Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

DE PETITES CAUSES

PRODUISENT DE GRANDS EFFETS

1831

***

RÉFUTATION DE QUELQUES ERREURS


Ils se mirent tous, comme de concert, à s'excuser.

Luc, XIV, 18

* * *


PREMIÈRE ERREUR


Nous serons toujours à temps de penser à la religion.


C’est là une des erreurs les plus répandues, un des pièges les plus dangereux que nous tend Satan. Dès qu’il voit que notre conscience commence à se réveiller, et que nous éprouvons quelque inquiétude sur le salut de notre âme, il nous suggère l’idée du retard.

Lorsque Saint Paul parla devant Félix de la justice, de la tempérance et du jugement à venir, il fut effrayé, et répondit: «Va-t-en, pour cette fois; et quand j'aurai la commodité, je te rappellerai.» (Actes, XXIV, 25.)

Il est probable que ce moment plus favorable n’arriva jamais.

Quoique Dieu nous ait solennellement avertis du danger du retard, et qu’il ait répété cette importante leçon dans plusieurs passages de l’Écriture-Sainte, combien de milliers de personnes ne mettent pas encore le même prétexte en avant, s'exposant ainsi à la mort éternelle!


SOMMES-NOUS SÛRS DE LA VIE POUR UN SEUL JOUR, OU MÊME POUR UN SEUL INSTANT?

L’homme riche disait à son âme, en contemplant ses abondantes récoltes «Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour plusieurs années; repose-toi, mange, bois, et te réjouis.»

Mais Dieu lui dit:

«Insensé, cette même nuit, ton âme te sera redemandée.» (Luc, XII, 19, 20.)

Dieu peut encore prononcer la même sentence sur le pécheur qui ose remettre à s’occuper plus tard des grands intérêts de son âme, malgré ses commandements les plus solennels et les avertissements réitérés de sa Parole.

Oh! pourquoi ne veut-on pas écouter ces exhortations!

«Souviens-toi de ton Créateur dans les jours de ta jeunesse» (Ecclésiaste, XII, 3.)

«Le Fils de l’homme viendra à l'heure que vous n’y penserez point.» (Luc, XII, 40.)

«Si vous entendez aujourd'hui sa voix, n’endurcissez point vos cœurs.» (Hébreux III, 7-8)

Si vous attendez jusqu’à demain, vos sentiments auront perdu de leur vivacité, vos pensées sérieuses se seront évanouies, vous pourrez être, et vous serez probablement «ENDURCIS PAR LA SÉDUCTION DU PÉCHÉ.» (Hébreux III, 13.)

L’homme qui, étant repris, raidira son cou, sera écrasé subitement, sans qu’il y ait de guérison. (Prov. XXIX, 1.)


Si vous vous êtes déjà rendu coupable de délais insensés, vous êtes encore averti aujourd’hui du terrible, danger auquel vous exposez votre âme, et invité à écouter les touchantes paroles de Jésus-Christ:

«Voici, je me tiens à la porte, et je frappe; SI quelqu'un entend ma voix et m’ouvre la porte, j’entrerai chez lui, et je souperai avec lui, et lui avec moi.» (Apoc., III, 20.)

«Voici MAINTENANT le temps favorable; voici maintenant le jour du salut.» (2 Corinth., VI, 2).

Cherchez l’Éternel PENDANT QU’IL SE TROUVE, invoquez-le tandis qu’il est près: que le méchant délaisse sa voie, et l'homme inique ses pensées; et qu’il retourne à l'Éternel, et il aura pitié de lui, et à notre Dieu, car il pardonne abondamment.» (Ésaïe, LV, 6, 7.)


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DEUXIÈME ERREUR


«Je n’ai fait tort à personne; je n'ai jamais juré, volé; si je ne suis pas sauvé, que deviendront ces multitudes d'hommes qui ont été plus coupables que moi?»


C’est là ce que vous dites dans le secret de votre cœur, et parce que vous n’êtes pas si méchant que d'autres, et que vous avez été, à beaucoup d’égards, un bon voisin et un bon ami, vous pensez que vous serez certainement sauvé; mais de pareils sentiments font voir que VOUS NE CONNAISSEZ NI VOUS-MÊME NI LA PAROLE DE DIEU.

Écoutez ce que l’Écriture dit de tous les hommes, et de vous comme des autres:

«TOUS ONT PÉCHÉ et sont entièrement privés de la gloire de Dieu. Il n' y en a point qui fasse le bien, non pas même un seul.» (Romains, III, 22, 12.)
«L’imagination du coeur des hommes est mauvaise dès leur jeunesse. L’imagination des pensées de leur cœur n'est que mal en tout temps.» (Genèse, VIII, 21; VI, 5)

Pourquoi trouvons-nous dans la Bible de si fortes déclarations sur la corruption de l'homme?

L'apôtre Saint Paul nous en donne la raison suivante:

«C'est afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit reconnu coupable devant Dieu.» (Romains, III, 19.)

Si tel est votre caractère, d'après la Parole divine, qui ne saurait mentir, oserez-vous encore vous vanter d'avoir «un bon cœur»?

Ne vous faites plus d'illusion, mais apprenez que «le cœur est trompeur, et désespérément malin par-dessus toutes choses» (Jérémie, XVII, 9), et vous trouverez, dans l'ignorance où vous êtes sur votre état, une preuve de cette triste vérité.

Si vous êtes exempt des péchés marquant et scandaleux que d'autres commettent, cela n'excusera pas l'orgueil, les mauvaises pensées, les désirs coupables, les péchés secrets dont votre conscience vous accuse.

Si vous aviez pu être sauvé, par ce seul motif que vous valez mieux que quelques autres, pourquoi Jésus-Christ, qui est Dieu par-dessus toutes choses, béni éternellement, aurait-il revêtu votre nature, aurait-il mené une vie pénible, et serait-il mort par un supplice infâme, pour abolir le péché, s'étant offert lui-même en sacrifice? (Hébr. IX, 26.)

Ce ne sont pas ceux qui sont en santé qui ont besoin de médecins ce sont ceux qui se portent mal; ce ne sont pas les justes que je suis venu appeler à la repentance, mais ce sont les pécheurs. (Matt. IX, 12-13.)

Si vous ne vous amendez, vous périrez tous de la même manière. (Luc XIII, 3.)

Réfléchissez sérieusement à cette déclaration solennelle et importante que fit Jésus-Christ à Nicodème, homme d’une moralité reconnue: 

«En vérité y en vérité, je te dis que si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. Il faut que vous naissiez de nouveau; (Jean III, 3, 7.) car Dieu a tellement aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle.» (v. 16)


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TROISIÈME ERREUR


«Dieu est trop bon pour me punir de quelques fautes légères; il est vrai que tous les hommes sont pécheurs; mais le Tout-Puissant est plein de miséricorde, et il me pardonnera certainement.»


DIEU EST MISÉRICORDIEUX ET INFINIMENT BON;

MAIS IL EST EN MÊME TEMPS PARFAITEMENT JUSTE, SAINT ET PUR.


Il s’est proclamé lui-même «l'Éternel, le Dieu fort, pitoyable, miséricordieux, tardif à colère, abondant en gratuité et en vérité, qui garde la gratuité jusqu'en mille générations, qui ôte l'iniquité, le crime et le péché, QUI NE TIENT POINT LE COUPABLE POUR INNOCENT(Exode, XXXIV, 6-7.)

Vous regardez vos péchés comme légers et en petit nombre; mais Dieu les voit-il de même, ce Dieu «qui a les yeux trop purs pour voir le mal (Habacuc, I, 13)

Les cieux même ne sont pas purs devant lui, et ses anges cachent leur face en sa présence.

Pourrez-vous paraître devant ce Dieu saint, en essayant de cacher ou de pallier vos péchés?

Le criminel peut-il détourner la sentence de son juge, en parlant légèrement de sa faute?

Pourrez-vous fonder une espérance raisonnable de salut sur ce qu’il vous plaît de fermer les yeux pour ne pas voir votre crime et le châtiment qu’il mérite?

Cette confession si froide, si vague, et prononcée avec une si inconcevable insensibilité, que «tous les hommes sont pécheurs,» pourrait-elle être favorablement reçue de Celui qui sonde les cœurs et les reins, et qui connaît toutes les voies de l’homme?

Non; car le seul sacrifice de Celui qui était Emmanuel , Dieu et homme à la fois, de notre Seigneur Jésus-Christ, a pu expier le péché, et apaiser la colère divine.


Le sang de Christ a une valeur infinie,

et il nous purifie de TOUT péché.


Ne vous appuyez donc plus sur un roseau cassé. Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles; humiliez-vous sous la puissante main de Dieu. (1 Pierre, V, 5,-6.)

Venez à la croix du Seigneur Jésus-Christ, confessez tous vos péchés, et toutes les circonstances qui les aggravent; «car Dieu l'a élevé à sa droite pour être le Prince et le Sauveur, afin de donner à Israël la repentance et la rémission des péchés. (Actes, V, 31.)


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QUATRIÈME ERREUR


«Il me semble que je vaux bien certaines gens qui parlent beaucoup de religion.»


Souvenez-vous de la parabole du pharisien et du publicain, que notre Seigneur Jésus-Christ raconta à quelques personnes qui, comme vous, présumaient d’elles-mêmes comme si elles étaient justes et qui méprisaient les autres (Luc, XVIII, 9).

Lisez deux fois avec attention cette parabole, et méditez humblement les vérités qu’elle contient.

La confiance en sa propre justice est naturelle au cœur de l’homme, mais elle est fondée sur l'ignorance de la sainteté de Dieu, et de la spiritualité de sa Loi.

«Ne connaissant point la justice de Dieu et cherchant à établir leur propre justice, ils ne se sont point soumis à la justice de Dieu, car Christ est la fin de la loi, pour justifier tous ceux qui croient (Romains III, 4).

Il y a bien des personnes en ce pays qui connaissent assez peu la Parole de Dieu, pour oser se vanter, sinon en public, du moins dans le secret de leurs cœurs, de leurs bonnes actions.


Lorsque même toutes les bonnes œuvres qui ont jamais été faites, pourraient être accomplies par un seul individu,

elles ne pourraient obtenir le pardon d’un seul péché, ou l’expier devant un Dieu saint.

Quand vous aurez fait tout ce qui vous est commandé, dites: Nous sommes des serviteurs inutiles, parce que nous n'avons fait que ce que nous étions obligés de faire. (Luc XVII, 10.)

Le sang de son Fils Jésus-Christ nous purifie de tout péché. (1 Jean, I, 7.)

Si quelques-uns de ceux qui font profession de piété, RENIENT DIEU PAR LEURS ŒUVRES, et montrent ainsi qu’ils sont des hypocrites, cela ne prouve cependant pas qu’il n’y ait pas de vrais chrétiens, et cela ne peut pas vous excuser de négliger le salut de votre âme!


Dieu vous jugera d’après, sa sainte loi,

et non en vous comparant à d’autres pécheurs.


TOUS LES HOMMES SONT PÉCHEURS, ET TOUS SONT CONDAMNÉS!


La seule voie de salut qui soit offerte à tous

est la miséricorde qui s’obtient par la foi au Seigneur Jésus-Christ.


«Il n'y a point de salut en aucun autre, car aussi il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés.» (Actes, IV, 12.)

C’est en vain que vous espérez de passer dans la foule, ou que vous vous flattez de vous en tirer aussi bien que d’autres. Chacun de nous rendra compte à Dieu pour soi-même. (Romains, XIV, 12.)

Vous serez exposé aux regards perçants de Dieu comme si vous étiez le seul être de l'univers qui dût être jugé.


COMMENT ÉCHAPPERONS-NOUS, SI NOUS NÉGLIGEONS UN SI GRAND SALUT!

(Hébreux, II, 3.)


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CINQUIÈME ERREUR.


«J'ai tant souffert dans cette vie que je ne puis être destiné de souffrir aussi dans l’autre.»


Combien vous devez peu connaître la Parole de Dieu, pour imaginer que vos souffrances puissent expier vos péchés AUX YEUX D’UN DIEU INFINIMENT JUSTE ET SAINT!

La plupart de vos chagrins sont la conséquence de vos fautes; ils ne peuvent ni les faire excuser, ni vous en obtenir le pardon. Vous avez mérité toutes les peines que vous éprouvez; et vos maux seraient encore bien plus grands, si Dieu vous avait fait selon vos péchés et vous avait rendu selon vos iniquités!

Si les souffrances de l’homme pouvaient expier ses péchés, les plus grands coupables échapperaient aux châtiments de Dieu, par les conséquences mêmes de leurs crimes.

Lors même que vous pourriez éprouver toutes les souffrances de tous les malheureux qui ont jamais vécu:


CELA N’EFFACERAIT PAS UNE SEULE DE VOS TRANSGRESSIONS,

CELA NE VOUS RÉCONCILIERAIT PAS AVEC DIEU,

ET CELA NE VOUS PRÉPARERAIT PAS POUR LE CIEL.


Les souffrances et la mort de notre Seigneur Jésus-Christ sont la seule expiation du péché.

«Il a été navré pour nos forfaits, et frappé pour nos iniquités; le châtiment qui nous apporte la paix est tombé sur lui, et nous avons la guérison par sa meurtrissure.

Nous avons tous été errants comme des brebis; nous nous sommes détournés pour suivre chacun son propre chemin; et l'Éternel a fait venir sur lui l’iniquité de nous tous.» (Ésaïe, LIII, 5-6.)

Ne vous confiez donc plus en vos propres souffrances; mais souvenez-vous que Christ a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour les injustes, afin qu'il nous amenât à Dieu. (1 Pierre, III, 18)

Écoutez les paroles de ce bon Sauveur:

«Venez à moi, vous qui êtes travaillés et chargés et je vous soulagerai.» (Matthieu, XI, 28).

«Voici l'agneau de Dieu qui ôte le péché du monde.»(Jean, I, 29)

Voyez les travaux pénibles, les opprobres, les persécutions, les douleurs auxquels il a été exposé; suivez-le jusqu’à la fin de sa vie; contemplez son agonie dans le jardin de Gethsemané; montez avec lui sur le Calvaire; voyez-le cloué sur la croix; entendez-le s'écrier:

«TOUT EST ACCOMPLI!» après quoi, «il baissa la tête et rendit l'esprit.» (Jean, XIX, 30.)

Pourquoi toutes ces souffrances si cruelles et si peu méritées?

Pourquoi cette mort douloureuse et infâme?

Dieu fait éclater son amour envers nous, en ce que, lorsque nous n’étions que pécheurs, Christ est mort pour nous (Romains, V, 8). Il est mort pour acquérir la vie aux pécheurs; il est ressuscité, il est monté au ciel, et il intercède pour tous ceux qui croient en lui.

Pour moi, je n’ai mérité que la misère pour le temps et pour l’éternité par mes nombreuses offenses contre un tel Sauveur.


Ô DIEU! SOIS APAISÉ ENVERS MOI QUI SUIS UN PÉCHEUR!


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SIXIÈME ERREUR.


«La religion peut être bonne pour les hommes instruits; mais, quant à moi, je ne suis pas savant»


Il est écrit dans la Bible: Tout tes enfants seront enseignés de l'Éternel (Ésaïe, LIV, 13), et Saint Paul nous apprend, dans le premier chapitre de la première Épître aux Corinthiens, que ce n’est pas par la sagesse et par la science de l’homme qu'on peut arriver à la connaissance des choses de Dieu.

Priez donc Dieu de vous donner son Saint-Esprit pour vous instruire, et croyez que vous serez exaucé par lui autant que le plus grand savant du monde peut espérer de l’être.

Lisez dans la Bible, demandez à Dieu de vous en donner l’intelligence et de faire pénétrer ses enseignements dans votre cœur, et il vous fera comprendre tout ce qui est nécessaire à votre salut.

Écoutez aussi assidûment les ministres de Dieu, et priez-le de faire croître leurs instructions dans votre âme comme dans une terre bien préparée. Il nous a fait lui-même cette promesse:

«Nous connaîtrons l'Éternel,

et nous continuerons toujours à le connaître.»

(Osée, VI, 3).

Et notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, qui nous a aimés, qui est descendu du ciel pour nous racheter, et qui a répandu son sang pour la rémission de nos péchés, vous donnera le Saint-Esprit pour vous enseigner toutes choses, si vous le désirez sincèrement, et si vous ne négligez ni ne méprisez un si grand salut. Puisqu’il est si bon et si puissant, si vous ignorez la voie du salut c’est votre faute. Christ exprime ainsi quelle est la science qu’il exige de nous. «Apprenez de moi, que je suis doux et humble de cœur» (Matthieu, XI, 29).

Il nous explique aussi pourquoi tant d’hommes ne croient pas en lui:

«Voici la cause de la condamnation, c'est que la lumière est venue dans le monde, et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises (Jean, III, 19).


VOUS NE VOULEZ POINT VENIR À MOI POUR AVOIR LA VIE!

(Jean, V, 40)


Oh! priez pour être rendus sages à salut. Il fera marcher dans la droiture les débonnaires, et il enseignera sa voie aux humbles. (Psaume XXV, 9)

L’Évangile inspire l’humilité de cœur, qui vous vaudra mieux que toute la science de ce monde.


«Bienheureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux.»

(Matth., V., 3)

Voyez aussi 1 Cor. III, 18.



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SEPTIÈME ERREUR.


«Peu importe ce que nous croyons; pourvu que nous soyons sincères, nous n'avons rien à craindre.»


Il suffira, pour répondre à ceux qui se font de pareilles illusions, de leur rappeler ce que l’apôtre Saint Paul dit de lui-même, lorsqu’il parle du temps où il était occupé à persécuter les saints:

«II est vrai que pour moi j'avais cru qu'il n'y avait rien que je ne dusse faire contre le nom de Jésus de Nazareth» (Actes, XXVI, 9-10.) 

Il était sincère, quoiqu’engagé dans une mauvaise cause, et, étant arrêté par la grâce de Dieu, au milieu de cette carrière coupable, il fut converti, et devint un apôtre zélé de ce Sauveur qu’il avait persécuté, en persécutant ses disciples.

Saint Paul revient encore sur ses premiers péchés dans un âge plus avancé; il dit alors:

«Je suis le moindre des apôtres, et ne suis même pas digne d’être appelé apôtre, parce que j'ai persécuté l'Église de Dieu; mais c'est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis (I Corinthiens XV, 9-10.).

Cette parole est certaine, et digne d'être reçue avec une entière croyance, c'est que Jésus-Christ est venu au monde pour sauver les pécheurs dont je suis le premier;

mais j’ai obtenu miséricorde, afin que Jésus-Christ fit voir en moi le premier une parfaite clémence, pour servir d'exemple à ceux qui croiront en lui pour avoir la vie éternelle. (I Timothée, I, 15-16.)

Oh! si vous pouviez être profondément pénétrés de sentiments aussi humbles et aussi saints que ceux de l'apôtre, si vous pouviez éprouver un repentir pareil, au sien, vous ne vous vanteriez plus de votre sincérité, mais vous demanderiez grâce avec ardeur par Jésus, le médiateur de la nouvelle, alliance.


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HUITIÈME ERREUR.


«Je ne puis avoir la grâce, si Dieu ne me la donne pas; je ne mérite donc aucun blâme.»


Osez-vous accuser d'injustice votre Créateur?

Celui qui juge toute la terre ne fera-t-il point justice?

Pendant que vous rejetez ainsi votre péché sur Dieu,

employez-vous les moyens qu’il vous a lui-même indiqués pour obtenir sa grâce?

Êtes-vous assidus et fervents, dans vos prières?

Vous rendez-vous régulièrement dans la maison de Dieu?

Lisez-vous attentivement dans la Bible?

Faites-vous des efforts pour entrer par la porte étroite?

Non, vous oubliez Dieu, vous courez au-devant des tentations, vous recherchez le danger; vous négligez habituellement les commandements de Dieu, et vous osez cependant accuser le Tout-Puissant d’injustice!

Celui à qui on a préparé une nourriture saine et qui refuse de la prendre, doit-il accuser les autres de ce qu’il meurt de faim?

Celui qui prendrait volontairement du poison, serait-il juste, s’il s'en prenait à Dieu de n’avoir pas prévenu ses mauvais desseins?

«Que personne ne dise, lorsqu'il est tenté: C’est Dieu qui me tente; car comme Dieu ne peut être tenté par aucun mal, aussi ne tente-t-il personne.

Mais chacun est tenté, quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise; et après que la convoitise a conçu, elle enfante le péché, et le péché étant consommé, engendre la mort»  (Jacques, I, 13.)


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NEUVIÈME ERREUR.


«Je veux essayer de me rendre digne d'être sauvé.»


Vaine entreprise! vous pourriez aussi bien essayer de créer un monde que de vous rendre digne du salut de notre Seigneur Jésus-Christ.


VOUS ÊTES PÉCHEUR PAR VOTRE NATURE ET PAR VOTRE CONDUITE


Par vous-même vous n’éprouverez jamais aucun désir véritable d'obtenir votre pardon et de devenir saint.

Vous pouvez ressentir une certaine crainte, lorsque vous pensez à vos péchés et au châtiment qu’ils méritent; mais vous ne viendrez jamais, de votre propre mouvement, au Seigneur Jésus-Christ, par la foi, pour être sauvé de la manière qu’il détermine.

Le cœur, de l’homme est naturellement mauvais.

«L'affection de la chair, est ennemie de Dieu, car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, et aussi elle ne le peut (Romains, VIII, 7)».

Elle est entièrement apposée à toutes les vérités sur lesquelles repose le salut du pécheur. En travaillant en vain à vous sauver vous-même, et en vous confiant dans vos propres efforts, vous vous mettez en opposition avec le Sauveur;

vous négligez ses offres de pardon,

vous méprisez les moyens que Dieu lui-même a institués pour le salut des hommes.

Celui qui avait méprisé la loi de Moïse mourait sans miséricorde, sur la déposition de deux ou de trois témoins. Ne vous reposez donc plus sur vos propres efforts.

Si vous attendez jusqu’à ce que vous vous soyez rendu digne d’être sauvé, vous ne pourrez jamais être sauvé .

Écoutez la pressante invitation de ce Dieu qui connaît la corruption et la faiblesse de l'homme, et réjouissez-vous de ce que la grâce surabonde là où le péché avait abondé.

«Oh! vous tous qui êtes altérés, venez aux eaux; et vous qui n'avez point d’argent, venez, achetez et mangez; venez, dis-je, achetez sans argent et sans aucun prix du vin et du lait (Ésaïe, LV, 1)».

Ce qui exalte le plus la grâce de Dieu, le salut offert comme un don gratuit et non mérité, devient un obstacle pour les pécheurs ingrats et incrédules, à cause de l'orgueil et de la rébellion du cœur humain.


Venez, prosternez-vous au pied du trône de grâce, confessez votre péché, gémissez sur la dureté de votre cœur, et dites: «Ô Dieu! crée-moi un coeur net, et renouvelle au-dedans de moi un esprit droit! Ne me rejette pas de devant ta face, et ne m'ôte pas l'Esprit de ta sainteté (Psaume LI, 12-13 / ou 10)

Priez ainsi constamment, avec humilité et avec ferveur, le Saint-Esprit de subjuguer votre cœur, de détruire votre orgueil et votre confiance en vous-même, d'éclairer votre esprit, et de vous amener par la foi; qui est «un don de Dieu,» au Seigneur Jésus-Christ, pour obtenir cette miséricorde que vous n’avez pas méritée, que vous ne pouvez mériter, et sans laquelle il faut périr.

Écoutez ces paroles pleines de bonté et de condescendance de votre divin Sauveur: «Si vous qui êtes mauvais savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent (Luc, XI, 13)».

Dieu a tellement aimé le monde, qu'il a donné son fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle (Jean, III, 16)

Peut-être vous reposez-vous en partie sur vous-même, et en partie sur Jésus-Christ. Sachez qu'il n'accepte pas un cœur partagé. Dieu vous dit: Mon fils, donne-moi ton coeur (Proverbes, XXIII, 26). C'est un Dieu jaloux, et il ne souffrira pas qu'un rival usurpe ce qui doit lui appartenir.

Voyez ce que Dieu dit de lui-même: «Il n'y a point d'autre Dieu que moi; il n'y a point de Dieu fort, juste et sauveur que moi. Vous, tous les bouts de la terre, regardez vers moi et soyez sauvés; car je suis le Dieu fort, et il n'y en a point d'autre (Ésaïe, XLV, 21-22)».


Le salut du pécheur vient tout entier de Dieu.


Notre grand Rédempteur dit: «HORS DE MOI, VOUS NE POUVEZ RIEN FAIRE. (Jean, XV, 5.)».

Et ailleurs: «Tout ce que mon Père me donne viendra à moi, et je ne mettrai point dehors celui qui viendra à moi» (Jean, VI, 37).

Vous ne pouvez pas venir au Seigneur Jésus-Christ, en vous appuyant encore sur vous-même: Donnez-lui donc votre cœur tout entier; prosternez-vous humblement devant Dieu, et écriez-vous avec le saint homme Job: «Voici, je suis un homme vil; que te répondrais-je (Job, XL, 4)?» «C'est pourquoi je me condamne et je me repens sur la poudre et sur la cendre.» (Job, XLII, 6.)

Réjouissez-vous dans la miséricorde gratuite du Seigneur Jésus-Christ, et confiez-lui entièrement le soin de votre âme; car c’est lui, et lui seul, qui «peut toujours sauver ceux qui s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder pour eux(Hébr., VII, 25.) «Car, par une seule oblation il a amené pour toujours à la perfection ceux qui sont sanctifiés(Hébr., X, 14). Voyez aussi (Hébr., VI, 27, et IX, 26-28.)

Peut-être vous dites-vous secrètement à vous-même: «Je suis un trop grand pécheur pour obtenir mon pardon; j’attendrai jusqu’à ce que je sois devenu plus saint.»

Cette objection, quoiqu’elle se présente sous une forme différente, vient de la même source que l’autre, d’un sentiment secret que votre propre mérite peut vous rendre agréable à Dieu.

Satan se montre quelquefois comme «un lion rugissant,» et quelquefois comme «un ange de lumière,» pour épouvanter le pécheur, ou pour l’entraîner loin du Seigneur Jésus-Christ. Peu lui importe de vous persuader que vous êtes trop mauvais ou trop bon, pourvu qu’il vous empêche de croire en Celui qui est notre unique Sauveur.

Apprenez à connaître ses ruses. Ayez constamment devant les yeux ces deux choses,

  1. Le péché avec tout ce qu’il a d’odieux,
  2. Et, «les richesses incompréhensibles de Christ(Ephés., III, 8.)

N’attendez rien, de vous-même, attendez tout du Sauveur.

Voyez-le tel qu'il est annoncé dans la prophétie: «En ce temps-là il y aura une source ouverte en faveur de la maison de David et des habitants de Jérusalem, pour le péché et pour la souillure  (Zacharie, XIII, 1.)

«L’Esprit et l'Épouse disent: VIENS. Que celui qui l'entend dise aussi: VIENS. Que celui qui a soif vienne aussi; et que celui qui voudra de l’eau vive, en prenne gratuitement.» (Apocalypse, XXII, 17.)


* * *


Il y a beaucoup d’autres erreurs que Satan emploie auprès des pécheurs pour les égarer et les mener à leur perte éternelle.

Les uns disent: «Je n’ai pas le temps de m’occuper de la religion; ma famille et mes affaires prennent tout mon temps, et ce sont des choses que je ne puis négliger!»

Avoir rempli un devoir ne sera pas une excuse pour en avoir négligé un autre, et surtout pour avoir négligé «la seule chose nécessaire,», le soin de votre âme immortelle.


Que servirait-il à un homme de gagner tout le monde,

s'il perdait son âme, ou que donnerait l'homme en échange de son âme?

(Marc, VIII, 36-37).


D’autres pensent que, pourvu qu’une personne ait, à son lit de mort, le temps de dire: «Seigneur, aie pitié de moi!» tout ira bien pour elle; mais cette idée absurde n’a pas une ombre de fondement dans la Parole de Dieu.

D’autres encore s’imaginent que, si un pasteur prie, avant sa mort, avec une personne malade, et surtout si le mourant reçoit la sainte cène, sa paix est, par cela seul, faite avec Dieu, et qu’elle a reçu dans la prière ou dans le sacrement une sorte de droit d’entrer dans le ciel.

Mais, hélas! le Seigneur dira à ceux dont la confiance se fonde seulement sur des choses extérieures: «Je ne vous ai jamais connus; retirez-vous de moi, vous qui faites métier d’iniquité» (Matt., VII, 23.)

Quelques-uns aussi s’excusent en citant l'exemple de leurs supérieurs, et s'imaginent qu’il peut servir à les justifier. Un voleur pauvre pourrait, avec autant de raison, dire à ses juges de l’acquitter, parce qu’il aurait vu un homme riche commettre le même crime, ou parce qu’il aurait entendu dire qu'un de ses supérieurs s’est rendu coupable de meurtre.

Ne vous abusez point, on ne se joue point de Dieu; car ce que l’homme aura semé, c’est ce qu’il moissonnera aussi; celui qui sème pour sa chair, moissonnera de la chair la corruption; mais celui qui sème pour l'esprit, moissonnera de l’Esprit la vie éternelle.» (Gal., VI, 7-8.)

Quelquefois des parents s’efforcent de persuader les malades qu’ils ont été très vertueux et qu’ils n’ont rien à craindre.

C’est une tendresse bien mal entendue c'est se jouer de l’âme d’un pécheur, lorsqu’il est sur le bord de l’abîme.

Oh! ne traitez pas si légèrement les intérêts d’une âme immortelle, mais avertissez votre ami malade de fuir la colère à venir et de croire au Seigneur Jésus-Christ, comme à l’unique Sauveur qui peut sauver à toujours ceux gui s’approchent de Dieu par lui.

Toutes les erreurs et les excuses que nous venons de passer en revue, et plusieurs autres que nous aurions pu y ajouter, sont autant de prétextes mensongers inventés par SATAN, LE PÈRE DU MENSONGE, pou empêcher les pauvres pécheurs qui périssent, de croire en Christ.

Elles sont le résultat de cet éloignement de Dieu qui est l’état naturel du cœur de l’homme. Il ne pourrait tomber dans des méprises si dangereuses, ou se contenter de si misérables subterfuges, s’il n’était pas dans une disposition d’esprit très opposée à celle d’un enfant de Dieu, dont l’entendement a été éclairé par la grâce divine.

Chacune de ces erreurs prouve qu’il ne jouit d’aucun des fruits de cette union avec le Rédempteur, dont dépend le salut. L’âme toute entière, avec toutes ses inclinations, a besoin de passer des ténèbres à la lumière.

Ce ne sont pas seulement les conclusions qui sont erronées; L’ESPRIT DE L’HOMME N’EST PAS CAPABLE DE TIRER UNE CONCLUSION JUSTE, car il est mort dans ses fautes et dans ses péchés: l’état dans lequel il est, est lui-même une erreur, ce qui le conduit nécessairement à mille erreurs de jugement et de sentiment, qui sont une preuve manifeste d’un esprit irrégénéré, et qui ne seront jamais véritablement corrigées, tant qu’il n’aura pas éprouvé ce grand changement qui soumet toutes les facultés de l’intelligence, aussi bien que toutes les inclinations du cœur, à l’autorité de Dieu, par l’amour de Jésus-Christ.

Arrêtez-vous donc un moment, et demandez-vous solennellement:

Suis-je de ceux qui se séduisent eux-mêmes?

Ai-je cette foi véritable qui rend participant des mérites infinis du Seigneur Jésus-Christ?

Ai-je conservé volontairement quelque péché favori dans les replis de mon cœur?

«Ô Dieu fort, sonde-moi, et considère mon cœur; éprouve-moi et considère mes discours, et regarde s'il y a en moi aucun dessein de nuire à personne, et conduis-moi (sur la voie de l’éternité!)» (Psaume CXXXIX, 23-24.)

En présence du Dieu qui sonde les cœurs, toutes les excuses sont vaines: vous pouvez vous tromper vous-même, vous pouvez tromper les autres; mais VOUS NE POUVEZ TROMPER DIEU.

Oh! prêtez maintenant une oreille attentive à la voix de votre miséricordieux Sauveur.

Écoutez, et votre âme vivra. (Ésaïe, LV, 3.)

Implorez le secours du Saint-Esprit. Croyez au Seigneur Jésus-Christ, et vous serez sauvé;(Actes, XVI, 31.)

Mais si vous rejetez les invitations de l’amour et de la miséricorde, si vous endurcissez encore votre cœur, et si vous mourez dans ce terrible état, ce même Sauveur, qui vous supplie maintenant de vous réconcilier avec Dieu, adressera un jour ces effrayantes paroles à vous et à tous ceux qui l’auront rejeté:


Vous qui me méprisez, voyez, et soyez étonnés, et pâlissez d’effroi.

(Actes, XIII, 41.)

(les versets du texte original proviennent de la version Osterwald)



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