JEAN, XII, 20-26.

Les Grecs.

(Lire Rom VIII, 1-22.)

 

Ils éprouvaient un bienheureux désir, ces quelques Grecs qui vinrent dire à Philippe : « Nous voudrions bien voir Jésus;» bienheureux parce qu'il prouve un commencement de l'oeuvre de Dieu dans le coeur, et parce qu'il est sûr d'être satisfait. «Ceux qui me cherchent me trouveront.» Que ce soit là aussi le désir dominant de notre âme lorsque, à l'exemple des Grecs «venus pour adorer pendant la fête, » nous célébrons une fête chrétienne, nous nous rendons à une sainte assemblée, nous prenons part à la Cène du Seigneur : « Nous voudrions bien voir Jésus ! » Si nous ne le voyons pas, si nous ne rencontrons pas son regard de manière à sentir ensuite que nous le connaissons mieux et qu'il nous est plus cher, nous manquons le but et ne pouvons retirer aucun fruit des moyens de grâce les plus précieux.

Cette demande des Grecs causa au Sauveur une émotion qu'il est facile de voir percer dans sa réponse. « L'heure est «venue que le Fils de l'homme doit être glorifié,» dit-il à ses disciples et probablement aux Grecs eux-mêmes. Sans doute, la vue de ces Gentils, dont le salut et la réunion à l'Église chrétienne devaient être le fruit de son douloureux sacrifice, lui rendit plus claire et plus imposante encore la perspective de ce qu'il attendait : la croix et la gloire dont elle serait suivie; sans doute aussi, il voulut préparer. les Grecs à le voir dans l'humiliation la plus grande. « Si le grain de froment ne meurt après qu'on l'a jeté dans la terre, il demeure seul; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. » Puisse l'Esprit de Dieu nous faire comprendre et sentir tout ce que renferme cette parole profonde, tout ce qu'elle nous révèle sur l'amour de Jésus pour nous et sur la nécessité de son sacrifice !

Le grain de blé pourrait n'être pas jeté dans la terre pour y disparaître , y tomber en pourriture; mais alors il ne porterait pas de fruit. Jésus aussi pouvait rester en possession de sa gloire divine sans s'abaisser jusqu'à l'incarnation; ou bien, devenu homme, il pouvait remonter au ciel sans passer par la croix et le tombeau; mais alors son oeuvre de rédemption ne se serait pas accomplie, et aucun pécheur n'aurait été sauvé. Il a voulu nous sauver, c'est pour cela qu'il a voulu mourir; et comme le grain de blé jeté en terre, il est devenu notre « Germe (1), » les fruits qu'il porte, c'est nous ses rachetés. N'en résulte-t-il pas pour nous l'obligation de suivre son exemple, et d'accepter volontiers la souffrance si Dieu nous l'impose en vue de sa gloire et de la joie qui nous attend auprès de lui? « Celui qui aime sa vie, » c'est-à-dire qui s'aime soi-même, qui se recherche, qui s'épargné, « la perdra » dans le sens le plus sérieux du mot, la détournera de son vrai but, la dissipera en choses infructueuses, et n'en retirera de profit ni pour le temps ni pour l'éternité. « Si quelqu'un me sert, qu'il me suive. »

 

PRIÈRE.

Tu sais que nous désirons te suivre, Seigneur Jésus; mais nous avons besoin que tu nous conduises en nous faisant comprendre ce que tu attends de nous, ouvre nos coeurs à l'influence de ton Saint-Esprit, afin qu'il nous applique réellement et efficacement chacune des choses que tu as dites pour nous comme pour Les premiers disciples. Nous te prions (le nous apprendre à haïr notre vie en ce monde, comme tu appelles tes rachetés à le faire pour l'amour de toi; fais-nous mourir à nous-mêmes, au monde et au péché, et fais-nous vivre à Dieu par toi. Seigneur Jésus, que le sentiment de ton amour immense remplisse notre coeur, et que ce soit pour nous un besoin de nous rapprocher salis cesse de toi, de te chercher, et de te trouver partout et toujours. Amen.


Table des matières
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1. Zach., VI, 12.