MATTHIEU, XXVIII, 1-15. Résurrection de Jésus.
Quand « Marie Madeleine et l'autre Marie » se mirent en route avant le jour pour aller au sépulcre a fin d'embaumer le corps de leur Maître bien-aimé, « elles se disaient entre elles : Qui nous roulera la pierre de l'entrée du sépulcre? » Humainement parlant, c'était là une difficulté insurmontable; la pierre. était trop lourde pour qu'elles pussent elles-mêmes la remuer, et bien assurément ce n'était pas aux gardes qu'elles pouvaient demander de leur rendre ce service, Et pourtant, elles ne se laissèrent pas arrêter, et se rendirent au sépulcre y pour embaumer le corps de Jésus. » En ceci elles nous donnent un exemple. Il se présente souvent des obstacles sur la route du devoir; mais que faut-il faire alors? Aller de l'avant, laissant à Dieu le soin de nous faire en toutes choses trouver l'issue. A nous le devoir, à Dieu seul les conséquences. Et cette fidélité inébranlable, persévérante, aveugle même, est après tout le plus sûr moyen de surmonter les obstacles, car elle met le Seigneur dans l'obligation de se montrer fidèle à son tour et d'ôter la pierre pour nous, lui fallût-il pour cela faire descendre un ange du ciel.
L'ange inspira la terreur aux gardes, mais il n'eut que de douces paroles pour les deux femmes : «Je sais que vous cherchez Jésus. » Celui qui cherche Jésus n'a rien à craindre. Et quand, se penchant dans le sépulcre, elles furent saisies de frayeur à la vue d'un autre ange, il leur adressa les mêmes encourageantes paroles. Ceci nous montre, pour l'affermissement de notre foi, la sympathie que les anges éprouvent pour les croyants; eux-mêmes croient aux paroles de Jésus: «Il n'est pas ici, comme il vous l'avait dit. » «Voyez le lieu où le Seigneur était couché. » Pourquoi cette invitation? Pour que les deux femmes pussent être pleinement assurées de la résurrection du Sauveur en voyant l'intérieur du sépulcre. Jésus y avait bien été couché; les linges qui l'avaient enveloppé étaient là encore; lui n'y était plus. Mais ce n'était pas qu'il eût été enlevé, car alors on aurait emporté les linges avec lui, et surtout, dans la hâte d'un enlèvement, on n'aurait pas pris soin de plier à part le linge qui lui avait couvert la tête.
Nous aussi, regardons par la foi ce sépulcre vide, et nous serons forcés de nous écrier : « Le Seigneur est vraiment ressuscité! » Sa résurrection est pour nous de la plus haute importance, car elle seule nous a prouvé que « Dieu était» réellement « en Christ, réconciliant le monde avec soi, » et que Jésus avait dit vrai quand, en parlant de sa mort expiatoire, il avait toujours parlé de sa résurrection. - Quel misérable subterfuge que celui auquel les sacrificateurs eurent recours pour expliquer au peuple la disparition du corps de Jésus !Quand on songe aux rigueurs de la discipline romaine, rigueurs telles qu'une sentinelle qui se laissait surprendre par le sommeil était aussitôt mise à mort., on se demande comment l'audace des ennemis du Sauveur a pu aller jusqu'à imaginer un prétexte pareil, et comment il s'est trouvé des gens assez aveuglés pour être leurs dupes!
PRIÈRE.
Seigneur Jésus, fais-nous avoir part aux fruits de ta glorieuse résurrection! Qu'elle nous soit de la part de Dieu notre Père un sûr et permanent témoignage qu'il a accepté ton sacrifice pour notre salut. Il t'a ressuscité et t'a donné la gloire, afin que notre foi et notre espérance fussent en toi. Seigneur Jésus, que ta résurrection soit donc pour nous le signe et le gage de notre rédemption, qu'elle nous garantisse que si, avant de t'avoir pour Sauveur; nous étions morts dans nos fautes et dans nos péchés, maintenant nous sommes ressuscités avec toi à une vie nouvelle et vivons à Dieu par toi. Nous voulons par toute notre conduite rendre témoignage de notre foi en toi mort et ressuscité ; et quand le son de la dernière trompette nous fera sortir du tombeau, ressuscités nous aussi, nous irons te servir et te louer à jamais dans le ciel de ce que tu as fait pour nous sur la terre. Amen.