MATTHIEU, XXI, 23-32.

Parabole des deux fils.

 

En obligeant les Pharisiens, ses adversaires, a examiner ce qu'ils pensaient du baptême de Jean, que la plupart d'entre eux avaient reçu, - hélas ! d'une manière tout extérieure et sans en venir à la repentance dont ce baptême devait être le signe, - Jésus faisait plus que les réduire au silence, il leur adressait encore un appel de charité. En effet, s'ils avaient en la sincérité d'avouer ce qu'ils croyaient au fond de leurs coeurs, que Jean était venu de la part de Dieu, de là à reconnaître comme le Fils de Dieu ce Jésus auquel Jean avait constamment rendu témoignage, il n'y aurait eu qu'un pas. Qu'il est fidèle et persévérant, l'amour de Jésus!

La parabole des deux fils renfermait pour les Juifs et pour nous cet important enseignement, que bien des gens qui paraissent recevoir avec empressement et zèle les appels de Dieu, satisfaits d'eux-mêmes sous ce rapport, sont retenus par leur propre justice loin d'une conversion véritable; ils font ce que fit le fils aîné, disant : « J'y vais, Seigneur, » et n'y allant point; tandis que des pécheurs notoires, qui n'ont point lieu de se faire d'illusions sur eux-mêmes, arrivent plus facilement à la repentance qui conduit au salut : « Je n'y veux point aller; cependant, s'étant repenti, il y alla. »

Dieu veuille nous faire reconnaître auquel des deux fils de la parabole nous ressemblons nous-mêmes! L'appel du père de famille : «Mon fils, va et travaille aujourd'hui dans ma vigne, » s'adresse à tous. Nous ne pouvons pas dire, si nous nous tenons sans rien faire, que «personne ne nous a loués;» le Seigneur notre Dieu veut de nos humbles services et nous engage à les lui consacrer. Il y a de l'ouvrage à faire dans sa vigne, qui est son Église; de l'ouvrage pour les plus humbles et les plus petits, pour les enfants même; de l'ouvrage dans nos coeurs, qu'il faut soumettre, donner au Seigneur, ouvrir à l'influence de son Saint-Esprit, et dont il' faut, par sa grâce, arracher le péché; de l'ouvrage autour de nous, dans notre vie de famille et nos relations sociales; de l'ouvrage aussi dans un cercle plus étendu, car, jusqu'à ce que l'Évangile ait été prêché à toutes les nations, nous aurons à prendre une part active aux efforts des sociétés missionnaires pour le faire connaître aux païens. « Va et travaille, » nous dit le maître de la vigne; et il ajoute : aujourd'hui.»

Ne perdons pas un moment; le temps est court, notre vie sera peut-être finie dans quelques jours, et il y a tant à faire dans ces quelques jours! Ne différons pas, car les délais sont dangereux; ceux qui « remettent a une « autre fois, » comme Agrippa, restent comme lui à demi convertis, c'est-à-dire à demi sauves... Et qu'est-ce qu'être à demi sauvé, sinon être perdu tout à fait? Mon fils, ma fille, quels que soient ton âge, tes forces, tes aptitudes, va, et selon ton pouvoir travaille aujourd'hui dans ma vigne.

 

PRIERE.

Puisque tu daignes nous prendre à ton service et nous confier une petite partie de ta vigne à cultiver, Ô notre Dieu et notre Père! nous te prions de nous rendre fidèles et actifs, de fortifier nos mains qui sont faibles et d'affermir nos genoux chancelants. Montre à chacun de nous ce que tu attends de lui, et, en lui donnant le courage et le dévouement pour ton saint et glorieux service, enseigne-lui à chercher en toi la force dont il est si complètement dépourvu. Fais-nous comprendre l'importance de racheter le temps, au lieu de le dissiper dans des choses qui n'avancent ni ton règne extérieur ni ton oeuvre en nous; révèle-nous le vrai but de la vie présente, et que nous fissions de cette vie une préparation pour l'éternité. Exauce-nous, Père de grâce, pour l'amour de Jésus. Amen.


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