La résurrection.
Les Sadducéens, auxquels Jésus s'est toujours opposé encore plus fortement qu'aux Pharisiens, parce que leurs erreurs étaient plus grossières et qu'ils ne cherchaient pas même à les appuyer sur un respect extérieur pour la Parole de Dieu, ne se bornaient pas à nier la résurrection; ils disaient aussi qu'il n'y avait pas d'esprit, c'est-à-dire que l'âme était tellement unie au corps, qu'elle mourait avec, lui. C'était donc manifestement dans le dessein de tourner en ridicule les enseignements de Jésus, enseignements qu'ils savaient d'accord en ceci avec les idées des Pharisiens leurs adversaires, qu'ils vinrent proposer au Sauveur une question à leur sens insoluble. Il arrive souvent à ceux qui cherchent quelque prétexte pour combattre la vérité, de trouver ce prétexte dans des difficultés imaginaires qui troublent les âmes faibles et embarrassent les examinateurs superficiels; mais les Écritures, étudiées dans la foi, suffisent amplement à aplanir ces difficultés. Ce n'est pas dire qu'il n'y ait des mystères, de profonds mystères, bien au-dessus de notre intelligence bornée; mais ils -n'ont rien qui puisse troubler on faire tomber dans l'erreur ceux qui connaissent «les Écritures et la puissance de Dieu. » Ils ont appris des Écritures mêmes qu'il y a « des choses révélées qui sont pour nous et pour nos enfants à jamais, et des choses cachées qui sont de par l'Éternel. notre Dieu; et ils savent que Dieu est assez puissant pour résoudre dans sa vérité, dans sa sagesse, dans sa bonté, tous les problèmes qui confondent le plus notre imagination.
Pour nous en tenir à la question des Sadducéens, qui, oiseuse et presque absurde, touche cependant à des sujets de la plus haute importance et de l'intérêt le plus direct pour nous : si nous croyons aux Écritures, nous qui avons auprès du Seigneur des êtres tendrement aimés auxquels nous espérons être réunis un jour, nous trouverons une grande paix et une grande joie dans l'assurance que « Christ est ressuscité, et qu'il est de- venu les prémices de ceux qui dorment (1); » que « la terre jettera dehors les trépassés(2) » et que « nous verrons Dieu de notre chair (3); » et quant aux points qui nous sont encore si obscurs : « avec quels corps les morts viendront -ils (4)? » comment pourra-t-on se reconnaître dans le ciel? etc.; nous nous en remettrons paisiblement à Celui qui. est abondant en moyens, et dont l'amour égale la puissance. Ce que nous savons, et ce dont nous pouvons être pleinement persuadés, c'est que ce qui fait notre bonheur terrestre n'est rien auprès de ce qui fera notre bonheur dans le ciel, où nous serons assis à table avec Abraham, Isaac et Jacob, si nous avons cru comme le fidèle Abraham. Qu'ils sont à plaindre, ceux qui n'ont d'espérances que pour cette vie seulement!
PRIERE.
Nous ne sommes pas, Seigneur, grâces t'en soient rendues, du nombre de ceux dont les espérances se bornent à cette pauvre terre! Nous croyons à ton Évangile qui met en lumière la vie et l'immortalité; nous croyons aussi à ta puissance, ta puissance infinie, bien plus grande, bien plus absolue, bien plus merveilleuse que nous ne pouvons nous la représenter. Aussi est-ce avec une paix parfaite que nous pensons à l'avenir que tu prépares dans le ciel pour nous et pour nos bien-aimés, et dont nous savons si peu de chose; c'est du fond de notre coeur que nous appelons Jésus la Résurrection et la Vie, et que nous t'abandonnons le soin d'accomplir tes promesses, en faisant pour nous infiniment au delà de ce que nous pouvons demander et même penser. Fais-nous clone, ô notre Dieu, marcher par la foi et dans la joie de ton salut en Jésus notre espérance; nous te le demandons pour l'amour de lui. Amen.
1. 1 Cor., XV, 20.
2. Ésaïe, XXVI, 19.
3. Job, XIX, 26. -
4. 1 Cor., XV, 35.