JEAN, XI, 1-6.

Lazare malade.

(Lire Ps. LXXXVI)

 

Jésus aimait Lazare; Marthe et Marie le savaient, et cette pensée suffisait pour les mettre en repos quant à l'issue de la maladie de leur frère; de là ce touchant message qu'elles envoyèrent au Seigneur et qui renfermait tant de choses dans sa brièveté : « Celui que tu aimes est malade. » Il leur suffisait que Jésus sût leurs inquiétudes et les souffrances de Lazare; son amour ferait le reste. La même assurance nous donnera toujours la même paix, si nous avons la même foi tranquille et ferme. Quand nous voyons un de nos bien-aimés aux prises avec la maladie et peut-être avec la mort, si nous savons que Jésus l'aime, nous pouvons avoir le coeur déchiré quant à nous, mais nous ne pouvons pas être angoissés à son sujet. Jésus fera pour lui tout ce que nos tendres soins sont impuissants à faire; il viendra à son secours de quelque manière, parce qu'il l'aime.

Mais quand nous attendons du Seigneur une grâce ou une délivrance, ne cherchons pas à sonder les mystérieuses voies de sa miséricorde, et ne lui traçons pas dans notre esprit le chemin qu'il doit suivre. Il est probable que Marthe et Marie firent cela, peut-être à leur insu, et que ce fut ainsi qu'elles s'attirèrent un moment de déception douloureuse et de rude épreuve pour leur foi. Tout en se bornant à informer Jésus de la maladie de leur frère, elles se disaient qu'il allait certainement accourir, et qu'une parole de sa bouche rendrait Lazare à la santé. Au lieu de cela, que se passa-t-il? Non-seulement Jésus ne parut pas, mais encore, après leur avoir fait dire que « cette maladie n'était pas à la mort, » il la laissa suivre son cours, il laissa Lazare mourir, et n'arriva à Béthanie que le quatrième jour après son ensevelissement!

Pourquoi cette conduite si différente de l'empressement que Jésus avait mis à sécher les larmes du centenier, de la Cananéenne, de la veuve de Naïn? Pour « la gloire de Dieu. » « Cette maladie est pour la gloire de Dieu, » avait dit le Sauveur. Bien souvent le Seigneur fait attendre à ses enfants la délivrance qu'ils lui demandent; il semble se cacher d'eux et rester sourd à leurs supplications; mais c'est parce qu'il veut, pour tirer de leur détresse, que cette détresse soit arrivée à son comble, afin qu'ils n'aient plus de secours à attendre que de lui seul. Alors nous lui donnons gloire avec d'autant plus d'ardeur et d'amour que nous avons été plus près du désespoir; alors aussi notre foi en lui s'augmente et devient plus inébranlable. De pareilles secousses font faire à la vie spirituelle de véritables progrès. Qu'elle est donc significative, cette courte réflexion de saint Jean : « Or, Jésus aimait Marthe, et sa soeur, et Lazare, et après avoir appris que Lazare était malade, il resta encore deux jours au lieu où il était! »

 

PRIÈRE.

Tes voies ne sont pas nos voies, Seigneur notre Dieu, et tes pensées ne sont pas nos pensées; eh! fais-nous lit grâce, quand tes dispensations nous semblent mystérieuses, de rester tranquilles, regardant à l'Éternel et l'attendant, pleinement et paisiblement persuadés qu'autant les cieux sont élevés par-dessus la terre, autant tes voies sont élevées par-dessus nos voies et tes pensées par-dessus nos pensées. Augmente-nous la foi. Tu sais combien souvent les circonstances de notre vie vont à l'encontre de nos désirs on nous plongent dans la perplexité; fais-nous sentir que tu ne nous oublies pas, même lorsque tu tardes à nous répondre; que tu ne veux pas permettre que nous soyons tentes au delà de nos forces, mais qu'en toutes choses tu nous feras trouver une issue, et une issue de miséricorde dont nous te bénirons dans l'éternité. Exauce notre prière pour l'amour de Jésus. Amen.


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