Parabole des mauvais vignerons.
Il n'est pas difficile de comprendre cette parabole dans son application au peuple juif; mais nous, qui faisons partie de ces Gentils autrefois étrangers à la grâce de Dieu, et dont le Sauveur parlait quand il disait aux Juifs : « Le royaume de Dieu vous sera ôté et sera donne à une nation qui en rendra les fruits,» efforçons-nous de nous l'appliquer à nous-mêmes. Ces fruits que le Seigneur attend de nous, les portons-nous en effet? Sommes-nous fidèles à recevoir les avertissements de ceux qu'il a charges de nous révéler son conseil? Dieu nous parle d'abord par les prophètes de l'Ancienne Alliance; car «tout ce qui a été écrit autrefois a été écrit pour notre instruction, » et nous, chrétiens, sommes tenus, tout autant que les Juifs, d'écouter la voix de ces serviteurs de Dieu qui rendaient à l'avance témoignage au Sauveur pour l'affermissement de notre foi. « La parole des prophètes est très-ferme, » du saint Pierre, « et vous faites bien d'y être attentifs. »
Dieu nous parle, et bien plus directement encore, par les évangélistes et les apôtres de la Nouvelle Alliance, dont les écrits nous sont particulièrement destinés comme devant nous mettre en relation personnelle avec notre Sauveur par le Saint-Esprit. Dieu nous parle encore par ses serviteurs, qui nous expliquent cette Parole, qui, dimanche après dimanche, pour le moins, nous exhortent à écouter les appels de Dieu et à leur ouvrir notre coeur. Que de moyens de grâce nous entourent ! Le Seigneur peut bien dire de son Église : « Que fallait-il faire à ma vigne de plus que je ne lui ai fait?» Il a été jusqu'à nous donner son propre Fils pour nous réconcilier avec lui; il ne l'a point épargné, mais l'a livré pour nous tous, livré à la fureur de ce monde méchant qu'il savait bien devoir le mettre à mort.
Ah! ce ne sont pas seulement les Juifs qui ont crucifié Jésus; ce sont tous ceux dont les péchés ont offensé Dieu et excité la compassion du Sauveur, les nôtres comme ceux de nos frères; - mais si ce sacrifice était nécessaire pour notre salut, et si pourtant l'ingratitude des Juifs devait attirer sur eux les plus effroyables châtiments, « de quel plus grand supplice ne croyez-vous pas que doive être juge digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui l'aura crucifié de nouveau et exposé à l'ignominie?» Or, ce serait tomber dans ce terrible péché que de mépriser les grâces de Dieu à cause de l'habitude que nous avons de les recevoir, de ne pas trouver les appels assez pressants parce que nous les entendons sans cesse, et de nous endormir dans l'indifférence ou dans la lâcheté. Rendons hommage, amour, adoration au Fils de Dieu! Reposons-nous sur lui avec une foi ferme, comme sur le fondement inébranlable; attachons-nous à lui comme a la pierre angulaire qui ne peut nous faire défaut si nous croyons, mais qui, pour les incrédules devient une pierre d'achoppement et une pierre de chute.
PRIERE.
Seigneur notre Dieu, ne permets pas que nous ayons le bruit de vivre sans posséder la vie véritable. Ranime et vivifie notre foi et notre piété, et que ce soit de l'abondance du coeur que nos bouches parlent et que nos mains agissent. Tu nous as appelés à une magnifique vocation; tu nous accordes des privilèges immenses; fais-nous sentir notre responsabilité devant toi. Que nous ouvrions toujours plus notre coeur à l'influence de ta grâce; que nous nous attachions toujours plus à Jésus, notre Sauveur et notre espérance. Nous savons, Seigneur, que celui qui croira en lui ne sera point confus. Fais-nous la grâce de croire en lui de tout notre coeur, de cette foi sincère qui est l'oeuvre de ton Saint-Esprit, de cette foi qui met en communion avec toi, qui donne la joie et la paix et qui fait persévérer jusqu'à la fin. Amen.