Le Saint-Esprit. 1. (Lire Joël, II, 21-fin.)
Le dernier jour de la fête des Tabernacles en était le plus solennel. Après avoir passé sept jours sous des tentes de feuillage en souvenir du voyage de leurs pères dans le désert, les Israélites se réunissaient dans le Temple en sainte convocation, et, pendant qu'on offrait les sacrifices, on répandait sur l'autel de l'eau puisée dans des vases d'or au réservoir de Siloé; belle et pressante invitation à la reconnaissance, adressée à ce peuple qui avait souffert dans le désert les tourments de la soif et avait été miraculeusement désaltéré par l'eau découlant du Rocher.
Ce fut ce moment particulièrement solennel et émouvant que Jésus choisit pour adresser à ses auditeurs un des plus saisissants appels qui soient sortis de sa bouche. « Si quelqu'un a soif, » cria-t-il, (qu'il vienne à moi et qu'il boive; qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de lui, comme le dit l'Écriture. Or. » ajoute saint Jean, « il disait cela de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui, car le Saint-Esprit n'était pas encore donné, parce que Jésus n'avait pas ôté glorifié; »
C'était la première fois que Jésus parlait ouvertement de l'effusion du Saint-Esprit, qui est la grande promesse de la Nouvelle Alliance et une promesse particulière à cette alliance. Il ne fut répandu sur l'Église qu' après l'ascension du Sauveur, parce que l'oeuvre expiatoire de Jésus ne fut achevée qu'alors, et que c'était cette oeuvre expiatoire qui, en réconciliant les hommes avec Dieu, et en leur rendant la faveur de Dieu, leur acquérait en même temps toutes les grâces qui y sont attachées et que résume le Saint-Esprit. Voilà pourquoi saint Jean nous dit que «le Saint-Esprit n'avait pas «encore été donné), (ou « n'était pas encore »).
Sans doute, les anciens croyants et les prophètes avaient été guidés et inspirés par le Saint-Esprit; mais il y a une immense différence entre l'inspiration et le don du Saint-Esprit tel que le reçoivent maintenant tous les croyants. Dans la grâce comme dans la nature, les dons les plus ordinaires sont les plus précieux; ce qui convient et s'applique à tous est bien plus à rechercher que les grâces magnifiques qui sont le partage de quelques-uns seulement; et voilà ce qui fait de la Nouvelle Alliance, dont le Saint-Esprit est le gage et le sceau, une alliance bien supérieure à celles qu'à diverses reprises Dieu avait traitées avec quelques hommes isolés ou avec son peuple.
Depuis que Jésus, monté au ciel, a répandu sur son peuple ce que tous nous pouvons « Voir et entendre, (1) » le don du Saint-Esprit est accordé à tous ceux qui le désirent, pourvu qu'ils le demandent; c'est là la seule condition. « Si quelqu'un a soif : » l'invitation ne peut être plus générale. Si quelqu'un, grand ou petit, vieux ou jeune, savant ou ignorant, que ce soit un enfant ou son. père, un serviteur ou son maître, l'homme le plus obscur ou celui qui est regardé comme une lumière,- « si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi « et qu'il boive. »
PRIÈRE.
Nous te rendons grâces, ô noire Dieu, de la liberté avec laquelle nous pouvons venir te demander l'effusion du Saint-Esprit sur chacun de nous. Fais-nous comprendre à quel point cette grâce immense nous est nécessaire, et accorde-la-nous selon ta promesse ! Que notre coeur devienne la demeure du Saint-Esprit, et que cet Esprit de grâce nous mette si réellement en communion avec Jésus notre Sauveur, qu'il soit aussi vrai pour nous que pour ton apôtre, que ce n'est plus nous qui vivons, mais Christ qui vit en nous. Saint-Esprit de notre Dieu! viens répondre à tous nos besoins; viens nous faire éprouver une soif ardente des biens spirituels que tu donnes de la part de Jésus; viens nous abreuver en lui des eaux vives qui jaillissent en vie éter
1. Actes, Il, 33.