Jésus bénissant les petits enfants. (Lire Gen., XLVIII, 1-16.)
Trois des évangélistes nous ont conservé ce récit, à la fois si simple et si précieux pour les petits enfants, pour leurs parents, pour tous ceux qui les aiment et s'occupent d'eux. Cela nous montre, d'une part, l'importance que les disciples attachèrent au fait que Jésus avait béni les petits enfants, quand ils eurent compris la sérieuse leçon que le Sauveur voulait leur donner par là, de l'autre, la manière dont ils profitèrent de cette leçon pour devenir plus humbles. En effet, il y avait humilité de leur part à raconter eux-mêmes qu'ils avaient tout d'abord repoussé ceux qui amenaient les petits enfants, et que Jésus avait été indigné contre eux. C'est de cette manière-là qu'il nous faut recevoir et pratiquer les enseignements du Sauveur.
Le mot qu'on a traduit par «petits enfants signifie dans l'original les tout petits enfants qu'on porte dans les bras. Qui les portait au Sauveur? cela ne nous est pas dit; probablement leurs mères; en tout cas, des personnes qui leur donnaient par là la plus véritable, la plus grande preuve d'affection; des personnes qui, ayant cru à la puissance et à l'amour de Jésus, comprenaient qu'une prière de lui ne pouvait être vaine, et que sa bénédiction,. donnée à ces petits êtres si faibles, si peu conscients de la grâce qui leur était faite, reposerait sur toute leur vie. Heureux les petits enfants qui sont amenés au Sauveur! Quelque jeunes qu'ils soient, ils ne le sont pas trop pour avoir part à sa grâce, parce qu'ils ne le sont pas trop pour avoir part au péché du premier Adam. Ils arrivent dans le monde souillés même avant d'avoir commis le péché : quelle triste condition serait la leur, s'ils n'avaient un Sauveur qui les connaît avant qu'ils puissent le connaître, et qui les aime avant qu'ils puissent l'aimer!
L'amour de Jésus ! qu'il est plus grand, plus réel, plus intime, que celui des meilleurs de ses serviteurs! Ah! si les disciples eux-mêmes se montrent mécontents de ce qu'on interrompt leur entretien avec leur Maître, et cela pour appeler son attention sur de petits enfants qui leur semblent si fort au-dessous d'eux et surtout de lui, ce n'est pas lui qui _jugera ainsi. Il voit dans ce petit enfant une âme immortelle qui a autant besoin de lui, autant de droit à sa grâce., que l'âme d'un homme fait. Comptez donc sur son amour, pères et mères, auxquels l'avenir éternel de vos enfants inspire une sollicitude que Jésus connaît, comprend et approuve; comptez sur cet amour, vous qui, à quelque titre que ce soit, vous occupez d'un petit enfant qui a votre affection, vos soins, vos prières, et qui désirez le lui conduire pour qu'il lui impose les mains et le bénisse!
Et vous, petits enfants qui n'êtes plus trop jeunes pour comprendre ce qu'on vous dit du Sauveur, pensez qu'il vous aime, et que, parce qu'il vous aime, il veut que vous l'aimiez aussi, que vous le priiez, que vous obéissiez à ses commandements, pour aller un jour le servir et chanter ses louanges dans le royaume des cieux!
PRIÈRE.
Nous te rendons grâces, Seigneur Jésus, pour l'amour avec lequel tu as béni les petits enfants lorsque tu étais sur la terre, et pour la douceur que nous trouvons dans la pensée que tu veux encore et toujours bénir ceux qui te sont présentés; mets au coeur de tous les parents le désir de t'amener les leurs, et bénis tout particulièrement ceux qui nous touchent de près; que ta grâce remplisse leur coeur afin qu'ils se donnent à toi dès leur début dans la vie. Et donne à chacun de nous le désir de recevoir ton Évangile et ton salut comme un petit enfant, en sentant sa faiblesse et en éprouvant le besoin de se tenir toujours bien près de toi, pour être guidé et protégé par toi! Fais-nous comprendre et sentir l'immense privilège que tu nous accordes en nous donnant d'être appelés enfants de Dieu; que l'Esprit d'adoption, par lequel nous crions Abba, Père! remplisse notre coeur, et renouvelle et sanctifie notre vie à ta gloire. Amen.