La confession de Pierre. (Lire 1 Jean, V.)
Qu'est-ce qui rendait Pierre bienheureux ? Ce n'était aucun mérite qui lui fût propre. Pierre avait de belles et bonnes, qualités; il était plein de zèle, de dévouement pour son Maître; le premier à confesser sa foi, à se jeter à la mer pour rejoindre Jésus, à le reconnaître comme le Christ promis, le Fils du Dieu vivant; mais que de choses il ignorait encore, comme ses idées à l'égard de Jésus et de son règne étaient charnelles, comme il se connaissait peu lui-même, comme il ignorait ce qui est pourtant le premier élément de la foi chrétienne, la nécessité du sacrifice expiatoire de Jésus pour la rémission des péchés! Nous le voyons faire de lourdes chutes : d'où vient donc que Jésus ait pu lui dire : « Tu es bienheureux, Simon, fils de Jona »? - De ce que, malgré ses ténèbres, sa faiblesse, quoiqu'il ne fut après tout que « Simon Bar-Jona » ou le fils de Jona, c'est-à-dire un simple homme, enfant de colère comme les autres, mort dans ses fautes et dans ses péchés, » il croyait sincèrement en Jésus, il était né de nouveau, il était sauvé; de ce que le peu qu'il savait sur les choses « dans lesquelles les anges mêmes désirent de voir jusqu'au fond, » lui avait été enseigné par le Saint-Esprit; de ce que celui qui achève toujours ce qu'il lui a plu de commencer, avait commencé en Pierre sa bonne oeuvre.
Oui, ce qui rendait Pierre bienheureux, c'était sa foi; la foi ardente qui lui inspira sa réponse a Jésus : «Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Qu'en résulte-t-il? Que bienheureux sont avec Pierre et comme Pierre tous ceux qui possèdent la foi qui sauve; que bienheureux sommes-nous nous-mêmes si nous sommes établis, comme le bouillant apôtre, sur le Roc inébranlable, le vrai fondement de l'Église, la maîtresse pierre de l'angle, Jésus-Christ, Dieu Sauveur! Il fut fait à Pierre, non-seulement dans cette circonstance, mais pendant toute sa vie, comme il est fait à tout chrétien: selon sa foi. Cette foi, profonde et ferme lorsqu'il répondit à la question de Jésus, reçut de magnifiques promesses. « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon ce qui signifiait que Pierre contribuerait puissamment à l'érection de cette Eglise qui devait être. «bâtie sur le fondement des apôtres et des prophètes; » que ce qu'il révélerait aux hommes des mystères du royaume des cieux lui serait inspiré par le Saint-Esprit, et par conséquent serait la vérité même, immuable et glorieuse, donnant le salut à quiconque la recevrait.
Quand, dans d'autres circonstances, la foi de Pierre éprouva des défaillances, il lui fut encore fait selon sa foi, et Jésus lui témoigna une sévérité qui dut lui paraître d'autant plus grande qu'il avait reçu de plus précieux encouragements. « Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende. » « Voici ce que dit le Saint et le Véritable, qui a la clef de David, qui ouvre, et personne ne ferme; qui ferme, et personne n'ouvre... Voici, j'ai ouvert une porte devant toi, et personne ne la peut fermer.. . Tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne (1).»
PRIÈRE.
Béni sois-tu, Seigneur Jésus, (le ce que tu veux faire pour nous ce que tu as fait pour Pierre, et nous révéler par ton Saint-Esprit les choses qui sont de l'Esprit de Dieu ! Que ce soit en effet ton Saint-Esprit qui produise en nous la foi véritable en nous mettant en communion avec toi ! qu'il nous fasse sentir ce que, nous ne pouvons comprendre, qu'il nous fasse croire ce que nous ne pouvons voir, qu'il nous rende inébranlables dans l'assurance que tu es bien notre Sauveur, toi le vrai Dieu et la vie éternelle. Nous croyons en toi, nous croyons à ton amour et à ta puissance pour faire en nous et pour nous au delà de ce que nous pouvons demander et penser: fais-le, Seigneur Jésus, pour la gloire de ton nom. Amen.
1. Apoc., Ill, 7, 8, 11.