JEAN, V, 1-9.

L'impotent de Béthesda.

 

Tous les détails de ce touchant récit ont leur signification et leur importance. Ces malades qui encombrent les portiques du réservoir de Béthesda, et parmi lesquels un seul reçoit de Jésus une guérison miraculeuse, ne nous obligent-ils pas à nous rappeler que si Jésus arrache un petit nombre d'élus à la misère éternelle qu'ils ont méritée tout autant que les autres., c'est par sa grâce toute gratuite et son choix souverain? Cette eau que la bonté de Dieu pour les pauvres malades avait douée d'une si grande vertu, nous représente la grâce de Jésus, «source ouverte pour le péché et pour la souillure; » et quel avertissement de saisir avec ardeur les moyens de grâce qui nous sont offerts afin que nous allions à Jésus par eux, dans le fait qu'il fallait se hâter de se plonger dans le réservoir aussitôt que l'eau en avait été troublée, sous peine de n'en recevoir aucun bien! « C'est aujourd'hui le temps favorable, c'est aujourd'hui le jour du salut; » aujourd'hui et non pas demain; une occasion perdue ne se retrouve pas.

Écoutons la question de Jésus à l'impotent : « Veux-tu être guéri? » Ah! cette question ne semblait pas nécessaire; pourquoi donc serait-il là, ce pauvre malade, sinon dans l'espoir de recouvrer l'usage de ses membres? Aussi n'était-ce pas réellement pour s'assurer que tel était son désir que Jésus lui dit : « Veux-tu être guéri? » C'était plutôt pour, réveiller en lui ce désir, pour lui faire comme tout de nouveau sentir son impuissance et sa misère, pour lui faire entrevoir un autre moyen de guérison que l'eau troublée par l'ange; c'était aussi, c'était surtout, peut-être, pour ,nous rappeler, à nous qui lisons ce récrit, que Jésus ne sauve pas sans qu'on veuille être sauvé par lui. Bien que nous n'ayons rien à ajouter à l'oeuvre de notre salut, encore faut-il l'accepter; et ce n'est pas, hélas! ce que font, à beaucoup près, tous ceux à qui Jésus offre sa grâce. Ce « veux-tu être guéri? » s'adresse à nous toutes les fois que Dieu nous envoie une dispensation qui peut devenir pour notre âme un moyen de sanctification et de vie; tout spécialement dans les moments d'épreuve.

Chacune des afflictions des, enfants de Dieu, chaque deuil, chaque maladie, chaque occasion de larmes, a son but spécial que le Seigneur connaît, soit qu'il s'agisse de briser quelque idole, soit qu'il faille, en enlevant à I'âme ses appuis terrestres et son bonheur, la détacher de la terre et l'élever vers le ciel. Christ frappe, et puis il se présente en disant : « Veux-tu être guéri? » Heureux ceux qui peuvent en paix répondre oui à cette question! Heureux ceux qui, s'ils ne le peuvent tout d'abord, lèvent vers Jésus un regard confiant et disent : « Je n'ai personne qui me jette dans l'eau... » ce qui revient à dire : Si tu ne te charges toi-même de ma guérison, comment l'obtiendrai-je? Ceux-là l'obtiennent infailliblement.

 

PRIERE.

Les sacrifices de Dieu sont l'esprit froissé; Ô Dieu, tu ne méprises pas le coeur froissé et brisé. Mais qu'ils sont rares, hélas ! dans notre vie ces moments de véritable repentance ! Seigneur, combien facilement nous prenons notre parti du péché qui nous fait la guerre! Pardonne-nous notre lâcheté dans ton saint service, pardonne-nous notre ingratitude, et daigne nous inspirer une horreur véritable pour le péché et une ardente jalousie pour la gloire du beau nom qui est invoqué sur nous. Puisque tu nous as tant aimés, que nous t'aimions beaucoup en retour, et que notre vie soit un perpétuel témoignage de notre reconnaissance. Oui, Seigneur, que nous voulions être guéris; et accomplis toi-même en nous ce qui t'est agréable, par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.


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