Le cep et les sarments. 1. (Lire Éphés., 1.)
Nous avons ici la plus touchante et la plus frappante image par laquelle Jésus pût représenter, pour la consolation et l'affermissement de ses disciples, l'étroite union que son amour établissait entre eux. et lui. Jésus est le Cep, parce qu'il est pour nous ce que la racine et le tronc de la vigne sont pour les sarments qu'ils portent. La vigne est une plante riche et vigoureuse, et pourtant elle n'a pas beaucoup d'apparence et l'homme superficiel lui préfère bien des arbres qui n'ont son utilité ni sa durée; ainsi en est-il de Jésus aussi longtemps qu'on ne regarde en lui que sa nature humaine et que sa vie terrestre. Mais dans ce divin Cep circule une sève qui ne peut venir que de Dieu, et à laquelle ne peut être comparée aucune des grâces que Dieu a départies à ses créatures. Aussi Jésus s'appelle-t-il le vrai Cep, par opposition à la vigne sauvage qui n'a qu'un brillant feuillage et ne porte pas de bons fruits.
Nous sommes les sarments de ce Cep, parce que nous recevons de lui la vie, directement., individuellement, sans que personne au dehors puisse voir par quel moyen; «notre vie est cachée avec Christ en Dieu. » Il y a bien des sarments sur un même tronc, et quoique chacun ait sa vie et ses fruits à lui., la nature de cette vie et de ces fruits est la même; telle est l'union mutuelle des membres du corps de Christ. - « Mon Père est le Vigneron; » c'est à lui que la vigne appartient : «vous êtes à Christ et Christ à Dieu; » il en prend soin et la cultive : « il retranche tout sarment qui ne porte pas de bons fruits en moi. »
Parmi les branches nombreuses qui paraissent toutes tirer leur accroissement du Cep, il en est qui restent stériles parce qu'il y a en elles quelque chose qui les empêche de recevoir comme les autres la sève et la vie. Malheur à celles-là ! Dieu les connaît, et les retranchera pour qu'elles ne gênent pas la croissance des autres. Il retranche tout sarment qui ne porte pas de fruit, et il émonde celui qui porte du fruit afin qu'il en porte encore davantage. » Les bonnes branches aussi ne se développent pas toujours d'une manière satisfaisante; souvent elles manifestent de mauvaises tendances, elles ont des défauts qui risquent de leur nuire et qui nécessitent l'instrument tranchant du céleste Cultivateur. Voilà où ses enfants savent qu'ils peuvent chercher et trouver le but de la souffrance et de l'épreuve; mais sa grâce les aide à faire plus encore : à accepter avec amour les dispensations qui leur coûtent, à le bénir même pour la fermeté avec, laquelle il agit à leur égard. Ils veulent ce qu'il veut, et ils consentent volontiers à tout ce qu'il jugera bon pour leur faire faire des progrès dans « la sanctification sans laquelle nul ne 'verra le Seigneur. »
PRIÈRE.
Seigneur Jésus, il y a longtemps que nous connaissons cette douce image du Cep et des sarments, et que nous savons que ton peuple de tous les temps aime à y voir représentée son union étroite avec toi: mais ne permets pas que l'habitude diminue jamais pour nous le prix de ces paroles sorties de ta bouche, ou nous fasse négliger de les étudier et de les serrer dans nos coeurs. Que chacun de nous soit un sarment du vrai Cep, et nu sarment fertile, que rien n'empêche de recevoir avec abondance la sève qui circule dans le tronc et la racine, que rien surtout ne détache un instant du Cep lui-même! Nous reconnaissons qu'il faut que le grand Vigneron nous émonde pour que nous portions plus de fruits : Seigneur notre Dieu, fais à ta vigne tout ce que tu vois nécessaire pour qu'elle croisse à ta gloire, nous fallût-il pour cela passer par ces épreuves qui répugnent tant à notre chair, mais dont ta grâce fait des bénédictions. Amen.