avoir cette foi, ou ne l'avoir que faible et vacillante, c'est ne pas croire Dieu, ou ne croire Dieu qu'à moitié, timidement, avec réserve. Or, combien de chrétiens, même de chrétiens sincères et dévoués, commettent cette chose inouïe sans même se douter que le manque de foi soit tout simplement un péché! Ce qui le prouve, c'est qu'il en est beaucoup qui vont répétant avec une sorte de complaisante tristesse: Hélas ! ma foi est si faible ! si seulement j'avais plus de foi !... Jamais ils ne prendraient leur parti d'avouer naïvement, et comme pour se faire plaindre, le penchant à un péché notoire, comme, par exemple, le mensonge ou l'égoïsme ; et ils avouent naïvement., et comme pour se faire plaindre, le penchant à l'incrédulité ! Il semble vraiment, à les entendre, que l'incrédulité soit une sorte de maladie morale qu'on doive, il est vrai, s'efforcer de combattre, mais qu'on ne puisse que subir avec patience en attendant la guérison!

Oui, sans doute, c'est un fait que notre foi est trop faible: mais ce fait est un péché criant, le plus grave même dont des chrétiens puissent se rendre coupables; un péché dont nous devons avoir honte et douleur, dont nous ne devons pas prendre notre parti un seul instant. Douter, ou seulement hésiter à croire quand «Dieu a dit,,» quand « il est écrit; » mettre en question la portée des déclarations du Seigneur, la possibilité de leur accomplissement littéral, c'est « faire Dieu menteur, » c'est lui opposer des démentis continuels, c'est le traiter comme on ne traiterait pas un simple homme pour peu qu'on le crût digne d'égards. Comment s'étonner, dès lors, qu'il soit « impossible d'être agréable à Dieu sans la foi (3)? » Cela est aisé à comprendre; et ce qui ne l'est pas moins, c'est que le manque de foi soit un interdit qui explique suffisamment le peu de progrès dans la vie spirituelle, dans la communion avec Dieu, dans la sainteté, dans la joie. Il nous est toujours fait « selon notre foi (4). »

 

PRIÈRE.

0 notre Dieu! les pièges de notre ennemi sont subtils, bien plus encore que nous ne le soupçonnons trop souvent: combien nous avons besoin de recourir à toi dans le sentiment de notre profonde faiblesse et de notre impuissance même à discerner toujours le péché là où il se trouve! Nettoie-nous des fautes cachées, Seigneur, affranchis-nous des péchés que nous ne connaissons pas, en nous les révélant et en nous donnant de les combattre dans ta force. Délivre-nous du péché de l'incrédulité. Oh! quand nous le regardons en face, nous reconnaissons combien il est grave, combien il te déshonore, mais aussi combien il nous est plus facile à commettre que tout autre. Nous croyons, Seigneur, mais daigne nous assister dans notre incrédulité; nous donner la vraie foi et tous ses fruits bénis, pour l'amour de notre bon Sauveur. Amen.


Table des matières
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1. Hébr., XI, 1.

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2. Hébr., XI, 32, 33.

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3. Hébr., XI, 6. -

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4. Matth., IX, 29.