JEAN, XVI, 33.

« J'ai vaincu le monde. »

(Lire Apoc., II, 8-fin.)

 

« Prenez courage» : non-seulement parce que votre cause est bonne, non-seulement parce que votre récompense sera grande dans le ciel, non-seulement parce que celui-là seul qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé, mais encore parce que vous combattez avec la certitude de vaincre, parce que vous combattez un ennemi déjà vaincu, par la force de celui qui est en vous et qui l'a vaincu. « J'ai vaincu le monde.»

Oui, tout ce qui nous fait la guerre dans le monde, tout ce dont le prince de ce monde se sert pour nous séduire et nous renverser, Jésus l'a surmonté, Jésus l'a vaincu, Jésus nous a montré par sa victoire que ces tentations n'étaient pas si redoutables, et qu'en toutes choses il y aurait pour nous une issue. Que craignons-nous? Les enfants du monde? Jésus a montré qu'il était plus fort qu'eux et que celui qu'ils servent, en en convertissant un grand nombre qu'il a enrôlés sous sa bannière et dont il a fait ses serviteurs les plus dévoués. « Prenez courage » dans vos efforts pour arracher des âmes au démon : « J'ai vaincu le monde. , - Les angoisses et les persécutions du monde?

Par la manière dont il a souffert la croix, Jésus a montré qu'il méprisait l'ignominie, et que ni la souffrance ni la mort n'avaient de pouvoir sur lui. « Prenez courage» dans vos angoisses, dans vos tribulations, dans vos larmes; ne craignez pas d'être surmontés par le mal : «J'ai vaincu le monde. » - Les joies du monde, les brillantes séductions du péché? Jésus n'y a pas arrêté ses regards, il n'a pas écouté le tentateur, elles ont été sans pouvoir sur lui. « Prenez courage » lorsqu'il faut lutter contre la recherche de vous-mêmes, contre le désir du bonheur terrestre, contre le goût du plaisir : « J'ai vaincu le monde. » - Quel triomphateur a jamais égalé celui qui est avec nous et en nous? et, par conséquent, « qui est celui qui est victorieux du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu (1)? » Jésus a vaincu, et non pas pour lui-même qui n'avait pas besoin de cette lutte, mais pour nous; pour qu'il nous devînt possible et même facile, « en lui, » de vaincre à notre tour, pour qu'à l'heure même du combat nous eussions « la paix en lui. »

Par sa croix, le monde est crucifié à notre égard et nous au Monde; et il faut qu'il en soit ainsi. Veillons donc et prions en tout temps, pour n'être jamais séparés un instant de Jésus. Ne cherchons la paix qu'en Jésus, et ne la demandons jamais au monde, qui', en dépit des apparences, n'est et ne peut être que notre ennemi. Regardons à Jésus, et en toutes choses nous serons « plus que vainqueurs en celui qui nous a aimés; » et quand nous serons tentés de nous croire trop faibles pour combattre avec succès un ennemi terrible, nous répéterons avec confiance la belle prière d'Asa : « Éternel! il ne t'est pas plus difficile d'aider celui qui n'a point de force que celui qui a des gens en grand nombre. Aide-nous, ô Éternel notre Dieu, car nous nous sommes appuyés sur toi, et nous sommes venus en ton nom contre cette multitude. Tu es l'Éternel notre Dieu; que l'homme ne prévale point contre toi (2) ! »

 

PRIÈRE.

Oui, nous prendrons courage en toi, Seigneur Jésus, nous regarderons à toi, et quelque difficiles que puissent être les circonstances de noire passage à travers le monde, nous nous rappellerons pour notre paix que tu as vaincu le monde. Fais que, marchant sur Les traces, vivant de ta vie, étroitement unis à toi , nous remportions aussi la victoire sur le monde par notre foi. Ne nous laisse pas oublier un seul instant que la vie est un train de guerre, et que nous ne devons pas attendre ici-bas le repos que nous n'aurons que dans le ciel. Combats toi-même pour nous; revêts-nous de toutes les armes de Dieu, et fortifie-nous surtout par l'assurance inébranlable que tu as déjà vaincu pour nous notre grand ennemi. Et puisque tu nous as dit des choses afin que nous eussions la paix eu toi, multiplie-nous eu effet ta grâce et ta paix. Amen.


Table des matières
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1. I Jean, V, 5.

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2. Il Chron., XIV, 11.