Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

SUR LES DEVOIRS DES PARENTS ENVERS LEURS ENFANTS

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.... Pères, n'aigrissez point vos enfants, mais élevez-les sous la discipline et l'admonition du Seigneur.

Et vous, pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur. (Éphésiens VI, 4. V. S.)


Mes frères,

De toutes les faveurs temporelles que Dieu puisse accorder à des époux qui s'aiment, il me semble que la plus précieuse est celle d'une famille.

«Voici, les enfants sont un héritage de l'Éternel; le fruit des entrailles est une récompense.

Telles les flèches dans la main d'un guerrier, tels sont les fils du jeune âge.

Heureux l'homme qui en a rempli son carquois» (Psaumes CXXVII, 3-5)!

L'expérience vient confirmer d'une manière frappante cette déclaration de l'Écriture.

Ceux qui sont privés d'enfants gémissent dans leur solitude et en demandent à Dieu avec une insistance qui dégénère quelquefois en révolte. Il est si doux de se sentir revivre dans ces petits êtres, de les protéger et d'être aimé d'eux!


Si les enfants sont un héritage de l'Éternel,

ils sont aussi une lourde responsabilité.


Les devoirs, que les parents leur doivent, priment sur tous les autres, et ils sont si pressants et si difficiles à remplir, qu'ils font reculer beaucoup de ceux qui se donnent la peine de s'en rendre compte.

Je les blâme moins que ceux qui n'entrent dans l'état du mariage que pour en savourer les joies sans vouloir en porter les charges. Aussi je ne suis pas surpris qu'ils considèrent leurs enfants comme une punition, plutôt que comme une bénédiction, et qu'ils les négligent ou les traitent avec plus de sévérité que d'amour.

Comme chrétiens il nous faut essayer de porter remède à ce déplorable état de choses, que Saint Paul signalait sur le seuil de l'ère chrétienne et qui semble empirer au lieu de s'améliorer.


* * *


I


D'après Saint Paul, le premier devoir des parents envers leurs enfants est de ne point les aigrir ou exciter à la colère.

Aigrir un enfant c'est se conduire envers lui de manière à lui faire oublier le commandement qui dit: «HONORE TON PÈRE ET TA MÈRE;» c'est détruire en lui l'amour et le respect qu'il leur doit, le pousser au découragement, à la désobéissance et plus tard à la haine du foyer paternel.

On peut aigrir ses enfants de plusieurs manières.


1. En leur témoignant peu ou point d'affection.

Un père et une mère ne doivent pas se contenter de ressentir de l'affection pour eux, ils doivent leur en TÉMOIGNER et, leur en témoigner BEAUCOUP!

Le cœur d'un enfant est pour ainsi dire plastique, ouvert à toutes les influences, bonnes et mauvaises.

S'il est traité avec tendresse, le côté affectueux et généreux de sa nature s'épanouira comme une fleur aux doux rayons du soleil et il deviendra lui-même le soleil du foyer domestique, la joie et l'espoir de ses parents.

Mais s'il est traité avec froideur ou indifférence, son petit cœur se fermera, au lieu de s'épanouir, et il se repliera sur lui-même.

Privé des paroles affectueuses et des caresses qui provoquent les épanchements du cœur, les confidences naïves qu'il éprouve le besoin de faire à sa mère viendront expirer sur ses lèvres, et il recevra mal ses conseils sages et ses enseignements salutaires, parce qu'il sentira qu'ils ne sont pas dictés par une affection tendre et désintéressée.

Insensiblement il s'élèvera entre eux comme un mur de glace qui deviendra si épais qu'il les séparera à jamais. Ils vivront sous le même toit sans se connaître, sans s'aimer, et un jour ils se quitteront sans regrets sans éprouver plus tard le besoin de se revoir.


2. On peut aigrir ses enfants en les rudoyant continuellement.

Il y a des parents qui traitent toujours leurs enfants en coupables. Ils sont toujours à l'affût de leurs actes et de leurs paroles, toujours prêts à condamner et à punir sans miséricorde même les plus petites fautes. Comme s'ils étaient eux-mêmes des modèles de perfection!

D'abord ce système barbare d'éducation terrorise les enfants, assombrit leurs plus beaux jours et jette un voile de deuil sur leurs plus belles années; puis il les endurcit.

À la longue ils se raidissent sous la menace, s'insurgent sous les coups qui pleuvent sur eux et prennent en haine leurs parents et le foyer paternel qu'ils désertent, ou quittent avec joie.

Le foyer paternel! ce doux nom qui évoque tant de souvenirs joyeux ou touchants, qui fait soupirer ceux qui n'en ont jamais eu et monter des larmes aux paupières de ceux qui n'en ont plus!

Ah! qu'ils sont coupables les parents qui traitent ainsi leurs enfants! Que de déboires, que d'amers regrets ils se préparent pour l'avenir!


3. Enfin, on peut aigrir ses enfants en les faisant trop travailler.

Dieu me garde de venir me poser ici en ennemi du travail.

Je n'oublie pas que sa parole dit «que si quelqu'un ne veut pas travailler, il ne doit pas non plus manger» (2 Thessaloniciens III, 10).

Je bénis la sainte discipline du travail, mais poussée à l'excès elle peut avoir des conséquences funestes.

Or, il y a autour de nous des parents qui se servent de leurs enfants comme de machines pour gagner leur pain ou pour grossir leurs revenus (publié en 1884).

Ils paraissent sans pitié pour leur jeunesse et leur faiblesse, et insensibles à leurs supplications.

Non seulement ils les font peiner à la tâche, mais ils leur interdisent les jeux, les courses, les plaisirs, les divertissements qui font les délices de l'enfance et de l'adolescence et qui sont nécessaires à leur développement physique, intellectuel et moral.

Depuis quand les jeux, les amusements et les plaisirs si francs et si innocents de l'enfance sont-ils défendus?

Où ces parents ont-ils appris qu'il faut condamner comme un péché et réprimer cette sève abondante, cette gaieté folâtre et ce besoin d'expansion qui font la vie et le charme de l'enfance et de la jeunesse?

Ont-ils oublié que Dieu a donné à chaque époque de la vie ses devoirs et ses plaisirs?

Ont-ils oublié qu'ils ont été jeunes, un jour, qu'ils ont aimé ce qu'aime la jeunesse, et que les souvenirs qu'ils en ont gardés sont encore chauds et ensoleillés?

Alors pourquoi vouloir charger vos enfants d'un joug que vous n'avez pas porté et couvrir le soleil de leur jeunesse du nuage sombre et glacial qui n'est jamais monté à l'horizon de la vôtre?

Pourquoi les assujettir à un travail précoce et excessif qui ne peut que les en dégoûter?

Est-ce que la santé de vos enfants ne vaut pas mieux que la fortune?

Leur bonheur n'est-il pas nécessaire au vôtre?

Ah! gardez-vous de les aigrir par votre froideur, votre sévérité ou votre avarice, vous le regretteriez amèrement, mais il serait trop tard.



* * *


II


Le deuxième devoir des parents envers leurs enfants est de les élever.


Pas de les laisser s'élever à leur guise, comme font trop de parents qui sont indignes de l'être. — N'ayant pas été élevés eux-mêmes, comment voulez-vous qu'ils puissent élever leurs enfants? — Mais les élever, c'est-à-dire les préparer pour la vie et pour le rôle qu'ils doivent y jouer.

Cette préparation comprend la triple éducation du corps, de l'intelligence et de l'âme.


1. Il faut donner au corps de l'enfant les soins incessants et intelligents qu'il réclame, sous peine de le voir dépérir, s'arrêter dans sa croissance ou devenir difforme.

Une éducation physique soignée peut seule développer toutes les puissances et toutes les énergies du corps, cette merveilleuse et délicate enveloppe de l'âme, et le mettre en état de bien la servir dans la grande lutte de la vie.

Au lieu de lui être un serviteur docile et dévoué, le corps lui est souvent un fardeau et une entrave, grâce à la négligence ou à la coupable ignorance des parents.

Pourtant ils ne sont pas rares les parents qui n'attachent presque aucune importance au développement du corps, comme s'il n'avait qu'une valeur secondaire. Or, il est prouvé qu'il est la condition du développement et de l'activité extérieure des facultés de l'âme. Il est leur organe.

Les anciens avaient si bien compris cette vérité, qu'ils mettaient tous leurs soins à assurer à leurs enfants un physique solide et résistant, une constitution saine et une santé florissante.

Ils voulaient UNE ÂME SAINE DANS UN CORPS SAIN, «mens sana in corpore sano». Et pourtant ils n'avaient pas appris le respect du corps humain que l'Évangile nous a enseigné, ils ne savaient pas qu'il est le «temple du Saint-Esprit,» qu'il ressuscitera, qu'il sera transmué et qu'il héritera d'une glorieuse immortalité.

Nous qui savons tout cela, apprenons à donner à l'éducation du corps la place qui lui revient dans le système compliqué d'éducation auquel nous soumettons nos enfants, sans oublier que:

L’exercice corporel est utile à peu de chose, tandis que la piété est utile à tout, ayant la promesse de la vie présente et de celle qui est à venir. (1 Timothée IV, 8.)


2. Tout en facilitant le développement de leurs facultés physiques et en veillant sur leur santé, les parents doivent s'occuper de leur éducation intellectuelle ou de leur instruction.

C'est elle qui les mettra en mesure de gagner honnêtement leur vie et de jouer un rôle honorable dans le milieu où ils seront appelés à vivre.

Cette instruction, pour qu'elle leur soit réellement utile, doit être libérale et en harmonie avec les besoins, les tendances et les aspirations les plus élevés de l'époque.

Qu'est-ce à dire?

Qu'il faut que les parents eux-mêmes soient instruits, qu'ils possèdent une expérience approfondie des hommes et des choses de leur temps, avec infiniment de tact et de sagesse!

C'est demander à beaucoup de parents ce qu'ils n'ont jamais acquis et ce qu'ils n'acquerront jamais. Aussi je ne suis nullement étonné d'en entendre plusieurs dire:

«Il n'est pas nécessaire de donner tant d'instruction à des enfants qui sont destinés à la culture du sol ou à l'exercice des métiers qui sont en honneur parmi nous. Du reste, nous sommes incapables de les instruire nous-mêmes et nous sommes trop pauvres pour les faire instruire. Nous aimons mieux les faire travailler avec nous à l'augmentation de la fortune commune qu'ils se partageront à notre mort, et qui les consolera de leur ignorance relative

Détrompez-vous, l'instruction est le plus précieux héritage que vous puissiez léguer à vos enfants.

La fortune ne peut lui être comparée.

Si elle procure certaines jouissances, elle est aussi précaire.

Vos enfants peuvent dépenser dans l'oisiveté ou la dissipation le bien que vous leur laisserez ou le perdre dans des entreprises malheureuses et se trouver sans ressources; tandis qu'il leur sera toujours impossible de perdre une bonne instruction.


MIEUX VAUT LEUR LAISSER PLUS DE SAVOIR ET MOINS D'ARGENT, car l'instruction est un capital assuré qu'on a toujours sous la main et que l'on peut faire valoir de mille manières différentes. En outre:

L'argent ne peut procurer à un ignorant que des jouissances d'un ordre inférieur, presque toujours charnelles et grossières;

L'instruction assure des jouissances supérieures; elle développe l'esprit, épure le goût, élargit l'horizon intellectuel et souvent oppose un frein aux passions animales qui ont tant d'empire sur l'homme inculte.

Si votre pauvreté vous empêche de leur faire donner une instruction supérieure et complète, complétez-la vous-mêmes.

Développez leur observation,

exercez leur jugement,

faites-leur part de l'expérience que vous avez acquise dans le commerce des hommes,

faites-leur part des réflexions que vous avez faites sur le monde et sur Dieu,

faites-leur part des impressions que vous avez reçues du spectacle de la nature,

faites-leur part des enseignements salutaires que vous avez retirés des difficultés de la vie.


Inspirez-leur l'amour du travail, de l'ordre et de la méthode;

enseignez-leur l'économie du temps et de l'argent;

l'art de réfléchir, de se rendre compte de tout;

de faire de leur liberté un usage tempéré par la responsabilité.


Hâtez-vous de profiter de la facilité de leur conception, de la vivacité de leur intelligence, de la promptitude et de la fidélité de leur mémoire, de la générosité de leur cœur, de la souplesse de toutes leurs facultés pour leur inculquer au moins les éléments des connaissances humaines, car l'heure de la grande lutte de la vie arrive vite, ET UNE FOIS DANS L'ENGRENAGE ON N'A PRESQUE PLUS LE TEMPS D'ÉTUDIER.


J'invoque un dernier motif en faveur de l'instruction des enfants.

Le savoir est le flambeau de l'intelligence que Dieu nous a donnée, il dissipe les profondes ténèbres qui nous cachent sa face et ses œuvres et éclaire la route qui mène à lui.

Si notre intelligence émane de celle de Dieu et si Dieu possède la toute-science, ne devons-nous pas désirer avec ardeur celle qui nous rapproche de lui, qui nous livre le secret de ses œuvres admirables et qui nous rendra dignes de partager avec lui la vie des cieux au jour où

«nous verrons face à face et où nous connaîtrons comme nous avons été connus»

(1 Corinthiens XIII, 12)?


3. Enfin, élever ses enfants c'est «leur donner les instructions du Seigneur,» c'est-à-dire l'instruction religieuse.

Je n'hésite pas à dire qu'elle est LA BASE ET LE COURONNEMENT DE TOUT SYSTÈME D'ÉDUCATION qui a pour fin le bonheur des enfants.

Elle en est l'âme, elle doit en pénétrer toutes les parties, y établir un autel dont la flamme sacrée purifie les enfants de toutes les souillures et de toutes les impuretés du cœur et du monde.

Une constitution physique solide et bien développée est utile;

Une bonne instruction facilite l'accès aux carrières libérales et assure l'avenir,

MAIS IL N'Y A QU'UNE ÉDUCATION RELIGIEUSE SAINE ET SINCÈRE qui mette l'enfant devenu homme en mesure de remplir fidèlement ses devoirs envers lui-même, envers ses semblables et envers Dieu.


Cependant, il semble que la plupart des parents se soucient fort peu de l'éducation religieuse de leurs enfants, ou s'ils s'en soucient, ils semblent s'en remettre entre les mains hasard p la leur donner.

La négliger ainsi:

N'est-ce pas laisser le champ libre à leurs mauvais instincts, aux germes des vices et des passions qu'ils portent dans leur sein et qui ne cherchent qu'à se développer, à s'emparer de leur cœur et de leur vie?

N'est-ce pas les livrer sans défense aux tentations nombreuses et puissantes qui les guettent à tous les détours de la vie?

N'est-ce pas donner à la patrie des hommes et des femmes qui lui feront honte au lieu de lui faire honneur?

N'est-ce pas préparer des ennemis à l'Église de Jésus-Christ au lieu de lui former des disciples fidèles et des défenseurs dévoués?

N'est-ce pas enfin, parents qui m'écoutez, vous préparer des amertumes et des remords pour les dernières années de votre vie?


Songez-y, avant qu'il soit trop tard!


Si vous voulez que l'éducation religieuse profite à vos enfants:


IL FAUT QUE VOUS LA LEUR DONNIEZ VOUS-MÊMES AU FOYER DOMESTIQUE,


Personne ne les aime autant que vous, personne ne connaît aussi bien leur caractère, leurs goûts, leurs habitudes naissantes, leurs bonnes dispositions et leurs penchants au mal.

Il faut qu'elle soit positive, définie, systématique, et que vous la leur donniez avec méthode, régularité et amour.

Les recommandations générales, les conseils vagues, les instructions à bâtons rompus, les corrections administrées sous l'empire de la colère ne suffisent pas, que dis-je! ils sont plutôt propres à éloigner les enfants de la religion et des devoirs qu'elle prescrit.


Je constate avec douleur que depuis quelques années les parents se déchargent volontiers de ce devoir sacré sur le pasteur et sur les moniteurs et les monitrices de l'école du dimanche. Comme si l'école du dimanche pouvait les remplacer dans ce travail si difficile et si délicat!

Dans certaines familles l'indifférence spirituelle est devenue telle, que les parents ne s'occupent pas même de faire apprendre à leurs enfants les leçons qu'on leur distribue à l'école du dimanche.

Cette école, si bonne qu'elle soit, ne pourra jamais remplacer les parents dans l'œuvre de l'instruction religieuse de nos enfants; son rôle est et doit rester un rôle auxiliaire: celui de seconder leurs efforts.


Pourquoi donc tant de parents cherchent-ils à se soustraire à ce devoir sacré?


Ah! c'est qu'il coûte trop cher à leur mondanité!

Il est difficile de faire lire la Bible à ses enfants quand on ne la lit pas soi-même;

il est difficile de leur enseigner à prier quand on ne le sait pas soi-même;

il est difficile de leur inculquer les grandes et sublimes vérités du christianisme quand on les ignore soi-même;

il est difficile de leur faire mettre en pratique ses divins préceptes quand soi-même on les transgresse ouvertement!

L'exemple vaut pourtant mieux que le précepte.

Oui, l'exemple. L'apôtre Paul dit aux parents: «Élevez vos enfants sous la discipline et l'admonition (la correction) du Seigneur,» c'est-à-dire déployez dans leur éducation ce mélange de sévérité et de douceur, de fermeté et d'amour, d'autorité et de liberté qui bridera leurs passions, formera leur caractère, purifiera leur cœur et sanctifiera leur vie. Comment accompliront-ils ce commandement s'ils ne se sont pas conquis eux-mêmes?


Pères et mères de famille, c'est au berceau que vous devez commencer l'éducation religieuse de vos enfants.

Apprenez-leur une «petite prière» qu'ils répéteront tous les soirs avec une touchante simplicité et une adorable sincérité, agenouillés au pied de leur petit lit.

Bercez-les, pour les endormir, au son de ces cantiques sacrés dont l'harmonie pénètre l’âme, y dépose l'amour du chant et l'accorde pour les célestes harmonies des cieux!

Lorsqu'ils seront plus âgés, lisez avec eux «les belles histoires de la Bible,» tirez-en des leçons qui touchent leur cœur et qui le tourne vers le bien, la vérité, la charité, vers Dieu qu'ils doivent aimer avant de le craindre.

Plus tard développez-leur le plan du salut, la grandeur de l'amour de Dieu, les devoirs qu'il exige d'eux en retour.

Faites avec eux le culte de famille: c'est l'enseignement religieux par excellence.

De tous les beaux spectacles qu'offre une famille dont tous les membres sont unis par l'amour et le respect, le plus beau pour moi est celui du culte du soir.

La nuit est descendue sur la terre, le père est de retour de son travail, les enfants de l'école. Ils sont assis autour de la table «comme des plantes d'oliviers

Le repas terminé, le père ouvre «la grosse Bible de famille,» en lit une portion qu'il commente, s'enquiert des enfants s'ils ont fait leurs tâches, puis fléchit le genou avec eux et leur mère et répand son âme devant Dieu en ferventes actions de grâces et en ardentes supplications. II implore son pardon, il appelle ses saintes bénédictions sur sa compagne et sur ses enfants.....


Ah! mes frères, quelle éducation religieuse que celle-là!

Croyez-vous que l'on puisse jamais s'en défaire? l'oublier? se soustraire complètement à l'influence sanctifiante qu'elle exerce sur l'âme et sur la vie? — Jamais.

Parents chrétiens, la tâche que vous avez à remplir est longue et difficile, mais elle est glorieuse.

Élever un enfant, lui donner l'éducation physique, intellectuelle et religieuse qui fait les hommes forts et les chrétiens accomplis, c'est la plus belle mission que Dieu puisse confier à des époux qui s'aiment.

Que cette noble pensée vous soutienne et vous encourage.

Aux heures de défaillance morale ou d'épuisement physique elle ranimera vos forces et relèvera votre courage. Et si cette pensée ne suffit pas, vous vous répéterez la parole du Seigneur qui dit:


«INSTRUIS LE JEUNE ENFANT SELON LA VOIE QU'IL DOIT SUIVRE;

LORS MÊME QU'IL SERA DEVENU VIEUX,

IL NE S'EN ÉLOIGNERA POINT»

(Proverbes XXII, 6).


Et vous puiserez en Lui la force de persévérer dans votre sainte mission.

Quand vous l'aurez accomplie, vos enfants reconnaissants vous confieront avec respect à la terre et votre âme ira les attendre dans le séjour de la gloire.

Au grand jour des rétributions finales vous vous lèverez, et, entourés de vos enfants, vous direz au Seigneur:


«ME VOICI AVEC CEUX QUE TU M'AS DONNÉS.»


Et le Seigneur dira: «Cela est bien, bons et fidèles serviteurs; . . . . entrez dans la joie de votre Seigneur» (Matthieu XXV, 21).



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