La transfiguration. 2.
L'a-t-on regardé? on en est illuminé. » Le regard que les croyants arrêtent sur leur Sauveur glorifié est celui de la foi; et ce regard leur fait avoir part à la parfaite justice, à la brillante sainteté de Jésus. C'est pour l'avoir regardé par la foi qu'ils « marcheront un jour avec lui en vêtements blancs,» et « brilleront comme des étoiles dans le royaume de leur Père.» Et quel est le vrai moyen de le contempler de manière à être éclairé par la clarté de sa face? C'est de le contempler dans la prière, « face à face,,, comme lui-même contemplait son Père lorsque tout à coup ses vêtements devinrent blancs et resplendissants comme l'éclair. Moïse et Élie, nous dit saint Luc, « apparurent en gloire; » ce fait renferme pour nous deux précieuses assurances : la première, que ceux qui sont morts au Seigneur sont déjà dans la gloire; la seconde, que « ni mort ni -vie... ni choses présentes ni choses à venir, ni choses basses ni choses élevées, ni aucune autre créature, ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu en Jésus-Christ, » ni ne nous empêchera, si nous sommes « siens, » de paraître avec Christ en son avènement et en son règne Moïse représentait la loi, Élie les prophètes; tous deux venaient, comme au nom des fidèles de l'Ancien Testament, rendre témoignage et adoration à «celui dont Moïse dans la loi et dont les prophètes « ont parlé.»
Comment les disciples purent-ils les reconnaître ne les ayant jamais vus? Sans doute à leur langage; ils causaient avec Jésus de sa mort prochaine, probablement d'après ce qu'ils en avaient appris pour le transmettre aux hommes. Moïse devait parler comme voyant en Jésus la victime expiatoire préfigurée par les sacrifices de la loi; et Élie, le prédicateur de la repentance, comme voyant en Jésus celui auquel la repentance devait amener le peuple de Dieu. Quel sublime entretien ! Apprenons à parler de telle sorte que notre langage à lui seul nous fasse connaître comme chrétiens, et suivons l'exemple de Jésus qui, dans les jours les plus glorieux de sa vie terrestre, causait volontiers de sa mort. « Nous n'avons pas» non plus « de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir. »
Les disciples étaient « accablés de sommeil» pendant que Jésus priait; que la chair est faible, même chez les meilleurs, et combien nous avons besoin que le Saint-Esprit lui-même nous aide à profiter des grâces que le Seigneur nous accorde !Souvent aussi nous n'apprécions à leur valeur les bénédictions de Dieu que lorsqu'elles nous font défaut, et ne désirons les voir se prolonger que lorsqu'elles finissent; comme Pierre, qui ne dit à Jésus : « Il est bon que nous demeurions ici, » qu'au moment où Moïse et Élie se séparaient du Sauveur. Il ne serait pas bon que les 'bénédictions durassent toujours; Pierre « ne savait pas ce qu'il disait,» lorsqu'il demandait l'autorisation de planter trois tentes sur le Thabor; mais quand, au lieu de joies et de grâces, nous voyons descendre sur nous l'obscure nuée de l'épreuve, n'ayons pas peur comme les disciples si Jésus est avec nous. Pourvu qu'il nous reste, nous avons toutes choses; pourvu que le nuage qui nous entoure nous oblige à nous rapprocher de lui, il nous aura apporté la bénédiction.
PRIÈRE.
0 Seigneur Jésus, qui apparus dans ta gloire sur le mont Thabor à des disciples privilégiés, daigne permettre que nous aussi te voyions par la foi dans la gloire permanente dont tu es maintenant revêtu! Tu n'as plus à la quitter pour reprendre le chemin de la souffrance et de la croix; toute puissance t'est maintenant donnée dans le ciel et sur la terre : et nous savons que tu emploies cette puissance en faveur de tes rachetés. Puisque nous avons encore à parcourir le sentier de la vie, fais que nos yeux soient sur toi, et que la foi nous fasse jouir de la paisible assurance qu'après nous avoir conduits ici-bas par ton conseil, tu nous recevras à notre tour dans ta gloire. Amen.