La joie de Jésus et la joie de ses disciples. (Lire Zach., IX, 9-fin.)
« Je vous ai dit ces choses afin que ma joie demeure en vous et que votre joie soit parfaite; » le Sauveur parle ici d'une double joie : celle que lui causeront ses disciples s'ils demeurent dans son amour et portent beaucoup de fruits à la gloire du Père, et celle qu'ils éprouveront eux-mêmes si, fidèles à cette vocation, ils vivent de manière à sentir constamment que l'approbation de leur Maître repose sur eux. Serrons cette pensée dans notre coeur, et puisse-t-elle exercer sur nous toute son influence.
Nous sommes appelés à réjouir notre Sauveur, à lui montrer par notre amour, par notre dévouement et notre sainteté, les résultats bénis de son sacrifice. Il ne cessera de trouver sa joie en nous si nous gardons ses commandements pour. demeurer dans son amour. Ah! voilà un but, un glorieux but, que le Seigneur nous propose en même temps que celui de la gloire de Dieu I N'y a-t-il pas là pour nous le plus magnifique, le plus précieux encouragement, la plus abondante source de joie? Jésus veut que notre joie soit parfaite. » Qu'ils sont aveugles et séduits par le père du mensonge, ceux qui se représentent la piété comme une chose triste et sombre!
La terre a des épreuves pour les enfants de Dieu comme pour les mondains; mais ces épreuves, que Dieu permet pour notre affermissement et notre sanctification, sont une suite du péché, et une suite inévitable; jamais nos rapports avec Jésus ne nous causeront des déceptions ou ne nous feront verser des larmes. En lui, joie parfaite; joie qui soutient et console, même dans les plus douloureux moments; joie de ses bienfaits, joie dans son service, joie de son amour, joie de pouvoir contribuer à sa joie. Voilà en quoi consiste la joie chrétienne, et voilà ce qui, mis en pratique dans tous les détails de l'existence, fait de la vie chrétienne la vie non-seulement la plus heureuse, mais la plus réellement joyeuse qui se puisse vivre sur cette terre de péché. C'est aussi ce qui nous explique que la joie puisse à bon droit nous être présentée par saint Paul comme un devoir, parce que si nous ne la possédons pas, c'est que quelque chose laisse à désirer dans nos rapports avec le Seigneur; nous ne sommes pas pleinement entrés dans l'esprit de ces rapports, ou nous manquons de foi, on nous manquons d'amour, ou il y a en nous un interdit quelconque qui nous empêche de penser, le coeur au large, à la joie que le Sauveur trouve en nous.
Cet interdit vient souvent d'un défaut d'amour pour nos frères, aussi Jésus a-t-il soin d'ajouter : « C'est ici mon commandement, que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés. » Si *nous obéissons volontairement, si nous servons l'Éternel « avec joie et de bon coeur (1), » nous pourrons dire avec David: , Tu as mis plus de joie en mon coeur qu'ils n'en ont lorsque leur froment et leur meilleur vin ont été abondants (2), » et nous pourrons prendre pour nous la bénédiction de Néhémie : «Allez, mangez du plus gras et buvez du plus doux... ne soyez point tristes, puisque la joie de l'Éternel est votre force (3). »
PRIÈRE.
Oui, Seigneur Jésus, nous te le disons du fond de notre coeur, ta Parole est véritable quand elle nous dit que les voies de la piété sont des voies agréables; et tu as été véritable quand tu as dit à tes disciples que leur joie serait parfaite. Cette joie que le monde poursuit, mais qu'il ne peut atteindre parce qu'il la cherche ici-bas seulement, tes rachetés la connaissent et la possèdent, parce qu'elle vient de toi. Sois béni de ce qu'elle est pour eux tellement indépendante de la terre et de la vie présente, qu'elle ne leur fait pas défaut même dans les jours d'épreuve; sois béni de ce qu'ils la puisent surtout dans la douce pensée que ta joie demeure en eux parce que tu les aimes, et que tu te plais à les suivre dans leurs efforts pour te servir et te glorifier. Quelle grâce que d'être à toi, Seigneur Jésus! Daigne l'accorder à tous ceux que nous aimons. Amen.
1, Deut. XXVIII, 47.
2. Ps. IV, 7.
3. Néhém., VIII, 10.