JEAN, VIII, 1-11.

La femme adultère.

 

Jésus est l'ami du pécheur, il n'est pas l'ami du péché; il n'a jamais dit que le péché ne méritât pas de châtiment, même sur la terre; aussi y a-t-il dans le pardon complet qu'il a accordé à cette femme criminelle, et accordé sans qu'elle eût témoigné cette repentance à laquelle sont faites les promesses de pardon, quelque chose qui a lieu de surprendre au premier abord. Mais quand on étudie attentivement ce récit, on y trouve, comme partout ailleurs dans la Bible, des preuves que les pensées de Dieu sont autant au-dessus de nos pensées que les cieux sont au-dessus de la terre.

La conduite du Sauveur envers la femme adultère fut dictée à la fois par sa miséricorde en faveur de cette pauvre pécheresse, et par sa sagesse à l'égard des gens qui la lui amenaient. Ceux-ci ne cherchaient, nous dit l'évangéliste., qu'à tendre un piège au Sauveur afin de pouvoir l'accuser. Si Jésus avait conseillé de traiter cette femme selon les rigueurs de la loi, ils auraient fait remarquer au peuple la contradiction qu'il y avait entre cet acte de sévérité et tant de déclarations du Sauveur : « Je veux la miséricorde et non le sacrifice; » « Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour condamner le monde, mais afin que le monde soit sauvé par lui. » S'il avait conseillé de la laisser aller, ils l'auraient représenté comme s'opposant à la loi de Moïse. Or, Jésus, dont le règne n'est pas de ce monde, a toujours refusé de s'ingérer dans les affaires civiles ou dans les intérêts matériels et temporaires; il ne s'est occupé que de l'âme et de ses intérêts éternels. Dans la circonstance qui nous occupe, il s'est montré fidèle à cette ligne de conduite.

Le moyen de faire spirituellement du bien à ces gens qui se présentaient devant lui poussés par les plus mauvais motifs, remplis de haine contre lui, remplis, à l'égard de la femme coupable, des sentiments les plus contraires à cette charité qui ne se réjouit point de, l'injustice, c'était de faire un appel direct à leur conscience; le moyen de sauver l'âme de cette femme, ce n'était pas de la faire périr dans l'impénitence, c'était de la convertir. « Je ne te condamne pas non plus, va-t'en et ne pèche plus à l'avenir. » Ah ! que David disait vrai quand il disait : « Que je tombe entre les mains de l'Éternel, car ses compassions sont en grand nombre, et que je ne tombe point entre les mains des hommes (1) ! » « Mon âme, bénis l'Éternel... c'est lui qui te pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes infirmités (2). »

Serrons dans nos coeurs ce touchant exemple de notre Sauveur, en même temps que la leçon qu'il nous donne. Ne nous permettons de juger le prochain qu'autant que notre propre conduite nous met à l'abri de tout blâme. Si nous suivons cette règle, combien nous serons plus indulgents pour les autres et plus sévères pour nous-mêmes 1

 

PRIÈRE.

Seigneur notre Dieu, révèle-nous par ton Saint-Esprit ce que cette portion de ta sainte Parole est destinée à nous dire de ta part. Qu'elle nous rende plus dociles que nous ne le sommes aux avertissements que tu nous donnes par notre conscience. Ne permets pas que nous négligions d'écouter sans cesse cette voix intérieure qui, pour tes enfants en Jésus, est celle du Saint-Esprit; que nous ne contristions jamais le Saint-Esprit de Dieu par notre légèreté, notre incrédulité, ou notre peu d'empressement à suivre ses directions. Seigneur Jésus, qui es si bon, si miséricordieux, mais si saint aussi, rends-nous saints. comme tu veux que le soient tous tes rachetés. Amen.


Table des matières

1. Il Sam., XXIV, 14.

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2. Ps. CIII, 3.