Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

DE PETITES CAUSES

PRODUISENT DE GRANDS EFFETS

1831

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DE LA VÉRITÉ DANS LES DISCOURS.


Dieu, dont tous les commandements sont droits (Ps XIX, 9), a parlé du mensonge dans les termes de réprobation les plus forts, et il confond ceux qui commettent ce péché avec les plus grands criminels.

La loi est faite pour les meurtriers, pour les menteurs et pour les parjures (1 Tim. I, 10), est-il dit; la part des menteurs sera dans l’étang ardent de feu et de soufre (Apoc. XXI, 8);

Le Seigneur hait la fausse langue (Prov. VI, 16);

il a manifesté sa colère d’une manière terrible en plusieurs circonstances, et particulièrement à l’égard d’Ananias et de Saphira, sa femme, que la mort frappa dès que le mensonge eut passé leurs lèvres, et cependant il paraît qu'ils avaient dit UNE PARTIE DE LA VÉRITÉ, ce qui est suffisant dans l’esprit de bien des gens qui semblent avoir calculé jusqu’à quel point on peut s’écarter du droit chemin sans le perdre entièrement de vue; mais:


Dieu nous ordonne de marcher non sur le bord,

mais au milieu du sentier qu’il indique.


Quelques personnes prétendent qu’elles ne peuvent réussir dans leurs professions sans se permettre certains mensonges; elles disent que, «si elles étaient trop scrupuleuses à cet égard, leurs familles mourraient de faim.»

Qu’elles se souviennent que ce Dieu qui a expressément ordonné de dire la vérité ne l’a pas fait uniquement pour sa gloire, mais aussi pour notre bonheur, et qu’il nous a promis de prendre soin de ceux qui mettent leur confiance en lui.

Remets ta voie sur l’Éternel, et t’assure en lui, et il travaillera pour toi (Ps. XXXVII, 5).

Votre Père céleste SAIT que vous avez besoin de toutes ces choses-là, mais cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par-dessus (Matth. VI, 32-33).

La piété est utile à toutes choses, ayant les promesses de la vie présente et de celle qui est à venir (I Tim. VI, 8).

On dit quelquefois pour se justifier: «Mes mensonges ne font tort à personne;», mais ce vain prétexte ne sera d’aucun poids au tribunal du Dieu de justice qu’il offense.

Dire qu'on ne voit point de mal à transgresser une loi positive, n’est-ce pas révoquer en doute la sagesse du législateur?

Le menteur est donc SANS excuse, lors même qu’il ne mentirait qu’en plaisantant, ce qu’on doit avoir soin d’éviter; car il en est de ce péché comme de tous les autres, les commencements sent imperceptibles; mais il jette de plus profondes racines à mesure qu’on le répète, et nous sommes perdus si la grâce divine ne nous arrête dans cette route dangereuse.

Ce serait déjà un juste sujet d’affliction que de voir les personnes qui n’élèvent point leurs pensées au-dessus de ce monde s’adonner à l’odieuse habitude du mensonge; mais ce qui est plus triste encore, c’est que ceux qui font profession d'être attachés à la religion tombent; souvent dans ce péché en se servant des termes qui expriment une vive reconnaissance ou une tendre amitié, lorsqu’un mot poli ou un léger remerciement serait la juste expression de leur pensée ou bien en employant de vains, prétextes ou des réponses évasives pour couvrir quelque négligence ou quelque imprudence, ou pour éviter que les mondains ne les soupçonnent de piété.

Une semblable conduite est l’occasion d’un déplorable triomphe pour les ennemis de l'Évangile qui se réjouissent d’apercevoir des inconséquences chez ceux qui reconnaissent être les disciples de ce Jésus dans la bouche duquel on ne trouve aucune fraude, et qui s’appelait lui-même LA VÉRITÉ.

SOYONS TOUJOURS VRAIS DANS NOS DISCOURS!

Pour cela soyons d’abord bien convaincus qu’aucune circonstance ne peut rendre le mensonge légitime!

Accoutumons-nous à une manière de parler simple et modérée; évitons toutes ces expressions qui touchent de si près à la fausseté.

Il y a des personnes qui sont toujours sûres de tout ce qu’elles disent: affirmer des choses douteuses d’un air si positif, c’est montrer qu’on n’a pas cette délicatesse de conscience et ce respect religieux pour la Vérité qui doit distinguer un vrai chrétien.

D’autres personnes veulent toujours surprendre par des prodiges et des choses étonnantes; leur orgueil leur fait rechercher l'admiration et les applaudissements du monde, et cette soif de louanges les conduit insensiblement à dire ce qui n’est ni vrai ni croyable.

D’autres encore, en parlant des événements les plus communs, emploient des expressions pleines d’emphase et d’exagération; elles blessent ainsi la vérité, et se rendent ridicules aux yeux des gens sensés.

Ce n’est pas seulement en rapportant des faits, mais aussi en exprimant nos opinions sur les hommes et sur tes choses, que nous devons nous en tenir à la stricte vérité.

La charité veut que nous parlions de notre prochain avec autant de ménagement que possible; et, lorsque nous n’avons rien de bon à en dire, le silence est souvent ce qui convient le mieux: mais si quelque circonstance particulière nous fait un devoir de dire notre avis, aucun prétexte d'affection ou de charité ne peut excuser la fausseté.

Lorsque nous parlons d’une personne vraiment estimable ou que nous adressions un compliment à quelqu’un, ne blessons pas la vérité en nous montrant trop prodigues de louanges.

Les hommes applaudiront peut-être aux péchés dans lesquels une vaine complaisance entraîne, ils les décoreront du nom de POLITESSE et de SAVOIR-VIVRE; mais n'oublions pas que la fausseté quoique couverte d’un vernis brillant, n’en est pas moins en horreur à l’Éternel!

Nous devons aussi faire attention à la manière dont nous répétons ce que nous avons entendu, de peur qu’il ne nous arrive de l’exagérer, ce qui est coupable en soi-même, et qui peut avoir les suites les plus fâcheuses, surtout lorsqu’il s’agit de la réputation de notre prochain.


Frémissons en voyant à qui le mensonge nous fait ressembler.

Le père dont vous êtes issus, c’est le diable, est-il dit; et vous voulez accomplir les désirs de votre père, il n’a point persisté dans la vérité, parce que la vérité n’est point en lui. Il est menteur et le père du mensonge (Jean VIII, 44).

Il a séduit nos premiers parents par un insigne mensonge, en leur assurant que ce que Dieu leur avait dit n’était pas vrai, et qu’il ne punirait pas le péché aussi sévèrement qu’il l’avait déclaré.

C’est par de semblables insinuations qu’il conserve encore aujourd’hui une fatale influence sur ceux qui n’ont pas la crainte de Dieu dans leurs cœurs.

Après qu’Adam eut transgressé le commandement divin, il chercha vainement, à son tour, à cacher son péché par un mensonge (Gen. III, 10); et l’un des principaux signes de cette dépravation, dont nous avons tous hérité de lui, est cette disposition des enfants qui n’ont pas plus tôt appris à former quelques sons qu’ils parlent faussement (Ps. LVIII, 3); à mesure qu’ils avancent dans la vie, ils en prennent plus ou moins l’habitude..., à moins que le Seigneur, dans sa miséricorde, ne purifie leurs cœurs par l'influence de son Saint-Esprit, seul remède efficace contre tous les péchés.

Il est l’Esprit de vérité; son office est de guider en toute vérité, et IL EST PROMIS À TOUS CEUX QUI LE DEMANDENT.

Je vous donnerai un nouveau cœur, dit l'Éternel, et je mettrai en vous un esprit nouveau (Ez. XXXVI, 26).

Lorsque le cœur de l’homme est ainsi renouvelé, la vérité acquiert à ses yeux une importance qu’elle n’avait jamais eue.

L’Écriture, qui est la Parole de vérité, fait ses délices; il connaît la vérité, et la vérité l’affranchit du joug du péché. Il reçoit avec confiance le témoignage que Dieu a rendu à son fils, cette parole certaine que Jésus-Christ est venu au monde pour sauver les pécheurs, qui croient en lui et qui veulent être délivrés du péché.


LE SEIGNEUR AIME LA VÉRITÉ,

ET LE CHRÉTIEN LA CHERCHE DE TOUT SON CŒUR!


Il marche dans des voies de vérité; des paroles de vérité sont dans sa bouche; et si, par l’influence de Satan ou du monde, il tombe quelquefois, il se repent aussitôt, il déteste son péché, il y renonce, et ayant un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste, il va chercher son pardon au trône de la grâce.

Cher lecteur, si vous êtes père de famille, inculquez avec soin à vos enfants et à vos domestiques le devoir de dire toujours la vérité; dans vos prières particulières et lorsque vous priez entouré de toute votre famille, demandez à Dieu sa grâce, qui peut seule faire régner constamment la vérité sous votre toit.

Prenez garde de ne jamais donner vous-même l’exemple de s’éloigner de la vérité même dans les choses qui semblent les plus indifférentes, car l’exemple a plus d’influence que le précepte.

Un célèbre moraliste ne voulait pas, d’après ce principe, que ses domestiques répondissent qu’il n’y était pas lorsqu’il était chez lui.

«Une telle coutume doit, disait-il, affaiblir le respect des domestiques pour la vérité. On dira peut-être que c’est une formule de refus, mais peu de domestiques raisonneront ainsi. Si j’accoutume un domestique à dire un mensonge pour moi, n’ai-je pas sujet de craindre qu’il n’en dise bientôt beaucoup pour lui.»

Et vous, enfants, chers amis, réfléchissez, je vous prie, au péché que vous commettez en vous laissant aller à la tentation de mentir; lors même que vous pourriez tromper vos parents ou vos maîtres, vous ne pouvez rien cacher à Dieu qui voit et qui connaît toutes choses.

Quelque jeunes que vous soyez, vous n’êtes pas trop jeunes pour mourir; vous n'êtes pas non plus trop jeunes pour prier, et Dieu prête volontiers l’oreille à la prière des enfants. Demandez-lui de tout votre cœur de vous pardonner et de vous bénir pour l’amour de Jésus, qui est le Sauveur des pécheurs, et qui a dit: Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas, car le royaume des cieux appartient à ceux qui leur ressemblent.

Serviteurs, que la crainte d’être grondés par vos maîtres ne vous engage jamais à mentir; ne faites rien que vous ayez intérêt à cacher, et vous éviterez ainsi les plus dangereuses tentations.

Souvenez-vous que vous avez dans le ciel un Maître qui connaît vos pensées les plus secrètes et qu’elles seront dévoilées lorsqu'il nous faudra tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait étant dans son corps.

Étudions-nous donc tous à remplir fidèlement les devoirs de l’état dans lequel il nous a placés, sachant que nous serons appelés à rendre compte du dépôt qui nous a été confié.

 
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