MATTHIEU, XXV, 1-13.

Parabole des dix vierges.

 

Cette parabole, tirée des usages orientaux pour la célébration des mariages, se rapporte encore au grand sujet de la vigilance, et nous montre quel résultat notre vigilance doit avoir.

Les vierges folles et les vierges sages avaient toutes des lampes, remarquons ce détail; et ces lampes, chez toutes, commencèrent par jeter la même clarté. Parmi ceux qui se disent chrétiens, il n'en est pas qui ne possèdent certaines connaissances., certaines vérités, même un certain degré de foi; mais voici ce qui établissait entre ces vierges une immense et capitale différence : les unes se contentaient de l'huile que leurs lampes contenaient dans le moment présent, les autres en avaient pris en réserve dans leurs vases. Il est des chrétiens de nom dont les efforts se bornent à passer pour tels auprès de ceux avec lesquels ils vivent, sans s'occuper de se rendre agréables à Christ, devant qui ils doivent comparaître plus tard. Ceux-là n'ont pas en réserve cette foi intime et vivante, cet amour, ces fruits de sanctification et de vie, que l'Esprit de Dieu produit dans le coeur des vrais fidèles. Il faut que notre lumière luise devant les hommes; mais pour qu'elle le fasse d'une manière durable, surtout pour que son éclat soit assez vif pour éclairer notre passage dans la vallée de l'ombre de la mort, il faut que notre coeur renferme une source intarissable de l'huile du Saint-Esprit.

Une âme qui possède la vraie vie de l'Esprit, quand même, par une négligence coupable et dangereuse, elle se serait laissée endormir de fatigue, de tristesse ou de découragement, comme le firent même les vierges sages, entendra avec joie ce cri : « Voici l'époux qui vient! » et les trésors de foi et d'amour qu'elle aura amassés pour ce solennel moment ne lui feront pas défaut. Que son sort paraîtra digne d'envie aux vierges folles! Les illusions tomberont alors, et de quoi serviront le nom de chrétien, la considération des hommes, des oeuvres vides de foi,, des lampes sans huile, en un mot ? Ah !pour que cette sérieuse et frappante parabole nous soit vraiment utile, suivons dès à présent le conseil que les vierges sages donnèrent aux vierges folles: « Allez vers ceux qui vendent de l'huile et en achetez ! » Ce conseil, hélas! leur fut inutile parce qu'elles avaient laissé passer le jour de leur visitation. Mais pour nous ce jour dure encore.

Allons donc à Jésus pour acheter ce qu'on achète de lui « sans argent et sans aucun prix, » sa grâce, son esprit, son amour et sa vie. Aujourd'hui, appuyés sur la promesse de Jésus: « Je ne mettrai point dehors celui qui viendra à moi, » nous sommes sûrs de trouver grâce pour être secourus dans le temps convenable; mais demain il sera peut-être trop tard. Aujourd'hui est à nous; demain est à Dieu. Ah ! tenons-nous sur nos gardes, pour qu'aujourd'hui ne s'élève pas demain contre nous en condamnation.

 

PRIÈRE.

C'est à toi que nous avons recours, Ô notre Dieu, pour acheter dé toi, sans argent et sans aucun prix, cette huile de ton Saint-Esprit sans laquelle notre lampe s'éteindra au moment où sa lumière nous serait le plus nécessaire. Donne-nous donc une abondante mesure de cet Esprit; qu'il produise en nous la vraie foi, l'amour ardent, le désir d'être réunis à toi, le besoin de toutes tes grâces spirituelles, et qu'il nous donne ces grâces après nous avoir excités à te les demander. Rends-nous vigilants, ô notre Dieu, non-seulement pour n'être pas surpris par le jour de ta venue, mais pour être trouvés fidèles, attendant notre maître, nos reins ceints et nos lampes allumées. Qu'il soit vrai de chacun de nous, Seigneur, que notre désir tend à déloger pour être avec Christ, et que nous demeurons en lui pour avoir confiance et n'être pas confus en sa présence à sa venue. Amen.


Table des matières