EXODE, XII, 1-27.

La Pâque.

 

La Pâque juive était à la fois un monument de la grâce que Dieu avait faite aux Hébreux en les retirant du pays d'Égypte, et un type de Jésus, « l'Agneau sans défaut et sans tache, » qui « a ôte immolé pour nous. » Parmi les différents traits qui caractérisaient la célébration de la Pâque, et qui tous avaient leur signification emblématique, il en est un qui devait frapper particulièrement les Hébreux, s'ils s'efforçaient de découvrir dans les ordonnances du Seigneur le sens spirituel qu'elles renfermaient; c'était l'effusion du sang de l'agneau sur la porte des maisons des Israélites.

Nous savons que ce sang préfigurait « le précieux sang de Christ;» mais il y a et il y avait pour les Hébreux un haut enseignement dans le fait que ce sang, sans l'effusion duquel «il ne se fait point de rémission des péchés, » devait être répandu sur leurs propres demeures, au moment où Dieu s'apprêtait à punir les crimes des Égyptiens. Était-il nécessaire qu'une marque spéciale désignât à l'ange de l'Éternel ceux qu'il devait épargner? Non, sans doute, car «le Seigneur connaît ceux qui sont siens. » Mais il fallait pour les Israélites eux-mêmes, au moment où ils étaient si manifestement distingués d'avec les Égyptiens, qu'ils comprissent que cette différence ne venait pas de leur propre justice, mais de la pure grâce de Dieu, cette grâce qui les avait choisis et dont le sang qui expiait leurs péchés était un signe. Ils étaient pécheurs, eux aussi, « prives en eux-mêmes de la gloire de Dieu; » ils n'avaient aucun titre, aucun mérite à offrir; et s'ils n'étaient pas traités comme les Égyptiens, c'était uniquement parce que « Dieu fait grâce à qui il fait grâce, et a compassion de qui il a compassion. »

L'application de cette doctrine à nos propres besoins est facile à faire, et la voici: les chrétiens sont « des enfants de colère comme les autres, » chacun en particulier a besoin de manger l'Agneau pascal, c'est-à-dire de se l'approprier de la manière la plus individuelle et d'être sauvé par son sang « qui purifie de tout péché. » Parler de Jésus et de sa mort, prendre part à la Cène qui rappelle son corps rompu et son sang versé, sans éprouver le besoin de se placer soi-même sous la croix du Calvaire, pour être arrosé de ce sang précieux, n'est-ce pas « tenir pour une chose profane le sang de l'Alliance par lequel on avait été sanctifié, et outrager l'Esprit de grâce (1) » ? Que de fois cependant ce péché est commis par ceux qui pensent le moins le commettre, parce qu'ils se font sur eux-mêmes les plus déplorables illusions!

 

PRIÈRE.

Seigneur Jésus, c'est ton sacrifice expiatoire qui est notre seul recours. Ah! que nous ne le perdions jamais de vue! Nous qui sommes par notre nature des enfants de colère, morts dans nos fautes et dans nos péchés, que nous n'oubliions jamais le besoin que nous avons, chacun individuellement, de ton sang qui lave et sanctifie ! Fais la grâce à tous ceux qui se réclament de ton nom, d'examiner s'ils sont vraiment dans la foi et si ton sang répandu sur eux les met vraiment à l'abri de la condamnation. Ne permets pas, Ô notre Dieu Sauveur, que nous nous fassions illusion sur notre condition spirituelle; puisse-t-il être vrai que, n'ayant d'espoir qu'en toi, nous trouvons en toi tout ce qu'il faut à notre âme, que nous croyons que tu es mort pour nous, et que nous voulons que tu vives en nous. Seigneur Jésus, Agneau de Dieu qui Ote le péché du monde, ôte-le de notre coeur, ôte-le de notre vie. Amen.


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1. Hébr., X, 29.