JEAN, VII, 11-36.

Jésus à la fête des Tabernacles.

 

Nous trouvons aujourd'hui le Seigneur Jésus arrivé à Jérusalem pour la fête des Tabernacles, et y ayant même passé quatre jours dans le silence, pendant que l'agitation régnait à propos de lui parmi ses partisans et ses adversaires. Remarquons que, tandis que les avis étaient ainsi partagés et que « personne ne parlait franchement de lui à cause de la crainte des Juifs, » ses disciples eux-mêmes, qui le connaissaient et croyaient en lui, n'osaient pas lui rendre ouvertement témoignage. Hélas! n'est-ce pas aussi ce qui se voit trop souvent de notre temps? En général, les gens qui s'opposent à Jésus et qui disent que l'Évangile est une fable, hésitent moins à déclarer leurs sentiments que les chrétiens à faire profession de leur foi. N'y a-t-il pas là de notre part une honteuse et coupable lâcheté?

Bien qu'un assez long espace de temps se fût écoulé depuis la guérison de l'impotent de Béthesda, il paraît que les Juifs n'avaient pas oublié que Jésus l'avait accomplie le jour du Sabbat, et qu'ils alléguaient encore ce prétexte pour s'opposer à sa doctrine. « J'ai fait une oeuvre parmi votis, et vous en êtes tout étonnés,» dit le Sauveur. Mais cet étonnement n'était pas sincère; ils ne cherchaient qu'à s'en autoriser pour appliquer au Sauveur la peine de mort que la loi prononçait contre les violateurs du Sabbat; car ils savaient bien eux-mêmes qu'il était quelquefois nécessaire pour accomplir la volonté de Dieu, par exemple pour circoncire tout enfant juif à son huitième jour, de s'écarter de l'observation rigoureuse du jour du repos. Ceci nous explique le discours du Sauveur que nous venons de lire; Jésus s'y applique à montrer aux Juifs, d'une part, qu'il y a toujours moyen de condamner les gens si l'on juge leur conduite avec prévention et en ne tenant compte que des apparences défavorables; de l'autre, que si, désirant au. contraire ne juger que selon la justice, on se laisse guider par la charité, on trouve souvent bien plus facile qu'on ne l'avait cru d'abord d'excuser et même de comprendre ce qui avait surpris dans la conduite du prochain. Souvenons-nous dans la pratique de notre vie de cette recommandation du Sauveur.

C'est une précieuse déclaration, une précieuse promesse que Jésus fait à ceux qui désirent juger selon la justice et non selon les apparences, et qui se demandent sincèrement s'ils doivent oui ou non recevoir l'Évangile comme venant de Dieu, lorsqu'il leur dit ; « Si quelqu'un veut faire la volonté de Dieu, il connaîtra si ma doctrine est de Dieu ou si je parle de mon chef.,, Cela ne signifie pas seulement que les gens sincères trouveront toujours entre leur conscience et les enseignements de Jésus une harmonie qui leur prouvera que ces enseignements sont divins; cela signifie aussi que le Saint-Esprit, répandu dans leur coeur, leur donnera le sentiment profond et intime qu'ils sont bien dans la Vérité qui sauve. Expérience bénie, qui est celle de tous les vrais chrétiens!

 

PRIÈRE.

Daigne faire faire à chacun de nous cette expérience, Seigneur notre Dieu, en lui donnant ce Saint-Esprit qui révèle à tes enfants les choses qui sont de l'Esprit de Dieu! Qu'il rende témoignage à notre esprit que nous sommes tes enfants; qu'il nous fasse vivre en toi, et nous rende capables de vivre selon toi. Mets en nous cette charité qui est aussi un fruit de l'Esprit et que Jésus nous commande; donne-nous le courage qu'il nous faut pour confesser Jésus fidèlement et en toute occasion, alors même que nous savons que son nom glorieux attirera sur nous les sarcasmes ou la haine du monde. Glorifie-toi en nous, ô notre Dieu, en nous donnant toi-même de faire tout ce que tu nous commandes. Exauce-nous pour l'amour de Jésus ; fais-nous demeurer en lui, et lui en nous, afin que nous portions beaucoup de fruit, puisque hors de lui nous ne pouvons rien faire. Amen.


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