Les enseignements du Saint-Esprit.
Nous semble-t-il étonnant,, comme aux auditeurs de Jésus, que Moïse ne se fût pas opposé au divorce puisque Jésus devait plus tard le condamner si énergiquement? Rappelons-nous que le Seigneur a toujours trouvé bon d'agir sur les coeurs plutôt que de contraindre les volontés, et qu'il était réservé à la douce et irrésistible influence de l'Évangile d'accomplir. bien des réformes dont le moment n'était pas venu lorsque Dieu donna la loi par l'intermédiaire de Moïse. Il en fut du divorce comme de l'esclavage; les Juifs possédaient des esclaves., et, chose plus étonnante encore, l'Évangile ne s'est pas élevé contre ce mal; sans doute parce que l'habitude en était trop fortement prise pour pouvoir être combattue sans qu'un grand feu fût allumé sur la terre, et qu'on vît éclater des querelles violentes qui ne sont pas dans les vues du Dieu de l'Évangile.
Ces réflexions nous sont suggérées par un sujet assez étranger à nos préoccupations habituelles; mais elles doivent nous conduire à une application plus générale et beaucoup plus pratique, que voici. Il y avait dans la loi de Moïse certaines lacunes qui devaient être comblées par l'Évangile. L'Évangile est venu, et il n'a pourtant pas posé partout, entre ce qui est permis et ce qui est défendu, ces lignes de démarcation que nous nous serions peut-être attendus à y trouver. Au lieu, par exemple, d'abolir tout à coup l'esclavage, il a recommandé aux esclaves la soumission à leurs maîtres, tout en mettant au coeur des maîtres d'affranchir leurs esclaves. C'est qu'il y a une application spirituelle à faire de l'Évangile, qui est laissée à la conscience de chacun, et qui doit être inspirée, dirigée, réglée par le Saint-Esprit lui-même, parlant au coeur et lui faisant comprendre l'Évangile. Ceci nous explique le silence des apôtres sur bien des points que nous aurions voulu voir éclaircis.
Prenons un de ces points comme exemple. Le Nouveau Testament se tait sur la participation des chrétiens aux plaisirs du monde, et plus d'une fois des gens sincères se sont crus autorisés par ce silence à se conformer aux usages reçus en se joignant à ces plaisirs. Et pourtant, qui pourrait, qui oserait dire sans hésitation, sans restriction, qu'un chrétien est vraiment à sa place dans une salle de bal ou dans un théâtre ? Il y a quelque chose dans l'esprit de l'Évangile, dans la position qu'il assigne aux enfants de Dieu, dans la distinction qu'il établit entre eux et le monde, qui a toujours fait comprendre ou sentir qu'il leur valait mieux s'abstenir de ces dissipations. Des impressions de ce genre, lorsqu'elles se forment dans un coeur sincèrement désireux de servir le Seigneur, dans un coeur qui se tient en garde contre lui-même et qui se répand sans cesse devant Dieu par la prière, sont en réalité la voix du Saint-Esprit. Ceux que cette voix intérieure trouve toujours dociles font des progrès réels dans la sanctification. « N'éteignez point l'Esprit (1), » dit saint Paul.
PRIÈRE.
Nous te rendons grâces, ô notre Dieu, pour ce don de ton Saint-Esprit que tu accordes à tous tes enfants, et pour la manière dont cet Esprit de lumière et de. sainteté leur parle de ta part. Seigneur, enseigne-nous à écouter sa voix et à la discerner dans notre conscience; que nous n'éteignions pas l'Esprit en résistant à son influence bénie; que nous évitions même avec soin de l'attrister en ne mettant pas assez d'empressement à t'obéir. Avance ton oeuvre en nous, ô notre Dieu et notre Père; qu'elle nous trouve toujours dociles et désireux d'être instruits par toi, et que ta Parole devienne vraiment lampe à nos pieds et lumière à notre sentier. Rends-nous intelligents selon ta promesse ; enseigne-nous le chemin dans lequel nous devons marcher; guide-nous de ton oeil, et donne-nous d'être fidèles dans les petites choses comme dans les grandes, pour l'amour de Jésus. Amen.
1. Thess, V, 19.