Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA CONNAISSANCE DU SALUT

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Texte.

Tu marcheras devant la face du Seigneur pour lui préparer ses voies, et pour donner à son peuple la connaissance du salut par la rémission des péchés, par les entrailles de la miséricorde de notre Dieu par lesquelles le Soleil levant nous a visités d'en haut, pour éclairer ceux qui demeurent dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort et pour conduire nos pas dans le chemin de la paix. (Luc I. 76. 77. 78. 79.)

Les rois de la terre, quand ils veulent visiter d'une manière solennelle quelque portion de leurs états, n’y paraissent pas pour l’ordinaire sans être attendus. Ils envoient en avant quelques-uns de leurs officiers afin de trouver en arrivant ce qui leur est nécessaire et d’être reçus avec les honneurs qui sont dus à leur rang.

Ainsi le Fils de Dieu, le Roi de gloire, n’a pas voulu se manifester au monde avant que celui-ci fût prévenu de sa venue; il s’est servi de Jean Baptiste comme d’un messager pour se faire annoncer aux hommes et pour les engager à se soumettre de tout leur cœur à son règne glorieux.

- Les monarques du monde se font souvent annoncer à leurs sujets pour recevoir de vains signes de respect ou pour n’avoir à supporter aucune privation;

- mais Christ a fait connaître sa venue aux habitants de la terre afin qu’ils fussent disposés à suivre ses conseils, et qu’en les suivant, ils devinssent héritiers du salut et de la vie.

Jésus ne descend plus de nos jours visiblement sur la terre, mais il vient toujours habiter par son Esprit dans le cœur de tous ceux qui veulent le recevoir, et maintenant encore il a des messagers qui sont chargés de préparer les hommes à ouvrir leurs âmes à ce divin Rédempteur.

Ces messagers sont les Ministres fidèles de l’Évangile, et Jean Baptiste leur apprend par son exemple comment ils doivent s’acquitter de leurs fonctions.

- Il commence ses enseignements par la repentance;

- il accuse de péché les hommes de tout lieu, de tout rang et de toute condition, et leur fait voir la nécessité d’une conversion sincère;

- il censure le vice avec tant de liberté qu’il n’épargne ses reproches, ni aux pharisiens, ni aux sacrificateurs, ni même au roi Hérode.

- Ensuite il annonce Jésus comme le Sauveur des hommes coupables;

il les exhorte à croire en Christ, à placer tout leur espoir dans ses mérites, afin d’obtenir le pardon de leurs fautes.

Il dit à tous ceux qui l’entourent:

Voici l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde.

Celui qui croit au Fils a la vie éternelle, mais celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie mais la colère de Dieu demeure sur lui. (Jean I, 29. III. 36.)


Pour remplir fidèlement notre emploi, nous devons suivre la même marche.

Nous devons d’abord mettre au jour vos iniquités et vous reprocher vos transgressions: puis, avant que le sentiment de vos péchés vous fasse tomber dans le désespoir, ou vous porte à chercher le salut dans vos efforts infructueux, nous devons vous adresser à Jésus qui seul peut sauver vos âmes, et qui nous a été fait de la part de Dieu, sagesse, justice, sanctification et rédemption. (1 Cor. I, 30.)

Nous nous conformerons donc à la volonté de notre divin Maître, en cherchant à vous donner aujourd’hui la connaissance du salut par la rémission des péchés, par les entrailles de la miséricorde de notre Dieu, par lesquelles le Soleil levant nous a visités d'en haut, pour éclairer ceux qui demeurent dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort et pour conduire nos pas dans le chemin de la paix.

Ô notre Père céleste! c’est toi qui peux toucher les cœurs d’une manière efficace; personne ne peut aller à Jésus si tu ne l’attires; fais-nous donc la grâce de croire sincèrement en ton Fils afin que nous soyons sauvés. Amen!

Les Ministres de l’Évangile doivent vous donner la connaissance du salut; mais ils ne sont jamais que de faibles instruments, dont le Seigneur daigne se servir pour vous instruire.

C’est Dieu seul qui peut éclairer vos âmes par son Esprit de lumière, et sans son opération toute-puissante, tous nos discours et toutes nos instructions demeureraient sans fruit.


L’Écriture nous enseigne de la manière la plus forte et la plus claire que nul homme ne peut comprendre l’Évangile et le croire sans être enseigné d’en haut.

Il est écrit que personne ne connaît qui est le Père que le Fils et celui à qui le Fils voudra le révéler; il est écrit que personne ne peut venir à Christ si le Père ne l’attire, et quand Pierre eut dit au Rédempteur: «Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant,» Jésus lui répondit: Tu es bienheureux, Simon fils de Jonas, car ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais c'est mon Père qui est aux cieux. (Luc X, 22. Jean VI, 44. Matth. XVI, 16, 17.)

Ce n’est donc que par le Seigneur que nous pouvons être éclairés à salut, mais nos Saints Livres paraissent quelquefois attribuer aux hommes ce qui est l’ouvrage de Dieu, parce qu’il se sert de leur ministère pour exécuter ses desseins.

C’est ainsi qu’il est dit dans notre texte, que Jean-Baptiste devait donner la connaissance du salut, quoique ce soit Dieu seul qui puisse répandre la lumière dans les âmes.

Mais afin que nous ne soyons pas tentés d’attribuer aux hommes ce qui procède du Très-Haut; afin que nous n’oubliions jamais que toute la gloire de la conversion des pécheurs appartient à Dieu, il nous est dit que Paul plante, qu'Apollos arrose, mais que c’est Dieu seul qui donne l’accroissement que celui qui plante n’est rien, ni celui qui arrose, que Dieu seul est tout, lui qui donne l’accroissement (I Cor. II, 6, 7)


Souvenez-vous donc, M.F., que les Ministres de l'Évangile, ne doivent être autre chose que des TÉMOINS de Jésus et des DISPENSATEURS des mystères de Dieu.


Croyez-les, tant que leurs instructions sont conformes à la Parole Sainte,

MAIS NE DEVENEZ PAS LEURS DISCIPLES.


Soyez toujours les disciples de JÉSUS qui est notre seul Maître; prenez le CHRIST pour votre Docteur; ne placez qu'en lui votre confiance et mettez ses divins enseignements au-dessus de toute autre doctrine.

En cherchant à vous donner la connaissance du salut nous ne suivrons pas nos propres pensées, mais nous suivrons les enseignements de la Parole de vie; et nous verrons d’abord:

- en quoi consiste le salut: dans la rémission des péchés;

- ce qui nous l’a procuré; les entrailles de la miséricorde de notre Dieu;

- le moyen dont l’Éternel s'est servi pour nous le donner: le soleil levant nous a visités d’en haut;

- enfin les fruits que doit produire ce salut: c’est déclarer ceux qui demeurent dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort, et de conduire nos pas dans le chemin de la paix.


* * *


1. Le salut consiste dans la rémission des péchés.

Le péché provoque le courroux du Très-Haut et nous sépare de lui.

Ce sont vos iniquités, dit l’Écriture, qui ont fait séparation entre vous et votre Dieu; et ce sont vos péchés qui ont fait qu'il a caché sa face de vous, pour ne vous plus écouter. (Ésaïe LIX, 2.)

Dieu est la sainteté même, l’injustice lui est en abomination, il a les yeux trop purs pour voir le mal (Habacuc. I, 23.) et rien d'impur ni de souillé ne peut subsister en sa présence.

- Aussi longtemps que nos péchés reposent sur nous et sont remis en mémoire devant Dieu, nous ne pouvons espérer aucun salut; et nous n’avons rien à attendre que d’être bannis à jamais de sa glorieuse demeure, ce qui est le comble de la misère et du malheur.

Si nous étions purs, innocents et sans aucune tache nous pourrions sans doute subsister devant le Seigneur par notre justice; mais nous ne sommes pas des êtres saints et irrépréhensibles, nous sommes de pauvres pécheurs.

Tant que nous sommes dans cette chair, nous ne pouvons pas être sans souillures, car nous sommes conçus dans le péché et échauffés dans l'iniquité. Si nous disons que nous sommes exempts de péché, nous nous séduisons nous-mêmes et la vérité n'est point en nous; nous faisons Dieu menteur: car nous ne voulons pas croire ce qu’il nous annonce partout dans sa Parole. (Ps. LI, 7. 1 Jean I, 8,10.)

Le témoignage de Dieu et celui de notre conscience s’accordent à nous démontrer que nous sommes des prévaricateurs et des coupables, et comme le salaire du péché c'est la mort, (Rom. VI, 23.) la mort éternelle et ses suites affreuses, nous ne pouvons chercher le salut ailleurs que dans la rémission de nos fautes:


LA SEULE RESSOURCE QUI NOUS RESTE, C’EST D’EN OBTENIR LE PARDON.


Aussi Zacharie, dans son beau cantique, déclare que le salut consiste dans la rémission des péchés, et David nous enseigne la même doctrine en disant: Heureux ceux dont les iniquités sont pardonnées et dont les péchés sont couverts! Heureux est l'homme à qui le Seigneur n’aura point imputé son péché! (Rom. IV, 7,8)


Mes frères bien-aimés,

- Appliquez vos cœurs à considérer vos voies;

- Demandez à Dieu de vous faire connaître l'état de vos âmes.

- Examinez votre conduite, vos paroles, vos inclinations, vos désirs;

- Jugez-vous vous-mêmes d’après la sainte Loi du Seigneur, et vous serez remplis d’épouvante, envoyant que le nombre de vos iniquités surpasse celui des cheveux de votre tête.

Vous fermez les yeux pour ne pas voir vos péchés; vous ne voulez pas y penser sérieusement; vous tâchez de vous persuader faussement et contre le témoignage de l’Écriture que Dieu n’a pas vos iniquités en horreur, et c’est pour cela que vous demeurez tranquilles, malgré la terrible condamnation qui vous menace.

Vous sommeillez dans une maison déjà dévorée par les flammes, et parce que vous avez les yeux fermés, vous pensez que l’on cherche mal à propos à vous faire peur, et vous renvoyez avec humeur ceux qui vous crient de vous sauver.

S’il vous était donné de vous voir tels que vous êtes; si la multitude et la grandeur de vos rébellions se présentaient à votre esprit; si vous étiez bien convaincus, qu’une sentence de condamnation est prononcée contre toute désobéissance:

- vous vous réveilleriez bientôt de votre sommeil,

- vous seriez saisis d’épouvante,

- vous crieriez comme les disciples de Jésus: Seigneur sauve-nous nous périssons!

- vous perdriez toute confiance dans vos justices pleines de souillures,

- vous ne croiriez plus que vous n’êtes pas assez coupables pour que Dieu soit bien indigné contre vous,

- votre désir le plus ardent serait d’être délivrés de vos péchés, et vous suivriez avec empressement les directions que la Parole de Dieu vous donne, pour obtenir le pardon, la paix et le salut.


2. La rémission de nos péchés nous est absolument nécessaire, et nous l’obtenons par les entrailles de la miséricorde de notre Dieu.

La Parole Sainte, après nous avoir montré que nous sommes de pauvres débiteurs incapables de satisfaire la justice divine, nous apprend que le Très-Haut daigne nous remettre GRATUITEMENT nos dettes, c’est-à-dire nos péchés, par sa pure grâce.

Cette expression, les entrailles de la miséricorde de notre Dieu, nous indique, que le Tout-Puissant a pour nous l’affection que les pères terrestres ont naturellement pour leurs enfants.

Plus le danger qu’un enfant court, est grand, et plus la tendresse de ses parents se manifeste.

Or, Dieu, en s’appelant notre Père, nous apprend qu’il a cette tendresse pour nous. Il nous l’enseigne aussi par les déclarations de sa Parole: la femme peut-elle oublier son enfant qu’elle allaite, et n'avoir pas pitié du fils de ses entrailles? mais quand les femmes les auraient oubliés, je ne t'oublierai point moi, dit l'Éternel. (Ésaïe XLIX, 15.)

Il faut certainement que les compassions du Seigneur envers nous soient infinies, pour qu'il ait voulu nous sauver malgré notre méchanceté, pour qu’il ait voulu se réconcilier avec nous qui sommes naturellement ses ennemis et des enfants de colère.

Nous ne pouvons être sauvés que par la pure miséricorde de Dieu, jamais aucun homme depuis l’origine du monde n’a pu parvenir au salut d’une autre manière.

S’il nous avait été possible d’échapper à la condamnation par nous-mêmes et par nos propres forces, il n’aurait pas été nécessaire que les entrailles de la miséricorde de notre Dieu se fussent émues en notre faveur.

Si le Saint Esprit vous a convaincus de péché, si vos fautes ne vous sont point cachées et si vous vous formez de justes idées de votre position, vous comprendrez que la miséricorde de Dieu est l’unique ressource qui vous reste pour éviter la colère à venir.

Vous direz à votre Père céleste du fond de vos cœurs. Ô Dieu! n'entre point en compte avec ton serviteur, car nul homme vivant ne peut être justifié devant toi. Je ne te présente point mes supplications appuyé sur mes justices, mais sur tes grandes compassions. Ô Dieu soit apaisé envers moi qui suis un grand pécheur. (Ps. CXLIII, 2. Dan. IX, 18. Luc XVIII, 13.)



3. Mais quel est le moyen dont Dieu s’est servi dans sa sagesse et dans sa bonté pour donner le salut au pécheur?

Comme il n’est pas seulement miséricordieux, mais qu’il est aussi souverainement juste, il ne suffisait pas qu’il eût pitié de nous, il fallait encore que nos péchés fussent expiés et que la justice fût satisfaite, pour qu’il pût nous faire grâce.

Zacharie nous apprend dans son cantique comment nos transgressions ont été lavées, quand il dit: Le soleil levant nous a visités d'en haut. C’est ainsi qu’il appelle Jésus-Christ le Fils éternel du Dieu vivant, et il fait allusion à cette prophétie de Malachie: Pour vous qui craignez mon nom, se lèvera le Soleil de justice, et la santé sera dans ses rayons. (Mal. IV, 2.)

Jésus est appelé un Soleil, parce qu'il éclaire nos âmes, tout comme le soleil que nous voyons, éclaire les yeux de notre corps. L’Écriture nous affirme que ce divin Rédempteur est la véritable lumière qui éclaire tout homme en venant au monde, et lui-même nous dit: JE SUIS LA LUMIÈRE DU MONDE; celui qui me suit ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. (Jean I, 9. VIII, 12.)

Cette lumière de nos âmes, ce soleil de justice, nous a visités d’en haut. Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde afin que nous ayons LA VIE PAR LUI.

Ce Fils bien-aimé du Très-Haut, qui jouissait de l’adoration et des louanges de toutes les intelligences célestes, s’est humilié jusqu’à prendre la forme de serviteur fait à la ressemblance des hommes.

- Il s'est revêtu de notre chair,

- Il est devenu notre frère et comme tel il s’est chargé de notre cause.

- Il a mis sur lui toutes nos transgressions;

- Il les a pleinement expiées en souffrant sur la croix la punition qui leur était due;

- Il a fait entrer dans le ciel la chair qu’il avait prise de l’homme, et nous a ouvert les portes des demeures éternelles.

Ainsi comme Christ a consommé, lui seul, tout l’ouvrage de notre salut, il est l’unique cause de notre réconciliation avec Dieu.


C’est Jésus seul qui peut nous sauver, et tout autre moyen que nous pourrions employer pour obtenir la faveur de l’Éternel tournerait à notre confusion.

Le Rédempteur nous l’enseigne de la manière la plus positive: Je suis, dit-il, le chemin la vérité et la vie, personne ne vient au Père que par moi. (Jean XIV, 6.)

Dieu a déclaré solennellement qu’il a mis toute son affection en son Fils bien-aimé; si donc nous sommes unis à Jésus, si par la foi que nous avons en lui nous sommes les membres de son corps, nous serons aimés de Dieu à cause de notre union avec l’objet de son amour.

Mais si nous sommes hors de Christ nous n’aurons aucune part à l’affection du Tout-Puissant, et privés de sa bienveillance, notre partage sera la misère et le désespoir.

L’Esprit Saint, en nous disant que le Soleil de nos âmes nous a visités d’en haut, nous apprend par cette expression que notre salut n’a été opéré par aucun moyen terrestre; que la délivrance que nous avons obtenue est toute céleste et qu’elle vient uniquement de la bonté de Dieu, qui nous a donné son Fils pour être notre Sauveur.

Ne cherchons donc jamais le salut en nous-mêmes, dans nos justices et dans nos mérites; cherchons-le seulement dans la miséricorde de Dieu en Jésus-Christ, et disons avec le Roi prophète: J’élèverai mes jeux vers les montagnes d’où me viendra le secours; mon secours vient de l'Éternel qui a fait les cieux et la terre. (Ps. CXXI, 1, 2.)


4. Les entrailles de la miséricorde de Dieu se sont émues envers les hommes coupables, et il leur a donné son Fils pour porter la peine de leurs iniquités.

IlMais pour que les pécheurs fussent véritablement sauvés, il fallait qu'ils crussent à la bonne nouvelle de leur pardon et que leur nature corrompue fût renouvelée.

Aussi Jésus n’a pas borné son œuvre de charité à mourir pour les iniques; il daigne encore éclairer ceux qui demeurent dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort et conduire nos pas dans le chemin de la paix.

Ces expressions, les ténèbres et l'ombre de la mort ou l’ombre mortelle, désignent la malheureuse situation où se trouvent les hommes, jusqu’à ce que Christ, le Soleil de justice, ait fait briller dans leurs âmes sa lumière bienfaisante. Leur esprit est enveloppé de ténèbres; ils sont éloignés de la vie de Dieu à cause de l'ignorance qui est en eux par l’endurcissement de leur cœur. (Ephes. IV, 18.)

Semblable à la froide obscurité d’une prison ténébreuse, où les rayons du soleil ne pénètrent jamais, leur ignorance du salut éteint en eux tout principe de vie spirituelle et les conduit sourdement à la mort seconde.


Mes frères, examinez si vous ne seriez point encore dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort?

RECONNAISSEZ-VOUS QUE JÉSUS-CHRIST EST EN VOUS? (2 Cor. XIII, 5.)

Ce divin Sauveur habite-t-il dans vos âmes?

Êtes-vous éclairés par sa lumière?

Avez-vous reçu l'Esprit qui vient de Dieu pour connaître les choses qui vous ont été données de Dieu ou bien êtes-vous encore conduits par l'esprit du monde? (1 Cor. II, 12.)

- Si vous n’avez point d’amour pour Jésus;

- Si c’est pour vous une fatigue et un ennui, de penser à ses bienfaits;

- Si vous avez des cœurs pleins de feu pour les choses terrestres et pour les joies du siècle, et des cœurs de glace pour les choses éternelles;

- Si les conversations et les lectures édifiantes ne vous procurent aucun plaisir;

- Si vous tâchez d'excuser vos péchés au lieu d’en gémir;

- Si vous n’avez pas un désir sincère et véritable d’obéir en tout point à la Loi de Dieu,

hélas! c’est une preuve que VOTRE ÂME EST BIEN MALADE, et vous pouvez être certains que vous êtes encore dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort.

Cette pensée ne vous fera-t-elle pas frémir?

Ne serez-vous pas bouleversés en apercevant, que vous marchez dans un chemin dont les issues aboutissent à la mort?

Serez-vous assez ennemis de vous-mêmes, pour dire froidement:

«Je vivrai encore quelques années sur cette terre; je ne m'inquièterai pas de l’avenir; je ferai ce qui me plaît; je mépriserai les richesses de la patience et de la longue attente du Seigneur, et puis j’irai passer l’éternité avec le Diable et ses anges. Je ne veux pas tourner mon cœur vers Dieu; je veux vivre comme j’ai vécu jusqu’à ce jour!»

Cet affreux langage vous fait horreur, et cependant, refuser de vous convertir, c’est raisonner de cette manière.

- Il est certain, (car c’est Jésus lui-même qui le dit et il ne dit jamais de mensonges, ses paroles sont la vérité;)

- il est certain que si vous ne vous convertissez pas, vous périrez;

- il est certain que si vous ne vous convertissez pas vous serez précipités dans les ténèbres de dehors, là où le ver ne meurt point et où le feu ne s'éteint point,

- il est certain que si vous ne vous convertissez pas la fumée de votre tourment montera aux siècles des siècles. (Luc XIII, 3. Marc IX, 46. Ap. XIV, 11.)


TOUT CELA EST CERTAIN, comme il est certain que vous êtes dans ce temple et que je vous parle.

Les menaces du Seigneur ne sont pas vaines, ELLES SERONT INFAILLIBLEMENT ACCOMPLIES.


Une grande voix se fait entendre, c’est la voix de l’Évangile; elle vous crie de vous sauver, elle vous crie de fuir la colère à venir pendant que le temps de la patience dure encore.

La vue de votre corruption et de votre impénitence vous importune, vous voudriez en détourner les yeux; mais il est nécessaire d’examiner vos péchés et les suites affreuses qu'ils doivent avoir, parce que vous n’aurez jamais un véritable désir d’être sauvés aussi longtemps que vous ne comprendrez pas que vous êtes condamnés et perdus.


Un prisonnier qui a passé plusieurs années dans un noir cachot est d’abord ébloui par le grand jour, quand on le met en liberté, ses yeux affaiblis et malades sont péniblement affectés pas le vif éclat du soleil; cependant bientôt il se réjouit de voir les rayons de l’astre du jour, il admire avec joie le brillant spectacle de l’univers.

Ainsi, quand la clarté céleste de l’Évangile commence à resplendir aux yeux de votre âme, cette lumière vous déplaît et vous est à charge; mais si vous avez le courage de la contempler, vous ne tarderez pas à bénir Dieu de ce qu’il a dissipé les ténèbres de votre endurcissement.

Si vos péchés vous épouvantent,

si votre conscience vous agite par ses reproches,

si vous reconnaissez que vous êtes éloignés de Dieu et dignes de la mort éternelle,

si vous dites avec angoisse et du fond de vos cœurs: QUE FAUT-IL QUE JE FASSE POUR ÊTRE SAUVÉ?


Écoutez la voix de Christ, il vous éclairera, il vous parlera de paix et rendra l'espérance à vos âmes abattues.

Vous serez consolés par ces paroles du Fils de Dieu: Si quelqu'un a soif de justice, qu'il vienne à moi et qu'il boive; que celui qui a soif vienne, et que QUICONQUE veut de l'eau vive, en prenne sans qu’elle lui coûte rien. (Jean VII, 37. Ap. XXII, 17.)

L’Écriture vous apprendra que Jésus ne veut pas vous faire acheter le salut, qu’il veut vous le donner gratuitement, sans argent et sans aucun prix.

Vous verrez que ce divin Rédempteur s’est chargé de votre salut, qu’il a porté toute la peine de vos iniquités, qu’il a pris soin d’accomplir toute justice afin de vous faire part de sa sainteté parfaite, que Lui qui n'a point connu le péché, a été traité à cause de vous comme un pécheur, afin que vous devinssiez justes devant Dieu par lui. (2 Cor. V, 21.)

Vous comprendrez qu’en croyant au Sauveur de vos âmes, vous serez rendus participants de tous ses mérites, vous deviendrez juste PAR LA FOI que vous aurez EN LUI, et vous serez réconciliés avec Dieu.

Vous saisirez le sens de ces paroles de l’Évangile: Vous êtes sauvés par GRÂCE, par la foi, et cela ne vient pas de vous, C’EST UN DON DE DIEU, ce n'est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. (Ephes. II, 8, 9.)

Alors voyant ces choses, sachant que par votre foi sincère au mérite de Jésus, vous êtes devenus enfants de Dieu, vous vous réjouirez dune joie ineffable et glorieuse, remportant le prix de votre foi qui est le salut des âmes. (1 Pierre 1, 9.)

Cette joie du salut que le monde ne connaît point, ne peut se décrire à ceux qui ne l’ont pas éprouvée; mais ceux qui l’ont reçue de la bonté de Dieu, la préfèrent infiniment à toutes les joies de la terre; ils sont, comme surpris d’avoir pu donner si longtemps leur cœur aux vanités de cette vie; ils sentent dans leur âme une paix qui les rend heureux, lors même qu'ils sont affligés selon la chair; ils sont remplis d’une douce satisfaction en pensant que Christ les aime, eux, pauvres pécheurs, et veut leur donner la vie éternelle.

Jésus, après nous avoir donné la connaissance du salut et une croyance sincère à l’Évangile, ne nous abandonne point: il daigne encore diriger nos pas dans le chemin de la paix.

Si le Chrétien était abandonné à lui-même, il succomberait bientôt par une suite de sa faiblesse et de sa corruption naturelle. Environné d’ennemis qui cherchent à perdre son âme, amorcé par les mauvais désirs de la chair, attaqué par les maximes et les exemples pernicieux du monde, entouré des pièges du tentateur, il ne tarderait pas à succomber sous les attaques de tant d’adversaires et ne pourrait demeurer fidèle à son Dieu.

Mais Jésus, qui l’a aimé lorsqu’il était mort dans ses fautes, ne lui retire par son amour. Ce divin Rédempteur le soutient et le fortifie, le fait persévérer dans la foi, lui donne la volonté et la force de vivre selon l’Évangile et de glorifier Dieu par ses œuvres et par ses paroles.


Ainsi, M. F., si nous savons que nous sommes réconciliés avec Dieu par le sang de la croix, si l'Esprit saint rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu, (Rom. VIII, 16.) ayons la pleine confiance, que l'Ami des pécheurs sera notre guide et notre appui pendant toute la route que nous avons à parcourir encore, avant d’entrer dans notre céleste patrie.

Il augmentera notre foi, cette foi qui purifie le cœur et par laquelle on est victorieux du monde.

Il mettra son Esprit au dedans de nous, cet Esprit qui est la source de toute sainteté, et sans l’opération duquel on ne peut résister au péché ni suivre les commandements de Dieu.

Soutenus ainsi par le secours qui vient d’en haut, nous pourrons

- aimer véritablement notre Père céleste,

- avoir une vive et sincère affection pour notre prochain,

- obéir aux ordres de notre Souverain Maître,

- surmonter les souillures de la chair,

- renoncer à l’impiété et aux convoitises du monde,

- et vivre dans le présent siècle selon la tempérance, la justice, et la piété.


Mes frères bien-aimés, ne voulez-vous pas que Jésus vous éclaire?

ne voulez-vous pas qu’il vous conduise dans le chemin de la paix?

Vous avez devant vous la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction.

Si vous ne voulez pas aller à Christ pour avoir la vie, vous demeurerez jusqu’à la fin de vos jours dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, et quand vous quitterez cette terre, vous n'aurez rien à attendre que les ténèbres de dehors et la mort seconde.

Au contraire, si vous ouvrez vos âmes à Jésus afin qu’il les illumine, vous serez purifiés et et sanctifiés par votre céleste Rédempteur, et vous passerez de cc monde au Père pour vivre à jamais dans le séjour de la lumière.


Votre choix sera-t-il douteux?

Vous priverez-vous volontairement des seuls biens véritables pour jouir quelques jours encore des délices du péché

Non, vous écouterez les paroles d’amour du Fils de Dieu qui vous invite à venir à lui afin que vos âmes soient guéries.

Sachant qu'il est puissant pour sauver, vous le prierez d'accomplir votre salut, de laver vos iniquités par son sang, de changer vos inclinations mauvaises et de vous donner sa paix.

Alors étant du nombre de ses vrais disciples, vous serez délivrés de la puissance des ténèbres, et vous jouirez de la liberté glorieuse des enfants de Dieu; vous combattrez LE BON COMBAT DE LA FOI, et quand vous aurez achevé votre course, la couronne de justice vous sera donnée.

À notre Père céleste, comme à Jésus notre charitable Sauveur et au Saint Esprit soient louange et gloire dans tous les siècles. Amen!


 

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