Thomas n'était pas avec ses compagnons lorsque Jésus avait tout à coup paru au milieu d'eux; en ne se joignant pas à eux, il s'était privé d'une immense bénédiction qui l'aurait empêché de tomber dans l'incrédulité. Puisque Jésus a fait des promesses spéciales aux assemblées tenues en son nom par ses disciples, il est évident que ceux qui ne saisissent pas avec empressement ces moyens de grâce, se privent eux-mêmes d'une précieuse occasion de joie et de progrès spirituels.
Thomas voulait voir. Pauvre Thomas 1 comme il était peu entré dans l'esprit de Jésus et des rapports de Jésus avec ses disciples 1 Son incrédulité venait de son orgueilleuse confiance en lui-même, et de ce qu'il ne voulait pas renoncer un instant à ses lumières et à ses propres idées pour croire au témoignage de ses compagnons; il aurait cependant pu se rappeler que ceux-ci avaient commencé par se montrer aussi incrédules que lui à l'égard de la résurrection de Jésus.
Si l'incrédulité est toujours une triste chose, comme elle est particulièrement triste à rencontrer chez les chrétiens! et comme Thomas dut affliger et même décourager ses compagnons par sa résolution de ne croire qu'au témoignage de ses yeux et de ses mains! Sans doute, les apôtres se demandaient quel succès leur témoignage. pourrait avoir auprès des incrédules, puisqu'un des leurs, un de ceux qui aimaient Jésus, ne voulait pas le recevoir! Et pourtant, Jésus aimait Thomas, et savait qu'au fond Thomas l'aimait; aussi l'incrédulité du disciple ne reçut-elle pas la punition qu'elle méritait, et ne le priva-t-elle pas de la grâce du Sauveur. Mais elle fut punie; elle le fut de la minière la plus sensible pour un disciple sincère. Jésus laissa Thomas pendant toute une semaine dans la pénible situation d'esprit et de coeur où devait le placer l'incrédulité qu'il opposait aux assurances de ses frères; et, au bout de ce temps, que ne dut pas éprouver Thomas quand Jésus, paraissant tout à coup, lui répéta ses propres paroles! Le Sauveur lui prouva ainsi qu'il l'avait entendu douter de lui et dire : « Si je ne vois la marque des clous, et si je ne mets la main dans son côté, je ne croirai point. »
Jésus nous entend, Jésus lit dans notre coeur chaque fois que nous nous laissons aller à manquer de foi en lui; cette pensée n'est-elle pas le plus touchant reproche que nous puissions recevoir ? Jésus nous demande de croire sans avoir vu; si nous nous laissons aller à le déshonorer par nos doutes et nos hésitations, quelle sera notre honte et notre douleur quand. il nous rappellera qu'il nous a fait rapporter l'histoire de Thomas comme un avertissement contre l'incrédulité! « Mon Seigneur et mon Dieu!» Ce cri, qui fut de la part de Thomas l'expression de son repentir, doit être pour nous non-seulement l'expression de notre foi, mais aussi celle de l'humble soumission avec laquelle nous acceptons la nécessité de croire sans avoir vu.
PRIÈRE.
Que tu dois être souvent offensé par notre incrédulité, Seigneur Jésus! Tu nous as multiplié les avertissements, tu nous as dit que nous étions appelés à marcher par la foi; tu as fait les plus précieuses promesses à ceux qui croient, et tu vois pourtant que lorsque vient le moment où tu nous mets en demeure de faire preuve de foi, de marcher comme voyant celui qui est invisible, le courage nous manque souvent et nous tombons dans l'infidélité par l'incrédulité. Pardonne-nous , Seigneur, et que l'histoire de Thomas nous soit utile de La part et par l'efficace de ton Saint-Esprit en nous. Fais-nous sentir, et rappelle-nous à l'heure du besoin, que tu as dit pour nous, bien plus que pour Thomas et ses compagnons qui te voyaient de leurs yeux : Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru! Fais-nous croire en toi et recourir à toi, et compter sur toi en tout temps et pour toute chose. Amen.