Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

REFUS D’ALLER À JÉSUS POUR AVOIR LA VIE.

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Texte:

Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie. Jean V, 40.

Ce reproche dicté par une charité tout adorable, sortit de la bouche de Celui que l’Esprit Saint appelle, le chemin, la vérité et la vie, qui tient les clefs de l’enfer et de la mort, qui ouvre et personne ne ferme, qui ferme, et personne ni ouvre, (Jean XIV, 6. Apoc. III, 7.)

Il doit nous rendre sérieux et attentifs, si nous avons à cœur le salut de nos âmes.

Voyons quelles circonstances y donnèrent lieu.

Jésus venait de rendre l’usage de ses membres à un paralytique, malade depuis trente-huit ans. Sous le prétexte, que cette œuvre de miséricorde avait été faite un jour de sabbat, les Juifs en avaient pris occasion de se scandaliser, et s’irritaient contre LE MAÎTRE DU SABBAT.

Mais, constamment charitable, le Sauveur cherche à leur faire comprendre, que le pouvoir par lequel il opérait de tels prodiges, venait de Dieu, qu’il l'exerçait conformément à la volonté de Dieu, et qu’ainsi il faisait son œuvre.

Il leur annonce en outre qu’ils verraient même de bien plus grandes choses, lorsque la divinité de sa mission serait attestée par sa victoire sur le sépulcre, ainsi que par la fonction de JUGE SUPRÊME DE L’UNIVERS.

Il en conclut que leur devoir était de l’écouter, de l’honorer en qualité d’Envoyé céleste et de Fils de Dieu, puisque:

celui qui n’honore pas le Fils, n'honore pas le Père qui l'a envoyé. (Jean V, 23.)

Jésus les fait souvenir ensuite de la grande journée des rétributions, dans laquelle le serviteur infidèle ou inutile aura à répondre de ses négligences, de son incrédulité, comme des égarements de sa vie.

Il invoque en sa faveur le témoignage de Jean Baptiste, et exhorte ses auditeurs à SONDER LES ÉCRITURES qui annoncent avec les plus grands détails, tout ce qui a rapport à lui, et particulièrement les livres de Moïse dans lesquels il leur fait voir leur propre condamnation.

Ne pensez pas que ce soit moi qui doive vous accuser devant mon Père: Moïse en qui vous espérez est celui qui vous accusera; car si vous croyiez en Moise, vous croiriez aussi en moi, puisqu’il a écrit de moi. (Jean V, 45, 46.)

Il leur dévoile enfin par sa toute-science la cause de leur incrédulité, qui se trouvait dans leurs penchants corrompus et dans leur volonté dépravée, leur déclarant positivement: que s'ils rejetaient la lumière, c’est que leurs œuvres étaient mauvaises.

Ils ne voulaient pas d’un Sauveur, auquel ils eussent dû faire le sacrifice de leur orgueil et de leur propre justice, d’un Sauveur qui veut des disciples doux et humbles de cœur, prêts à renoncer aux honneurs et aux avantages du présent siècle, et à supporter l'opprobre, les souffrances et la contradiction.

«Je sais» leur dit alors Celui qui sait toutes choses, je sais que vous n’avez pas en vous l’amour de Dieu. Comment pourriez-vous croire, vu que vous aimez à recevoir la gloire les uns des autres, et que vous ne recherchez pas la gloire qui vient de Dieu seul?» (Jean V, 42, 44.)

Mais, vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie, ajoute le Seigneur, leur montrant par là, qu’il connaissait toute la profondeur de leur malice.

Ce reproche, adressé aux Juifs d’alors, ne concernerait-il point aussi, de nos jours, un grand nombre d’hommes qui portent le nom de chrétiens?


C’est là, M. F., une question grave et importante, qu’il convient d’examiner, après avoir déterminé le sens des paroles de notre texte.

Veuille l’Esprit de grâce ouvrir les yeux et toucher les cœurs de ceux qui sont encore hors de Christ, leur montrer le danger de leur état, et leur accorder aussi d’en saisir avec empressement le remède!

Ah! qu’ils embrassent tous, par une foi vive et sincère, ce bon Sauveur qui les appelle avec tant d’amour: Vous, tous les bouts de la terre, regardez à moi et soyez sauvés, car je suis le Dieu fort, et il n'y a point de Dieu juste et Sauveur que moi! (Ésaïe XLV, 23.)


* * *


I. Que faut-il entendre par ces paroles: aller à Jésus?

C’est, M. F. , agir pour le salut de notre âme de la même manière que nous agissons pour la santé de notre corps.

Lorsque nous le sentons malade,

- nous allons au médecin;

- nous lui expliquons la nature du mal qui nous presse;

- nous sollicitons ses directions;

- nous faisons usage de ses remèdes,

- et nous guérissons, si le Seigneur daigne les bénir.


Ainsi, pour aller au Sauveur,

- Il faut d’abord sentir son âme malade, car celui qui est, ou pour mieux dire qui se croit en santé, ne recherche pas le médecin;

- Il faut se sentir coupable, pécheur, et par conséquent dans le danger imminent de la condamnation éternelle;

- Il faut être intimement pénétré de tout ce que cet état à d’alarmant, puisque celui qui a péché est déchu de la gloire de Dieu, est enfant de la colère, et que les gages du péché c’est la mort.

Alors le vif sentiment de notre profonde misère, et le désir d’en sortir, que la grâce excite en nous, nous portent à rechercher s’il n’y a plus de baume en Galaad, aucun moyen d’obtenir notre pardon; et si nous nous souvenons alors de cette bonne Parole de vie, trop longtemps négligée peut-être, ou lue avec une déplorable indifférence, si surtout la lecture en est bénie d’en haut, nous éprouverons sans aucun doute, que cette Parole est comme le feu qui fond le métal le plus dur, comme le marteau qui brise la pierre. (Jérémie XXIII, 29.)

Nous y trouverons tout à la fois, la connaissance de notre mal, et l'infaillible remède.

Nous écouterons et nous croirons le médecin de nos âmes, ce Jésus qui est le seul nom qui ait été donné aux hommes, par lequel ils puissent être sauvés.

Alors, n’en doutons pas, nous sentirons se réaliser en nous cette promesse si consolante de l’Esprit saint: Je lui rendrai la santé et la guérison; je le guérirai, et lui ferai voir l’abondance de la paix et de la vérité.

Mais il est de la dernière importance de reconnaître, que nous ne pouvons rien pour notre guérison, par nous-mêmes, et que TOUT CE QUE NOUS ENTREPRENDRIONS SANS JÉSUS, NE SERVIRAIT QU’À AGGRAVER NOS MAUX, car il n'y a point de salut en aucun autre, et hors de lui nous ne pouvons rien.


Ainsi donc, pour aller au Sauveur,

- il faut qu’une âme se sente CONVAINCUE DE PÉCHÉ,

- qu’elle soit pénétrée et humiliée de sa profonde misère,

- qu’elle connaisse et apprécie les funestes conséquences de ses transgressions,

- et quelle soit pleinement convaincue des bienheureux effets de la médiation de Christ, ainsi que de la vérité des déclarations sorties de sa bouche:

Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il sera jeté dehors comme le sarment; il sèche, puis on le ramasse, on le jette au feu, et il hurle. Mais si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et il vous sera accordé. (Jean XV. 6, 7.)

Les yeux du pécheur étant alors ouverts, son cœur touché par la grâce, et son incrédulité vaincue, il s'approche par la foi du Médecin céleste, il invoque avec ardeur le seul nom qui ait été donné aux hommes par lequel ils puissent être sauvés, et ainsi que Thomas, il s'écrie du cœur et des lèvres: Mon Seigneur et mon Dieu!


II. II semble, M. F., qu’aucun homme ne pouvant échapper à la condamnation que la loi de Dieu et la conscience de tout pécheur lui dénoncent, chacun devrait embrasser avec empressement le grand salut que Christ nous offre, et qui dans notre texte est désigné sous le nom de vie.

Cependant, il n'est, hélas! que trop de preuves évidentes, de la résistance et de la dureté du cœur rusé et désespérément malin, qui justifient cette plainte d'une amère sollicitude de la part de Celui qui est venu chercher et sauver ce qui était perdu: VOUS NE VOULEZ PAS VENIR À MOI POUR AVOIR LA VIE.

Je ne veux point ici parler des incrédules déclarés, de ces hommes également malheureux et coupables, qui vivent sans Dieu et sans espérance au monde, n'obéissant qu'à leurs passions, et se faisant un jeu de tout ce qu'il y a de plus sacré. Et quoique de tels hommes se rencontrent en trop grand nombre encore dans notre pays, je n’ai rien à leur dire aujourd’hui, d’autant qu’ils ne sont probablement pas ici pour m’entendre.

Prions plutôt le Seigneur, qu’il daigne lui-même renverser ces forteresses, briser ces cœurs endurcis, et les toucher à salut!

Je ne m’adresse pas non plus à ceux qui, rejetant toute révélation et la délivrance qui nous a été apportée par J-C., se bornent à une connaissance vague d’un Dieu Créateur, laquelle n’influe en rien sur leur conduite.

Mon intention est de parler ici à:

- des hommes QUI PRÉTENDENT CROIRE À UN SAUVEUR,

- qui se disent Chrétiens,

- qui font EXTÉRIEUREMENT profession de l’être,

- mais qui n’ont pas véritablement la foi vivante en Jésus, cette foi qui est produite par l’Esprit de Dieu;

- à des CHRÉTIENS DE NOM SEULEMENT, qui ne sont par conséquent point en réalité des brebis du bon Pasteur.

C’est à cette classe trop nombreuse hélas! que nous appliquerons les paroles de notre texte.


1. Ainsi, M.F., il ne veut pas aller au Sauveur, parce qu’il n’en sent pas le besoin, cet homme qui vit dans une pleine sécurité, en se reposant sur sa propre justice.

Il peut, il est vrai, par principe d’honneur mondain, par crainte du blâme ou du ridicule, avoir une conduite régulière, éviter soigneusement tout ce qui pourrait porter atteinte à sa réputation, ou compromettre sa tranquillité.

Il peut être père tendre, époux affectionné, ami sincère, probe dans ses affaires d’intérêt, disposé à rendre service, à ouvrir sa main aux malheureux.

Il peut en conséquence, s’être acquis l’estime et la considération du monde.

- Il n’en est pas moins certain cependant, que si un tel homme n’agit pas en vue de Dieu, et pour lui plaire, LE BIEN QU’IL FAIT NE SAURAIT ÊTRE AGRÉABLE À DIEU.

Il peut être vrai de lui, qu’il vit dans un oubli complet du Dieu qui le créa et qui veut le sauver, dans une indifférence absolue pour Celui qui lui a donné tant de biens: sa négligence pour le culte qu’il doit lui rendre; son peu de respect pour le jour du Seigneur, dont il ne craint pas d’employer une partie à des occupations, ou à des distractions profanes:

- toutes ces choses montrent jusqu’à l’évidence, que l’approbation des hommes est le seul but qu’il se propose.

- Qu'il ne se plaigne donc pas si c’est là aussi son unique récompense!

Aveuglé par son orgueil sur ses transgressions journalières, se croyant riche de tous les dons, il ne se doute pas même de sa profonde misère; il ne pense pas que le Sauveur soit venu pour des personnes telles que lui: il ne veut pas aller à Christ pour avoir la vie.


2. Il est une seconde classe assez nombreuse parmi ceux qui portent le nom de Chrétiens, qui, à plus de connaissances religieuses, joignent aussi un sentiment plus vif de leurs devoirs.

Ils n’ignorent pas le but de leur existence, ni quelle doit en être la fin. Au cri de leur conscience, ils se reconnaissent pécheurs et coupables devant Dieu, ils sentent le besoin d’un Sauveur pour suppléer à ce qui leur manque; MAIS ILS EN FONT UNE AIDE, BIEN PLUS QU’ILS NE LE CONSIDÈRENT COMME UN SAUVEUR PARFAIT, tel qu’il nous est dépeint dans la Parole Sainte.

Toutefois quelles que puissent être leurs idées plus ou moins confuses sur ce Sauveur, ils font profession de l’aimer et de lui obéir.

Mais ils croient lui rendre suffisamment témoignage en s’acquittant avec exactitude des DEVOIRS EXTÉRIEURS de la Religion.

- Ils sont assidus dans nos temples;

- ils s’approchent régulièrement des autels sacrés;

- ils parlent avec respect des choses saintes.

- Ils semblent jouir de la paix, mais leur foi est trop peu éclairée, et trop peu ferme, pour que ce soit une paix véritable.

Aussi n’ont-ils que bien peu de ressources pour résister au moindre choc.

Bientôt on s’aperçoit que comme Démas, leur cœur est au présent siècle; que les pratiques religieuses sont pour eux une gène, ou une affaire d’habitude; qu'ils s’y soumettent croyant acquérir par là le droit de ne se refuser aucun plaisir, ni aucune des distractions du siècle.

Leur cœur n’est point changé,

- ils ne l’ont pas donné à Celui qui veut le posséder tout entier;

- ils n’ont pas en eux l’Esprit de Christ, ni le témoignage qu’ils sont les fidèles brebis du bon Pasteur;

- Jésus n’est pas pour eux Celui qui peut sauver à plein ceux qui s’approchent de Dieu par lui.

- Ils se font un évangile et un Sauveur à leur manière, malgré les déclarations précises de Celui qui est le même hier, aujourd’hui et éternellement.

Aussi, M. F., que peut-on présumer des dévotions particulières de telles personnes?

Que doit-on croire de l’acquit de cette partie de leurs devoirs qui n’ont que Dieu seul pour témoin?

Que peut-on attendre de celui qui n’aime pas!

Que deviendra-t-il au jour de l’épreuve?

Quelle sera sa place dans la grande journée où le Seigneur viendra faire droit et justice?


Hélas M. F., CE CŒUR PARTAGÉ ET INCONSTANT DANS TOUTES SES VOIES, sera trouvé léger à la balance du sanctuaire.

Cet arbre sans racine n’est que pour un temps.

N’étant pas fondés et enracinés dans l’amour de Christ, dès que l’affliction ou la persécution surviennent à cause de la Parole comme un soleil brûlant qui dessèche les plantes mal enracinées, ces hommes incertains dans leurs voies sont scandalisés, et ils tombent, (Matth. XIII, 21. Ephés. III, 18.)

Fondant leur justification sur autre chose que sur le Rocher qui est Christ, ils flottent aussi dans leurs cœurs entre la créature et le Créateur qui veut nos affections sans partage, comme il a voulu opérer notre salut tout entier.

Telles sont ces personnes, dont on pourrait croire au premier abord, qu’elles ne sont point étrangères à la connaissance de l’Évangile, mais qui en réalité, ne sont jamais allées de tout leur cœur à Jésus pour avoir la vie.

Aussi s’apercevront-elles, mais trop tard peut-être, que l’objet de leur confiance, n’est, selon l’expression de l’Esprit saint, qu’un roseau cassé, sur lequel si quelqu’un s'appuyé, il lui entrera dans la main et la percera; (2 Rois XVIII, 21.) ou pour me servir de la comparaison du Sauveur lui-même, elles ressemblent à l’insensé qui bâtit sa maison sur le sable; la pluie est tombée, les torrents se sont débordés, les vents ont soufflé, ils sont venus fondre sur cette maison, elle est tombée, et sa ruine a été grande. (Matth. VII, 27.)


3°. Nous nous adresserons enfin à ceux de nos Auditeurs que nous envisageons comme l’espérance de l'Église chrétienne, à cette classe de personnes droites et sincères, qui sentent bien qu’elles ne sont pas dans la bonne voie, qui désirent y entrer, mais qui n’ont pas la force de briser les liens qui les tiennent captives; et nous les conjurerons d'aller à Christ pour avoir la vie.

Ô vous tous, qui sentez que vous avez une âme à sauver, pourquoi par une lâcheté criminelle quant à vos plus chers intérêts, vivez-vous dans la crainte des hommes, et dans la servitude du monde, loin de Celui qui vous a rachetés par son sang précieux?

Connaissez-vous bien ce Sauveur adorable que vous hésitez encore à préférer au monde et à ses vanités?

Il vous appelle, il vous attire à lui; mais comment répondez-vous à ses invitations miséricordieuses?

Cherchez-vous à vous éclairer dans sa Parole, sur la grandeur de sa personne, et sur le but de son avènement?

Comprenez-vous bien ce qu’il nous dit lui-même: qu’il est venu chercher et sauver ce qui était perdu? (Luc XIX, 10.)

Enfants d’Adam, pécheurs et coupables, vous faites-vous à vous-mêmes l'application de ces paroles?

- Savez-vous ce que le Sauveur demande de vous?

- Sentez-vous le désir sincère de vous consacrer à lui?

- Savez-vous qu’il ne veut point de rival dans votre cœur, et qu’aucun lien d’affection ni de parenté, ne doit nous retenir lorsqu’il nous appelle, ni nous empêcher de rendre témoignage que nous lui appartenons?

- Ces créatures que vous aimez plus que lui, ou dont vous craignez la désapprobation bien plus que la sienne, ont-elles les mêmes droits à votre reconnaissance, à votre dévouement?

- Peuvent-elles sauver vos âmes?

- Pourront-elles, comme Jésus, être votre soutien à l’heure de la mort, et vous absoudre à celle du Jugement?

Ah! rompez ces liens, et jetez loin de vous ces cordes. Âmes immortelles, ÉCARTEZ LES OBSTACLES QUI VOUS EMPÊCHENT D’ALLER À CHRIST; renoncez à tout ce qui vous séduit, à tout ce qui vous dissipe, tout ce qui n’est que vanité et rongement d’esprit.

Devenez sérieuses et attentives aux choses qui appartiennent à votre paix. Priez le Seigneur qu’il vous donne de sentir combien son joug est doux, et son fardeau léger; qu’il daigne ouvrir vos coeurs comme celui de Lydie, pour recevoir son message de paix et d’amour.

Considérez ce qui se passe autour de vous, et recevez instruction. Vous approuvez sans doute ceux qui, las de se creuser des citernes crevassées, cherchent à se désaltérer à la source des eaux jaillissantes en vie éternelle; (Jérémie II, 13. Jean IV, 14.) ceux, en un mot, qui ont donné leur cœur au Seigneur.

D’après une conviction sincère,

- Ils ont renoncé à leur précédent train de vie;

- Ils ont quitté les compagnies bruyantes;

- Ils ont pris le goût des exercices religieux et de la maison du Seigneur.

On les voit se réjouir au retour du dimanche, le sanctifier avec zèle et dans toute son étendue, ne s’y permettre ni occupations, ni plaisirs bruyants, ni aucune espèce de ces délassements mondains, qui sont autant de profanations des sabbats de l’Éternel.

Ils prient, ils lisent la Parole Sainte, ils chantent les louanges du Seigneur, ils travaillent à s’instruire dans la science du salut et à la répandre autour d’eux.

Leurs vues sont changées, sur tout ce qui les entoure.


Les choses vieilles sont passées,

toutes choses sont faites nouvelles.


Leurs goûts sont épurés par l’Évangile; leurs opinions sont arrêtées, AYANT POUR UNIQUE BASE LA PAROLE DE DIEU; leurs sentiments se rapportent à son amour, à la crainte de lui déplaire.

Ils vivent pour glorifier le Seigneur, pour lui rendre témoignage. Ils s’appliquent à pouvoir dire avec l’Apôtre St. Paul: Ce n’est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi, et ce que je vis encore dans ce corps mortel, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé, et qui s’est donné lui-même pour moi. (Gal II, 20.)

Ah! nous en sommes persuadés, vous estimez de telles personnes, vous désireriez au fond du cœur, de penser et d’agir de même.

Hé bien! le principe de ce changement, c’est que, travaillées et chargées par le fardeau de leurs péchés, elles sont allées à Jésus pour avoir le pardon et la vie: pourquoi ne pas vous hâter de suivre la même voie?

Qu’est-ce qui vous retient encore?

Serait-ce la crainte des railleries et des faux jugements du monde?

Mais refuseriez-vous de participer en quelque chose aux souffrances de Celui qui a souffert la croix, et enduré l'ignominie pour votre salut?

Voudriez-vous marcher par un autre chemin que celui par lequel Jésus a marché lui-même?

Ce chemin est étroit, il est vrai, mais il conduit à la vie; et quand on aime, tout devient doux et facile.

Ah! croyez que nous servons un bon Maître, et que l’opprobre de Christ vaut mieux que les richesses de l’Égypte (Hébr. XI, 26.)

Peut-être regardez-vous ceux qui quittent le monde pour suivre Jésus, comme des gens tristes et sombres, comme des hommes malheureux qui croient acheter la félicité future, par les privations de la vie présente. Quelle erreur est la vôtre!

Que vous penseriez différemment si vous connaissiez bien Celui auquel nous avons donné notre cœur!

C’est le Roi débonnaire; c’est un Maître doux et facile, qui connaît toute notre faiblesse, et qui veut nous donner sa force. Il a été tenté comme nous aux jours de sa chair, et il a compassion de ceux qui sont tentés.

En lui, se trouvent tous les trésors de la science et de la sagesse. Il nous a fait découvrir la perle de grand prix; il nous a revêtus des vêtements du salut, et nous a couverts du manteau de la justice. (Ésaïe LXI, 10.)

Il veut nous donner abondance de paix et de félicité, car il y a des plaisirs et des rassasiements de joie à sa droite pour jamais.

Ces richesses de la gratuité de notre Dieu seraient-elles pour vous une chose nouvelle?

Mais elles sont du même Dieu Créateur et Sauveur, dont vous avez entendu parler il y a de longues années. Dès votre enfance, vous avez pu déjà le connaître par ses œuvres dans le monde visible.

N’avez-vous jamais admiré sa grandeur et sa bonté dans la création de cet univers si magnifique, de cette nature si variée et si féconde?

C'est lui qui fait germer le foin pour le bétail, et le blé pour la nourriture de l'homme; qui donne la pâture aux petits du corbeau qui crient.

C’est lui qui à chaque instant nous donne un témoignage de ce qu’il est, en envoyant du ciel des pluies et des saisons fertiles, et en remplissant nos cœurs d'abondance et de joie.


Mais autant nos âmes sont supérieures à nos corps,

autant l'œuvre du Seigneur dans la grâce,

est-elle plus admirable et plus excellente que son œuvre dans le monde visible.


Par celle-ci, il conserve et entretient des corps fragiles, destinés à une dissolution inévitable; par sa grâce, il sauve et sanctifie des âmes immortelles que le péché avait soumises à la condamnation.

Par sa puissance dans la nature, nos jours sont prolongés de quelques instants sur la terre; par sa grâce, nous régnerons éternellement avec lui dans les cieux.

Dans sa chair mortelle, Jésus a accompli à notre place la loi de Dieu, que notre corruption nous rendait incapables d’accomplir nous-mêmes; par sa mort, il a payé la dette que nous sommes hors d’état de payer nous-mêmes, puisque nous l’augmentons tous les jours.

Il daigne prendre les doux titres d'Ami et de Frère de ses rachetés, il s’unit à eux de la manière la plus étroite.

Il est le cep, et nous sommes les sarments;

Il est la tête, et nous sommes ses membres:

Il est le bon Pasteur, et nous sommes les brebis de sa bergerie.

D’après ses miséricordieuses assurances, si nous l'invoquons, il nous exauce; ce que nous lui demandons, il nous l'accorde; il daigne même prévenir nos sollicitations: il nous offre ses grâces; il nous presse de les accepter.

La brebis égarée semble être sa brebis chérie; il va la chercher sur les montagnes, la prend entre ses bras, et la ramène au bercail. Il nous entoure de ses compassions infinies.

Au moment même où je vous parle, il est au milieu de nous; il nous dit avec une tendresse toute pleine de miséricorde:

«Il n'y a point d'autre nom que le mien, par lequel vous puissiez être sauvés, et cependant, vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie.... !»

Ne cesserez-vous pas maintenant, de courir après les distractions du présent siècle, ô vous qui refusez d'aller à Jésus?

Vous enivrerez-vous encore de ses folles voluptés, et de ses plaisirs trompeurs?

Oublierez-vous plus longtemps que VOUS AVEZ UNE ÂME IMMORTELLE, et que, pour son salut, a coulé le précieux sang du Saint et du Juste?

Jeune homme marche comme ton cœur te mène, et suivant le désir de tes yeux, mais sache que POUR TOUTES CES CHOSES, le Seigneur t'appellera en jugement. (Ecclés. XII, 1.)

Venez maintenant, dira l’Éternel, et débattons nos droits.

Ah! bien plutôt vous tous pécheurs endurcis, et vous âmes tièdes et partagées, réveillez-vous de votre sommeil; SAISISSEZ PAR LA FOI LE SEUL MOYEN DE SALUT OFFERT À L’HOMME PÉCHEUR; venez embrasser cette croix sur laquelle s'opéra votre délivrance.

Venez, ne tardez plus;

- le temps fuit; l'éternité s'approche:

- la jeunesse n'est qu'un songe trompeur;

- la santé, une ombre fugitive;

- le monde, mensonge et misère;

- ses honneurs et ses biens, une vaine fumée et un vain éclat:

- l’instant de la mort touche à celui de la naissance; quelques moments encore et il n’y aura plus de temps.....  !

Où iront alors vos âmes immortelles? Serez-vous à la droite ou la gauche? dans le sein d’Abraham, ou dans le feu qui ne s’éteint point? Question grave et solennelle... ! Êtes-vous prêts à comparaître? Pouvez-vous vous réjouir à l’idée du départ?

Ah! nous vous en conjurons, par les compassions de Dieu et par la dilection de Christ: aujourd’hui si vous entendez la voix du Seigneur, n'endurcissez pas vos cœurs!

Allez à Jésus pour avoir la vie; car il la donne avec abondance.

Faites-le à l’instant même, et sans retard.

Allez-y comme l’aveugle Bartimée, comme la pécheresse pénitente, comme tant d’âmes travaillées et chargées, QUI FUIENT LA COLÈRE À VENIR.

Allez à Christ comme les impotents, les malades, les paralytiques, comme tous ceux en un mot, qui, ayant besoin du Médecin céleste, allaient à lui aux jours de son humanité. Il est toujours avec nous jusqu’à la fin des siècles, et tous ceux qui le cherchent soigneusement le trouveront.

Ainsi que le lépreux dont parle l’Évangile, montrez-lui vos plaies, en le conjurant d’avoir pitié de vous. Allez à lui, âmes désireuses de sa justice, car voici, il vous appelle. Vous tous qui êtes altérés, venez aux eaux, et vous qui n’avez point d’argent, venez, achetez et mangez, sans argent, et sans aucun prix. (Ésaïe LV, 1.)

Allez-y avec confiance: il ne met point dehors ceux qui vont à lui. Il leur donne la vie éternelle, et nul ne les ravira de sa main.

Si vous avez entrevu déjà le vrai chemin du salut, ne retournez plus à votre première folie: vous seriez malheureux et sans excuse; car, nous dit l’Esprit saint, il est impossible que ceux qui ont été une fois illuminés, qui ont goûté le don céleste, qui ont été faits participons du St. Esprit, s’ils retombent, soient renouvelés à la repentance, puisqu’autant qu’il est en eux, ils crucifient de nouveau le Fils de Dieu, et l’exposent à l’ignominie. (Héb. VI, 4, 6.)

Mais que le Sauveur seul soit votre appui, votre tout. Hors de lui, vous ne pouvez rien; en lui, et par lui, tout vous sera facile.

Approchez-vous de lui PAR LA FOI; recherchez sa communion et sa paix. C’est la seule chose nécessaire, le trésor incorruptible, l’édifice bâti sur le roc, l’arbre de vie pour ceux qui l’embrassent. (Prov. III, 18.)

Allez à Jésus par cette bonne Parole qui comme l’épée à deux tranchants, atteint jusqu’à la division des jointures et des moelles, par cette Parole de vie à laquelle le Saint-Esprit rend ce témoignage si remarquable:

Comme la pluie et la neige descendent des cieux, et n'y retournent plus, mais quelles arrosent la terre et la font produire et germer, tellement quelle donne la semence au semeur, et le pain à celui qui mange,

il en sera de même de la parole qui sera sortie de ma bouche: elle ne retournera pas à moi sans effet, mais elle fera tout ce que j’aurai ordonné, et aura son effet dans les choses pour lesquelles je l’aurai envoyée. (Esaïe LV, 10, 11.)

Comme un miroir retrace fidèlement les traits de celui qui s’y considère, ainsi la Parole de Dieu vous fera connaître votre état de péché, le danger qui vous menace, et l’urgente nécessité où vous êtes de recourir promptement au Médecin de vos âmes.

Allez à lui avec l'humilité et la simplicité d’un petit enfant; allez à lui pénétrés de votre pauvreté spirituelle.

Humiliez-vous à ses pieds, et il vous relèvera, en pardonnant toutes vos iniquités et guérissant toutes vos infirmités.

Alors vous aimerez beaucoup parce qu’il vous aura été beaucoup pardonné.

Alors, celui qui vous aura justifiés vous sanctifiera. Il vous donnera le titre de ses enfants et des héritiers de son Royaume céleste. Il vous donnera de marcher de foi en foi, et de persévérer jusqu’à la fin.

Et à la grande journée des rétributions, il vous saluera du glorieux nom de bénis de son Père... Amen!


 

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