Divinité de Jésus.
Dans un sens, les Juifs n'avaient pas tort de dire à l'impotent guéri qu'il violait le sabbat en emportant son lit; car si la défense de porter des fardeaux ce jour-là n'est pas dans la. loi de Moïse,' elle se trouve dans plusieurs passages des prophètes. Mais ce qui rendait leur reproche coupable, c'est l'esprit qui le dictait. Ils voulaient s'opposer à Jésus, parce qu'ils méconnaissaient le droit qu'avait Jésus comme Fils de Dieu, Dieu lui-même, de disposer du sabbat.
Les hommes sont soumis à l'observation d'un jour de repos parce que telle a été la bonne volonté du Père; mais cette institution divine est pour eux seuls, et Dieu, qui n'a besoin ni de se reposer, ni de se rendre hommage à lui-même, Dieu devant qui « un jour est comme mille ans et mille ans comme un jour,,, n'observe pas le sabbat. « Il travaille sans cesse,» ainsi que le dit Jésus; le dimanche comme les autres jours il conserve, soutient, protège le monde, il fait vivre et il fait mourir, il fait briller le soleil, couler les fleuves et croître les plantes. Qu'en résulte-t-il? Que s'il plaisait au Seigneur de prescrire le dimanche à quelqu'une de ses créatures un travail défendu aux autres, celui qui recevrait cet ordre serait par là même dégagé de l'obligation d'observer le jour du repos. C'est ce que sentait l'impotent guéri quand, pour se justifier auprès des Pharisiens, il se contentait de leur répondre : « Celui qui m'a guéri m'a dit d'emporter mon lit; » la grâce qu'il avait reçue lui avait fait reconnaître en Jésus le souverain pouvoir et l'autorité divine. Voilà ce qui fournit à Jésus l'occasion de prononcer un discours qui est de la plus haute importance pour notre foi, et dans lequel il révèle de la manière la plus explicite sa propre divinité.
RecueilIons chaque trait de ce discours et serrons-le dans notre coeur; dans ces temps où « une science faussement ainsi nommée (1) « cherche à ébranler les croyances les plus fermes, et, jouant sur les mots, laisse à Jésus le titre de Fils de Dieu et lui conteste celui de Dieu, attachons-nous à cette parole du Sauveur lui-même, lui qui est doux et humble de coeur et qui ne cherche point sa propre gloire: « que tous honorent le Fils COMME ils honorent le Père. » Mettre en doute l'éternelle et absolue divinité de Jésus-Christ, c'est donc, plus que tomber dans l'erreur; c'est commettre un grave péché, parce que c'est faire Jésus menteur et prêter les mains à l'oeuvre de Satan, qui trouve son triomphe à ternir l'éclat de la couronne du roi de gloire; c'est payer de la plus noire ingratitude celui qui, pour nous sauver, a voilé sa divinité sous « une forme de serviteur et s'est rendu semblable aux hommes. » Ce dévouement même serait cause que nous lui refuserions l'adoration à laquelle il a droit!
PRIÈRE.
Nous sentons, ô notre Dieu ! que ce n'est ni la chair ni le sang qui peuvent nous donner une foi véritable en ce Jésus dont la venue et la mort sont entourées pour l'homme de tant de mystères. Daigne donc nous accorder une abondante effusion du Saint-Esprit; que cet Esprit, selon la promesse de Jésus, prenne des choses qui sont à Jésus et nous les annonce, qu'il rende témoignage à notre Esprit que nous sommes tes enfants. Fais-nous la grâce de connaître vraiment Jésus comme notre Dieu Sauveur, mort pour nos offenses et ressuscité pour notre justification. Puissions-nous dire du fond de notre coeur que ce n'est plus à cause de ce qu'on nous a dit de lui que nous croyons en lui, parce que l'ayant entendu nous-mêmes nous savons qu'il est le Christ, le Sauveur. Seigneur Jésus ! nous comptons sur ta promesse de prier pour nous ; toi qui es le chemin, la vérité et la vie, le vrai Dieu et la vie éternelle, fais-nous croire en toi, marcher selon toi, vivre par toi et pour toi. Amen.
1. I Tim., VI, 20