JEAN, X, 1-21.

Jésus est la porte et le bon Berger.

 

En Orient, où le soin des troupeaux a une importance immense, il est d'usage que les bergers de plusieurs troupeaux les réunissent pour la nuit dans un grand bercail découvert, entouré d'un mur et fermé par Une seule porte que garde un homme armé. Cet homme ne laisse entrer que les bergers qu'il connaît, en sorte que si des voleurs voulaient pénétrer dans le bercail, ils devraient, selon l'expression du Sauveur, « y monter par un autre endroit. » Le matin venu, chacun des bergers se place à son tour près de la porte ouverte, et appelle son troupeau qui reconnaît sa voix et accourt; il se met alors en marche, et, au lieu de suivre ses brebis en les chassant devant lui, il les précède pour leur montrer le chemin, et elles le suivent avec empressement et docilité.

C'est à ces divers traits de la vie nomade en Orient que le Seigneur Jésus fait allusion, quand il se compare lui-même à la porte du bercail, par laquelle entrent et sortent les bergers et les troupeaux, et au berger qui conduit son troupeau et le fait passer par cette porte. Jésus est « la porte, » de même qu'il est « le chemin, » parce que c'est par lui, et par lui seul, que tous, tant que nous sommes et qui que nous soyons, pasteurs et troupeaux, grands et petits, forts et faibles, nous avons accès auprès du Père; parce que c'est par lui seul que nous pouvons entrer dans la vie éternelle.

Mais il y a dans cette image de la porte plus encore peut-être que dans celle du chemin, en ce qu'elle ne se rapporte pas seulement à notre marche vers le ciel, mais encore aux détails de notre vie sur la terre. Quand, une fois entrés par Jésus dans la grâce de Dieu, nous y avons trouvé un sûr refuge, et pouvons-nous dire avec joie et gratitude que l'ennemi de notre âme ne nous reprendra plus, nous avons en Jésus la liberté d'entrer et de sortir pour trouver de la pâture; ceci signifie que Jésus dirige nos rapports avec le monde et préside à ces rapports, en même temps qu'il nous nourrit de ses biens spirituels, et rend toutes les circonstances de notre vie extérieure propres à alimenter la vie de notre âme.

De plus, Jésus est le bon Berger. Ah ! cette image est facile à saisir. Il n'est pas seulement d'une manière générale le Berger de ce grand troupeau qui est son Église universelle, à la tête de laquelle il marche pour la conduire ici-bas par son conseil et l'introduire plus tard dans la gloire; il est plus encore : il est le Berger de chacune de ses brebis, parce que chacune en particulier a toute sa sollicitude, toute sa vigilance., tout son amour. il l'appelle par son propre nom; il lui parle de la manière la mieux faite pour pénétrer jusqu'à son coeur, pour l'encourager, la relever, la fortifier, la réjouir; il a donné sa vie pour cette brebis-là, ne lui donnera-t-il pas toutes choses? Elle le sait, et elle y compte, parce qu'elle connaît son Berger; elle le connaît, de cette connaissance intime qui réside dans le coeur plus encore que dans l'intelligence, et qui vient de l'amour, qui produit l'amour, qui est elle-même de l'amour. Comment ne le suivrait-elle pas, aveuglément, docilement, joyeusement, où qu'il veuille la conduire, quelque obscur et difficile que soit parfois le chemin?

 

PRIERE.

Que te dirons-nous, Seigneur Jésus ? tu sais avec quelle profonde émotion les membres De ton petit troupeau lisent et relisent cette douce portion de ta Parole; tu sais avec quel sentiment d'adoration ils t'appellent leur bon Berger et te bénissent de ce que, par la foi en toi, ils peuvent avoir accès dans le royaume que le Père leur destine. Seigneur Jésus ! que chacun de nous soit vraiment une de tes brebis ou un de tes agneaux; que chacun de nous te connaisse et trouve sa paix et son bonheur à entendre ta voix et à te suivre ! Ne nous permets pas de nous éloigner de toi -un seul instant, et continue à restaurer notre âme, à nous conduire par des sentiers unis pour l'amour de ton nom. Amen.


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