LUC, XV, 1-10.

Paraboles de la brebis et de la drachme.

 

Des enseignements que renferment ces deux paraboles, le plus précieux pour nous, pauvres pécheurs qui « avons tous été errants comme la brebis perdue, » et qui « nous sommes détournés pour suivre chacun son propre chemin, » c'est le témoignage qu'elles rendent au merveilleux et tendre amour de notre Dieu. Non-seulement il n'abandonne pas à eux-mêmes ses enfants rebelles, non-seulement il « remédie à leurs rébellions, » mais encore la joie que lui cause la conversion d'une âme est si grande et si vive, qu'il semblerait qu'il ait toujours eu une affection toute spéciale pour cette âme. Et pourtant, le Seigneur aime tous ses enfants d'un égal amour; ceux dont la conduite le glorifie et lui est agréable, sont autant à lui, et lui tiennent autant à coeur , que ceux qui lui causent de la sollicitude; mais il est bien vrai que cette sollicitude même lui fait trouver une joie particulière dans la conversion du pécheur qui semblait résolu à se perdre. C'est ce qui s'est passé à l'égard de chacun de nous, si nous sommes à lui, et ce qui a lieu pour tout pécheur qui passe « des ténèbres à la lumière, de la puissance de Satan à Dieu. »

Dieu, fidèlement servi et adoré par les anges du ciel, n'avait pas besoin de se mettre en peine des pauvres humains qui se révoltaient contre lui; et pourtant qu'a-t-il fait? Ce que ferait un père dont tous les enfants marcheraient dans la bonne voie, sauf un seul: il s'attacherait à cet enfant, il l'entourerait de ses soins, des témoignages de son amour, et, sans moins aimer les autres, tout en leur sachant même gré de ne lui avoir pas donné de sujets d'inquiétude, il trouverait sa joie à observer sur son fils égaré l'effet de ses soins paternels, il ferait éclater cette joie quand il l'aurait vu revenir à lui. Il y a certainement dans la conversion d'une âme quelque chose qui élève la gloire de Dieu plus haut que ne le feraient les louanges d'une multitude de créatures demeurées fidèles. Eh bien;' cet amour de Dieu pour nous nous donne la plus admirable leçon de charité' que nous puissions recevoir. Il faut que nous fassions comme les anges, se réjouissant au sujet d'un seul pécheur qui se repent.

Les enfants obéissants, mais dont l'obéissance n'est après tout que « le service raisonnable, » doivent s'efforcer eux-mêmes de ramener au Seigneur la brebis égarée, de retrouver la drachme perdue. Quand les plus grands pécheurs, ceux même que l'on considère comme le rebut de la société, viennent à désirer de se rapprocher de l'Évangile, pensons à ce que faisait Jésus sur la terre, et qui a donné lieu à nos deux paraboles. Notre devoir est de traiter ces âmes avec charité, de manière à les encourager, au risque d'être blâmés et critiqués nous-mêmes. Nous le serons sans doute, mais Jésus l'a été : « Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite, que le serviteur n'est pas plus grand que son maître. »

 

PRIÈRE.

0 Seigneur Jésus! toi qui es venu sur la terre pour chercher et sauver ce qui était perdu, toi qui as eu à nous chercher, à nous appeler, pour que nous vinssions à toi; toi qui ne t'es pas lassé de nos résistances, toi que nos péchés et notre incrédulité n'ont pu rebuter! reçois nos actions de grâces et notre adoration! Quel amour que le tien, si patient, si fidèle, si puissant! Béni sois-tu de nous l'avoir révélé ! Ah! que cet amour prenne toujours plus entièrement possession de notre coeur; qu'il nous vivifie, qu'il fasse notre joie, notre force et notre assurance ; qu'il nous transforme par ta grâce et nous fasse éprouver le besoin de marcher sur tes traces dans la charité, dans le renoncement à nous-mêmes, dans le dévouement à ton service et au bien de nos frères! Amen.


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