Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

SERMON

SUR LES PAROLES DE ST. PAUL

I Corinth. VI. 20.

VOUS AVEZ ÉTÉ RACHETÉS À UN GRAND PRIX

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Nous avons légèrement adapté ce texte au français que nous utilisons afin de le rendre plus compréhensible.)

Vous avez, été achetés par prix, Glorifiez donc Dieu en votre corps, ET en votre âme, qui appartiennent a Dieu.

Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu. (V. Segond)

Comme il n’y a rien qui soit d’une plus grande importance pour un Chrétien, que de connaître la raison pour laquelle le Fils de Dieu est venu dans le monde, et dans quel but il a voulu souffrir tout ce qu’il a souffert; on ne peut pas bien enseigner les vérités de l’Évangile, sans réfuter l’erreur de ceux qui soutiennent que Jésus Christ n’est pas mort, pour expier les péchés du monde, mais seulement pour nous donner un bel exemple de patience.....

Mais cette hérésie, quelque damnable (condamnable) quelle soit, n’est pas celle contre laquelle il nous faille le plus prémunir nos Auditeurs.

Il y a une autre hérésie touchant la Mort de notre Sauveur, qui fait autrement plus de mal dans l’Église Chrétienne et qui, sans contredit, damne (condamne) un très grand nombre de personnes.

Cette hérésie consiste à croire que le Fils de Dieu n’est pas mort pour nous rendre gens de bien, mais... pour nous dispenser de l’être! Et aussi pour faire en sorte qu’en vertu du prix infini de son sang, nous puissions obtenir le salut, sans la pratique de la piété, et sans une vie Chrétienne.

(NOTE de «Regard». Ils veulent dire - comme certains du 21ème siècle -  que, puisque Jésus est mort pour nous..., nous pouvons faire ce que l'on veut sans conséquence pour notre éternité!.... En vérité, c'est un non-sens puisque nous récolterons ce que nous avons semé.)

Je sais bien, Mes très chers Frères, que vous devez être, pour le moins avertis de cette pernicieuse erreur, plus que la plupart des autres peuples à qui l'Évangile est prêché aujourd'hui, vu les solides instructions que vous recevez sur ce point important, aussi bien que sur les autres Vérités du Christianisme par vos dignes Pasteurs qui joignent à un savoir exquis un zèle véritablement Apostolique.


Cependant, comme la fausse doctrine dont je viens de parler est, pour ainsi dire, un poison doux qui flatte agréablement la chair, et qui par ce moyen se glisse aisément dans les Églises les plus saines et les plus pures (témoin les Églises plantées par les Apôtres mêmes, qui en étaient infectées): je ne crois pas faire une chose inutile, si j’emploie le temps qui m’est accordé pour vous entretenir de ce sujet et combattre la plus dangereuse de toutes les erreurs.

Je ne prétends pas me servir de toutes les armes que l’Écriture sainte et la Religion Chrétienne me fournissent. Cela me mènerait trop loin.

Je me borne, pour le présent, à faire valoir auprès de vous la puissante raison dont l’Apôtre St. Paul se sert pour pousser les fidèles Corinthiens à la Sainteté et à la pureté, quand il dit dans les paroles de notre texte:

Vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu. (V. Segond)

Je montrerai premièrement, autant qu’il me paraîtra nécessaire, le vrai sens de ces paroles.

Je travaillerai ensuite à mettre la principale Vérité qu’elles renferment dans tout son jour;

Ce seront là les parties de mon discours. Dieu; veuille l’accompagner de la vertu de son Esprit, et montrer sa force dans mes grandes infirmités.

De votre côté, Mes très chers Frères, fermez les yeux sur ces infirmités pendant cette heure: ce n’est pas pour l’amour de moi que je vous en prie; c’est pour l’amour de vous-mêmes; cette bienveillance que je vous demande, vous est absolument nécessaire pour être édifiés sur ce sujet.


I


Pour bien entrer dans la pensée de notre Apôtre, il faut SE REPRÉSENTER D’ABORD L’ÉTAT DES SERVITEURS, OU PLUTÔT DES ESCLAVES, tel qu’il y en avait autrefois parmi les Juifs, aussi bien que parmi les autres Peuples.

Ces esclaves n’étaient pas seulement assujettis à une servitude perpétuelle; mais c’était DES GENS QUI N’AVAIENT ABSOLUMENT RIEN QUI FUT À EUX: pas même leurs corps et leurs membres!

Ils appartenaient entièrement à leurs maîtres; ils faisaient même partie de leur bien et de leurs richesses; on en faisait un trafic, on les achetait, et on les vendait de la même façon qu’on achète et qu’on vend des possessions, des meubles ou des marchandises.

Lorsque notre Apôtre, pour exhorter les Corinthiens à renoncer à l’impureté, leur dit: VOUS N'ÊTES POINT À VOUS-MÊMES: il veut leur faire comprendre qu’ils n’étaient pas des personnes libres, et par conséquent, qu'ils n'étaient pas maîtres d’eux-mêmes ni de leurs actions; mais qu’ils étaient à l’égard de Dieu ce qu’un Esclave était à l’égard de son Maître.

Pour cette raison il ne leur appartenait point de faire de leurs corps, ni de leur esprit l'usage qu’ils désiraient, ni d’employer leurs membres pour offenser Dieu ou servir quelque autre maître que lui.

Non, dit l’Apôtre, vous n’êtes nullement en droit, de disposer ainsi de votre corps:


CE CORPS EST À DIEU,

ET NON PAS À VOUS-MÊMES.


On sent bien, que l’Apôtre se sert ici d’un motif très prenant pour conduire les Corinthiens à la sainteté et à ne pas souiller leurs membres par des actions impudiques.

Mais les Corinthiens auraient pu demander à l’Apôtre, sur quelle base il fondait le droit qu’il attribue à Dieu à leur égard, et quel est le titre en vertu duquel Dieu prétendait posséder leurs corps de la même manière qu’un maître possède le corps de son esclave.

St. Paul répond avec les paroles de notre texte: Car vous avez été (r) achetez.

Il veut dire: Quand je soutiens que vous êtes à Dieu et nullement à vous mêmes, je n’attribue à Dieu aucun droit, qu’on puisse lui contester.

Dieu possède vos corps aussi bien que vos esprits à très juste titre! Il les possède en vertu de l’achat qu’il en a fait. IL A PAYÉ POUR VOUS ACQUÉRIR, tout ce que vous pouvez valoir, et même beaucoup plus que vous ne valez, vous avez été achetés!

On voit bien, que cela pourrait comprendre TOUS les bienfaits que les Corinthiens avaient reçus de Dieu. Car il est indubitable, qu’en conséquence de tant de grâces que nous recevons continuellement de notre Dieu, nous sommes autant, et même plus à lui, qu’aucun esclave ait jamais été à son Maître.

En effet, si nous croyons, avec raison, être redevables à tous ceux qui nous ont fait du bien; quelles ne doivent pas être les obligations, que nous avons envers celui qui nous a donné la vie, le mouvement, et l’être; de qui nous tenons TOUT ce que nous sommes, TOUT ce que nous avons, et TOUT ce que nous pouvons.

Ce ne serait donc pas parler trop fortement de dire que Dieu, par tant de bienfaits dont il nous a comblé, nous a achetés; c'est-à-dire, que par là il nous a engagés et qu’il nous engage tous les jours à être entièrement à lui, et à lui être autant dévoué qu’un esclave doit être dévoué à son maître.

Mais on ne peut pas douter que ce ne soit à cause de notre Rédemption que les paroles de l’Apôtre se rapportent principalement puisque c’est pour marquer cette grande oeuvre en particulier que l’Écriture emploie le terme d'acheter (de racheter) en plusieurs endroits.

Outre quelques passages de St. Paul, où ce bienfait est visiblement désigné par cette expression, cela paraît aussi dans le Cantique chanté à l’Agneau que nous trouvons dans l’Apocalypse:

Car c'est cet Agneau, mis à mort, comme le Cantique le marque, qui nous a (r) acheté à Dieu par son sang.

... tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation... (Apoc. V. 9 – V. Segond)

Et quand St. Paul, dans les Actes des Apôtres, pour engager les Prêtres d’Éphèse à paître le Troupeau qui leur était confié, leur montre que c'est l'Église que Dieu lui-même a ACQUISE PAR SON PROPRE SANG; (Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour paître l’Église du Seigneur, qu’il s’est acquise par son propre sang. Actes XX. 28. V. Segond) on trouve dans l’original un mot qui nous représente notre Rédemption sous la même idée, que le terme qui est dans notre texte.

Et c’est aussi sans doute à cause de cet achat, que les Chrétiens qui ont part à la Rédemption de J. Christ sont appelés par St. Pierre, LE PEUPLE ACQUIS, ou le Peuple de l'acquisition. (Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis... 1 Pierre II. 9. V. Segond)

Ce n’est pas s’arrêter à un simple détail, Mes Frères, de souligner comme je fais le terme d'acheter. Ce terme nous donne la véritable idée qu’il faut avoir sur notre Rédemption.

On peut la considérer comme une simple délivrance, et, à cet égard LE SANG DE J. CHRIST EST LA RANÇON QU’IL A VOULU PAYER, POUR NOUS DÉLIVRER de l’Enfer, et de la puissance du Démon; Mais ce n’est pas tout ce que l’Apôtre nous veut faire entendre ici.

On peut délivrer quelqu’un, on peut payer une rançon pour lui, sans qu'on prétende par là acquérir aucun droit sur sa personne; on veut simplement le mettre en liberté; on ne prétend pas l’acheter par là, où se l’assujettir.


Il n’en est pas ainsi de notre Rédemption!

Par cette grande oeuvre, Dieu s’est proposé d’acquérir un droit sur nous; le même droit qu’un propriétaire a sur son bien, ou qu’un Seigneur et qu’un maître a sur son esclave.

C’est pour nous faire sentir cela, que l’Apôtre ne se contente pas ici de dire, vous avez été délivrés, vous avez été affranchis, mais il parle plus fortement, vous avez été ACHETÉ.

Notre Apôtre n’en demeure pas là.

Pour mieux marquer la grandeur du bienfait qu'il met ici devant nos yeux et l’obligation infinie que nous en avons envers notre Dieu, il nous fait connaître, que L’ACQUISITION QUE DIEU A FAITE DE NOUS, LUI COÛTE BEAUCOUP lorsqu'il ajoute; vous avez été acheté par prix, ou, comme les paroles de l’original peuvent fort bien être traduites; vous avez été acheté à un grand prix, ou vous avez été acheté bien chèrement. (vous avez été rachetés à un grand prix. 1 Cor. VI. 20. V. Segond.)

Il est incontestable qu’avant même que Jésus Christ nous eut acquis par son propre sang, NOUS ÉTIONS DÉJÀ À DIEU, PARCE QUE NOUS ÉTIONS SES CRÉATURES – sans parler de tant d'autres grâces, qui nous obligent d’être à lui!

Personne ne peut douter que toute la Création donne (ou doit donner) à Dieu un droit sur ses créatures; un droit plus absolu qu’aucun Maître ne pourra jamais avoir sur le plus vil de ses esclaves.

Mais si nous sommes à Dieu en vertu de la Création, comme ce droit ne peut lui être contesté, on peut dire en quelque manière, qu'à cet égard nous ne coûtons rien à Dieu, ou que nous ne lui avons coûté qu’une seule parole.

Pour faire que la lumière et que le monde entier avec tous ses habitants existât, DIEU N’EUT QU’À PARLER; il n’eut qu’à dire, qu'il soit ainsi. Il ne lui en fallut pas davantage pour tirer tout ce vaste Univers du néant.

Mais il n’en est pas de même du droit qu’il a acquis sur nous par l’ouvrage de la Rédemption.

Si cet ouvrage merveilleux donne à Dieu un droit de Seigneur et de Maître sur nous, d’une manière plus particulière que la Création:

Il faut avouer, qu’a cet égard nous lui coûtons bien cher.

Pour nous acquérir de cette manière:

il a fallu nous envoyer de son sein son Fils unique;

il a fallu livrer ce cher Fils à ses plus grands ennemis;

il a fallu l’exposer à toutes sortes d’indignités, aux plus horribles tourments,

et enfin le laisser aller à une mort cruelle et infâme.

Si en conséquence de cette Rédemption nous appartenons au Fils de Dieu aussi bien qu'à son Père; que de peines, que de veilles, que de travaux, que de douleurs, que d’angoisses, que de souffrances, que de larmes, que de sang ne lui coûtons-nous pas!

Ce n'est pas, comme le dit fort bien St. Pierre, par des choses corruptibles, par de l'or ou par de l'argent, que nous sommes achetés, mais par le précieux sang de Jésus Christ.

(Sachant que ce n’est pas par des choses périssables, par de l’argent ou de l’or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous aviez héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache... 1 Pierre I. 18-19. V. Segond)


Quel prix, Mes très chers Frères, quel prix que le sang du propre Fils de Dieu?

Quel prix, si on le compare à ces pauvres vaisseaux de terre (nos corps), à ces vaisseaux tous remplis d’ordure qu’il a bien voulu acheter par ce précieux sang?

Voilà un prix, qui est bien au-dessus de ce que toutes les créatures mises ensemble peuvent valoir! C’est donc avec raison, que Notre Apôtre dit aux fidèles Corinthiens:


VOUS AVEZ ÉTÉ (r) ACHETÉS D'UN GRAND PRIX.


Il n'y a rien de plus naturel et de plus juste, que la conclusion, que St. Paul tire de cette vérité quand il ajoute: Glorifiez donc Dieu en votre corps et en votre esprit, qui APPARTIENNENT À DIEU.

Si Dieu nous a achetés, s’il nous a rachetés à un si haut prix et s’il m’est permis de parler de la sorte, à un prix si excessif:

SI en vertu de cet achat nous sommes à Dieu;

SI notre esprit et notre corps sont entièrement à lui;

SI tout ce que nous sommes et tout ce que nous avons, lui appartient;


NOUS NE SOMMES DONC PAS EN DROIT DE DISPOSER

EN AUCUNE MANIÈRE DE NOUS-MÊMES.


Il ne nous appartient pas de faire de notre corps, ou de notre âme, l'usage que nous voulons, ni nous servir du bien d'autrui selon notre fantaisie; et moins encore nous appartient-il de nous en servir pour déshonorer, pour outrager le maître, qui les a achetés si chèrement!

Nous sommes légalement obligés d’employer – uniquement pour Dieu – ce corps et cet esprit dont l’acquisition lui a tant coûté!

Nous sommes donc obligés:

à n’avoir que des sentiments et des pensées,

à ne dire que des paroles à ne faire que des actions, qui soient agréables à ce divin Maître, et qui tendent à son honneur et à sa gloire: Glorifiez donc Dieu en votre corps et en votre esprit, qui appartiennent à Dieu.

Il est vrai, comme nous l’avons déjà indiqué, que notre Apôtre, en tirant cette conclusion de son principe, a particulièrement en vue de détourner les Corinthiens de l’impureté, et de leur faire comprendre qu’ils sont tenus d’employer, non seulement leur esprit, mais aussi leur corps – sa santé, sa vigueur, ses forces, son adresse, sa beauté – afin de faire ce qui est glorieux pour le Maître à qui tout cela appartient.

C’est lui faire un outrage épouvantable, que de se servir d’un bien qui est à lui et qui lui a tant coûté, pour le déshonorer par des actions sales et impudiques. Ce serait, comme il parle dans les paroles précédentes, convertir les membres de Jésus Christ en des membres d'une prostituée.

Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres de Christ?

Prendrai-je donc les membres de Christ, pour en faire les membres d’une prostituée? (1 Cor. VI. 15. V. Segond.)

Mais il n’y a personne qui ne sente que la conclusion qui découle naturellement du principe de St.Paul est bien plus universelle; et que les paroles de cet Apôtre renferment le plus puissant motif qu’on ne saurait s’imaginer quant à la sainteté et à une vie Chrétienne en général.

En effet, si nos corps sont à Dieu en vertu de l’achat qu’il en a fait, non seulement il ne faut pas employer nos membres à des actions d’impureté; mais il faut s’en servir pour ne faire que ce qui est glorieux pour Dieu....


IL FAUT EMPLOYER TOUT CE QUE NOUS AVONS

POUR HONORER DIEU ET POUR LE GLORIFIER.


Nous le devons d’autant plus, que c’est là tout ce que nous pouvons faire pour ce bon Maître, qui a bien voulu nous acheter à un si haut prix.

Il y a des esclaves qui peuvent rendre à leur Maître, ce qu’il a payé pour eux. Ils peuvent le rendre plus heureux, plus grand, plus riche et plus puissant. Mais à tous ces égards nous sommes des serviteurs entièrement inutiles à notre Dieu.

Tout ce qui est en notre pouvoir, c’est de le louer, c’est de le bénir, c'est de le glorifier par nos pensées, par nos sentiments, par nos paroles, et par nos actions.

Mais puisque nous sommes réduits à un service aussi peu considérable qu’est celui-là; du moins faut-il lui rendre ce petit service, autant qu’il nous est possible, et y employer toutes les forces de notre corps, et toutes les facultés de notre âme:

Glorifiez, donc Dieu en votre corps, et en votre esprit, qui appartiennent a Dieu.


II


Il n'en faut pas davantage, Mes très Chers Frères, pour faire comprendre aux plus simples d’entre vous le vrai sens, et toute la force des paroles de notre texte.

La Vérité que nous apprenons est de la dernière importance comme vous le voyez, car s’il y a un passage de l’Écriture sainte qui nous enseigne ce qu’est qu’un vrai Chrétien, c’est assurément celui, que nous venons de vous expliquer.

On croit ordinairement que pour être véritablement Chrétien, il suffit d’avoir la Foi en J. Christ; et si l’on demande ce que c’est que cette foi, on répond qu’elle consiste uniquement à croire que J. Christ, le Fils de Dieu, est notre Rédempteur, et à bien appliquer cette vérité.

Mes Frères, je ne veux nullement m'éloigner de ce sentiment commun, qui est très vrai, si on le prend dans un bon sens.

Il vous suffit donc, je vous l’accorde, pour être de vrais Chrétiens, d’avoir la foi en Jésus Christ, et pour avoir cette foi, il vous suffit de croire que J. Christ est votre Rédempteur, je n'en demande pas d’avantage.

Mais puisque nous réduisons toute la Foi d’un Chrétien à ce seul point, du moins est-il juste de croire ce point essentiel – sincèrement, et comme il faut – sans cela ce serait une grande audace, une grande hardiesse, de prétendre s’attribuer la qualité de vrai Chrétien.

Or ce n’est pas croire sincèrement et comme il faut cette grande vérité; pendant qu’on se contente de croire, que J. Christ est tout à nous, et que nous avons part à tous ses mérites:

il faut aussi croire que nous sommes TOUT à lui, et que NOUS N’AVONS RIEN QUI NE LUI APPARTIENNE.

Il ne suffit pas de croire que J. Christ nous a acquis le ciel par sa parfaite obéissance;

il faut aussi croire qu’il nous a acquis nous-mêmes POUR LUI.

Il ne suffit pas de croire que J. Christ nous a dégagés de la puissance de nos ennemis;

il faut aussi croire qu’il nous a liés à lui même par les liens les plus forts et les plus étroits.

Il ne suffit pas de croire que J. Christ est notre grand Bienfaiteur, notre Libérateur, notre Sacrificateur, qui a expié nos péchés en se sacrifiant lui-même pour nous, et qui a délivré notre corps et notre âme de l’Enfer;

il faut aussi croire que Jésus Christ, par cette Rédemption, est devenu notre UNIQUE Maître, notre Seigneur; que par là nous sommes devenus ses serviteurs, ses esclaves, et qu'en conséquence, notre corps et notre âme lui appartiennent à tel point que:


NOUS NE SOMMES PLUS EN DROIT

DE LES EMPLOYER À AUTRE CHOSE QU’À LE GLORIFIER.


Voilà ce qu’il faut que nous croyions.

Il faut même que cette conviction soit bien vive, qu’elle soit bien forte et bien efficace, qu’elle touche véritablement notre cœur, qu’elle se montre dans toute notre conduite. C’est là ce qui est absolument nécessaire; car c’est là ce qu’on appelle croire sincèrement et comme il faut cette vérité essentielle du Christianisme: savoir que J. Christ le Fils de Dieu est notre Rédempteur.


Il est vrai que ce n’est pas de cette manière que plusieurs envisagent l’oeuvre de notre Rédemption.

Ils ne la regardent que du côté du profit qu’ils veulent en tirer, et des consolations, qu’ils espèrent en recevoir: tandis qu’ils ferment les yeux quand on leur propose l’obligation indispensable, que ce grand bienfait nous impose.

Quand il faut se rassurer contre les troubles de la conscience, contre la crainte de l’Enfer; ALORS ILS CROIENT bien que le sang de J. Christ est d’un prix infini.

MAIS ILS NE LE CROIENT PLUS, quand on leur dit, qu’il faut se donner entièrement à celui qui les a (r) achetés par un si grand prix.

Le sang que le Fils de Dieu a répandu pour eux, n’est pas d’un prix assez haut pour les obliger d’être à lui et de se mettre à son service.

Pourtant notre texte nous apprend clairement qu’il n’y a rien de plus mal fondé et de plus déraisonnable qu’une telle idée de la foi. Si ce que j'ai dit ne suffit pas pour vous en convaincre; je vous prie, Mes Frères, de faire de sérieuses réflexions sur ces trois choses.

Premièrement, que cela été véritablement le but de Die de nous acquérir et de nous obliger d’être à lui par l’oeuvre de la Rédemption

En second lieu, que l’obligation que nous avons envers J. Christ pour un bienfait de cette nature est infinie à tel point que si nous ne nous donnons pas entièrement à lui – après tout ce qu’il a fait pour nous – nous nous rendons coupables de la plus noire de toutes les ingratitudes.

En troisième lieu, que tout le profit et tous les avantages, qui reviennent de ce grand bienfait, NE REGARDENT QUE LES PÉCHEURS QUI SE REPENTENT, C’EST À DIRE, QUI RENONCENT AU PÉCHÉ ET QUI SE CONSACRENT À DIEU!

Et par conséquent, ceux qui ne prennent pas ce parti, rejettent la Rédemption de Jésus Christ, la rendent inutile, et l’anéantissent à leur égard.


Je dis premièrement que le but, que Dieu s’est proposé dans l’oeuvre de la Rédemption, n’a pas été seulement de nous délivrer des peines que nous avions méritées par nos péchés; mais que son dessein a été de nous acquérir, de nous attacher à lui même et à son service.

C'est l’idée que l’Écriture nous présente de notre Rédemption presque partout où elle en parle.

On pourrait la justifier par un grand nombre de passages du Nouveau Testament; outre les preuves que nous tirons de notre Texte.

Je me contente d’alléguer quelques-uns de ces passages, qui sont les plus formels là-dessus.

Quand Zacharie le Père de St. Jean Baptiste bénit Dieu dans son divin Cantique:

Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, De ce qu’il a visité et RACHETÉ son peuple, Et nous a suscité un puissant Sauveur Dans la maison de David, son serviteur... (Luc I. 68-69. V. Segond); il est clair, qu’il parle là de l’oeuvre de la Rédemption. 


Pourquoi donc Dieu a-t-il fait tout cela selon ce que dit ce Sacrificateur?

Pour nous permettre, après que nous serions délivrés de la main de nos ennemis, De LE SERVIR sans crainte, En marchant devant lui dans la sainteté et dans la justice tous les jours de notre vie. (Luc I. 68-69. V. Segond)

De même si vous demandez à St.Paul, pourquoi J. Christ s'est donné pour nous? Il vous répondra:

Jésus s’est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple QUI LUI APPARTIENNE, purifié par lui et zélé pour les bonnes oeuvres. (Tite II. 14. V. Segond)

Si vous lui demandez à quel dessein J. Christ est mort pour tous. Il vous dira qu’il a subi cette mort...

... pour tous, afin que ceux qui vivent NE VIVENT PLUS POUR EUX-MÊMES, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. (2 Cor. V. 15. V. Segond)

Dans d’autres endroits il vous apprendra clairement, que J. Christ n'est pas seulement mort pour nous exempter des peines, mais qu’il est mort pour nous tirer de l’esclavage du péché; ce qu’il dit d’une manière très forte dans tout le sixième Chapitre de son Épître aux Romains.

St. Pierre nous apprend la même chose très distinctement, quand il dit:

que Jésus a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice; lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris. (1 Pierre II. 24. V. Segond)

St. Jean nous dit sur ce sujet que Le Fils de Dieu a paru afin de détruire les oeuvres du diable. (1 Jean III. 8. V. Segond) c’est à dire, comme il l’explique lui même, pour abolir les péchés, pour nous rendre de véritables enfants de Dieu en sorte que nous ne vivions plus dans le péché, mais que nous pratiquions la justice.

Enfin, si vous désirez savoir ce que dit J. Christ de lui même, pourquoi il a quitté le ciel, et pourquoi il est venu dans ce monde, il vous dira expressément qu’il y est venu pour amener les pécheurs à la repentance. (Matt. IX. 13)

Il avoue bien, qu’il était venu pour les pécheurs, et: non pas pour les justes; mais ce n’était pas seulement pour délivrer ces pécheurs de l’Enfer qu’ils avaient mérité; c'était aussi:

pour les amener à la repentance, c’est à dire, pour les sanctifier (les mettre à part)

pour les convertir,

pour rétablir l’image de Dieu en eux,

pour leur faire abandonner le service du Démon,

et pour les attacher à Dieu et à lui même.

Voilà ce qui a fait descendre le Fils de Dieu du ciel, et ce qui l’a obligé à venir dans ce monde.

De là il s’ensuit clairement, que tous ceux qui faisant profession de croire la Rédemption, et de connaître son véritable but, n’y répondent pourtant pas, et aiment mieux demeurer esclaves de leurs passions criminelles, plutôt que de se consacrer à Dieu et au Sauveur, qui est mort pour eux. Il s’ensuit, dis-je, que CES PERSONNES-LÀ S’OPPOSENT DIRECTEMENT AU PROJET DE DIEU, qu’ils détruisent en eux-mêmes l’effet que J. Christ devait justement attendre de cette grande oeuvre qui lui a tant coûté; et qu’ainsi ils renversent autant qu’ils peuvent le dessein de Dieu et de leur Rédempteur.

Mais outre cela, ils se rendent aussi coupables, comme nous l’avons indiqué, de l’ingratitude la plus noire, qu’on peut s’imaginer.

Pour comprendre cela, représentez-vous, Mes Frères, un homme qui a une âme sensible, qui a un cœur généreux et bien placé. Un tel homme, quand il a reçu un bon office, quelque léger qu’il soit, ne se donne aucun repos jusqu’à ce qu’il ait trouvé une occasion de faire voir sa reconnaissance; il embrasse alors cette occasion avec joie croyant par là s’acquitter d’un devoir indispensable.

Supposons qu’un tel homme, qu’un cœur ainsi bien disposé soit pleinement persuadé du grand bienfait de notre Rédemption,

qu’il en comprenne toute l’étendue,

qu’il fasse sur cet ouvrage toute l'attention nécessaire,

qu’il se représente vivement l’excellence de la Personne qui a bien voulu s’abaisser jusqu'à sauver un aussi misérable pécheur;

supposons qu’il se représente cet amour incompréhensible, qui a porté, le Fils de Dieu lui-même à mourir pour lui,

qu’il envisage toutes les peines et toutes les souffrances, que cet ouvrage lui a coûté,

qu’il regarde enfin d’un côté l’abîme de misère, duquel l’amour de son Sauveur l’a tiré; et de l’autre la félicité inénarrable qu’il lui a procurée:

Que doit-on croire d’un cœur sensible, d’un cœur bien fait, d’un cœur généreux, d’un cœur qui est pénétré de toutes ces grandes choses, qui les connaît, qui les considère, qui les pèse comme il faut?

Un tel homme n’aura-t-il pas pour son Dieu et pour son Rédempteur un amour et une reconnaissance sans bornes?

Ne s’écriera-t-il pas sans cesse:

Comment rendrai-je à l’Éternel tous ses bienfaits envers moi? (Ps. 116. 12. V. Segond)

Mon âme, bénis l’Éternel! Que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom! Mon âme, bénis l’Éternel, Et n’oublie aucun de ses bienfaits! (Ps. 103. 1. V. Segond)

Un tel homme ne reconnaîtra-t-il pas, qu’après une grâce de cette nature il n’est plus à lui même, qu’il est tout à son Dieu et à son Rédempteur; qu’aucun esclave n’appartient si absolument à son Maître, qu’il appartient lui même à celui qui a tant fait et tant souffert pour lui!

À présent il n’a plus d’âme, plus de corps, que pour son Dieu et pour son Jésus; que même quand il aurait cent corps et autant d’âmes, ce serait encore une reconnaissance trop petite de les consacrer et de les dévouer entièrement à son Dieu et à son cher Sauveur, de les employer uniquement pour le bénir, pour le célébrer, et pour le glorifier.

D’un autre côté si un homme ingrat est généralement détesté; s’il passe pour un lâche, pour un homme de rien, parmi les mondains mêmes; quel jugement devrait on faire d’un homme QUI SE DIT CHRÉTIEN, qui confesse publiquement ce que le Fils de Dieu lui-même a fait et a souffert pour lui tout ce que nous venons de dire, et qu'en conséquence il lui a des obligations infinies envers lui; qu’il lui doit tout et que sans lui il serait perdu sans ressource et misérable éternellement.

Quel jugement, dis je, devrait on faire d’un homme, qui fait publiquement cette confession, qui la fait tous les jours, et qui la fait particulièrement d’une manière très solennelle toutes les fois qu’il se présente à la Table de Notre Seigneur; et qui cependant MALGRÉ UNE TELLE CONFESSION VIT CONTINUELLEMENT COMME S’IL N’AVAIT PAS LA MOINDRE OBLIGATION ENVERS SON SAUVEUR. Il ne témoigne, dans sa conduite, aucune reconnaissance, aucun amour pour lui, aucun empressement pour lui plaire, aucune crainte de l’offenser, et même ne s'inquiète pas de l’outrager par des actions qu’il sait lui être en abomination?

Avec quel mépris ne devrait-on pas regarder un tel homme parmi les Chrétiens?

Ne devrait-on pas le détester comme un monstre d’ingratitude, comme un homme mille fois plus infâme, que ceux qui passent dans le monde pour les plus lâches, et les derniers des hommes?

Tous les Chrétiens en voyant un tel ingrat qui, après tant de bienfaits, aurait si peu d’égard pour J. Christ, ne devraient-ils pas s’écrier d’une commune voix avec St. Paul:

Si quelqu’un n’aime pas le Seigneur, QU’IL SOIT ANATHÈME! Maranatha. (1 Cor. XVI. 22. V. Segond)

Certainement un tel homme serait regardé ainsi parmi tous les Chrétiens, s’ils étaient de VRAIS Chrétiens, de VRAIS disciples, de VRAIS adorateurs de J. Christ.

Il n’y a rien qui marque plus clairement le grand déchet du Christianisme que de voir des hommes si ingrats soient encore dans quelque considération dans une Église, qui se dit Chrétienne, pendant qu’ordinairement on passe pour infâme dans cette même Église aussitôt qu’on paraît ingrat envers le moindre de ses bienfaiteurs!

N’y a-t-il donc que Dieu; n’y a-t-il que J. Christ, qu’on puisse payer d’ingratitude parmi les Chrétiens, sans se perdre de réputation, et sans être accusé de bassesse et de lâcheté?

Qu’elle Église grand Dieu! quels Chrétiens!


Mais ce n’est pas seulement la plus lâche et la plus détestable de toutes les ingratitudes, si après le grand bienfait de notre Rédemption nous aimons mieux demeurer esclaves du péché plutôt que de nous attacher à notre cher Rédempteur?

En rejetant c’est ce bienfait:

c’est le rendre inutile,

c’est l’anéantir à notre égard;

c’est mépriser tous les fruits, et tous les grands avantages que J. Christ a bien voulu nous acquérir par un abaissement si profond, par tant de peines, qu’il s’est donné, par tant de tourments qu’il a endurés, et par tant de sang qu’il a répandu pour nous;

c’est fouler aux pieds ce précieux sang,

c’est rejeter la consolation qui nous en peut revenir;

en un mot:


C’EST RENONCER ENTIÈREMENT AU SALUT

QUE J. CHRIST NOUS A PROCURÉ.


Pour vous faire sentir cette vérité, Mes Frères, je n’ai qu’à vous demander, quelles sont les personnes, que J. Christ a voulu rendre éternellement heureuses par l’oeuvre, qui lui a tant coûté?

Ce ne sont pas des justes, me direz-vous, ce sont des pécheurs comme nous. J’en conviens. Mais est-ce que ce sont des pécheurs, qui veulent demeurer dans leurs péchés et dans leurs mauvaises habitudes?

Ce serait là une étrange idée qu’on se formerait de Dieu, de J. Christ, et de tout ce qu’il a fait pour nous racheter.

Quoi? Dieu aurait envoyé du ciel son propre Fils, il l’aurait abandonné à ce qu’il y a de plus cruel, le Fils de Dieu lui-même se serait abaissé, se serait anéanti, jusqu'à souffrir la mort infâme de la croix!

Pourquoi tout cela?

Afin que les pécheurs puissent s’endormir tranquillement dans leur sécurité charnelle, afin que les impénitents puissent demeurer dans cet état criminel sans rien risquer et sans craindre l’Enfer, et afin qu’au milieu de leurs crimes ils puissent s’assurer malgré tout d’un bonheur éternel?

Voilà donc un projet qu’on attribuerait à Dieu dans cette grande oeuvre de notre Rédemption qui lui a coûté si cher!

Voilà donc un dessein bien digne de sa grandeur, de sa majesté, de sa sagesse, de sa sainteté, de sa justice!

Peut-on attribuer à Dieu un semblable dessein sans commettre un horrible blasphème?

Si on ne le peut pas, il faut donc convenir, que CE GRAND BIENFAIT DE LA RÉDEMPTION NE REGARDE QUE LES PÉCHEURS QUI SE REPENTENT, qui quittent les vices et se donnent à Dieu; que ce n’est que pour ceux-ci que J. Christ a voulu donner le ciel, et que jamais il n’a rien voulu donner de semblable pour les impénitents.

Mais si cela est, il est aussi clair que le jour, que tous ceux, qui ne prennent pas sérieusement le parti de se convertir à Dieu, rendent cette Rédemption inutile, et l’anéantissent à leur égard, et même: qu’ils la rejettent avec mépris.....!

Peut on se vanter de faire quelque cas d’une faveur aussi inestimable, alors qu’on aime mieux renoncer à tous les avantages qui en découlent plutôt que de se dégager de l’esclavage du monde et du péché, pour s’attacher au service de son Dieu et de son Rédempteur?


Ce que nous avons dit, Mes Frères, suffit pour convaincre d’une manière irréfutable, tous ceux, qui voudront y prêter une sérieuse attention, que NOTRE RÉDEMPTION, bien loin de nous dispenser d’une vie sainte et conforme à la Loi de Dieu, EST LE PLUS PUISSANT DE TOUS LES MOTIFS POUR NOUS Y ENGAGER;

qu’il n’y a rien au monde qui nous attache plus à Dieu et à son service, que ce grand bienfait;

qu’il n’y a rien, qui nous oblige davantage à nous donner tout à lui, et à employer notre corps et notre âme uniquement pour le glorifier.

De là il est aisé de conclure que tous ceux, qui ne font pas voir dans leur conduite qu’ils sentent sérieusement la grandeur de cette obligation, ne sont pas encore bien persuadés de la Vérité la plus essentielle du Christianisme; ils ne croient pas encore comme il faut que J. Christ le Fils de Dieu est leur Rédempteur; et par conséquent qu’ils ne sont pas encore de véritables Chrétiens.

C’est là l’importante vérité, qui est renfermée dans notre texte, et que j’ai voulu mettre dans un plus grand jour dans cette seconde partie de mon Discours....


Vous avez été rachetés à un grand prix.

Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit,

qui appartiennent à Dieu.




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