Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

OÙ SONT VOS PÉCHÉS?

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Fais-moi connaître mon forfait et mon péché (Job XIII, 23).

Nettoie-moi de mon péché (Ps. LI, 2).

Le sang de Jésus-Christ nous purifie de TOUT péché (I Jean, 1, 7).

Jésus-Christ, que Dieu avait destiné pour être une victime de propitiation par la foi en son sang (Rom., III, 2).


Ami lecteur,

La question qui fait le titre de ce traité doit faire naître beaucoup de réflexions dans votre cœur. Elle concerne tout être vivant, homme ou femme; n’ayez donc aucun repos jusqu’à ce que vous soyez en état d’y faire une réponse satisfaisante: OÙ SONT VOS PÉCHÉS?

Je vous demande de l’envisager en face et de m’accorder quelques minutes d’attention pendant que je m’efforce de le graver dans votre conscience. Le temps approche où il faudra bien y répondre, — et où toutes les autres questions pâliront et sembleront comme une goutte d’eau, en comparaison de celle-ci.

Nous ne dirons plus alors:

«Où est mon argent? où sont mes terres, mes propriétés?»

Notre seule pensée sera:

«Nos péchés ! nos péchés! Où sont mes péchés?»


Je vais vous soumettre quelques remarques qui peuvent vous aider à répandre de la lumière sur cet important sujet. Puisse ce traité être grandement utile à votre âme. Je vous conjure de le lire sérieusement. Ne le jetez pas de côté, mais lisez-le, lisez-le jusqu’au bout. Qui osera nier que le Saint-Esprit seul puisse faire servir ce traité au salut de votre âme?


* * *


I.


Ma première remarque est celle-ci; VOUS AVEZ BEAUCOUP DE PÉCHÉS.

Oui, j’ose l’affirmer sans la moindre hésitation. Je ne sais ni qui vous êtes ni comment vous avez employé votre temps jusqu’ici; mais je sais par la Parole de Dieu que chaque enfant d’Adam est un grand pécheur devant Dieu.

Il n’y a pas d’exception; c’est la maladie commune de toute la famille humaine, en quelque partie du globe qu’elle soit:

du roi sur son trône jusqu’au mendiant de la rue;

du seigneur dans son manoir jusqu’au laboureur dans sa chaumière;

de la plus grande dame jusqu’à la plus humble servante;

du ministre dans sa chaire jusqu’au petit enfant d’une école du dimanche.


Nous sommes tous par nature coupables aux yeux de Dieu.

«Nous l’offensons tous et en plusieurs manières

«Il n’y a pas un juste, non pas même un seul

«TOUS ONT PÉCHÉ

«Si nous disons que nous n’avons point de péché, nous nous séduisons nous-mêmes et la vérité n’est point en nous (Jacq. III, 2; Rom. III. 10; 1 Jean 1. 8. )


Il est inutile de le nier;

nous avons tous péché,

et beaucoup et souvent.


Si vous doutez de la vérité de ces paroles, examinez la loi de Dieu telle qu’elle est exposée par le Fils de Dieu lui-même.

Lisez avec attention le Ve chapitre de l’évangile de Matthieu.

Voyez les commandements de Dieu appliqués à nos paroles comme à nos actions, à nos pensées et à leurs motifs aussi bien qu’à nos paroles.

Sachez que «l’Éternel ne voit pas ces choses comme l’homme les voit; l’homme juge par l’apparence extérieure, mais l’Éternel regarde au cœur.» À ses yeux, «les réflexions de la folie sont péché (Prov., XXIV, 9)


Et maintenant regardez l’histoire de votre propre vie et jugez-là d’après le texte de cette sainte loi.

Pensez aux jours de votre enfance, à tous vos moments d’humeur et d’égoïsme, de mauvais caractère, de méchanceté, d’opposition à tout ce qui est bon.

Souvenez-vous des jours de votre jeunesse, de vos obstinations, de votre orgueil, de vos inclinations mondaines, de votre impatience de tout frein, de vos convoitises pour les choses défendues.

Et si vous arrêtez vos regards sur votre conduite depuis que vous êtes arrivé à l’âge d’homme, que d’écarts du droit chemin dont vous vous êtes rendu coupable chaque année!

Certainement, si vous regardez l’histoire de votre vie, vous êtes hors d’état de dire: «JE N’AI PAS PÉCHÉ.»

Et si vous passez à l’histoire de votre propre cœur, considérez combien de mauvaises pensées l’ont traversé, que le monde ignore entièrement.

Souvenez-vous de ces mille imaginations coupables, de ces pensées corrompues que votre cœur a entretenues, alors même que votre conduite extérieure était régulière, morale et respectable.

Pensez aux réflexions basses, aux intentions trompeuses, aux faux motifs, aux sentiments de malice, d’envie, de haine, qui agitaient votre homme intérieur pendant que ceux qui vous approchaient ne s’en doutaient nullement.

Certainement, en face de l’histoire de votre cœur, vous êtes hors d’état de dire: «JE N’AI PAS PÉCHÉ.»

Je vous demande donc de nouveau, ami lecteur, si vous doutez de ce que je dis. Doutez-vous encore que vous soyez tombé dans un grand nombre de péchés?

Examinez encore le XXVe chapitre de Matthieu. Lisez les parties de la fin, qui décrivent les scènes du jour du jugement.

Examinez soigneusement les motifs sur lesquels les méchants sont mis à la gauche et sont condamnés aux flammes éternelles.

Il n’est pas fait mention des grands crimes qu’ils ont commis; ils ne sont accusés ni de meurtres ni de vols, de faux témoignages ou d’adultères. Ils sont condamnés pour des péchés d'omission.

LE SIMPLE FAIT D’AVOIR NÉGLIGÉ LES CHOSES QU’ILS AURAIENT DÛ FAIRE, SUFFIT POUR PERDRE LEURS ÂMES À JAMAIS. Enfin, les péchés d’omission seuls suffisent pour plonger un homme dans les enfers.

Et maintenant, examinez-vous vous-même à la lumière de cet étonnant passage de l’Écriture. Essayez de vous rappeler les innombrables choses que vous auriez dû faire et que vous n’avez pas faites, que vous auriez dû dire et que vous n’avez pas dites.

Combien sont nombreux les actes de renoncement et de bonté que vous avez négligés, le bien que vous auriez pu faire, le bonheur que vous auriez pu répandre en vous donnant un peu de peine!

À quelle somme le chiffre pourrait-il monter?

Sûrement, en face de l’enseignement de notre Seigneur sur les péchés d’omission, qui osera dire: «JE N’AI PAS PÉCHÉ?»

J’ai une assez grande expérience de l’excessif aveuglement de l’homme, quant à son état de nature. Mais suivez-moi encore un instant dans une autre série d'arguments, et que Dieu vous ouvre les yeux pour vous montrer tel que vous êtes.

Quand on considère, comme nous venons de le voir, que la loi de Dieu appelle péché, non seulement tout ce qui lui est contraire dans nos actes, nos pensées et nos paroles, mais que n’avoir pas fait, dit ou pensé ce que nous aurions dû faire, penser ou dire est également un péché et est assujetti à la même condamnation.

Eh bien! en prenant ce cadre et admettant que vous avez été éveillé quinze heures par jour, calculez, si vous l’osez, à quel chiffre effrayant de péchés vous arriveriez, qui doivent peser sur votre conscience, et que vous avez commis depuis que vous avez été capable de discerner le bien du mal. — C’EST PAR DES CENTAINES DE MILLE QU’IL FAUDRAIT COMPTER.


Ami lecteur, examinez avec calme cet argument; essayez de faire vous-même ce calcul. J’en appelle à vous comme à un homme sincère; dites s’il n’est pas vrai qu’il est dans votre vie un grand nombre d’heures et de jours dans lesquels vous avez incessamment péché.

Cessez donc de vous appuyer sur votre propre justice.

Repoussez cette orgueilleuse affectation qui vous fait dire «que vous n’êtes pas si mauvais,» et à laquelle vous essayez de vous cramponner.

Ayez le courage de confesser la vérité;

Ne prêtez pas l'oreille à l’ancien menteur, le démon.

Certainement, en face du résultat de ce calcul que je vous exhorte à faire, vous n’oserez jamais nier «que vous avez commis beaucoup de péchés

Je laisse ce sujet et je passe outre.

J’ai la crainte que plusieurs lecteurs, après avoir lu ce que je viens de dire, n’en soient encore ni convaincus ni touchés. J’ai appris par une douloureuse expérience que ce que l’homme découvre et comprend le moins, c’est son propre état aux yeux de Dieu.

Quoique le Saint-Esprit dise que nous sommes TOUS, par nature, aveugles, sourds, muets, endormis, hors de sens et morts, rien, rien, rien ne convaincra l’homme de péché, si ce n’est la puissance du Saint-Esprit.

Montrez-lui l’enfer, il ne le fuira pas;

Montrez-lui les cieux, et il ne les recherchera pas;

Réduisez-le au silence par vos avertissements, il ne s’en émouvra point;

Cherchez à stimuler sa conscience, et elle restera insensible.

Une puissance venue d’en haut doit en descendre et agir. Pour montrer à l’homme ce qu’il est en réalité, IL FAUT LE SAINT-ESPRIT DE DIEU.

Lecteur, si vous avez quelque sentiment de votre culpabilité, vous devez en remercier Dieu. La connaissance même de votre faiblesse, de votre perversité, de votre corruption, qui peut-être vous met si mal à l’aise, est en réalité un témoignage d’amélioration pour l’avenir et une occasion d’en louer Dieu.

Le premier pas vers le bien est de sentir son mal.

La première préparation pour les cieux est de savoir que nous ne méritons autre chose que l’enfer.


Avant d’être tenus pour justes, nous devons nous reconnaître pour de misérables pécheurs.

Avant de pouvoir jouir de la paix et du bonheur intérieurs avec Dieu, nous devons apprendre à être honteux et confus de nos nombreuses transgressions.

Et avant de pouvoir nous réjouir dans une espérance solidement fondée, nous devons être enseignés à crier comme le lépreux: «Souillé! souillé! Seigneur, aie pitié de moi qui suis pécheur!»

Lecteur, SI VOUS ATTACHEZ DU PRIX À VOTRE ÂME, gardez-vous de repousser et d’étouffer ce sentiment intérieur de votre propre culpabilité. Je vous conjure, par les miséricordes de Dieu, de ne pas le fouler aux pieds, l’écraser ou lui refuser votre attention.

Gardez-vous de prendre l’avis des gens du monde à ce sujet. Ne traitez pas la chose comme si c’était le cas d’un esprit faible et maladif, ou de quelque chose de semblable.

Gardez-vous d’écouter les conseils du démon.

N’essayez pas de noyer ce sentiment dans l’ivresse et la débauche, de vous étourdir par des chevaux, des chiens, des équipages et des chasses par des jeux de cartes, des bals et des concerts.

Oh! lecteur, si vous aimez votre âme, n’agissez pas de cette misérable manière avec le premier sentiment que vous aurez de votre péché. — NE COMMETTEZ PAS UN SUICIDE SPIRITUEL, — le meurtre de votre âme!

Allez plutôt et priez Dieu de vous montrer ce que signifie ce sentiment du péché. Demandez-lui que son Saint-Esprit vous enseigne ce que vous êtes et ce qu’il vous veut.

Lisez la Bible et voyez si en n’est pas avec raison que vous vous sentez si mal à l’aise, si le sentiment de votre méchanceté n’est pas exactement ce que vous êtes en droit d’attendre.

Qui peut dire si ce n’est pas une semence tombée des cieux, destinée à porter un jour pour votre salut des fruits dans le paradis?

Qui peut dire si ce n’est pas une étincelle que Dieu veut convertir en une lumière brillante et permanente?

Qui sait si ce n’est pas une petite pierre tombée d’en haut qui doit renverser le règne du démon dans votre cœur et devenir la première pierre fondamentale d’un temple glorieux du Saint-Esprit?

Heureux, en vérité, est celui qui fait cas de mes réflexions et de ma première remarque, et qui dira: «C’EST VRAI, J’AI BEAUCOUP DE PÉCHÉS.»


* * *

II


Ma seconde remarque est celle-ci: II EST DE LA PLUS HAUTE IMPORTANCE QUE NOUS SOYONS PURIFIÉS DE NOS PÉCHÉS.

Je dis cela hardiment et avec assurance. Je sais qu’il y a une multitude de choses dans le monde qu’on estime importantes et qui obtiennent les premières et les meilleures attentions parmi les hommes; mais je sais bien ce que je dis. Et je soutiens hardiment que les affaires de mon Père céleste méritent d’avoir le pas sur toutes les autres, — et je sais, par le livre de mon Maître, qu’il n’y a rien qui soit d’une telle importance pour l’homme que de savoir ses péchés pardonnés et lavés.

Rappelez-vous qu'il y a un Dieu au-dessus de vous.

Vous ne l’apercevez pas dans la ville. Le mouvement et le bruit, les affaires et le commerce absorbent tous les esprits des hommes.

Le fermier et le laboureur vont leur train accoutumé, et le temps des semailles, comme celui de la moisson, ne s’arrête jamais.

Mais pendant tout ce temps il y a un œil qui regarde des cieux et qui voit tout ce que font les hommes, un œil qui ne se ferme ni ne sommeille jamais.

Oui, il n’y a pas seulement un roi et un gouvernement, un propriétaire ou un maître dont on doive se souvenir. Il y en a un plus haut, plus élevé qu’eux tous, qui s’attend à ce qu’on lui paiera ce qui lui est dû: — C’EST LE DIEU TOUT-PUISSANT.

Ce Dieu est d’une sainteté infinie.

Ses yeux sont trop purs pour voir l’iniquité, et il ne peut souffrir ce qui est mal. Il voit des défauts et des faiblesses où vous n’en voyez aucun. À ses yeux, les cieux ne sont pas purs.

Il est un Dieu d’une connaissance infinie.

Il connaît chaque pensée, parole ou action de chaque enfant d’Adam. Aucun secret ne lui est caché.

Tout ce que nous pensons, disons ou faisons est noté et rappelé dans son livre de mémoire.

Il est un Dieu infini dans sa puissance.

Il a fait tontes choses au commencement et il dirige tout suivant sa volonté. Il renverse dans un instant les rois de ce monde. Personne ne peut tenir devant son courroux.

SURTOUT, C’EST LE DIEU DANS LES MAINS DUQUEL SONT NOS VIES ET NOS DESTINÉES.

C’est lui qui nous donne l’être, — et il peut nous rappeler dès qu’il le trouvera bon et nous jugera suivant notre conduite. Tel est le Dieu auquel nous avons affaire.

Ami lecteur, réfléchissez à tout cela et vous en serez certainement effrayé. Sûrement, vous conviendrez qu’il est de la plus haute importance que vos péchés soient lavés, et vous vous demanderez: «Dans quelle position suis-je devant mon Dieu?»


Souvenez-vous, en outre, que la mort est devant vous.

Vous ne pouvez vivre toujours.


Un jour verra la fin de tous vos projets, de vos places, de vos ventes et de vos achats, de vos peines et de vos travaux. Bientôt viendra dans votre maison un visiteur que vous ne pourrez pas congédier: le roi des épouvantements, qui demandera à être admis, et il vous notifiera que vous devez TOUT quitter.

Où sont-ils les gouverneurs et les rois qui ont régné il y a un siècle sur des millions d’hommes?

Où sont ces riches qui ont fait fortune et bâti des maisons?

Ces propriétaires qui percevaient leurs revenus et ajoutaient champs à champs?

Ces laboureurs qui cultivaient leurs terres et récoltaient le blé?

Ces ecclésiastiques qui lisaient le service et prêchaient leurs sermons?

Où sont ces enfants qui se battaient au soleil, comme s’ils ne dussent jamais devenir vieux?

Ces vieillards appuyés sur leurs bâtons et parlant des jours de leur jeunesse?

Il n’y a qu’une seule et même réponse à toutes ces questions. ILS SONT TOUS MORTS, MORTS, MORTS!

Quelque vaillants, beaux et actifs qu’ils fussent autrefois, ils ne sont tous aujourd'hui que poudre et cendres. Quelque importance qu’ils attachassent à leurs affaires, elles ont toutes fini, et nous suivons tous le même chemin.

Encore un petit nombre d’années, et nous aussi nous serons couchés dans nos tombeaux!

Réfléchissez à cela, ami lecteur; certainement, quand vous considérerez votre fin dernière, vous ne trouverez pas que la purification de vos péchés soit une chose de petite importance; vous sentirez ce que vaut cette question: «OÙ SONT VOS PÉCHÉS? et celle-ci: «DANS QUEL ÉTAT ME TROUVERA LA MORT?»


Rappelez-vous, en outre, que la résurrection et le jugement vous attendent.

Tout n’est pas fini quand vous avez exhalé voire dernier souffle et que votre corps devient une masse d’argile glacée. Non! tout n'est pas terminé.

Les réalités de la vie commencent alors.

Les ombres auront disparu pour toujours.

Le son de la trompette retentira un jour et vous fera sortir de votre étroite couche.

Les tombeaux s’ouvriront, et ceux qui les occupaient en sortiront pour aller à la rencontre de Dieu.

Les oreilles qui n’avaient PAS VOULU OBÉIR AU SON DE LA CLOCHE QUI LES APPELAIT À L’ÉGLISE SERONT OBLIGÉES D’OBÉIR À CET APPEL.

Les volontés orgueilleuses qui n’avaient PAS VOULU SE SOUMETTRE À ÉCOUTER DES SERMONS SERONT FORCÉES D’ENTENDRE LE JUGEMENT DE DIEU.

Le grand trône blanc sera dressé.

Les livres seront ouverts.

Chaque homme, femme et enfant sera tenu de comparaître devant ces grandes assises.

Chacun sera jugé selon ses œuvres.

Chacun répondra pour ses propres péchés, et chacun recevra son éternelle part, soit dans le ciel, soit dans l’enfer.

Réfléchissez à ces choses, ami lecteur.

Assurément, la pensée de ce jour redoutable doit vous montrer que ce sujet mérite toute votre attention, et vous avouerez qu’il est de la plus haute importance que vous soyez purifié de vos péchés. Et vous vous demanderez sans doute: «QUEL SERA LE JUGEMENT QUI M’ATTEND?»

Il faut que j’exprime ici toute ma pensée. Je sens une grande douleur et une vive inquiétude au sujet de beaucoup d’hommes et de femmes actuellement vivants dans le monde; de plusieurs qui vivent dans ce pays appelé chrétien et prétendent eux-mêmes au nom de chrétiens.

Je crains pour beaucoup de gens qui vont chaque dimanche à l’église ou à la chapelle dont l’extérieur est convenable, et qui ne semblent pas se douter de l’importance qu’il y a à ce qu’ils soient lavés de leurs péchés; qu’il y a beaucoup de choses qu’ils regardent comme plus importantes, savoir, de l’argent, des terres, des fermes, des chevaux, des voitures, des chiens, de bons morceaux, de la boisson, des habits, des maisons, des mariages, des familles, des affaires et des plaisirs.

Toutes ces choses, iis les regardent évidemment comme LES PREMIÈRES EN IMPORTANCE, et quant au pardon et à la purification de leurs péchés, ce sont des choses qui ne tiennent que le SECOND RANG dans leurs pensées.

Voyez cet homme d’affaires, courbé sur son grand-livre et sur ses comptes, promenant ses regards sur des colonnes de chiffres.

Voyez cet homme de plaisirs parcourant la contrée avec ses chevaux et ses chiens, fréquentant les courses, le théâtre, le jeu et les bals.

Voyez ce pauvre et insouciant ouvrier, portant ses gages, péniblement gagnés, dans une taverne, et travaillant ainsi è perdre son corps et son âme.

Regardez-les tous ensemble, mettant toute leur ardeur et leurs cœurs à ce qu’ils font.

Après cela, suivez-les à l’église le dimanche, vous les verrez négligents, indifférents, bâillant ou endormis, COMME SI DIEU N’EXISTAIT PAS, comme s’il n’y avait ni diable, ni Christ, ni ciel, ni enfer.

Vous reconnaîtrez qu’ils ont évidemment laissé leurs cœurs hors de l’église, qu’ils ne sentent rien pour la religion! Et alors dites, dites s’il n’est pas vrai qu’un grand nombre ignorent entièrement combien il leur importe d’être lavés de leurs péchés. — Oh! lecteur, prenez garde que ce cas ne soit le vôtre!


Ami lecteur, pensez-vous de quelle importance est le pardon des péchés?

Dans ce cas, je vous conjure, au nom de Dieu, d’entretenir de plus en plus en vous ce sentiment; c’est le point que je désire recommander aux âmes de tous. Nous avons à cœur de vous faire comprendre que la religion ne consiste pas à accomplir certains devoirs extérieurs, d’après certaines formes.

Elle consiste à être réconcilié avec Dieu et à jouir de sa paix.

Elle consiste à avoir nos péchés lavés, et à le savoir avec certitude.

Elle consiste à retourner à l’amitié du Roi des rois, et à vivre sous la douce influence de cette amitié»

N’écoutez point ceux qui cherchent à vous persuader qu’il vous suffît d’aller régulièrement à l’église pour arriver tout naturellement au ciel. Mettez-vous, au contraire, dans l’esprit que la vraie religion, celle qui sauve et que la Bible enseigne, est toute autre chose.

Le fondement même du christianisme véritable consiste à SAVOIR que vous avez, par vos nombreux péchés, MÉRITÉ L’ENFER, — et à sentir combien il est important que vous en soyez purifié afin que vous puissiez aller au ciel.

Le monde appelle heureux ceux qui ont des terres et des maisons en abondance, ceux qui ont des chevaux, des voitures, des domestiques, qui ont beaucoup d’argent chez leurs banquiers, et un grand nombre d’amis!

Il appelle heureux ceux qui sont vêtus de pourpre et de fin lin, vivent magnifiquement tous les jours, et à ceux qui n’ont rien à faire qu’à manger leurs revenus et à se réjouir! Et cependant quelle est la valeur réelle d’un tel bonheur? Il ne donne aucune satisfaction véritable ou solide, même au moment de la jouissance, il ne dure d’ailleurs qu’un petit nombre d’années, et jusqu’au moment où la mort entre dans sa maison et fait cesser le festin de sa vie, comme la main qui arrêta celui de Belsatzar.


Et alors trop souvent ce qu’ils appelaient leur bonheur

est changé en un éternel malheur dans les enfers.


«Heureux, dit la Parole de Dieu, sont ceux dont les iniquités sont pardonnées et dont les péchés sont couverts.»

«Heureux est l'homme auquel l’Éternel n’impute point son iniquité.»

«Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des deux est à eux.»

«Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés

«Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés (Ps. XXXII, 1, 2. Matth., V, 2 et suiv.)

Leur bonheur ne finira jamais. Il ne sera point comme ces fontaines qui sèchent en été et tarissent au moment où elles sont le plus nécessaires. Leurs amis ne sont pas comme des hirondelles d’été, les abandonnant, comme les hôtes d’Adonija, au moment où la trompette sonne. Leur soleil ne se couchera jamais. Leur joie bourgeonnera dans le temps et fleurira dans l’éternité.

En un mot, LEUR FÉLICITÉ EST LA SEULE VRAIE, CAR ELLE DURERA ÉTERNELLEMENT.

Ami lecteur, croyez-vous ce que je dis? C’est cependant la vérité. Un jour vient où vous verrez laquelle doit subsister, de la parole des hommes ou do celle de Dieu. Soyez sage pendant qu’il en est temps, Mettez donc dans votre esprit, à cette heure même, que la chose la plus importante pour l’homme c’est que ses péchés lui soient pardonnés, et qu’il en soit purifié.


* * *


III


Ma troisième remarque est celle-ci: VOUS NE POUVEZ LAVER VOUS-MÊME VOS PÉCHÉS.

C’est un fait que j’affirme hardiment et avec confiance, quoiqu’il résonne désagréablement au cœur naturel; et je le donne comme un échantillon de l’incontestable vérité de l’Écriture.

En dépit de tous les pharisiens, des superstitieux, des sociniens, des déistes et des idolâtres de la raison et de la puissance humaine, je ne crains pas de répéter mes assertions sans hésiter,— OUI, LES PÉCHÉS DE L'HOMME SONT GRANDS ET NOMBREUX. Il est de la plus haute importance qu’ils soient effacés.

La culpabilité de l’homme, aux yeux de Dieu, est IMMENSE. Le danger de l’enfer qui le menace après sa mort est imminent et effroyable. Et cependant l’homme ne peut effacer lui-même ses propres péchés. Il est écrit et c’est la vérité qu'aucun homme ne sera justifié par ses œuvres (Rom., III, 20).


Être affligé de ses péchés ne les efface pas.

Vous pouvez gémir sur votre méchanceté passée, vous humilier sous le sac et la cendre, répandre des flots de larmes, et reconnaître votre faute et votre danger, vous pouvez et vous devez le faire; mais en agissant de la sorte, vous n’effacerez pas une seule de vos transgressions du livre de Dieu; NON! L'AFFLICTION N'EXPIE PAS LE PÉCHÉ.

Le criminel convaincu devant une cour de justice est souvent affligé de ses crimes. Il voit le malheur et la ruine qu’ils ont attirés sur lui. Il déplore sa folie pour n’avoir pas écouté les avertissements et repoussé les tentations. Mais le juge ne l’absout pas pour cela.

Le crime a été consommé,

la loi a été violée,

la condamnation prononcée,

et le châtiment doit être subi, malgré les pleurs du criminel.

Or, c’est précisément votre position devant Dieu. Votre douleur est juste, bonne et convenable; mais elle ne vous donne aucun pouvoir pour effacer vos péchés. Il faut quelque chose de plus que la simple repentance, pour ôter de dessus votre cœur le fardeau qui l’oppresse.


Amender votre vie ne saurait non plus effacer vos péchés.

Vous pouvez réformer votre conduite, commencer une nouvelle existence; vous pouvez rompre avec vos mauvaises habitudes et en prendre de bonnes; vous pouvez enfin devenir un autre homme dans votre conduite extérieure, vous le pouvez et vous le devez. — Sans un pareil changement, votre âme ne pourrait jamais être sauvée; mais en faisant cela VOUS N’EFFACEREZ PAS LA MOINDRE PARCELLE DE VOTRE CULPABILITÉ DEVANT DIEU. — La réforme d’un caractère ne sera jamais une expiation du péché.

La banqueroute du négociant qui doit 40,000 liv. et ne possède pas 40 schellings pour s’acquitter, peut amener une réforme dans son caractère. Après avoir dissipé son bien dans une vie de débauche, il peut devenir un homme rangé, tempérant, respectable même. Il est bien et convenable qu’il en vienne là, mais cela ne satisfera pas les prétentions de ceux à qui il doit de l’argent.

Et, je le répète, c’est précisément votre cas devant Dieu. — Vous lui devez 40,000 talents et vous n’avez rien pour le payer.


Les améliorations d’aujourd’hui sont excellentes,

mais elles n’ôtent rien aux dettes d’hier!


Il faut quelque chose de plus que l’amendement et la réforme pour vous donner un cœur léger et mettre votre conscience à l’aise.


Devenir diligent dans l'emploi des formes et des ordonnances religieuses ne saurait effacer les péchés.

Vous pouvez changer vos habitudes relativement au sabbat, assister aux services du culte, depuis le matin jusqu’au soir. Vous pouvez entendre des prédications les jours de semaine, aussi bien que les dimanches; prendre la cène du Seigneur dans toutes les occasions possibles, faire d’abondantes aumônes et des jeûnes fréquents. Tout cela est bien, et il est convenable d’accomplir tout ces devoirs religieux; mais tous les moyens de grâce réunis ne vous feront aucun bien, aussi longtemps que vous les considérerez comme des moyens de salut. Ils ne banderont pas les plaies de votre cœur et ne vous donneront pas la paix intérieure. Les formes et les habitudes religieuses ne feront jamais l’expiation du péché.

Une lanterne est une chose très utile dans une nuit obscure; elle peut aider le voyageur à trouver son chemin, le préserver de perdre sa route et de tomber dans quelque danger; mais la lanterne elle-même n'est pas le but vers lequel se dirige le voyageur. L'homme qui s’assiérait sur le chemin à côté de sa lanterne, ne devrait pas être surpris s’il venait à mourir de froid.

Ami lecteur, si vous cherchez à satisfaire votre conscience au moyen d'une application formaliste des moyens de grâce, vous ne serez pas plus sage que ce voyageur. — Il faut quelque chose de plus que des formes, pour décharger votre conscience de ce qui l’oppresse et pour vous donner la paix de Dieu.


Recourir à l'assistance des hommes n’effacera jamais vos péchés.

Il n'est au pouvoir d'aucun enfant d’Adam de sauver l’âme d’un autre homme.

Ni évêque ni prêtre, ni homme consacré, à quelque Église ou à quelque dénomination qu’il appartienne, n’a le pouvoir de pardonner les péchés.

Aucune absolution humaine, quelque solennelle qu’elle soit, ne peut laver la conscience que Dieu lui-même n’a pas purifiée.

Il est bien de recourir aux conseils des ministres de l’Évangile, quand la conscience est angoissée. C’est leur devoir d’aider les âmes travaillées et chargées et de leur indiquer le chemin de la paix; mais il n’est pas au pouvoir d’aucun ministre de délivrer un homme de sa culpabilité.

NOUS POUVONS SEULEMENT MONTRER LE CHEMIN QU’IL FAUT SUIVRE, signaler la porte à laquelle chacun doit heurter. Il faut une main plus forte que celle des hommes pour délivrer une conscience de ses chaînes et mettre le prisonnier en liberté.

Le banqueroutier qui demande à un autre failli (insolvable) de l’aider à rétablir ses affaires perd son temps et sa peine.

Le pauvre qui va vers un autre pauvre et lui demande de l’aider dans ses difficultés, se donne une peine inutile;

il en est de même du prisonnier qui demande à un de ses compagnons de misère de le délivrer.

Dans ces cas-là le secours doit venir de quelque autre côté. Il faut le demander à une autre main.

Or, il en est de même pour la purification de vos péchés. Tant que vous l’attendez d’un homme consacré ou non, vous la cherchez où on ne peut la trouver. Vous devez aller plus loin, regarder plus haut, chercher ailleurs la consolation. Aucun homme au ciel et sur la terre ne pourra jamais ôter le fardeau du péché de l’âme d’un de ses frères.


«PERSONNE ne pourra, en aucune manière, racheter son frère,

ni donner à Dieu sa rançon.

(Ps. XLIX, 7)


Ami lecteur, des milliers d’individus, dans tous les temps, ont essayé de se purifier de leurs péchés par quelqu’un des moyens que je viens d’énumérer, mais ils l’ont tenté en vain.

Des milliers, je n’en doute pas, l’essaient encore dans ce moment même, et loin d’avoir amélioré leur état ils l’ont aggravé. Ils grimpent la pente d’un précipice couverte de glaces, se donnent beaucoup de peine et reculent autant qu’ils avancent. Ils ressemblent à ceux qui versent de l’eau dans des vases troués, et travaillent péniblement, sans être plus avancés à la fin qu’au commencement, ou à ces gens qui luttent en bateau contre la rapidité du courant, ils ont beau faire jouer les avirons avec activité, ils perdent en réalité chaque minute du terrain; ils sont semblables à ceux qui essaient de bâtir une muraille avec du sable, ils se fatiguent en vain et ils voient leur ouvrage crouler à mesure qu’ils l’élèvent; ou bien à ceux qui font jouer les pompes d’un navire qui sombre, l’eau les gagne, et ils seront bientôt noyés.

Telle est l’expérience de tous ceux qui cherchent en eux-mêmes la purification de leurs péchés, en quelque partie du monde que ce soit.

Lecteur, tenez-vous pour averti, ne les imitez pas.

Gardez-vous, je vous en conjure, des remèdes de charlatans en religion, et de supposer que la repentance, qu’un amendement dans votre vie, le respect pour les formes ou la puissance d’un prêtre puissent jamais vous donner la paix avec Dieu. C’EST IMPOSSIBLE; ils n’y peuvent rien.

Celui qui prétend le contraire ignore deux choses.

1 - Il ne connaît pas la longueur et la largeur de la corruption humaine.

2 - Et il ne comprend pas la hauteur et la profondeur de la sainteté de Dieu.

Il n’a jamais existé sur la terre un homme ou une femme qui, après avoir essayé de se purifier de ses péchés, ait jamais éprouvé le moindre soulagement.

Ami lecteur, si vous avez déjà fait l’expérience de ces choses, employez-vous activement à les enseigner aux autres.

Montrez-leur aussi clairement que vous le pourrez leur état de péché par nature et le danger qu’ils courent.

Dites-leur avec la même franchise quelle est L’IMMENSE IMPORTANCE D’ÊTRE PARDONNÉS ET LAVÉS DE LEURS PÉCHÉS.

Puis avertissez-les de ne pas perdre leur temps à chercher leur purification par des moyens illégitimes.

Tenez-les en garde contre les faux remèdes et les médecines trompeuses pour l’âme.

Envoyez-les au vieux guichet de la porte, décrit dans l’Écriture, quelque pénible et rude que soit le chemin qui y conduit.

Dites-leur que l’ancien chemin est le bon chemin, et que, quoi que les hommes puissent dire, il est le seul qui mène à l’expiation de nos péchés.



* * *


IV.


La quatrième remarque que j’ai à vous faire est celle-ci: QUE LE SANG DE JÉSUS-CHRIST NOUS PURIFIE DE TOUT PÉCHÉ.

Ami lecteur, j’aborde cette partie de mon sujet avec un coeur reconnaissant. Je bénis Dieu de ce qu’après avoir dépeint à vos yeux la dangereuse nature de votre maladie spirituelle, je peux vous indiquer UN REMÈDE TOUT-PUISSANT ET SOUVERAIN; mais je sens la nécessité de m’y arrêter quelques minutes. Une chose d’une efficace si merveilleuse que ce sang doit être clairement comprise.

Il ne doit rester aucun vague mystérieux dans vos idées à son sujet. Quand vous entendez parler du sang de Christ, vous devez entièrement vous rendre raison du sens de cette expression.


Le sang de Christ est celui que Jésus a répandu quand il est mort sur la croix pour les pécheurs.

C’est ce sang qui coulait de son front percé d’épines, de ses mains et de ses pieds percés de clous, de son côté percé d’une lance, le jour où il fut crucifié et mis à mort.

La quantité de ce sang a été probablement petite, son apparence était sans doute entièrement semblable au nôtre. Mais depuis le jour où Adam fut formé de la poudre de la terre, AUCUN SANG N’A ÉTÉ VERSÉ QUI AIT EU UNE TELLE IMPORTANCE POUR LA FAMILLE HUMAINE TOUT ENTIÈRE que celui de Christ.

C’est ce sang qui avait été annoncé et promis dès les temps anciens.

Au jour où le péché entra dans le monde, Dieu prit l’engagement solennel que la semence de la femme briserait la tête du serpent, qu’un fils de la femme apparaîtrait un jour et délivrerait les enfants d’Adam de la puissance de Satan.

Or, la semence de la femme c’était notre Seigneur Jésus-Christ. Le jour où il souffrit sur la croix, il triompha de Satan et accomplit la rédemption du genre humain. Quand Jésus versa son sang sur la croix, la tête du serpent fut brisée et l’ancienne promesse accomplie.


Ce fut ce sang qui fut longtemps préfiguré par des types.

Chaque sacrifice offert par les patriarches était un témoin de leur foi au plus grand sacrifice qui devait venir.

À chaque immolation des agneaux et des chèvres sous la loi mosaïque, le sang répandu était L’IMAGE ANTICIPÉE DE LA MORT DE L’AGNEAU DE DIEU, MOURANT POUR LES PÉCHÉS DU MONDE.

Quand Christ fut crucifié, ces sacrifices et ces types reçurent leur entier accomplissement.

La véritable offrande pour le péché fut à la fin offerte.

Le vrai sang de l’expiation fut à la fin versé. Depuis ce jour, les offrandes de la loi mosaïque cessèrent d’être nécessaires. Leur œuvre était finie. Elles pouvaient être laissées de côté.


C’est ce sang qui fut d’une valeur et d’un mérite infini devant Dieu.

Ce n’était pas le sang d’un simple homme remarquablement saint, mais de Celui qui est le FILS DE DIEU, le VRAI DIEU et la VIE ÉTERNELLE.

Ce n’était pas le sang d’un martyr involontaire de la vérité, mais de Celui qui entreprit volontairement d'être le substitut et la caution de l'humanité, de prendre sur lui ses péchés et ses iniquités.

Il expia les transgressions de l’homme.

Il paya sa dette énorme à Dieu.

Il établit une voie juste de réconciliation entre l’homme coupable et son saint Créateur; un chemin du ciel à la terre par lequel Dieu descendrait jusqu’à l’homme pour lui faire miséricorde; un chemin de la terre au ciel, par lequel l’homme pût s’approcher de Dieu sans crainte.

SANS LUI, IL N’Y A PAS DE RÉMISSION POSSIBLE POUR LE PÉCHÉ. Par lui Dieu peut rester juste et justifier cependant le pécheur. Il est devenu une fontaine où les pécheurs peuvent être lavés et purifiés pour toute l’éternité.

Lecteur, ce merveilleux sang de Christ peut s’appliquer à votre conscience et vous nettoyer de TOUT péché, n’importe la nature de ceux que vous ayez commis; fussent-ils rouges comme l’écarlate, ils seront blanchis comme la neige; fussent-ils rouges comme le cramoisi, ils seront faits semblables à de la laine (Ésaïe, I, 18).

Péchés de la jeunesse ou de l’âge avancé,

péchés d’ignorance ou de connaissance,

péchés de débordements scandaleux ou de vices secrets,

péchés contre la loi et l’Évangile,

péchés de la tête, du cœur, de la langue, de la pensée et de l’imagination,

péchés contre un ou plusieurs des commandements;

DE TOUS CES PÉCHÉS LE SANG DE JÉSUS-CHRIST PEUT VOUS DÉLIVRER: c’est à cela qu’il a été destiné, pour cela qu’il a coulé.

C’est dans ce but qu’il est encore une source ouverte à tous les hommes. Ce qu’aucun de vous ne peut faire pour lui-même, peut être accompli instantanément par cette précieuse fontaine.


VOUS POUVEZ ÊTRE PURIFIÉS DE TOUS VOS PÉCHÉS.


C’est dans ce sang que tous les saints décédés jusqu’à ce jour, qui attendent la résurrection des justes, ont été jusqu’ici lavés et purifiés.

Depuis Abel, le premier dont nous connaissions l’histoire, jusqu’au dernier qui s’est endormi aujourd’hui même, tous «ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau (Apoc., VII, 14)

Aucun n’est entré dans son repos par ses mérites ou ses œuvres.

Aucun ne s’est purifié devant Dieu par sa propre bonté et par sa force. Ils ont tous «été vainqueurs par le sang de l’Agneau (Apoc., XII, 11).» Et le témoignage qu’ils en rendent dans le paradis est clair et précis.

«Tu as été immolé et tu nous as rachetés à Dieu, par ton sang, de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation (Apoc., V, 9)

Par ce sang, tous les saints de Dieu actuellement vivants ont la paix et l'espérance. Par lui ils ont la certitude d’entrer dans le lieu très saints. Par lui, ils sont justifiés, s’approchent de Dieu, et leurs consciences sont journellement purifiées et remplies d’une sainte confiance.

Tous les chrétiens s’accordent sur ce point, quoique sur d’autres ils puissent différer. Épiscopaux et presbytériens, baptistes et méthodistes, TOUS SONT D’ACCORD QUE LE SANG DE CHRIST PEUT SEUL PURIFIER UNE ÂME.

Tous conviennent que par nous-mêmes, «nous sommes mauvais, misérables, pauvres, aveugles et nus.» Mais tous s’accordent sur ce point, que:


LE PLUS GRAND DES PÉCHEURS

PEUT ÊTRE PURIFIÉ PAR LE SANG DE CHRIST.


Voulez-vous savoir, amis lecteurs, dans quel but nous, ministres de l’Évangile, sommes consacrés? Ce n'est pas seulement pour lire les services, administrer les sacrements, pour marier les vivants et ensevelir les morts: nous ne sommes pas préposés à ne rien faire de plus qu’à vous montrer l’église, qu’à nous recommander nous-mêmes ou notre parti.

NOTRE TÂCHE EST DE MONTRER AUX HOMMES LE SANG DE CHRIST, et si ce n’est pas là ce qui nous occupe incessamment, nous ne sommes pas de véritables ministres de l’Évangile.

Voulez-vous connaître, cher lecteur, quel est le désir de nos cœurs et nos prières pour les âmes de ceux que nous paissons?

Nous avons soif de les conduire au sang de Christ.

Il ne nous suffit pas de voir nos églises combles, nos prédications bien suivies, nos congrégations nombreuses et notre cause triomphante à l’extérieur.

Nous avons besoin de voir hommes et femmes accourir vers la grande fontaine pour le péché et la souillure, et y laver leurs âmes pour être rendus nets.

Ce n’est que là que se trouve le repos pour la conscience, la paix pour l’homme intérieur, la seule guérison de nos maladies spirituelles. Là seulement est la source d’un cœur heureux et léger.

Il n’y a aucun doute qu’il existe en nous une source de mal et de corruption. Mais, grâce à Dieu, il existe une autre source d’une puissance plus grande encore, LE PRÉCIEUX SANG DE L’AGNEAU; et en nous lavant tous les jours à cette source, nous serons nettoyés de tout péché.


* * *


V.


Ma cinquième et dernière remarque est celle-ci: LA FOI EST ABSOLUMENT NÉCESSAIRE ET LA SEULE CHOSE NÉCESSAIRE POUR NOUS ATTACHER À LA PURIFICATION PAR LE SANG DE CHRIST.

Ami lecteur, je sollicite votre spéciale attention sur ce point, car une erreur à cet égard peut causer la ruine de votre âme. Il y aura une grande lacune à la base de votre christianisme, si vous n’apercevez pas clairement la véritable route qui unit Christ et l’âme. Ce chemin c’est la foi!

La qualité de membre d’une Église et la réception des sacrements ne sont pas des preuves que vous soyez lavés par le sang de Christ. Il y a des milliers de gens qui fréquentent les lieux de culte chrétiens et qui reçoivent la cène des mains de ministres chrétiens, et qui cependant montrent ouvertement qu’ils ne sont pas nettoyés de leurs péchés.

Gardez-vous de mépriser les moyens de grâce si vous ambitionnez d’être sauvé; mais:


N’OUBLIEZ JAMAIS QU’ÊTRE MEMBRE D’UNE ÉGLISE N’EST PAS AVOIR LA FOI.


La foi est la chose indispensable pour vous procurer le bienfait de la purification par le sang de Christ.

Il est appelé «une propitiation par la foi en son sang

«Celui qui CROIT en lui a la vie éternelle.»

«Par lui tous ceux qui CROIENT sont justifiés de toutes choses.»

«Étant justifiés PAR LA FOI, nous avons la paix avec Dieu, par notre Seigneur Jésus-Christ.»

La sagesse du monde entier ne fournira jamais à une conscience angoissée une meilleure réponse que celle de Paul au geôlier de Philippes:


«CROIS au Seigneur Jésus-Christ et tu seras sauvé.»

Es-tu convaincu de péché, dit l'Évangile?

Vois-tu réellement que tu as beaucoup de péchés, et que ce que tu mérites est l'enfer?

As-tu renoncé à tout espoir de te purifier toi-même de tes péchés?

Alors tu es précisément celui auquel l'Évangile apporte le secours.

Regarde au sang expiatoire de Christ!

Crois en lui, et ce jour-là même tu es gratuitement pardonné.

Crois seulement et tu es au moment même lavé de tes péchés.


Croire et recevoir,

Croire et être lavé c'est une seule et même chose.


Ne t'inquiète nullement s’il est des gens qui appellent cette doctrine extravagante et enthousiaste. Pour moi, je ne crains pas de lui donner un tout autre nom, et ce nom c'est le «glorieux Évangile» de la grâce de Dieu!

Ami lecteur, je vous prie de ne pas vous méprendre sur mes sentiments, quand je parle ainsi de la foi.

Je ne dis pas que la foi soit le seul signe auquel on reconnaisse l’homme dont les péchés sont effacés;

Je ne dis pas que la foi qui donne un droit au sang expiatoire de Christ se rencontre toujours isolée, non!

La foi qui sauve n’est pas une grâce stérile et solitaire; elle est toujours ACCOMPAGNÉE par la REPENTANCE et par la SANCTIFICATION.

Mais je dis avec confiance que la foi est seule requise pour donner à une âme le droit de s’appuyer sur Christ.


Pour être justifié devant Dieu, je ne saurais trop le répéter, la foi seule est nécessaire.

La foi est la main qui saisit Christ.

Elle commence l’œuvre, elle poursuit et obtient le privilège qui assure un Sauveur à ce pécheur.

Par la foi nous sommes justifiés. Par elle nos âmes se plongent dans la source qui coule pour laver le péché et sa souillure.

Par la foi nous réussissons à obtenir de nouvelles provisions de pardon et de miséricorde pour tout notre pèlerinage.

Par la foi nous vivons et nous restons fermes.

Ami lecteur, la foi seule est requise pour compléter votre justification et vous nettoyer de tout péché.

Gravez cela profondément dans votre cœur.

Quel est l’homme qui désire jouir des consolations réelles de l’Évangile?

Qu’il cherche, je l’en supplie, à avoir des vues simples et claires sur la nature de la foi qui sauve; qu’il se garde de ces notions obscures, confuses et embourbées de la foi, qui désespèrent un si grand nombre d’âmes.

Qu’il bannisse de son esprit d’idée que cette foi est un simple acte de l’intelligence. Elle ne consiste pas dans un simple assentiment à certaines doctrines.....

Elle est simplement l’acte d’un cœur brisé qui saisit la main que lui tend un Sauveur tout-puissant.

Elle est le repos d’une tête fatiguée sur le sein d’un tout-puissant Ami, — l’abandon de toute idée de travail, de mérite; elle renonce à faire ou à accomplir, à payer, donner ou acheter, dans l’acte de croire en Christ, comprenant que la foi ne se donne pas, mais se prend, — ne se paie pas, mais se reçoit,ne s’achète pas, mais qu’elle enrichit.

Elle est l’œil fixé sur le serpent d’airain par lequel on obtient la santé et la vie.

Elle est la bouche qui boit le remède vivifiant, et qui, en le buvant, reçoit force et vigueur pour tout le corps.

Elle est la main d’un homme qui se noie, et qui saisit la corde qui lui est jetée, par laquelle il est retiré sain et sauf de l’abîme prêt à l’engloutir.

Telle est la véritable idée qu’on doit se faire de la foi qui sauve, et il n’en est pas d’autre. C’est cette foi qui seule vous permet d’avoir recours au sang de Christ. Croyez de cette manière et à l’instant vos péchés seront effacés.


J’ai dit que rien autre que cette foi ne peut vous permettre d’avoir part au sang expiatoire de Christ.

En effet, vous pouvez fréquenter tous les jours l’église, — invoquer souvent le nom de Christ,— vous prosterner devant lui, — manger le pain et boire le vin que Christ vous a commandé de recevoir. Malgré cela, SANS LA FOI, VOUS N’AUREZ AUCUNE PART AVEC CHRIST, son sang pour lui n’a point couler pour vous.

Je désire protester solennellement contre certaines opinions qui ont cours de nos jours. Il y a dans certains lieux une manière vague de s’exprimer sur la paternité universelle de Dieu et sur son amour pour nous, comme si nous, qu’on désigne comme évangéliques, niions ces glorieuses vérités. Ce qui est de toute fausseté, et nous y tenons autant que qui que ce soit.

Non, nous ne le cédons à personne sur ce sujet. Mais ce que nous nions absolument, c’est que Dieu soit le Père spirituel de personne, à l’exception de ceux qui sont SES ENFANTS PAR LA FOI EN JÉSUS-CHRIST.

Nous nions qu’aucun homme ait le droit de se confier en l’amour de Dieu, sauf ceux qui croient en Celui par lequel cet amour a été manifesté, savoir, son cher Fils.


Le sang expiatoire du Fils de Dieu est la grande manifestation de l’amour de Dieu pour les pécheurs.

Le pécheur qui veut être sauvé doit avoir des rapports personnels avec Celui qui a versé son sang et pour qu’il en soit lavé, il faut une foi personnelle: sans elle, il n’y a pas de salut.

Voulez-vous savoir, ami lecteur, quel est l’objet principal de notre prédication?

Nous demandons que vous puissiez croire. — La foi est la chose que nous désirons voir se développer dans vos âmes. Et quand elle y est introduite, nous souhaitons qu’elle croisse.

Nous nous réjouissons de vous voir suivre régulièrement les prédications de l’Évangile — d’avoir devant nous une congrégation bien réglée d’adorateurs zélés, nombreux et se conduisant bien.

Mais la foi, la foi voilà le grand résultat que nous languissons de voir dans vos âmes.

Sans la foi, nous sommes sans sécurité à votre sujet.

Sans elle, vous êtes exposé au danger de l’enfer.


TELLE VOTRE FOI, TELLE SERA LA FORCE DE VOTRE CHRISTIANISME.


Suivant le degré de votre foi, votre paix, votre espérance et votre union avec Dieu croîtront; ne soyez donc pas surpris si nous nous inquiétons autant de ce que vous croyez.

Je me hâte d’en finir avec mes remarques.

J’ai cherché à vous démontrer cinq choses importantes et à vous les exprimer sans un langage simple et clair.

1 – Je vous ai dit que vous aviez beaucoup de péchés;

2 – qu’il était de la plus haute importance que vous en fussiez lavé;

3 – J’ai dit qu’il vous était impossible de vous en nettoyer vous-même;

4 – que le sang de Christ seul nous nettoyait de tout péché;

5 – j’ai dit enfin que la foi seule est nécessaire, mais indispensablement nécessaire pour que vous ayez part au sang de Christ.


J’ai ajouté que cette vérité était ma profonde conviction dans laquelle je désire vivre et mourir; et je prie Dieu que le Saint-Esprit puisse appliquer cette vérité par sa grande puissance à beaucoup d’âmes.


* * *


Je terminerai ce sujet par trois mots d’application.

Une autre année de notre courte vie vient de s’écouler et une nouvelle commence: cette partie de notre temps ne doit pas se passer sans amener de sérieuses réflexions. Nous avons à répondre d’une année de plus devant le tribunal de Dieu. Nous sommes d’une année plus près de notre fin. Ce fait seul donne à penser.

Supportez-moi donc quand je cherche à tourner vos pensées vers une direction utile. Supportez-moi quand, en qualité d’ami et de frère, je vous parle de votre âme.

Je commencerai par une question que j’adresse à tous ceux, sans exception, dans les mains desquels ce traité peut tomber. C’est une question qui intéresse profondément tout individu, quel que soit son sexe, son âge, son rang ou son état. C’est la question même qui fait le titre de ce traité: OÙ SONT VOS PÉCHÉS?

Souvenez-vous, ami lecteur, que je ne vous demande pas quelle est votre dénomination religieuse, — où vous allez, — qui vous entendez, — à quel parti vous appartenez, — quelles sont vos opinions particulières sur l'Église ou la dissidence. Je suis excédé du temps que perdent tant de gens à s’occuper de ces sujets. Je suis pour les réalités du christianisme et sa substance. Je cherche à fixer votre attention sur LES CHOSES QUI VOUS PARAÎTRONT IMPORTANTES À L’HEURE DE LA MORT ET AU DERNIER JOUR; et l’une des premières est comprise dans la question que je vous adresse: OÙ SONT VOS PÉCHÉS?

Je ne vous demande pas non plus ce que vous vous proposez de faire à l'avenir. Je laisse cela aux enfants et aux insensés.


DEMAIN EST LE JOUR DU DÉMON,

MAIS AUJOURD’HUI EST CELUI DE DIEU.


Et c’est devant Dieu, au moment même où vous lisez ce traité, que je vous demande une réponses ma question: OÙ SONT VOS PÉCHÉS?

Faites attention à ce que je vais vous dire, après l’avoir mûrement pesé et examiné. Il n’y a que deux places où vos péchés puissent être dans ce moment, et je défie la sagesse du monde d’en, découvrir une troisième:

ou vos péchés sont SUR VOUS-MÊME, sans être pardonnés ni effacés, vous entraînant toujours plus près de l’enfer,

ou ils reposent SUR CHRIST et ils sont ôtés, pardonnés, lavés et nettoyés par le précieux sang de Christ.

Il n’existe pas une troisième place où vos péchés puissent être. Je ne connais pas une autre alternative: — pardonnés ou non, — nettoyés ou non, telle est, selon la Bible, l’exacte position des péchés de chacun. C’est pour cela que je vous demande: OÙ SONT VOS PÉCHÉS?

Prenez donc à cœur ma question et n’ayez pas un instant de repos avant d’y avoir répondu. Examinez votre état, — votre condition spirituelle, — pour découvrir dans quels termes vous êtes avec Dieu.

Laissez au temps passé la légèreté et l’indécision quant à votre âme; renoncez-y pour toujours.

Renoncez à une religion formaliste, sans but, sans signification, sans consolation; soyez, dans le vrai, conséquent et sérieux.

Agissez avec votre âme comme avec un être doué de raison, qui sait que ses intérêts éternels sont en question, et qui est résolu de ne pas vivre plus longtemps dans le vague. Oh! décidez-vous aujourd’hui même à répondre à ma question: Où sont vos péchés? sont-ils sur vous-même ou sur Christ?


Ma seconde parole d’application est une invitation; je l’adresse à tous ceux qui se sentent incapables de donner une réponse satisfaisante à la question de mon traité; qui se sentent coupables, perdus, condamnés et non préparés à mourir. Cette invitation est la gloire de l’Évangile; je leur dis: «Allez à Christ et soyez nettoyés de vos péchés sans délai.»

J’ignore ce qu’a été votre vie passée; mais peu importe; vous pouvez avoir violé tous les commandements, — péché ouvertement contre la lumière et la connaissance, — méprisé les avis d’un père et les larmes d’une mère; — vous pouvez vous être jeté dans tous les excès du désordre, — vous être plongé dans toute espèce de débauche, — vous être entièrement détourné de Dieu, de sa maison, de ses ministres, de sa parole.

Je le répète encore: peu importe. Sentez-vous vos péchés? en êtes-vous affligé, malade? en rougissez-vous? en êtes-vous excédé? ALLEZ DONC À CHRIST, TEL QUE VOUS ÊTES, ET LE SANG DE CHRIST PEUT VOUS RENDRE NET.

Je vous vois hésiter, douter; trouvant cette déclaration trop belle pour être vraie. J’entends le diable murmurer à vos oreilles ces paroles: «Tu es trop méchant, trop pervers pour être sauvé.» Mais je vous somme au nom de Dieu de repousser ces doutes, de vous souvenir que Satan fut toujours menteur; autrefois il vous disait qu’il était trop tôt pour vous occuper de religion, — et aujourd’hui il vous dit qu’il est trop tard. — Je vous répète, avec une entière confiance, que Jésus est capable de sauver à plein tous ceux qui vont à Dieu par lui, — qu’il a déjà reçu, pardonné et nettoyé des milliers d’êtres tout aussi mauvais que vous, — qu’il ne change jamais. ALLEZ SEULEMENT À LUI ET SON SANG VOUS PURIFIERA DE TOUT PÉCHÉ.

Je peux bien m’imaginer que vous vous sentez tout éperdu, et ne savez que faire, — que vous ne savez de quel côté vous tourner, quel chemin prendre, ou de quelle manière agir, pour suivre le conseil que je vous donne.

Je vous recommande donc D’ALLER TOUT DROIT AU SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST, de vous retirer dans quelque lieu solitaire, de lui ouvrir votre cœur et de lui dire «que vous êtes un pauvre misérable pécheur, que vous ne savez comment le prier, que lui dire ou que faire; mais que vous avez entendu parler de son sang qui purifie l’homme de tout péché, et que vous le conjurez de penser à vous et de nettoyer votre âme de sa souillure.»

Suivez ce conseil, ami lecteur, et qui sait si vous ne direz pas un jour: «Oui, en vérité, le sang de Christ purifie de tout péché?»

Je vous renouvelle donc pour la dernière fois mon invitation. Je me tiens dans la barque de sauvetage, près du vaisseau prêt à faire naufrage et à vous entraîner dans l’abîme; — je vous sollicite de vous y réfugier; — le jour s’écoule; — la nuit approche; — les nuages s’amoncèlent; les vagues s’élèvent; — encore un peu de temps et le vaisseau de ce vieux monde sera naufragé et mis en pièces.

Entrez donc dans la barque et soyez sauvé. Allez au sang de Christ, il vous lavera et vous serez nettoyé. Allez-y avec tous vos péchés:


Déchargez-vous-en sur lui.

Il vous eu débarrassera, il les lavera, les pardonnera.

Croyez seulement et vous serez sauvé.


Mon dernier mot sera une parole d'exhortation, que j’adresse à tous ceux qui ont été enseignés par l’Esprit à sentir leurs péchés, et qui se sont réfugiés dans l’espérance mise devant eux par l’Évangile. Je l’adresse à tous ceux qui ont découvert cette grande vérité, qu’ils sont des pécheurs coupables, mais qu’ils ont été lavés par le sang de Christ et nettoyés de leurs péchés.

Je leur dirai ces mots:

Attachez-vous à Christ; n’oubliez jamais ce que vous lui devez!

Vous étiez des pécheurs quand, appelez par l’Esprit, vous courûtes vers Jésus.

Vous avez été pécheurs même dans vos meilleurs moments, depuis le jour de votre conversion, et vous vous trouverez encore pécheurs à votre dernier moment, n’ayant à vous glorifier de rien en vous-mêmes.

Attachez-vous donc à Christ. — Faites-vous l’application de son sang expiatoire chaque jour de votre vie; allez à lui chaque matin, et confessez-lui le besoin que vous avez de son salut.

Retournez à lui chaque soir, après le tumulte de la journée et des affaires, et demandez-lui une ablution nouvelle.

Plongez-vous chaque soir dans la grande piscine pour vous délivrer de la souillure qui résulte du contact du monde. «Celui qui a la vie n’a besoin, sinon qu’on lui lave les pieds (Jean, XIII, 20).» Mais il faut que ceux-ci soient lavés.

Attachez-vous à Christ et que le monde voie combien vous l’aimez; qu’il le voie dans votre obéissance à son commandement, — dans votre conformité à sa personne. — En suivant son exemple, rendez la cause de votre maître belle et aimable aux yeux des hommes par la sainteté de votre conduite et de vos discours. Que le monde voie que celui auquel il a été le plus pardonné est celui qui aime le plus, et que celui qui aime le mieux est celui qui fait le plus pour Christ.

Attachez-vous à Christ et ayez des pensées relevées sur l’expiation faite sur la croix par son sang, — sur son incarnation, — sur son exemple, — sur ses miracles et sur ses paroles, — sur sa résurrection, son intercession et sur son prochain retour.

Mais surtout que vos pensées les plus élevées s’attachent au sacrifice de Christ, à la propitiation faite par sa mort.

Soutenez fermement l’ancienne foi concernant son expiation, — dans laquelle IL MEURT À LA PLACE DU PÉCHEUR, — qui est la seule solution à un millier de passages du vieux Testament et à une centaine du nouveau; NE LAISSEZ JAMAIS IGNORER AUX AUTRES HOMMES QUE TOUTE VOTRE CONSOLATION PROCÈDE DU SANG EXPIATOIRE DE CHRIST, de sa substitution à vous sur la croix, et n’en rougissez jamais.

Enfin, je vous le dis encore, attachez-vous à Christ et élevez votre édifice sur l’ancien fondement des vérités concernant le salut par son sang.

Ce sont là les vieux amis vers lesquels vos âmes se tourneront avec consolation à l’heure de votre mort. Ce sont les anciennes doctrines sur lesquelles nous appuierons nos têtes souffrantes, quand, la vie s’échappant, notre dernier moment approchera.

Nous ne demanderons plus alors si nous avons été épiscopaux, presbytériens, nationaux ou dissidents. Nous ne chercherons plus nos consolations dans ces notions nouvelles d’invention humaine, — dans le baptême, ni dans notre qualité de membre de l’Église — dans les sectes et dans les partis, — dans les cérémonies et dans les formes.


RIEN NE NOUS FERA DU BIEN, SAUF LE SANG DE CHRIST.


Rien ne nous soutiendra, excepté le témoignage rendu par l’Esprit, que dans le sang de Jésus nous avons été lavés et que par lui nous avons été rendus nets.

Ami lecteur, je recommande ces choses à votre attention. Si elles vous ont été inconnues jusqu’ici, commencez cette nouvelle année par vous les rendre familières. — Si elles vous sont déjà connues, puissiez-vous les connaître chaque jour mieux encore. — Il n’est aucune question à laquelle il soit plus important de répondre justement qu’à celle qui sert de texte à ce traité: «OÙ SONT VOS PÉCHÉS?»

Votre ami affectionné,

J. C. Ryle.



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