L'aveugle-né. 2. (Lire Éph., V, 1-14.)
« Pendant qu'il est jour, il me faut faire les oeuvres de celui qui m'a envoyé, puis la nuit vient dans laquelle personne ne peut travailler; pendant que je suis au. monde, je suis la lumière du monde. » Écoutons ces paroles de notre Sauveur, qui nous a laissé un exemple afin que nous suivions ses traces, nous qui sommes appelés à refléter sa glorieuse lumière et à «briller comme des flambeaux dans le monde, y portant la Parole de vie; » apprenons de lui à redoubler de zèle dans l'accomplissement de l'oeuvre que le Seigneur nous donne à faire sur la terre, et à saisir avec empressement toutes les occasions par lesquelles nous pouvons faire du bien, à la gloire de Dieu. Nous sommes comme des ouvriers loués pour la journée; tout notre temps appartient à notre maître qui nous en demandera compte : soyons vigilants et actifs., car le soir approche; la plus longue vie est si courte que la Parole de Dieu peut avec raison l'appeler un jour. « Ne dormons pas comme les autres, mais veillons et « soyons sobres. »
Les circonstances dont Jésus entoure la guérison de l'aveugle-né offrent quelque chose de remarquable et renferment un enseignement. Jésus crache par terre, fait de la boue avec sa salive, couvre de cette boue les yeux de l'aveugle, et l'envoie ainsi au réservoir de Siloé. Ce qu'il faisait là aurait empêché de voir un homme doué de la vue; mais par ce simple trait même, Jésus déployait sa puissance; ce n'était pas cette boue qui pouvait guérir l'aveugle, c'était donc la volonté de celui qui lui en avait couvert les yeux. - Les moyens employés par Jésus n'avaient rien de frappant ni de relevé; c'est que « Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes, les choses viles et les plus méprisées, même celles qui ne sont point, pour anéantir celles qui sont. » Il lui a plu de les choisir quand il a voulu rendre à la lumière le monde entier plongé dans les ténèbres du péché; et dans sa manière d'agir à l'égard de chaque pécheur, que de dispensations qui nous rappellent que telle est toujours sa bonne volonté!
Qu'en résulte-t-il pour nous?
Le devoir de ne pas mépriser les petits moyens, les choses qui paraissent insignifiantes et qui peuvent cependant servir à éclairer les yeux de notre âme, c'est-à-dire à fortifier notre foi. De même, quand Dieu nous montre qu'au lieu de chercher bien loin la guérison d'une maladie spirituelle, nous n'avons qu'à retrancher tel petit péché, à combattre telle tentation que nous voyons à peine, dirigeons tous nos efforts de ce côté; ne suivons pas l'exemple de Naaman refusant de se plonger dans le Jourdain. -En nous faisant remarquer que le mot de Siloé signifie Envoyé, saint Jean veut nous rendre attentifs au rapport qui existait entre ce nom et Jésus lui-même, l'envoyé de Dieu. L'ordre que Jésus donna à l'aveugle d'aller se laver dans ces eaux que sa bénédiction devait rendre bienfaisantes, avait une signification emblématique. C'est lui, Jésus, qui est la source ouverte pour le péché et pour la souillure, la vraie source dans laquelle l'aveugle, et nous avec lui, avons besoin d'être lavés. Jésus est tout en tous, et c'est lui-même qui répond, et qui peut seul répondre, aux besoins de notre âme, à ces besoins qu'il nous signale ou qu'il produit en nous.
PRIÈRE.
Seigneur notre Dieu, que nous suivions fidèlement et avec empressement tous les exemples que nous donne notre bon Sauveur. Apprends-nous à nous acquitter de notre oeuvre terrestre en vue de toi et avec le zèle que Jésus a mis à l'accomplissement de la sienne. Seigneur Jésus ! nous ne sommes par nous-mêmes que misère, que langueur, qu'obscurité, que péché; mais tu es pour nous lumière et sainteté. Pour que nous répondions à notre céleste vocation, éclaire et vivifie-nous comme l'aveugle de Siloé ; que nous nous plongions jour après jour dans les eaux de ta grâce, et qu'elles nous purifient, qu'elles enlèvent notre incrédulité et nos souillures. Amen.