Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

UNE PAGE DE L'APOCALYPSE

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Et je regardai, et voici il y avait, au milieu du trône et des quatre animaux,... un agneau qui se tenait là comme immolé.... (Chap. V, 6. Lire tout le chapitre.)

L’histoire de l’Église et de ses destinées, jusqu’à la fin des temps, tel est le sujet de l’Apocalypse.

Cette solennelle révélation de notre Dieu nous présente, dans un merveilleux ensemble, où la magnificence des symboles le dispute à l’émotion des récits, l’Église dans sa lutte contre Satan et dans sa victoire finale.

Quel sujet plus digne d’attirer l’attention et de réjouir le cœur des fidèles?

«Voici l’homme rétabli à l’image de Dieu, voici le paradis rouvert, l’arbre de vie retrouvé» comme dit Gaussen; et, pour couronner ces scènes sublimes, voici le mot d’ordre que les âmes chrétiennes se renvoient de siècle en siècle, comme un cri d’espérance:


«JÉSUS VIENT BIENTÔT!»


Mais, avant de dérouler sous nos yeux les péripéties émouvantes de l’histoire, l’apôtre Jean s’élève, dans son vol d’aigle, jusqu'au ciel, et, dans deux visions où l’inspiration est plus riche et plus calme à la fois, il nous ouvre, à la voix de son Dieu, les perspectives de l’immortalité.

Tel est le sujet du Cantique de la Création, au chap. IV, comme au chap. V, celui du Cantique de la Rédemption.

Dans le premier il contemple sur son trône Dieu le Père, dans l’éclat de sa magnificence, comme l’avait contemplé déjà Daniel à Babylone.

Les vieillards, représentants de l’Église universelle, l’entourent, et la nature même joint sa grande voix à l’hymne de leur adoration.


Dans le chap.V, que nous voudrions maintenant méditer avec vous, nous entendrons surtout le cantique de la Rédemption, et nos voix s'uniront à la voix des anges pour célébrer un si grand salut.

Une porte avait été ouverte dans le ciel, et une voix dit à Jean: «Monte ici! et je te montrerai les choses qui doivent arriver.» (Apoc. IV, 1.)


Eh bien, CETTE MÊME VOIX NOUS EST ADRESSÉE AUJOURD’HUI ENCORE!

Si le péché nous a séparés de Dieu, nous cachant les mystères du royaume des cieux, s’il nous empêche de pénétrer au-delà du voile, chaque chrétien, chaque homme qui a ressenti l’attrait du Père et donné son cœur au Seigneur, est un nouveau St Jean auquel la voix divine a dit: «Monte ici!»

Il a les yeux toujours fixés en haut, et sa foi lui découvre un monde nouveau, qui est pour lui comme l’anticipation du monde à venir.

Montons ainsi à la montagne de l’Éternel, en déchaussant les souliers de nos pieds, car c’est ici une terre sainte; montons avec respect et adoration, et que dans cet «agneau immolé» nous sachions, nous aussi, reconnaître notre Sauveur. Oh! que son sang précieux ne soit pas invoqué sur nous en vain dans ce jour!


* * *

I. Vers. 1-4.

Le premier objet qui s’offrit à la vue de l’apôtre, ce fut Dieu le Père, assis sur son trône, obtenant un livre dans sa main droite. Ce livre, — comme nous pouvons le conclure du chap. VI, où la rupture de chacun des sceaux déroule aux regards étonnés de Jean un nouvel événement de l’histoire de l’humanité, et des jugements de Dieu sur le monde; — ce livre était le livre des destinées humaines, dont le secret appartient au Très-Haut, car, «qui est-ce qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller?» (Rom. XI, 34.)

Personne d’autre que lui ne peut l’ouvrir, ni dans le ciel, ni sur la terre, et personne que le Fils de son amour n’est digne d’en délier les sceaux.

Ce livre, est-il dit, «était écrit dedans et dehors,» frappante image de la multiplicité des événements qui se pressent de toutes parts.

Depuis les mille détails de notre vie de chaque jour, jusqu’aux guerres lointaines et aux fléaux qui fondent sur l’humanité pécheresse comme des châtiments du Dieu Fort, tout nous crie:

Le temps est court! (1 Corinth. VII, 29.) les événements se pressent et nous emportent dans leur tourbillon, mais L’ÉTERNITÉ EST PRÈS, ET DIEU RÈGNE.


Le temps est court: hâtons-nous de profiter des instants qui nous sont encore accordés pour nous tourner vers le Seigneur.

Le temps est court: «le monde passe avec sa convoitise, mais celui qui fait la volonté de Dieu subsiste éternellement.» (1 Jean II, 17.)


Enfin ce livre, couvert partout de l’écriture prophétique, était scellé de sept sceaux, c’est-à-dire complètement fermé, chacun des sceaux retenant les feuillets du livre, que la main de Dieu seule était capable d’ouvrir.

Quel vivant symbole, mes bien-aimés frères, de l’incertitude et des mystères de cette vie et de la toute science de Dieu! «Ta science, disait David, est trop merveilleuse pour moi, et si élevée que je n’y saurais atteindre(Ps. CXXXIX, 6.)

Ailleurs encore nous retrouvons un livre mystérieux qui sera ouvert au dernier jour, pour que chacun soit jugé selon ses œuvres. (Apoc. XX, 12.)


Notre vie est un livre, sur les pages blanches duquel viennent s’inscrire paroles, actions, et pensées les plus secrètes; souvenirs et espérances, succès et revers, joies du foyer domestique, déceptions et remords.... RIEN NE SE PERD, tout est conservé dans ce livre, que notre Dieu embrasse d’un coup d’œil, jusqu’au moment où les choses les plus cachées viendront à la lumière.

Mais pour notre regard borné la vie humaine demeure un livre fermé; tout est mystère ici-bas; notre œil se perd, et notre raison s’égare dans cet horizon que nous ne pourrions sonder, si la lumière de l’Esprit de Dieu ne venait éclairer cette nuit profonde.

Que sommes-nous?

Où allons-nous?

Et pour entrer dans les détails de notre vie pratique: Qui sait si, avant le soir, nous ne serons pas couchés sur un lit de mort?....

Tout autant de questions qui restent insolubles, et qui nous répètent, avec nos plans renversés et votre bonheur détruit: «Ta vie est un livre fermé!»

Si, dans notre soif de l’infini, nous nous élevons plus haut et que nous nous demandions enfin:

Pourquoi les rachetés du Seigneur ressentent-ils encore les atteintes du mal et de la souffrance?

Pourquoi les élus forment-ils un si petit troupeau?...

Ici encore le mystère nous environne de toutes parts: nous sommes en présence d’un livre fermé.

Aussi, nous est-il dit au vers. 4, que «Jean pleurait fort, parce que personne n’était trouvé digne d’ouvrir le livre, ni de le lire, ni de le regarder.» (Apoc. V, 4.)

Il nous représente l’état de ces âmes «affamées et altérées de justice» qui, sentant le poids des soucis de la terre, le néant des vanités d’ici-bas, et surtout le fardeau du péché qui les enveloppe si aisément, se sont tournées en haut, vers les montagnes d’où nous viennent lumière et secours, les larmes dans les yeux, et le repentir dans le cœur, larmes amères parfois, mais toujours bénies, car Dieu les recueille dans ses divins vaisseaux.

Il y a tant de ces âmes légères qui, emportées par le tourbillon des affaires, et dévorées par le souci de biens périssables, répètent avec le riche de la parabole:

«Mon âme, tu as beaucoup de biens amassés pour beaucoup d’années: repose-toi, mange, bois et fais grande chère...»

En présence de ce livre fermé, elles n’éprouvent aucun besoin de l’ouvrir, ELLES MÉPRISENT LES GRÂCES DE DIEU; insouciantes et légères, elles s’avancent au-devant de l’éternité.


Ah! Pleurons plutôt sur nos péchés, pleurons sur les ténèbres qui nous voilent la face de Dieu et nous empêchent d’ouvrir le livre de vie; pleurons avec l’apôtre, mais comme lui en regardant vers le ciel.

Âmes travaillées et chargées, qui connaissez les austères, mais saintes douleurs de la repentance; et vous, pauvres cœurs lassés des joies comme des douleurs d’ici-bas, ne vous êtes-vous jamais surpris à pleurer ainsi avec l’apôtre?

Réjouissez-vous alors et séchez vos pleurs, car si vous entrez dans la vie par le sentier des désolés, vous n’en êtes pas moins dans le chemin de la paix, et c’est à vous que le Seigneur dit maintenant: «Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés!»


II. Vers. 5-7.

Oui, bienheureux! Car «un des anciens me dit: Ne pleure point: voici le Lion, qui est de la tribu de Juda, a vaincu pour ouvrir le livre et pour en délier les sept sceaux

Les anciens, qui se trouvent à la première place, autour du trône de Dieu, et sont admis à son conseil, représenteraient les ministères sacrés de l’Église dans la gloire future.

Leur nombre symbolique exprime la maturité spirituelle des rachetés, et la plénitude qui réunit les fidèles de l’ancienne et de la nouvelle alliance: c’est ainsi qu’il y avait vingt-quatre familles sacerdotales sous la royauté typique de David.

«NE PLEURE POINT!», car la vie n’est point une énigme impénétrable, et il y aura une fin au combat; DIEU N’A POINT LAISSÉ SA CRÉATURE DANS LES TÉNÈBRES où le péché l’avait plongée.

Le Lion de Juda a vaincu pour ouvrir le livre. Ce lion de Juda, puissant en force et en majesté, vous l’avez tous nommé: C’EST JÉSUS, dont les commencements ont été faibles et chétifs, alors que, dans les jours de sa chair, il se laissa mener à la boucherie comme une brebis muette devant celui qui la tond. (Ésaïe LIII, 7.)

Mais maintenant qu'il est remonté dans la gloire de son Père, il est le Lion de Juda, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs. Il est là, dans la douceur de l’amour et dans la gloire du sacrifice, «comme un agneau immolé.» Il est au pied du trône de Dieu, entre les vingt-quatre vieillards et les quatre animaux, qui nous représentent la création tout entière ou l’Église dans sa gloire angélique, la création qui plus tard, renouvelée, donnera aussi gloire à l’agneau, «afin qu’au nom de Jésus TOUT GENOU se ploie, tant de ceux qui sont aux cieux que de ceux qui sont sur la terre, et au-dessous de la terre(Philip. II, 10.)

Jésus se trouve ainsi entre la création et les rachetés, parce qu’il est le centre, le pivot de l’histoire de l’humanité; il est là comme immolé, et toutefois les sept cornes, symbole de force, indiquent que le renoncement et l’humiliation N’ONT PU LE DÉPOUILLER DE SA PUISSANCE.

Enfin les sept yeux sont un symbole des grâces du Saint-Esprit qui se déploient dans le ciel, et que le Seigneur répand par toute la terre.

«Il vint, nous est-il dit au vers. 7, et prit le livre de la main droite de celui qui était assis sur le trône

La vision offerte à l’apôtre, anticipant sur l’avenir, nous représente l’heure où la Rédemption est achevée, où DIEU NOUS DONNE À CONNAÎTRE LE SECRET DE SA VOLONTÉ afin que, dans l’accomplissement des temps qu’il avait réglés, il réunit tout en Christ, tant ce qui est aux cieux que ce qui est sur la terre, en lui-même.»

C’est le moment où Christ «effaça l’obligation qui était contre le péché et l’abolit entièrement en l’attachant à sa croix,» (Col. II, 14.).

Le moment où la sainte victime laissa échapper ce cri, qui nous donne la clef de l’histoire de l’humanité:


«TOUT EST ACCOMPLI!»

(Jean XIX, 30.)


Mes bien-aimés frères, il y a dix-huit siècles que cette vision passe sous nos yeux; les bienfaits de la Rédemption ont été mille fois présentés à nos âmes; JÉSUS LUI-MÊME A GRAVÉ SON AMOUR EN NOS CŒURS en traits de feu, et pourtant combien nous y avons mal répondu!

Jésus est venu; POUR NOUS IL A VAINCU SATAN, et par sa mort il nous révèle les secrets du Très-Haut.

Par lui Dieu a parlé à nos âmes; il nous a dit ce que nous sommes, — des pécheurs irrévocablement condamnés; mais il nous a dit ce que nous pouvions devenir, — des rachetés de Jésus, et POUR CELA IL NOUS A OUVERT LE CHEMIN SANGLANT QUI DEVIENT LE CHEMIN DU CIEL.

Ainsi la vie est dépouillée de ses mystères; ainsi l’existence la plus décolorée s’illumine des rayons qui viennent de Golgotha; il y a une paix qui peut devenir le partage de tous; la souffrance n’est plus une énigme; elle s’est changée en une discipline d’amour, depuis que Jésus a ouvert le livre pour y écrire de sa main percée le mot de PARDON!

La mort elle-même a perdu ses terreurs; depuis que Jésus l’a dépouillée de son aiguillon, elle devient le passage à une vie nouvelle, à l’éternelle communion avec Dieu.

Et tout cela, à quel prix!

Ah! voyez encore cet agneau qui est là comme immolé, et quel grandeur du sacrifice vous donne la mesure de son amour.

Devant de pareilles scènes nos cœurs resteraient froids?

Quand nos chers missionnaires arrivèrent au Lessouto, l’un d’eux, Paul Germond, faisait voir à quelques humbles femmes, en ouvrant ses malles, une image du Christ. Oh! comme leurs cœurs battaient d’une indicible émotion en le contemplant pour la première fois! «Oui, disaient-elles, voilà bien la couronne d’épines, voilà le bois où il s’est laissé suspendre afin d’abolir ma condamnation.»

Une demi-heure après cette scène, le missionnaire descend au jardin et trouve ces pauvres femmes versant d’abondantes larmes.

Pourquoi ces pleurs? leur demande-t-il.Oh! c’est que nous pensions à tout ce que Jésus a souffert pour nous. Chers amis, ces larmes ne nous condamnent-elles pas?

NOS ESPRITS SONT BLASÉS, nos larmes taries, et nous qui pouvons nous abriter sous la croix depuis notre enfance, nous oublions qu’il a été écrit: «les premiers seront les derniers(Matth. XIX, 30.)


III. Vers 8-14.

Oui, une sainte, une continuelle reconnaissance devrait, disons-nous, remplir notre cœur.

Écoutez en effet le cantique des rachetés et celui des anges, qui s’unissent à la voix de la création tout entière pour célébrer l’amour de Dieu dans l’œuvre de la Rédemption. Écoutez, et dites s’il vous est possible de garder le silence: — «Et quand il eut pris le livre, les quatre animaux et les vingt-quatre anciens se prosternèrent devant l’agneau...»

Voici d’abord les rachetés, eux qui ont savouré les fruits du sacrifice de Jésus, eux dont les longues robes ont été blanchies dans le sang de l’agneau.

Ils réalisent le type de l’oblation des parfums dans la sacrificature lévitique;

ils ont des harpes qui représentent l’harmonie de leurs cantiques;

ils ont des fioles d’or d’où s’échappe le pur encens des prières des saints, — prières d’adoration, puisque, dans la plénitude de la félicité, ils n’ont plus de requêtes à adresser à Dieu.

Mais ce n’est point assez que la gloire du Seigneur soit célébrée par ses rachetés; les anges eux-mêmes se joignent à leurs sacrés concerts.

Eux qui n’ont pas besoin du sang de l’expiation, ILS ADMIRENT toutefois le sacrifice de l’agneau immolé, parce qu’ils apprennent à y lire son amour pour l’humanité perdue, parce qu’ils tressaillent d’une sainte allégresse lors de la conversion du dernier des pécheurs.


Enfin, comme dans un lointain immense, et par un mystérieux écho, la création tout entière unit sa grande voix à la voix de l’Église rachetée; l’univers rétabli dans l’harmonie céleste éclate en concerts magnifiques à la louange de l’agneau qui est sur le trône.

Les œuvres de Dieu sont éternelles, elles sont comme un reflet de sa gloire; si le monde a été enveloppé dans la condamnation du premier Adam, c’était pour participer au relèvement qui a lieu par le second.

Et ils chantaient un nouveau cantique, — nouveau, si on le compare à l’hymne de la création; (Chap. IV, 11, et XV, 3.) nouveau surtout, parce qu’il faut, avec un cœur nouveau, avec des affections et une volonté renouvelées, l’avoir commencé sur la terre, — et ils disaient: «Tu es digne de prendre le livre et d’en ouvrir les sceaux, car tu as été mis à mort, et tu nous as rachetés à Dieu par ton sang de toute tribu, et langue, et peuple et nation.....»


Chœurs infinis, voix triomphales.

Déroulez à nos sens ravis

Toutes vos gloires idéales,

Tous les trésors du paradis.

Salut, phalanges immortelles,

Prophètes, martyrs et fidèles!

Anges, du séjour radieux,

Votre hymne descend sur la terre,

Echo de la gloire du Père,

Et me transporte aux nouveaux cieux.


Nos cœurs ne tressaillent-ils pas d’une émotion sainte à l’ouïe des célestes accords?

Ne prendrons-nous pas, nous aussi, nos harpes indignes pour joindre nos concerts à ceux des anges?

Car enfin Dieu nous le permet, il nous le commande; NOUS SERONS DANS LE CIEL CE QUE NOUS AVONS COMMENCÉ D’ÊTRE ICI-BAS, et le cantique de l’Église glorifiée répond à celui de l’Église qui combat.

Souvenons-nous donc que nos cantiques font partie du culte de la louange et de l’adoration, et qu’ici-bas déjà, dans nos saintes assemblées, ils doivent avoir la place d’honneur.

Donnons-y plus de soins, plus de temps, plus de vie; mettons-y l’élan qui entraîne et l’onction qui édifie, et que, durant le chant, l’on ne voie pas parmi nous autant de chrétiens auxquels le Seigneur doive dire: «Pourquoi restez-vous ici sans rien faire?» (Matth. XX, 6.) Si nous jouissons des faibles cantiques de nos lèvres souillées, que sera-ce lorsque, dans le repos du ciel, ils seront remplacés par les purs accents des rachetés!

Nous avons vu l’homme pécheur, accablé du poids de sa misère et incapable d’ouvrir le livre de vie, — JÉSUS, L’AGNEAU DE DIEU, QUI EN A DÉLIÉ LES SCEAUX, — les rachetés célébrant enfin un si grand salut.

Nous sommes pécheurs, des pécheurs repentants, je l’espère, et dont l’âme a été lavée dans le sang de la croix.

Mais ce cantique nouveau, le cantique de la reconnaissance et de l’amour, le connaissons-nous?

Est-il souvent sur nos lèvres, est-il toujours dans nos cœurs?

Est-ce à nous que s'applique cette parole, mot d'ordre du racheté de Jésus, et qui nous donne la mesure de notre foi: «Tu nous as faits rois et sacrificateurs à notre Dieu(Apoc. V, 10.)

Voici ce que demande de notre part cette vocation sainte:


Nous sommes rois, QUAND nous régnons sur le mal et sur le monde plongé dans le mal;

Nous sommes rois, QUAND nous maîtrisons notre propre cœur, quand nous repoussons les maximes relâchées du monde comme ses sourires perfides; «toutes choses sont à nous, parce que nous sommes à Christ, comme Christ est à Dieu(1 Corinth. III, 23.)


N’est-il pas roi, celui qui règne aussi sur la douleur, et qui peut dire avec St Paul: «Attristé et toutefois toujours joyeux, pauvre, et toutefois en enrichissant plusieurs, n’ayant rien et toutefois possédant toutes choses?» (2 Corinth. VI, 10.)

Ainsi devons-nous régner sur la terre, jusqu'au jour où, avec Christ, nous exercerons le jugement sur le monde, assis sur les trônes de notre Dieu.

Et puis encore, sommes-nous de vrais sacrificateurs?

Pour cela offrons-nous à Dieu les sacrifices d’un cœur froissé et brisé, d’une vie sainte, d’un ardent amour, le culte du cœur avec le fruit des lèvres, qui est le sacrifice spirituel de la nouvelle alliance?

Savons-nous, quand Dieu le demande, offrir le sacrifice de notre propre cœur?

Ô frères! À ces divers égards pouvons-nous redire le cantique des rachetés, nous qui déshonorons notre profession de chrétiens, nous qui souillons notre robe de noces par tant d’orgueil, tant de convoitises, tant d'impuretés?

Ah! soyons fidèles, soyons saints, et pendant que les hommes paient leurs tributs aux rois de la terre, sachons, sujets volontaires du céleste roi, lui payer avec joie le tribut de notre adoration et de notre amour, et lui offrir le culte de la louange comme le culte, de la vie.


Fais-le, ô Seigneur notre Dieu, par ta grâce toute-puissante; achève cette œuvre chez ceux en qui elle est commencée déjà, commence-la aujourd’hui dans bien des coeurs; que tous les membres de cette petite assemblée, convoquée au nom de Jésus et réunie pour sa gloire, soient de ceux qui viendront un jour de la grande tribulation, après avoir lavé et blanchi leurs robes dans le sang de l’agneau, de ceux que l'agneau paîtra et conduira aux sources vives des eaux; que tous ainsi, après avoir commencé sur la terre le cantique nouveau, nous l’achevions dans les cieux avec tes rachetés et tes anges.

Amen.



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