JEAN, XIV, 13,14.

Prier au nom de Jésus.

(Lire 1 Jean, V, 13-fin.)

 

Prier au nom de Jésus., ce n'est pas seulement faire ce dont les chrétiens ont pris la douce habitude depuis que leur Maître leur a laissé cette promesse, c'est-à-dire terminer toute prière en général par le nom de Jésus. Les paroles du Sauveur, qui sont toujours « esprit et vie, » ont ici une bien plus riche et plus belle signification. Jésus nous invite à nous présenter devant le Seigneur, en son nom, c'est-à-dire comme de sa part, parce que ce n'est que par lui que nous avons accès auprès du Père, et parce que son sang nous ayant acquis la liberté d'entrer dans les lieux très-hauts, nous pouvons, en faisant valoir notre titre de rachetés et de disciples, aller avec confiance au trône de grâce afin d'obtenir miséricorde et de trouver grâce pour être aidés dans le besoin.»

Quand on s'appuie ainsi sur le nom de Jésus, non-seulement on est admis à « rendre ses voeux au Souverain,» mais encore on est sûr d'être exaucé. En effet, un chrétien qui sera véritablement entré dans l'esprit de la prière ne demandera au nom de Jésus que des choses selon la volonté de Dieu; or, « c'est ici la confiance que nous avons en lui, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous exauce.»

Ce chrétien priera dans l'esprit de Jésus, c'est-à-dire en redoutant de mettre sa volonté à la place de celle de son Père, et acceptant lui-même de n'être exaucé qu'autant que Dieu le verra bon pour sa propre gloire et pour le vrai bien de son enfant; il fera dans ses prières la part incomparablement plus grande aux intérêts de son Dieu et de son âme qu'à ceux de sa vie présente; enfin il priera humblement, se souvenant que si Jésus n'était venu à son aide, il aurait toujours été éloigné du Seigneur; il priera avec foi, comptant fermement sur les promesses faites à la prière, et sachant par Jésus que le Seigneur l'aime et par cela même désire de pouvoir l'exaucer; il priera avec hardiesse, sachant que puisque Jésus a tout mérité, ce qu'on demande au nom de Jésus ne peut être ni trop grand ni trop glorieux. « Jusqu'à présent vous n'avez rien demandé en mon nom,» dit le Sauveur un peu plus loin (1); « demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite. » Il ne pouvait rien manquer à notre joie en lui, sinon l'assurance que nos besoins et nos souhaits, filialement exposes au Seigneur, seraient toujours exaucés parce que nous les présenterions de la part de Jésus. « Quoi que vous demandiez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié parle Fils. Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. »

Prions donc au nom de Jésus, reposons-nous sur le nom de Jésus, car « Dieu l'a souverainement élevé et lui a donné un nom au-dessus de tout autre nom, afin qu'au nom de Jésus tout ce qui est dans les cieux, et sur la terre, et sous la terre, fléchisse le genou, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est le Seigneur, à la gloire de Dieu le Père (2) »

 

PRIÈRE.

Tu as voulu nous ouvrir une nouvelle source de joie et de paix, Seigneur Jésus, en nous donnant cette précieuse assurance; et tu nous l'as ouverte, nous te le disons avec une humble adoration. Grâces te soient rendues, dès maintenant et jusqu'aux jours d'éternité, pour la plénitude de paix et de force que tes disciples trouvent, jour après jour et de siècle en siècle, à se répéter que tout ce qu'ils demandent en ton nom leur est accordé ! Seigneur Jésus ! daigne nous révéler par ton Saint-Esprit tout ce qu'il peut y avoir dans cette promesse au delà de ce que nous y avons déjà trouvé; apprends-nous à prier en ton nom, avec une foi pleine de vie, d'amour, de sainte hardiesse; montre-nous l'étendue de nos privilèges, et que nous les saisissions avec empressement, avec avidité, pour ta gloire et pour l'avancement de ton oeuvre en nous. Amen.


Table des matières
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1. Chap. XVI, 24.

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2. Phil., II, 9-11.