JEAN, XVI, 5-32.

L'oeuvre du Saint-Esprit.

 

La pensée générale de ce chapitre est l'oeuvre du Saint-Esprit, considérée comme étant le fruit de la médiation de Jésus et comme venant compléter l'oeuvre de Jésus sur la terre. « il vous est avantageux. que je m'en aille, car si je ne m'en vais, le Consolateur ne viendra point à vous; et si je m'en vais, je vous l'enverrai. » «Vous êtes maintenant dans la tristesse, mais je vous reverrai encore et votre coeur se réjouira, et personne ne nous ravira votre joie. »

Le Consolateur accomplit dans le monde une oeuvre double : une oeuvre à l'égard des inconvertis, une oeuvre à l'égard des rachetés. Pas un pécheur ne passe des ténèbres à la lumière que ce ne soit pour avoir été, selon la parole de Jésus, convaincu par le Saint-Esprit de péché, de justice et de jugement : - de péché, pour avoir si longtemps oublié Dieu et fait le mal; - de justice, c'est-à-dire de la possibilité d'être justifié par Jésus, puisque Jésus est remonté vers son Père et s'est assis à sa droite, le Père montrant par là qu'il acceptait le sacrifice du Fils pour la justification de tout croyant; - du jugement, c'est-à-dire de la réalité du jugement final, et du sort terrible qui attend les sujets de Satan s'ils ne se hâtent de fuir la colère à venir, puisque le prince de ce monde est déjà jugé. Quelle influence que celle du Saint-Esprit dans le monde ! puisque c'est lui seul qui nous met en communion avec Dieu, que deviendrait le monde si le Saint-Esprit nous était retranché? Quelles âmes seraient réveillées? quelles consciences troublées à salut? où serait l'effet des plus fidèles prédications des disciples, de leurs appels les plus pressants?

Bien plus, les disciples eux-mêmes, sans le Saint-Esprit, ne seraient rien, n'auraient aucune puissance. Pas de foi véritable, pas de communion avec le Seigneur, pas de vie cachée avec Christ en Dieu, pas de connaissance de ces choses qui peuvent nous instruire à salut, là où n'est pas le Saint-Esprit. Jésus a bien pu dire : «C'est lui. qui me glorifiera, car il prendra de ce qui est à moi et vous l'annoncera, » car si le Saint-Esprit n'était venu faire habiter Jésus en nous et nous appliquer' ainsi directement le fruit de son oeuvre de rédemption, nous n'aurions jamais entrevu « quelles sont les richesses de la gloire de son héritage dans les saints.» Comprenons-nous maintenant ce que Jésus a voulu dire par ces paroles : « Il vous est avantageux que je m'en aille? » Oui, sa présence spirituelle au milieu des siens remplace avec avantage sa présence corporelle; nous l'avons partout, nous l'avons toujours, comme nous ne l'aurions pas s'il vivait encore sur la terre ainsi qu'il y a dix-huit siècles.

La conséquence de cette doctrine, la voici : «Avez-vous reçu le Saint-Esprit (1)? » Question capitale, question de vie ou de mort, car elle revient à demander si nous sommes disciples de Jésus. Et si nous l'avons reçu, quelle influence exerce-t-il sur notre vie? «Ceux qui sont conduits par l'Esprit s'affectionnent aux choses de l'Esprit.»

 

PRIÈRE.

Seigneur notre Dieu, nous te demandons souvent de nous donner le Saint-Esprit que Jésus a promis à tous ses disciples; mais quand nous t'adressons cette prière, rappelle-nous que tu veux qu'il nous soit fait selon notre foi, et donne-nous par ta grâce une foi vivante et ferme. Que nous laissions le Saint-Esprit avoir sur notre vie intérieure et extérieure l'influence la plus libre et la plus illimitée. Donne-le-nous, ô notre Dieu, cet Esprit qui seul peut accomplir en nous ta bonne oeuvre; donne-le-nous en abondance, et qu'il fasse en nous toutes choses nouvelles, qu'il nous vivifie, nous réchauffe, nous purifie, et fasse de nous des lumières à la louange de la gloire de ta grâce en Jésus. Amen.


Table des matières
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1. Actes, XIX, 2.