Le Consolateur. (Lire Ésaïe, LIX, 19-21; Ézéch., XXXVI, 22-30.)
« Le Consolateur, le Saint-Esprit, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous remettra en mémoire toutes celles que je vous ai dites. » Voilà une parole bénie, une assurance encourageante entre toutes celles que Jésus nous a laissées. Nous avions besoin qu'il nous donnât cette assurance, au moment où il allait quitter la terre et charger ses disciples de répéter et d'écrire, pour l'instruction de ceux qui croiraient en lui par leur parole, toutes les instructions, tous les commandements, toutes les exhortations qu'il leur avait adressés.
Nous trouvons ici de quoi être fermement convaincus que «les saints hommes qui ont parlé poussés par le Saint-Esprit, » ont été guidés d'une manière infaillible, pour nous retracer non-seulement l'impression générale qu'avaient produite sur eux les paroles du Sauveur, mais ces paroles mêmes et toutes celles que Jésus avait prononcées. Recevons donc la révélation écrite non comme une parole d'homme, mais comme ce qu'elle est en effet, la Parole de Dieu, qui vit et qui demeure à jamais, » et qui peut sauver notre âme. L'oeuvre que le Saint-Esprit a accomplie ainsi à l'égard des écrivains sacrés est aussi, dans un autre sens, l'oeuvre qu'il opère en chacun des enfants de Dieu pour les « conduire dans toute la vérité;» il leur enseigne toutes choses et leur remet en mémoire toutes celles que Jésus a dites.
C'est lui qui nous explique la Parole de Dieu, qui nous enseigne à la serrer dans notre coeur, qui nous encourage à y penser, à la prendre pour règle en toutes choses, et qui, dans le moment du besoin, nous rappelle avec une force saisissante le passage le plus propre à nous être utile. Si notre foi était plus vivante, que de preuves frappantes de l'intervention directe du Saint-Esprit nous reconnaîtrions dans le cours de notre vie! Malheureusement, nous hésitons trop souvent a recevoir comme des communications du Seigneur telles circonstances, fortuites en apparence, qui viennent nous consoler ou nous diriger alors que nos coeurs souffrent on que nous marchons dans les ténèbres.
Chrétiens lâches et timides que nous sommes, pouvons-nous croire encore qu'il y ait un hasard dans le monde, fût-ce le hasard le plus merveilleux et le plus providentiel? N'est-ce pas le Dieu qui compte les cheveux de notre tête qui, dans la tentation, ravive tout à coup à notre souvenir une promesse, un commandement, Jusque-là peut-être oublié ou laissé à l'écart, et nous fournit, ainsi un «Il est écrit» qui met notre adversaire en fuite? Et quand une épreuve nous menace ou vient fondre sur nous, et que nous ouvrons la Parole de Dieu pour y chercher le baume Je Galaad., n'est-ce pas le Seigneur qui permet que nous tombions précisément sur une bénédiction promise aux affligés, sur une exhortation à la patience, sur une assurance de son amour?
Apprenons à discerner ces grâces de détail, et à ne pas douter qu'elles ne soient destinées à nous prouver la puissance et la fidélité du Seigneur.
PRIÈRE.
Nous te prions, Seigneur, de nous augmenter la foi et de nous apprendre à vivre par la foi jusque dans les plus petits détails de notre existence habituelle. Puisque tu dis à tes enfants que tu comptes jusqu'aux cheveux de leur tête, fais qu'ils le croient et que, se reposant sur toi en toute occasion, ils reçoivent comme leur venant directement de toi ces mille petits témoignages de ton amour que nous fournit chacune de nos journées. Fais-nous la grâce, en particulier, d'être guidés et bénis par ton Saint-Esprit lui-même dans l'étude de ta sainte Parole ; qu'il accomplisse à notre égard la promesse de Jésus, qu'il nous explique et qu'il applique à notre âme et à notre vie toutes les choses que Jésus a dites, afin de nous mettre en communion avec notre bon Sauveur et de nous faire sentir qu'il n'est pas loin de nous et qu'il prend soin de notre foi et de notre paix. C'est en son nom que nous te le demandons. Amen.