Parabole des talents.
Ces talents que le maître de la parabole a confiés à ses serviteurs, ne représentent pas seulement le plus ou moins de fortune que Dieu donne à ses enfants, et dont il est pourtant certain que tous devront lui rendre compte. Ce qui, en nous., appartient au Seigneur, et dont nous sommes responsables envers lui., ce n'est pas seulement ce que nous avons, c'est ce que nous sommes; forces, intelligence, coeur; c'est tout, parce que c'est nous-mêmes. Cela est vrai de tous les hommes, en tant que créatures de Dieu, ayant tout reçu de lui et devant comparaître devant lui; mais cela est surtout vrai des chrétiens, des rachetés de Jésus, qui, de fait, sont les serviteurs de Dieu dans un sens bien plus réel, plus complet, plus intime; serviteurs et non plus esclaves; agissant volontairement, par amour et par reconnaissance, bien plutôt que par contrainte et par nécessité. « Vous avez été rachetés à grand prix; glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit qui lui appartiennent. »
Qu'en résulte-t-il ?
C'est qu'un chrétien peut moins encore que tout autre se laisser aller à la paresse, et se contenter de ce qu'il a reçu sans se donner de peine pour acquérir davantage. Nous naissons tous avec de certaines facultés; les uns reçoivent plus que d'autres : il y a cinq talents pour les uns, pour les autres deux et même seulement un; cette différence est voulue de Dieu, nous ne savons pas pourquoi, et nous n'avons pas besoin de le savoir; il doit nous suffire de nous dire que telle est sa volonté, et que chacun n'est chargé que de faire fructifier ce qu'il a lui-même reçu. Mais cela, il faut qu'il le fasse; il ne lui suffit pas d'éviter de perdre son talent, il doit lui faire rapporter des intérêts; le serviteur qui fut jeté dans les ténèbres de dehors comme méchant et paresseux, n'avait ni gaspillé, ni perdu, ni mal employé son talent, il l'avait seulement enfoui.
Nous ne sommes pas libres de ne pas cultiver nôtre intelligence, si bon nous semble, de ne pas apprendre tout ce que nous pouvons apprendre, de ne pas saisir toutes les occasions de « joindre à notre foi la vertu et à la vertu la science, » parce que Dieu nous a donné une intelligence pour que nous la développions. Nous ne sommes pas libres de ne pas étendre nos affections, ouvrir notre coeur, aimer, aimer largement, chaleureusement, profondément, non-seulement ceux qui nous touchent de près, mais notre prochain quel qu'il soit; quand même ce ne serait pas le plus grand commandement de la loi, nous serions tenus de le faire parce que c'est Dieu qui nous a donne un coeur. Nous ne sommes pas libres, enfin, de ne pas développer nos forces corporelles, parce que c'est Dieu qui nous les confie afin que nous soyons capables de travailler activement pour sa gloire et pour le bien de notre prochain.
Faisons donc selon notre pouvoir tout ce que nous avons moyen de faire; faisons-le en vue du Seigneur et dans un esprit d'obéissance et de dévouement, « et par ce moyen l'entrée du royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ nous sera abondamment donnée. »
PRIÈRE.
Daigne faire, Ô notre Dieu, que ce soit avec des coeurs dociles que nous étudiions tous les enseignements de ta Parole, et en particulier cette parabole dés talents. Seigneur, daigne nous montrer quels sont les talents que tu nous as confiés; nous t'en supplions afin que, les connaissant, nous nous efforcions de les faire fructifier pour ton service et pour ta gloire. 'Voici, Seigneur, nous sommes à toi et non point à nous-mêmes, et c'est volontairement et par reconnaissance que nous te consacrons tout ce que nous possédons et tout ce que nous sommes; guide-nous, éclaire-nous, sanctifie-nous, rends-nous actifs et dévoués et que nos facultés et nos forces, quelles qu'elles soient, servent à l'accomplissement de ton oeuvre eu nous et autour de nous. Exauce-nous, Père de toute grâce, nous te prions au nom du Seigneur Jésus. Amen.