Remarquons avec quel soin saint Jean nous affirme qu'il a: vu couler du sang et de l'eau du côté percé de Jésus. Pourquoi ce solennel témoignage? D'abord, parce que c'était là un fait complètement insolite, impossible à expliquer d'après les lois naturelles, et qui a dû fortement impressionner ceux qui en ont ôte les témoins. Ensuite, parce que le but de la mort de Jésus était ainsi représenté par un frappant symbole. Dans les dispensations de Dieu, le sang et l'eau ont une signification profonde et différente. Le sang désigne la justification du pécheur et la rémission des péchés; l'eau représente l'action sanctifiante du Saint-Esprit. La justification et la sanctification sont deux fruits de la mort de Jésus, inséparables l'un de l'autre; il faut que le péché qui nous donne la mort soit expié par le sang de Jésus, il faut que l'action de son Esprit, que l'eau purifiante de la grâce, nous enlève la souillure du péché. Nous ne pouvons pas séparer ces deux choses : Dieu nous le montre par le sang et l'eau qui sont sortis ensemble du côté percé du Sauveur sur la croix. Examinons donc si telle est bien pour chacun de nous l'efficace du sacrifice de Jésus; nous ne sommes dans la foi que si Jésus nous a été fait de la part de Dieu «justice et sanctification, » et si c'est à nous, comme à ses contemporains, que saint Paul dît. « Vous avez été lavés, vous avez été sanctifiés, vous avez été justifiés, au nom du Seigneur Jésus et par l'Esprit de notre Dieu (1). »
Suivons par la foi d'un oeil attentif et d'un coeur ému les touchants détails qui nous sont rapportés sur l'ensevelissement du Sauveur. Oh! puisse la descente de Jésus au tombeau répandre un parfum de paix et de sérénité sur notre propre tombe, et la transformer en un lieu de repos !Comment une cérémonie funèbre aurait-elle pour le chrétien quelque chose de lugubre, puisque Jésus a reposé dans le sein de la terre? Heureux Joseph d'Arimathée, pour qui la pensée de la mort était une pensée si familière, qu'il avait fait creuser son propre sépulcre dans son jardin! Grâce à sa foi et à son amour pour Jésus, il put jusqu'à la fin de sa vie trouver dans la vue de ce sépulcre un souvenir béni de la mort et de la résurrection de son Sauveur. - Remarquons les précautions que les ennemis de Jésus prirent pour empêcher les disciples d'enlever son corps. Comme il est vrai que le méchant fait une oeuvre qui le trompe ! Il n'était guère à présumer que les disciples, saisis de terreur, tentassent une démarche pareille; mais en scellant la pierre et en y mettant des gardes, les principaux Juifs préparèrent le triomphe du Sauveur. Il était évident que personne n'avait pu dérober son corps, donc il était «vraiment ressuscité. »
PRIERE.
Fais-nous pénétrer par la foi, Seigneur notre Dieu, dans les profondeurs de tes desseins pour notre salut, et de ta Parole qui nous les révèle. Dis à chacun de nous, dans le secret de son coeur, de manière à lui en donner l'intelligence spirituelle, que du côté percé de Jésus il est sorti du sang et de l'eau; que ce sang nous lave pour nous sauver, que cette eau nous lave pour nous purifier! Puisse chacun de nous trouver en Jésus ce dont il a besoin pour être réconcilié avec toi, sagesse, justice, sanctification et rédemption. Tu nous as promis, ô notre Dieu Sauveur, de subvenir à notre misère et de nous faire paraître sans tache en ta glorieuse présence : veuille donc accomplir en nous toute ton oeuvre de grâce, et, nous ayant sauvés par ton amour, fais-nous vivre dans ton amour sous ton regard et pour La gloire. Amen.
1. 1 Cor., VI, 11.