Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA COMMUNION AVEC JÉSUS

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Demeurez en moi, et moi je demeurerai en vous. (Jean XV, 4.)

Toutes les misères qu’on trouve encore chez les enfants de Dieu tiennent à LEUR MANQUE DE COMMUNION AVEC JÉSUS.

On se plaint d’avoir peu de vie;

On accuse la difficulté des temps ou la méchanceté des hommes;

On a peu de joie, peu de force, peu d’entrain;


TOUT CELA PARCE QU’ON SE TIENT LOIN DU SEIGNEUR!


On l’invoque, mais pour oublier bientôt après et les bénédictions accordées, et le saint modèle qu’il nous a laissé, et pour le reléguer à l’écart où nous n’irons le réclamer qu’au moment du besoin.


Frères bien-aimés, il ne faut pas que les choses aillent ainsi, car ce n’est pas là «demeurer en Jésus

Voyez: quand nous avons un ami bien cher, c’est à regret que nous le quittons; nous serrons dans nos cœurs ses moindres paroles, nous nous réjouissons de le revoir, et, en attendant, nous aimons à nous représenter les traits de son visage.

Et pourquoi n’en serait-il pas ainsi de notre Jésus, lui qui est plus que le meilleur ami et que le frère le plus tendre?

Il nous faut vivre mieux dans la communion de Jésus, aimant ce qu’il a aimé, haïssant ce qu’il a haï, craignant par-dessus tout de lui causer de la peine, et faisant de lui notre joie, notre vie, notre tout ici-bas.


Demeurons en lui.

Seul il est digne que nous lui donnions TOUT notre cœur; il n’est pas un homme dur qui moissonne là il n’a point semé, ou qui marchande aux siens ses bénédictions; il est riche en miséricorde pour tous ceux qui l’invoquent; (Eph. II, 4.) IL EST AMOUR; il se nomme JÉSUS!

Ce Jésus, en qui habite corporellement la plénitude de la divinité, (Col. II, 9.) dont la parole puissante a créé toutes choses, (Col. I, 16.).

C’EST LUI qui nous a appelés à l'existence et ne cesse de nous prodiguer les plus tendres soins,

C’EST LUI qui a racheté notre âme, et qui, seul, peut la nourrir des paroles de la vie éternelle;

C’EST LUI dont le tendre amour nous a aimés, nous a cherchés, quand nous ne l’aimions pas, qui a pris pour nous une couronne d’épines, et s’est laissé suspendre à la croix;

C’EST LUI qui est le bon Berger, et il donne sa vie pour ses brebis.

Oh! demeurons en lui, et, sur nos hideux péchés, il jettera le manteau de sa justice, et sur nos saignantes blessures il versera le baume de ses consolations; dans nos faiblesses il nous fortifiera de sa force toute-puissante, et jusqu’à la mort il sera notre guide fidèle.

Où trouverions-nous celui qu’il faut à notre âme si nous ne demeurons pas en lui?


* * *


Je voudrais, chers amis, vous rappeler aujourd’hui quelques-uns des traits de notre communion avec Jésus.

Et toi, Sauveur de nos âmes, manifeste-toi à nous tous maintenant; que nous soyons tous ici comme de petits enfants à tes pieds, prêts à écouter les bonnes paroles et à les serrer dans nos cœurs. Ô Jésus! parle-nous maintenant, tes serviteurs écoutent!

La plus belle de toutes les sciences est celle qui consiste à nous entretenir avec Jésus et à LE GARDER EN NOUS, quand une fois nos âmes l’ont reçu PAR LA FOI; Christ pour nous! l’Agneau de Dieu, immolé pour nous à Golgotha, et portant la peine de nos iniquités, voilà le commencement de toutes choses, voilà d’un mot toute la dogmatique chrétienne.

Mais Christ en nous! Christ habitant dans notre cœur, y manifestant sa vie, pour que nous la manifestions au-dehors:

voilà la fin de toutes choses,

voilà le but auquel nous devons tendre sans cesse;

voilà, d’un mot, toute la morale chrétienne.


Croire en Christ, sans vivre avec lui et pour lui,

c’est croire de la foi des démons!


Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien; les démons le croient aussi, et ils tremblent. (Jacques II, 19.)

Les démons connaissent Dieu mais tremblent; ils ont une connaissance parfaitement exacte, soyons-en sûrs, mais ils possèdent un cœur souillé et rebelle; UNE PAREILLE FOI NOUS CONDAMNERAIT, AU DERNIER JOUR, lorsque disparaîtront toutes les illusions de notre cœur, comme toutes les excuses de notre intelligence, lorsque tous les lambeaux de notre propre justice tomberont, mettant à nu notre misère et notre honte.

C’est pourquoi, revêtons-nous de Christ, pendant qu’il en est temps; que la justice de Christ, que la sainteté de Jésus, que la douceur de l’innocent Agneau, devienne notre robe de noce.

Le «temps est court désormais(1 Corinth. VII, 29.) hâtons-nous, car le «salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru; (Rom. XIII, 11.)

Jésus vient bientôt! II vient, pour détruire la souffrance et le péché; Il vient pour nous transformer par son amour, pour triompher de tous ses ennemis et délivrer son Église.


Il vient, il est là! Malheur à celui qui sera trouvé dépouillé et non pas revêtu.


Mais, me demanderez-vous, qu’est-ce précisément que demeurer en Jésus?

Ici nous devons nous borner à quelques traits.

Je suppose, mes bien-aimés, que, tous, VOUS LE PRENEZ POUR VOTRE SAUVEUR; tous, vous êtes bien persuadés qu’il n’est aucun autre nom par lequel il vous faille être sauvés, (Actes IV, 12.) que le bonheur et la paix ne se trouvent qu’en lui, et que, hors de lui, nous ne rencontrons que ténèbres, déception et mort.

Cela étant admis, je viens vous dire avec l’apôtre: «Comme donc vous avez reçu le Seigneur, marchez en lui, étant enracinés et édifiés en lui, et fortifiés dans la foi, selon que vous avez été enseignés (Col. II, 6-7)

Tout ce que je voudrais faire aujourd’hui, c’est, dans cette vie du Sauveur qui nous est familière dès notre enfance, de choisir quelques traits, de les porter devant vous, suppliant Dieu de les graver lui-même dans vos cœurs, et vous répétant encore: «Mes petits enfants, demeurez en lui!» (1 Jean II, 28.)


Je dis tout d’abord que notre communion avec Jésus doit être UNE COMMUNION DE SAINTETÉ.

Sans doute l’impression première produite par la vie du Sauveur, sur toute âme sérieuse et candide, est celle de sa parfaite sainteté. Il est comme environné d’une atmosphère de calme, de pureté, de sainteté, qui fait du bien et nous transporte dans un monde tout différent du nôtre.

Les principes qui le font agir ne sont pas les nôtres, ses mobiles personnels sont différents; ses moindres actions portent l’empreinte d’un désintéressement si nouveau, d’une charité, d’une sainteté si célestes qu’elles arrachaient à ses ennemis mêmes des cris d’admiration: «Jamais homme ne parla, jamais homme n’agit comme cet homme.» (Jean VII, 46.)


Or nous ne pouvons nous retirer vers Jésus, et nous réclamer de son nom, si nous sommes sincères, sans être transformés, en quelque degré, à son image, sans admirer, sans rechercher, et sans reproduire cette sainteté dans notre vie.

«Je suis la lumière du monde, dit Jésus; CELUI QUI ME SUIT ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie.» (Jean VIII, 12.)

SI nous marchons dans la lumière, dit Jean, comme Dieu est en la lumière, nous avons communion l’un avec l’autre, et le sang de son Fils Jésus-Christ nous purifie de tout péché.» (1 Jean I, 7.)

La lumière, dans l’Écriture, est une image de la sainteté; et pour marcher dans la lumière:


NOUS PRENDRONS POUR PRINCIPES DE TOUTE NOTRE VIE

LES PRINCIPES QUI DIRIGEAIENT JÉSUS.


Sa vie publique, comme sa vie privée, est si riche d’instructions à cet égard que nous y trouverons lumière, instructions et conseils pour tous les cas difficiles; dans les moindres détails de notre vie journalière nous aurons ainsi des jalons, placés sur notre route, et qui nous empêcheront de nous égarer.

Dans chaque perplexité, nous nous demanderons, en consultant la Parole de notre Dieu: Qu’est-ce que Jésus eût pensé, qu’eût-il fait, ou même qu’eût-il dit, à ma place?


- Notre premier soin, au réveil, sera de nous demander:

qu’est-ce que Jésus me donne à faire aujourd’hui?

- Notre dernière question le soir, en sondant notre cœur, sera encore:

Est-ce que Jésus, qui a vu les motifs secrets de mes moindres actions serait content de moi?....


Et en marchant ainsi, en toutes choses, à la lumière de Jésus, EN LE PRENANT EN RÉALITÉ, POUR LE GUIDE DE NOTRE VIE, nous ne broncherons pas, ou, si nous tombons, nous serons relevés, parce que nous ne lâcherons point sa main.


Notre communion avec lui sera ensuite une communion de prière.

Ah! les prières de Jésus, les requêtes de son âme brûlante de charité, que n’étaient-elles pas, et que sont les nôtres en comparaison?

Sans doute, par leur nature, celles de Jésus devaient essentiellement différer des nôtres: elles étaient l’élan d’une âme qui adore, qui contemple la gloire du Père et se nourrit de sa volonté; mais, dans leur ferveur, dans le filial abandon d’un enfant devant son père, et enfin dans la place que nous avons à leur faire dans le travail de notre vie, ne pourrions-nous pas les imiter?

Jésus passait des nuits en prières, et nous, quand nous nous sommes traînés péniblement, durant un quart d’heure, dans une monotone requête, nous croyons avoir beaucoup fait!


Pourquoi ne prierions-nous pas comme Jésus, et dans sa communion?

N’est-il pas notre modèle, ici comme en toutes choses?

Ne pouvons-nous pas tout par Christ qui nous fortifie?

Et d’ailleurs, n’y a-t-il pas des chrétiens qui l’ont essayé, et qui nous donnent ainsi un touchant exemple?

Un Luther qui mettait les trois meilleures heures de sa matinée à part pour prier,

un Adolphe Monod dont les derniers adieux n’étaient qu’une fervente prière.

Si nous voulons regarder autour de nous, combien ne trouverons-nous pas de ces humbles, de ces petits, qui à cet égard nous devancent au royaume des cieux?

Le pasteur écossais John Welsh (pasteur écossais du début du XVIIe siècle) ne se couchait jamais sans avoir son manteau sous la main afin de pouvoir se relever pour prier; je sais une mère de famille qui consacrait chaque matin deux heures, avant son déjeuner, à prier pour ses enfants.


«DIS-MOI QUAND TU PRIES, ET JE TE DIRAI QUI TU ES....»


Croyons seulement, croyons aux infinies bénédictions de la prière; et puis aimons comme Jésus aimait, et, en présence de tant de besoins qui se pressent autour de nous, à la vue de tant de misères qui nous réclament, de tant de souffrances à soulager, de tant d’âmes à sauver, nous saurons aussi mettre à part quelques heures pour la prière.

Le Maître est ici et il nous appelle; demeurons en lui, tenons-nous attachés à lui comme le sarment est attaché au cep, et la sève de la prière viendra alors réchauffer nos cœurs.


Enfin, — car nous ne pouvons multiplier les exemples, — notre communion avec Jésus, avant d’être, dans le ciel, une communion de gloire par la vertu de sa résurrection, est bien souvent, ici-bas, une communion de souffrances et d’humiliation.

Il faut que nous acceptions FRANCHEMENT de suivre Jésus sur le chemin de la souffrance.

À chacun sa part, à chacun son jour, que Dieu dispense dans sa souveraine sagesse, lui qui connaît parfaitement la souffrance qui nous est bonne; mais pour tous la voie royale que le maître a suivie: «Voici nous montons à Jérusalem, et il faut que le fils de l’homme souffre beaucoup(Matth. XX, 18.)

Il a été consacré par beaucoup d’afflictions avant d’entrer dans sa gloire; voudrions-nous qu’il en fût autrement pour les membres que pour le chef?

Comme il est infiniment doux pour celui qui souffre de savoir que son Sauveur a souffert avant lui, plus que lui, plus qu’aucun fils d’homme n’aura jamais à souffrir; comme il est précieux de se dire que Jésus connaît nos moindres souffrances, que, d’un mot, il pourrait les apaiser, et que s’il ne le veut pas, c’est que pas un iota de notre douleur n’est inutile; il nous laisse la douleur parce que la chose est bonne, parce que sans cela nous ne serions pas dans sa sainte volonté, et qu’il est doux alors, dans la communion de Jésus, de reposer notre tête fatiguée sur son sein, et de regarder à lui au travers de nos larmes!

«Voici, nous portons toujours, partout la mort du Seigneur Jésus, mais c’est afin qu’aussi la vie de Jésus soit manifestée en notre corps.» (2 Corinth. IV. 10.)

Si sa vie est la nôtre, si nos souffrances reproduisent les siennes, sa gloire aussi nous appartient, et la gloire de Jésus sera bientôt la gloire de tous ceux qui auront aimé Jésus.

«Bien-aimés! ce que nous serons n’est pas encore manifesté, ornons savons que lorsque le fils de Dieu sera apparu, nous lui serons semblables, car nous le verrons tel qu’il est(1 Jean III, 2.)

Si le Seigneur Jésus porte sur son corps glorifié, dans le ciel, la marque des plaies de la croix, je ne sais; mais ce que je sais, c’est qu’il est entouré d’une auréole de gloire, c’est que, à la droite du Père, il garde une couronne qu’il placera lui-même sur le front de ses rachetés; c’est que, si nous sommes à lui, nous avons, à ses côtés, une place que personne ne pourra occuper que nous, et que l’ennemi ne saurait nous ravir.


Ah! quand nous franchirons le seuil des nouveaux cieux, quand notre œil ravi rencontrera le regard de notre Jésus et que nous le reconnaîtrons pour l’avoir contemplé ici-bas par la foi, pensez-vous que nous nous souvenions encore des souffrances du temps présent? Croyez-vous que nous regretterons la communion des afflictions de Jésus, qui, durant notre court pèlerinage terrestre, nous aura appris à le connaître mieux, à l’aimer, à l’adorer mieux?

Mais il faut pour cela que, dès ici-bas, Christ soit en nous l'espérance de la gloire, (Col. I, 27.) et que, en attendant sa glorieuse venue, nous vivions chaque jour pour sa gloire.


* * *


Mes frères, ne croyons pas que cette communion avec Jésus dont j’essaie de tous retracer quelques traits, que cette communion permanente, céleste et sainte, soit une belle théorie religieuse, une figure de poésie, ou le rêve de quelque imagination exaltée.

Non, mais elle est la plus vivante des réalités, attestée d’un bout à l’autre de l’Évangile, et, grâces à Dieu, démontrée par la vie de bien des chrétiens.

Appliquons-nous à la réaliser aussi dans notre vie, en sorte qu’elle ne soit plus pour nous une lettre morte.

Voyez St. Paul, par exemple.

Savez-vous ce que j’admire le plus chez ce héros de la foi dont toute la vie est, pour ainsi dire, abandonnée à son Dieu?

Ce n’est pas sa dialectique puissante qu’il met au service de son maître, ce n’est pas son ardente charité, sa tendre sollicitude pour ses enfants en la foi, ce n’est pas même son zèle infatigable et ses gigantesques travaux — non, c’est avant tout sa communion constante avec le Seigneur; IL A OUVERT TOUT SON CŒUR À SON AMOUR; il a mêlé sa vie avec celle de son maître: ce n’est plus lui qui vit, c’est Christ qui vit en lui. (Gal. II, 20.)

Il est battu, jeté en prison, lapidé même; que lui importe, pourvu qu’il gagne Christ? pourvu qu’il apprenne à sonder un peu mieux les mystères de son amour, les profondeurs de ses richesses et de sa connaissance.

«Je suis crucifié avec Christ! À Dieu ne plaise que je me glorifie sinon en la croix de Christ par laquelle le monde m’est crucifié et moi au monde!» (Gal. II, 20; VI, 14.)

Et que ne pouvons-nous tous tenir un pareil langage!

Voyez encore parmi nous, ou parmi les frères moraves, par exemple, ces hommes qui parlent du Sauveur comme d’un ami toujours présent, qui vivent à ses côtés, qui s’entretiennent réellement avec lui, qui vont chercher auprès de lui grâce, lumière, secours.

Ah! Dieu nous donne de les imiter, et, dans l’intimité d’une relation personnelle, de pouvoir redire avec une jeune fille très éprouvée: — «Je ne me sens jamais seule, je puis tout dire à Jésus; il est mon meilleur ami» (Élisa Crowther, aveugle et sourde dès son enfance)


Je suis à mon Bien-aimé et mon Bien-aimé 
est à moi.

(Cant. Des cant. VI, 3.)


Ne voulons-nous pas tous apprendre quels trésors de consolation, quelles magnifiques clartés, quel monde de gloire il y a dans ces paroles, quand elles sortent d’un cœur croyant?

Il y a en Jésus non seulement PARDON et GRÂCE pour la vie éternelle, mais PAIX, JOIE et FORCE déjà dès ici-bas, et une heure de communion avec Jésus dans la souffrance et l’humiliation, renferme plus de véritable vie que toute une vie dans la faveur du monde.

Il est le puissant Sauveur,

il est aussi l’ami fidèle qui naît comme un frère dans la détresse;

il est l’Admirable, plus beau qu’aucun des fils des hommes;

il est le prophète qui nous apporte les paroles de l'éternelle paix, le sacrificateur qui donne sa vie pour son peuple, le roi assis à la droite de Dieu et qui même intercède pour nous.

Il est le bon berger, le roi des rois et le Seigneur des Seigneurs.


Choisissez donc Jésus, car, SI VOUS CHOISISSEZ LE MONDE, IL VOUS TROMPERA!

Mais pour demeurer en Jésus il faut être venu à lui;

aimez donc Jésus et il vous bénira,

venez à Jésus et il vous sauvera!

Mais venez-y MAINTENANT, et qu’alors vous conserviez en lui une bonne espérance, soit pour la vie, soit pour la mort.

Amen.




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