JEAN, XIX, 30.

Jésus sur la croix. 5. - « Tout est accompli. »

(Lire Actes, III, 18-fin.)

 

« Dieu a fait toutes choses de manière qu'elles se répondent l'une à l'autre, » dans la rédemption comme dans la création. Si l'obscurité' qui entoura les derniers moments de Jésus répondait d'une manière effrayante à la clarté qui avait annoncé sa naissance, ce mot du Sauveur : « Tout est accompli, » avait un rapport ineffable avec la parole de l'ange : « Je vous annonce une grande joie. » Ce qui devait faire pour nous, pécheurs, le sujet de cette joie immense, ce qui devait expliquer ce doux mot de bonne nouvelle qui résumerait plus tard les dispensations de Dieu envers nous en Jésus-Christ, c'est ce qui s'est accompli au moment où Jésus a senti qu'il avait épuise toutes les amertumes de la coupe que le Père lui avait donnée à boire.

« Tout est accompli » à, l'égard des conseils de Dieu pour notre salut, ces conseils dans lesquels, depuis le commencement des siècles, « les anges mêmes désirent de voir jusqu'au fond. » Jésus a subi la peine que la loi avait prononcée sur nous : il a glorifié Dieu en proclamant l'inflexibilité de sa justice et l'immensité de son amour; il a expié le péché; il a réconcilié avec Dieu ceux qui, par la foi, s'approprient son sacrifice expiatoire; il a accompli la première prophétie et brisé la tête du serpent.

La volonté de Dieu est accomplie tout entière, l'oeuvre de Christ est accomplie tout entière, le salut de l'homme est accompli tout entier. Tout ce qu'il fallait faire pour obéir à la loi et réaliser la longue série des prophéties et des types de l'Ancien Testament, pour abroger ces mille ordonnances qui n'avaient que « l'ombre des biens à venir et non la vraie image des choses, » pour « détruire les oeuvres du diable» et « ôter le péché du monde, » tout cela est accompli. Jésus « s'est rendu obéissant jusqu'à la mort, même la mort de la croix; » il ne lui reste plus qu'à recueillir les fruits de son obéissance et à. «jouir du travail de son âme. » « Tout est accompli, » tout est fini, d'une part; de l'autre, tout recommence, et le nouvel Adam, devenu « le premier-né entre plusieurs frères, » nous a accordé, selon sa promesse, « qu'étant délivres de la main de nos ennemis nous le servirions sans crainte, dans la sainteté et dans la justice, tous les jours de notre vie (1). » Maintenant, comme à la naissance de Jésus: Gloire soit à Dieu au plus haut des cieux, paix sur la terre, bonne volonté envers les hommes ! ».

Si telle est notre foi, si nous croyons que vraiment Jésus a tout accompli en notre faveur, il en résulte pour nous l'obligation de vivre sous l'influence de cette conviction. Premièrement., recevons le salut comme une pure grâce qui ne nous vient que de ce que Jésus a tout accompli pour nous sauver; secondement, donnons-nous à Jésus comme étant devenus vivants, de morts que nous étions, puisqu'il a tout accompli pour nous racheter à Dieu. Jésus a tout accompli : voilà l'abrégé de l'Évangile, puissance de Dieu en salut, à tout croyant.

 

PRIÈRE.

Oui, Seigneur Jésus, nous recevons. dans des coeurs désireux de s'ouvrir tout entiers au sentiment de ton amour, cette précieuse parole que tu as prononcée en finissant ton oeuvre d'expiation : Tout est accompli. Nous croyons, nous savons, nous avons en toi cette ferme confiance, que tu as tout accompli de ce qu'il fallait faire auprès de Dieu pour expier nos péchés et nous délivrer de la condamnation. Et maintenant, Seigneur Jésus, qu'après être mort pour nos offenses, tu es ressuscité pour notre justification, nous nous abandonnons à toi pour que tu nous sauves et nous sanctifies. Tu nous as tout mérité de la part du Père, puisque tu as tout accompli; enrichis, vivifie, bénis abondamment tes disciples, et montre en chacun de nous quelles sont les richesses de la gloire de ton héritage dans tes saints. Gloire soit à toi, Seigneur Jésus, et louanges, et actions de grâces, dès maintenant et jusqu'aux jours d'éternité. Amen.


Table des matières
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1. Luc, I, 74, 75.