Parabole des noces.
C'est à une fête de noces., une fête royale, « un banquet de choses grasses, » que le Seigneur convie ceux qu'il réconcilie avec lui par son Fils; les appels de l'Évangile sont autant d'invitations à cette fête. Mais comment sont-ils reçus dans le monde? La parabole nous le dit : Ceux qui avaient été conviés aux noces n'y voulurent point venir. Voilà la vraie raison qui empêche tant de pécheurs de venir à Christ; ils ne veulent pas, et ne veulent pas parce qu'ils jugent que l'invitation ne vaut pas la peine qu'ils s'y rendent. C'est en effet par apathie, par indifférence, que se perdent des milliers et des milliers d'âmes qui, sans avoir jamais témoigné d'opposition directe à l'Évangile, n'ont rien cherché au delà de la vie présente.
Quant aux traitements indignes que quelques-uns des conviés font subir aux messagers du roi et au châtiment terrible qui les frappe, il n'est pas difficile d'y reconnaître les persécutions que Christ d'abord, et après lui ses serviteurs, ont eu à souffrir dans tous les temps, et la vengeance qu'en tirera Celui qui a dit : « A moi la vengeance; « je le rendrai, dit le Seigneur. » - Mais qui sont ces gens recueillis dans «les carrefours des chemins et le long des haies, » et dont la salle des noces finit par être remplie? Ce sont ceux qui, venus non plus seulement d'un même pays, mais de toutes tribus, langues et nations, tant mauvais que bons, c'est-à-dire les pécheurs scandaleux comme ceux qui dans le monde jouissaient d'une bonne réputation, ont écouté la voix des messagers du Seigneur et ont en conséquence été introduits dans la salle des noces; mais l'empressement des uns était sincère, celui des autres n'était qu'apparent. Aussi longtemps que le monde sera monde, ce mélange de vrais et de faux chrétiens sera, pour l'humiliation et l'épreuve du peuple de Dieu, inévitable dans l'Église visible; mais le moment viendra de la séparation finale; le Roi entrera dans le lieu du festin, et en chassera celui qui n'aura point revêtu l'habit de noce.
N'y avait-il point injustice de la part de ce roi à faire ainsi jeter dans les ténèbres de dehors un mendiant que lui-même avait invité, et qui ne pouvait évidemment pas acheter un vêtement digne de la circonstance? Non., et voici. pourquoi: l'usage oriental est que tous ceux qui sont admis à paraître en présence d'un souverain, reçoivent un vêtement dont ils doivent se parer. L'homme qui n'avait pas un habit de noce avait donc pu en avoir un, mais l'avait refusé, ou avait négligé de s'en couvrir, jugeant sans doute que ses propres haillons suffisaient. A nous aussi une robe de noce est offerte., gratuitement offerte; une robe que nous n'avons qu'à accepter et à revêtir., mais sans laquelle nous ne pouvons entrer dans le ciel : la justice de Jésus, qui, par la foi, est appliquée à l'âme croyante. Sommes-nous enveloppés de cette justice : tout va bien. L'avons-nous refusée ou dédaignée : pensons au jour où nous aurons à répondre à la terrible question : Comment es-tu entré ici? A ce moment les illusions tomberont, et les inconvertis auront la bouche fermée.
PRIÈRE.
Tes jugements sont véritables et justes, Seigneur Dieu Tout Puissant; nous reconnaissons que ceux auxquels tu as voulu donner d'être vêtus de fin lin pur et éclatant, n'auront rien à répondre au dernier jour, s'ils se présentent devant toi couverts des lambeaux de leur propre justice et sont jetés hors de la salle des noces. Béni sois-tu de nous avoir fait comprendre le prix de la parfaite justice que Christ donne à ceux qui vont à lui comme de pauvres et misérables pécheurs; béni sois-tu de ce que tu nous as appris à mettre en Jésus seul notre espoir de salut. Donne-nous de travailler sans cesse, avec lui et en lui, à affermir notre vocation et notre élection, et amène à l'obéissance de la croix de Christ ces pauvres âmes qui s'égarent loin de toi, cherchant leur propre chemin. Amen.