JEAN, XV, 7-10.

Le cep et les sarments. 2.

(Lire Zach., VIII.)

 

Puisque nous sommes l'objet des soins du céleste Vigneron, nous, les sarments du vrai Cep, il est facile de comprendre qu'en ceci le Père soit glorifié, si nous portons beaucoup de fruits. Notre fidélité à abonder en bonnes oeuvres, en « fruits de justice qui servent à l'honneur et à la louange de Dieu,» est le meilleur témoignage que nous puissions rendre à sa vigilance, à l'efficacité de ses soins, à la sagesse avec laquelle il émonde, au pouvoir qu'il a de donnerl'accroissement. Et si nous sommes fidèles à cette vocation, nous serons disciples de Jésus; mais alors seulement, parce qu'alors seulement nous serons entrés dans cette communion avec lui qui est une vie, et une vie puissante.

Tout ce qu'il nous faut, mais aussi ce qui nous est indispensable, pour que cette vie soit en nous et s'y développe, c'est de demeurer en Jésus et dans l'amour de Jésus; et nous demeurons dans cet amour si nous gardons ses commandements. Ce n'est pas seulement notre amour pour lui qui nous fera porter des fruits à sa gloire, bien que l'amour et la gratitude soient le mobile de notre obéissance à ses lois; Jésus parle ici de son amour pour nous, que nous devons laisser avoir en nous un libre cours, agir dans notre âme et à notre égard, selon le bon plaisir du Seigneur et cette volonté de Dieu qui est notre sanctification.

Bornons-nous à nous tenir dans la fidélité, gardons les commandements de Jésus, son amour fera le reste et nous vivifiera. Jésus nous a donné tous les commandements que nous trouverons, à la pratique, pouvoir le mieux favoriser notre union avec lui; depuis ses exhortations et ses promesses à la prière, depuis son commandement de sonder les Écritures, jusqu'à la recommandation de faire luire devant les hommes la lumière de nos bonnes oeuvres. C'est ainsi que s'accomplit entre lui et nous un touchant échange : nous, pour demeurer dans son amour, gardant ses commandements et cherchant à entretenir soigneusement par la prière, par l'étude de sa Parole, par l'activité à son service, notre communion avec lui; lui, « habitant dans notre coeur parla foi (1), » nous donnant une mesure toujours plus abondante de son amour, et nous rendant capables de faire ce qu'il nous prescrit. « Christ a aimé l'Église et s'est donné lui-même pour elle, afin qu'il la sanctifiât, après l'avoir nettoyée en la lavant d'eau et par sa parole (2); » et rappelons-nous qu'il accomplit cette oeuvre dans l'Église en l'accomplissant en chacun des croyants.

«Nous sommes le corps de Christ, et ses membres chacun en particulier. » Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez et il vous sera accordé; » et si nous saisissons cette promesse, si nous nous l'approprions, si nous la présentons sans cesse au Seigneur, en lui disant : « Souviens-toi de la parole que tu as prononcée à ton serviteur, et en laquelle tu m'as fait espérer (3) » n'est-il pas vrai que rien ne nous sera impossible?

 

PRIÈRE.

Fais-nous donc demeurer en toi, Seigneur Jésus, et fais-nous demeurer en ton amour. Tu sais que nous le désirons, mais tu sais aussi que si l'esprit est prompt, la chair est faible, et qu'il faut que tu nous tires pour que nous courions après toi. Nous t'aimons, Seigneur Jésus, mais nous voulons t'aimer plus encore; nous voulons demeurer dans ton amour pour garder tes commandements; donne-nous de triompher de la loi du péché qui est dans nos membres, et fais-nous porter beaucoup de fruits à la gloire du Père. Donne-nous ton Saint-Esprit, et qu'il nous fasse vivre en toi et toi en nous : nous t'ouvrons notre coeur, nous te supplions d'y établir ta demeure et de régner sur nous de telle sorte que nous ne puissions pas rester oisifs ni stériles dans ta connaissance. Exauce-nous pour l'amour de ton nom. Amen.


Table des matières
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1. Éphés., III, 17.

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2. Éphés., V, 25, 26.

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3. Ps. CXIX, 46.