JEAN, XV, 12-17.

« Mes amis. »

(Lire Deut., VII, 1-15.)

 

Il semble qu'après avoir prononcé ce mot de joie qu'il savait devoir répondre si bien aux sentiments de ses disciples, le Seigneur Jésus ait voulu accumuler les motifs qu'ils avaient d'être joyeux en lui. « Vous êtes mes amis, je vous « ai choisis et établis ... , afin que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom il vous le donne. » Ses amis! Celui qui sent tout ce qu'il y a dans ce mot, et qui sait que par là grâce de Dieu il peut le prendre pour lui, celui-là a dans le coeur un riche trésor. C'est déjà une grande grâce sur la terre que d'avoir un véritable ami; mais quelle grâce plus grande encore que de trouver un ami en Jésus, si puissant, si fidèle, si désintéressé, si disposé toujours à sympathiser avec nous; en Jésus, qui, par ce doux mot : « Mes amis, » veut augmenter et encourager notre confiance en lui.

C'est sur le pied d'une cordiale et mutuelle affection que sont établis nos rapports avec Jésus. Il a prouvé son affection pour nous, non-seulement en mourant à notre place, mais encore en nous révélant tout ce qu'il avait appris de son Père, en nous faisant entrer autant que cela était bon pour nous dans les conseils du Seigneur, en nous donnant ses commandements, et les motifs de ses commandements, comme à des créatures intelligentes, appelées à juger elles-mêmes de ce qui leur est dit. » À nous, pour que l'échange se fasse, de prouver, en nous montrant à notre tour ses amis, que nous acceptons sa confiance et que nous voulons y répondre. Or, le moyen que nous avons de nous montrer ses amis, c'est de faire par amour pour lui ce qu'il nous commande, en particulier de nous aimer les uns les autres, car « c'est ici son commandement, que nous nous aimions les uns les autres, » parce que « celui qui aime les autres a accompli la loi. »

Est-ce bien là ce que sont nos rapports avec Jésus et par lui avec le Père? Avons-nous commencé par répondre à l'invitation de Jésus : « Venez à moi ; » avons-nous déposé au pied de sa croix notre lourd fardeau de péchés et de misères; et puis, remplis de paix et de joie dans le sentiment de son amour, nous sommes-nous mis à sa suite pour marcher sur ses traces et lui prouver notre reconnaissance par notre obéissance et notre zèle? Peut-être, hélas ! sommes-nous obligés de nous dire: Oui, j'ai été à Christ et j'ai la confiance qu'il est mon Sauveur, et pourtant je n'accomplis pas ses commandements comme je le devrais. Ah ! voilà en effet ce qui doit nous faire gémir; mais ne nous bornons pas à gémir, et « regardons à Jésus pour obtenir de lui de meilleures choses. »

Prenons courage dans la pensée que si nous sommes au nombre des disciples de Jésus, c'est qu'il nous a choisis; choisis pour ce qu'il veut et ce qu'il attend de nous, pour que son oeuvre s'accomplisse en nous, et pour que, recevant du Père tout ce que nous demandons au nom de Christ,, nous soyons rendus capables de tout ce qui est impossible à notre faiblesse, à notre incrédulité, à notre froideur, à notre égoïsme.

 

PRIERE.

Tu nous appelles tes amis, Seigneur Jésus! qui de nous est suffisant pour de telles choses? 0 notre Dieu Sauveur! nous sommes trop petits au prix de ta faveur et de ta fidélité! Que ce soit avec des coeurs profondément heureux et reconnaissants que nous recevions cette nouvelle marque de ton amour, et que nous entrions avec toi dans cette douce relation de confiance mutuelle que tu établis entre toi et nous! Parce que nous sommes tes amis, nous nous consacrons comme tout de nouveau à toi et aux intérêts de ta cause; nous la prenons pour nôtre, et nous te demandons de nous faire vivre lion pour nous-mêmes et selon notre volonté propre, mais pour toi et selon ta volonté. Nous t'offrons n'os corps en sacrifice vivant, ce qui n'est que notre service raisonnable : accepte-les au nom de tes compassions infinies. Amen.


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