Préparation de la Pâque. (Lire Ps. XXXI.)
Marc et Luc insistent avec plus de détails que Matthieu sur les instructions que Jésus donna à Pierre et Jean en les envoyant préparer tout ce qu'il fallait pour la célébration de la Pâque. Ils devaient rencontrer un homme portant une cruche d'eau sur son épaule, le suivre pour voir dans quelle maison il entrerait, et demander au maître de cette maison de leur désigner la pièce réservée au Maître du monde et à ses disciples. Pourquoi ces détails circonstanciés? À la fois, sans doute, pour que le traître Judas ne sût pas d'avance où devait avoir lieu ce dernier souper du Seigneur et ne pût l'indiquer aux officiers chargés d'arrêter Jésus, et pour que la foi des disciples fût augmentée par cette nouvelle preuve de la toute-science de Jésus et de sa toute-puissance pour incliner les coeurs à sa volonté.
Jésus prend un tendre soin de ceux que le Père lui a donnés; non-seulement il leur fait trouver dans sa Parole toutes les directions qui leur sont nécessaires, mais encore il fortifie leur foi par une foule de petites circonstances sans valeur en elles-mêmes, et qui passeraient inaperçues pour le monde, mais qui, témoignant de sa fidélité à exaucer leurs prières, à adoucir leurs épreuves, à leur épargner des tentations trop fortes, deviennent autant de précieux témoignages de sa présence et de son amour. Ces mille petites grâces dont le Seigneur sème notre vie, il faut les recueillir avec foi pour en retirer du bien. Il fallut aussi que les disciples s'empressassent d'obéir à ces ordres, que des incrédules eussent trouvés étranges, pour voir s'accomplir les paroles de Jésus; Jésus connaissait sans doute comme lui étant secrètement favorable le maître de la maison dont il demandait l'usage; il « connaît ceux qui sont siens, » et sait les découvrir là même où les hommes ne soupçonnent pas leur présence.
Mais le moment est venu pour ceux qui croient en lui de sortir de l'ombre et de se mettre eux-mêmes a son service avec tout ce qu'ils possèdent, ce qui, du reste, est la meilleure manière d'en tirer parti pour eux-mêmes. Si nous recevons Jésus dès qu'il nous demandera l'entrée de notre coeur, il établira chez nous sa demeure, et notre maison deviendra la sienne. Quelle grâce ! - Jésus avait souvent annoncé sa mort à ses disciples, mais il ne leur avait jamais dit encore que l'un d'entre eux le trahirait. De là leur douloureux saisissement, bien facile à comprendre; mais n'est-il pas touchant de les entendre l'un après l'autre, au lieu des protestations de dévouement auxquelles nous nous serions attendus de leur part, adresser au Sauveur cette humble question: « Seigneur, est-ce moi? » Voilà la défiance de nous-mêmes que Dieu approuve, et qu'il nous commande, même, quand il nous dit: « Que celui qui est debout prenne garde qu'il ne tombe. »
PRIÈRE.
Nous te prions, Seigneur Jésus, de nous faire entendre ta voix d'amour lorsque tu frappes à la porte de notre coeur, nous demandant de te laisser entrer chez nous et souper avec nous. Entre, entre, hôte divin qu'accompagnent les bénédictions de la vie éternelle! entre, et prends possession de ce coeur tout entier; règnes-y en maître, chasses-en tout ce que tu ne veux pas y voir, mets-y les sentiments, les affections, les saintes résolutions que tu approuves; dirige notre vie tout entière en gardant toi-même notre coeur d'où procèdent les sources de la vie, et en nous faisant vivre avec toi dans la communion la.plus intime. Seigneur Jésus, que nous marchions sous ton regard, dans la précieuse et bienheureuse assurance que tu es en nous et que tu ne nous quitteras pas, pourvu seulement que nous soyons heureux et reconnaissants de ta présence. Amen.