JEAN, XIV, 2, 3.

La maison paternelle.

(Lire Il Cor., V, 1-10.)

 

Ce qui, par notre foi en Jésus, nous soutient dans les difficultés et les afflictions, c'est la pensée que si Jésus nous a quittés, ce n'est que pour un temps, et que ce temps il l'emploie à nous préparer une place dans la maison de son Père. Dans cette maison il règne comme Fils; mais, parce que son Père est notre Père et que nous sommes « héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ, » nous y avons aussi notre place; il y a beaucoup de demeures. il y en a une pour chacun des rachetés. Quelle douce et encourageante assurance! Et si, par la grâce du Seigneur, chacun de nous peut la serrer dans son coeur et se dire : Jésus prépare ma place et celle de mes bien-aimés, - n'y trouverons-nous pas la source d'une joie que les douleurs de la terre ne pourront que nous faire apprécier toujours davantage? Qu'il est bon pour l'enfant de Dieu, non-seulement dans les temps de grandes épreuves, mais encore au milieu de ces mille difficultés dont la vie est semée, et qui, quoique petites, sont pourtant réelles et pénibles, de penser à la demeure qui l'attend et où s'accomplira pour lui cette promesse : «Il reste encore un repos pour le peuple de Dieu! »

C'est une profonde parole que celle-ci : « Je m'en vais vous préparer le lieu. » C'était pour le préparer que Jésus s'en allait, et pour le préparer il fallait qu'il quittât la terre, quoi qu'il en pût coûter à ses disciples et à lui-même dans sa nature humaine; il fallait qu'il passât par la mort de la croix pour nous acquérir la vie de la gloire. Le bonheur du ciel ne peut être notre partage que si Jésus est allé le préparer pour chacun de nous individuellement, c'est-à-dire si nous avons une part directe à ce sacrifice qu'il avait en perspective lorsqu'il disait à ses disciples : «Je m'en vais. » Sa mort était nécessaire pour expier nos péchés, et quand elle a été consommée il est entré dans le ciel en vainqueur, ayant acquis le droit d'y préparer des places pour tous ceux qui auraient, par la foi, lavé leurs péchés dans son sang.

Comment Jésus nous prépare-t-il cette place qu'il nous a méritée? À proprement parler, c'est en nous disposant nous-mêmes pour le ciel, puisque chacun de nous> quoique sauvé par pure grâce, doit recevoir selon le bien ou le mal qu'il aura fait étant dans son corps. Jésus, assis à la droite de Dieu, nous envoie son Saint-Esprit qui accomplit en nous le bon plaisir de sa volonté et l'oeuvre de la foi, » qui nous vivifie, nous sanctifie et nous fait abonder en fruits à la gloire de Dieu. Si nous sommes dociles à sa voix et à son influence, nous entendrons au dernier jour cette ineffable parole : « Cela va bien, bon et fidèle serviteur; tu as été fidèle en peu de chose,, je t'établirai sur beaucoup. Entre dans la joie de ton Seigneur. » Cette joie de notre Seigneur, ce royaume préparé depuis la fondation des siècles, c'est notre demeure dans la maison du Père. Quel bonheur dans la pensée que lorsque sonnera pour nous l'heure de la mort, c'est Jésus qui viendra nous chercher afin que là où il est nous y soyons aussi! « Maintenant donc, mes petits enfants, demeurez en lui, afin que lorsqu'il apparaîtra, nous ayons assurance, et que nous ne soyons point confus de sa présence à sa venue (1). »

 

PRIÈRE.

Augmente notre foi dans ta glorieuse promesse, Seigneur Jésus, et que nous traversions la vie présente en tenant nos yeux fixes sur la place que tu nous prépares dans la maison de ton Père et notre Père! Pendant que dure pour nous ce temps d'épreuve, fais-nous la grâce de l'employer à travailler à notre salut avec crainte et tremblement; rends-nous fidèles à écouter et à suivre ta voix chaque fois qu'elle nous appelle en avant, fût-ce au prix de sacrifices difficiles et douloureux pour notre infirmité. Prépare-nous pour le ciel; élève nos pensées au-dessus de la terre, donne-nous la vie spirituelle en nous accordant une abondante mesure de ton Saint-Esprit, et aide-nous à placer en haut notre trésor afin que notre coeur y soit aussi. Amen.


Table des matières
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1. 1 Jean, II, 28.